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Feuilles de match et feuilles de maîtres

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  • Balthazar le 28/01/2023 à 19h05
    Elle avoue ! Au bûcher !

  • Balthazar le 28/01/2023 à 19h05
    Je ne vais pas relancer sur tout, mais quelques remarques :

    (1) « Qui veut se promener dans le monde d'Ernaux...?, demandes-tu. On n'a pas à avoir ou non envie, on y est : surtout quand on a un foetus dans le ventre que la société veut vous imposer. »
    >>> Tu as raison, mon objection est mal exprimée. Moi-même je n'aurais pas tellement envie de me promener dans le monde de Kafka ou de Kertész, et pourtant je pense que ce sont des écrivains plus importants.
    Je vais formuler ma pensée de manière encore plus provocante, en ayant conscience que tout un pan de ton discours vise à convaincre du contraire : je pense qu'il n'y a pas de monde d'Ernaux. Il n'y a pas de monde d'Ernaux parce qu'elle croit au monde de tout le monde, et qu'il n'y a pas de monde de tout le monde.

    « Comment nier que la littérature de Proust dépende d'une possibilité : celle de s'abstraire du concret le plus pressant. »
    >>> L'art en général dépend de cette possibilité, oui. Possibilité offerte à Ernaux comme aux autres, et probablement plus à Ernaux qu'à beaucoup d'autres. Proust était riche, c'est vrai. Mais si on va par là, Michon n'était pas loin de finir clochard. Ce n'est pas parce qu'on est pauvre qu'on doit écrire et penser pauvrement. (Et Ernaux n'est pas pauvre.)

    (2) « Pour ce qui est des théories de la métaphore, tu imagines bien que j'en ai quelques-unes en mémoire. »
    >>> Bien sûr. Je te soupçonne de tout un tas de (sympathiques) perversions, mais certainement pas d'être plus ignorant que moi.

    (3) « Oui, elle sait faire ; et elle produit des choses très belles, dans Les Années notamment. »
    >>> J'ai lu Les Années il y a deux ou trois étés ; lu et plutôt apprécié, d'ailleurs ; mais si tu veux dire que ce livre témoigne d'une capacité à s'élever, ne serait-ce que sur la durée d'un paragraphe, au niveau stylistique ou intellectuel de Proust, je pense que tu n'es pas sérieux.

  • FPZ le 28/01/2023 à 19h39
    On a parlé amphibologie sur ce fil l'année dernière.
    Je viens de lire un magnifique "Il a mis une petite enceinte au bureau"...

  • lemeu le 28/01/2023 à 21h49
    Allez, moment venu de se prononcer et de faire des choix impossibles.
    Privilégier la forme ou la reconstruction d'une histoire?

    Ce sera au feeling :
    3 points au texte 3 dont le dosage m'a le plus séduit.
    1 point pour les textes 1, 4 et 6.

  • John Six-Voeux-Berk le 29/01/2023 à 11h46
    Bulletin de vote : "Les gratitudes de la cédéfie"

    1. 0 point : disqualifié pour clins d'oeil trop appuyés. A la limite du harcèlement. Je serais l'un des trois cités à la fin, j'en grincerais des dents de malaisance... ce qui m'aurait donné envie de donner un point. Mais il n'y en a pas assez à distribuer.

    2. 0 point : réécriture délicieusement prétéritio-passivo-agressive : pourquoi (ne) pas ? J'ai bien aimé l'idée et la réalisation, mais je n'ai pas compris ce que Shirley et Dino venaient faire ici.

    3. 1 point : texte théâtral, qui parvient à faire exister une voix malheureuse et pincée jusque dans son deuil. Qui se justifie trop pour être réellement assurée. Les sanglots qui éclatent à la fin ont malheureusement été coupés au montage.

    4. 0 point : et pourtant j'aime beaucoup le contraste entre le dessin et les vers, j'ai bien aimé aussi ce retour inattendu de Michel La'eeb et d'Edgar Allan Poe avec une machin blanc en guise de Corbeau. Mais bon, il n'y a pas assez de points à distribuer.

    5. 2 points : C'est fort, très fort, compact jusqu'au choix quasi "anal" d'un vers plus court (même si on aurait souhaité plus rigoureux sur les coupes). Très connivent, très élitiste (vade retro non-antiquisant) et drôle. Tout pour plaire à un amateur d'Annie Ernaux en somme. Une tenue et une cohérence admirables.

    6. 3 points : le message est hideux, les vers sont beaux et l'invention délicieuse (puisqu'elle illustre le principe : s'appuyer sur Cyrano pour aller plus haut en se contentant presque d'en inverser le signe). C'est trop réussi pour être totalement fictif, non ?

  • Jeremie Janette le 29/01/2023 à 15h25
    Superbe ensemble de textes, totalement différents les uns des autres, très bien écrits, un vrai régal ! C'est sans doute dû aussi au texte original, mais je trouve qu'on s'y plonge plus facilement que dans les poèmes du premier tour du concours.
    Bravo et merci à tous !
    Mais ce n'est pas l'école des fans, ici.

    Et que faudrait-il faire ?
    Répartir les points entre tous pour mieux régner ?
    Non merci ! Miser six points sur son préféré ?
    Non merci ! Alors choisir un trio de tête,
    Et donner deux points à chacun de ces poètes.

    Voici donc mon vote.

    « Les Non Merci de l'Intello à Dame Rédac' » : du vécu ? Adaptation très réussie au monde moderne tout en gardant l'esprit original en termes de vocabulaire et de tournures de phrase. J'aimerais bien savoir ce qu'ont promis Red Tsar, Raspou et Balthazar au branqui… pardon, ou au finaliste pour avoir le droit d'être cités. 2 points.

    « Je préférerais pas » : du vécu aussi ? Je ne suis pas sûre d'avoir compris toutes les références, mais j'ai bien aimé l'introduction, je me suis bien imaginé la tête du directeur qui ne comprend rien, ça m'a bien fait rire, de même que l'auto-dérision dans la réécriture. 2 points.

    « Petit Papa » : du vécu ? Contre-pied au texte original joliment exécuté. Mais trop sentimental pour moi. 0 point.

    « La'eeb » : pas du vécu ? Bien aimé la structure de l'ensemble, mais je suis restée sur ma faim. Il manque quelques vers je pense, ça va trop vite. 0 point.

    « Tirade xyloglotte » : pas du vécu j'espère ! Très drôle. Mais trop de mots capillotractés avec trop de syllabes, je n'ai pas réussi à le réciter à haute voix. Et ça, ça m'embête. 0 point.

    « Oh, merci ! » : du vécu ? Le négatif est aussi convaincant dans le message qu'il transmet que l'original. Finalement, ça me donne des idées pour mon prochain entretien annuel au boulot. 2 points.

  • Lapostat le 29/01/2023 à 16h05
    A propos du vote, j'aurais aimé savoir quels textes proviennent des 4 finalistes, car ce n'est pas le même exercice que de devoir rédiger sous la contrainte et rédiger selon son gré.
    Par exemple, si le texte 1 provenait d'un(e) finaliste, je lui donnerais volontiers du point. S'il provient d'une contribution spontanée, c'est bien, mais il manque le dos au mur.
    Le 2 me semble avoir été rédigé sous la contrainte.
    Si le 1 est finaliste, je lui donne un point. Mais s'il ne l'est pas, je trouverais injuste de le créditer alors que le 2 était astreint.

    Le 3 m'a bien plu, résonnant avec les propos de John Six. A l'origine, je suis un grand fan de la tirade du Non merci, et ça me plaît de la voir critiquée. Il me semble y avoir quelque chose de salutaire à révéler des écueils de cette posture. (j'y reviendrai)

    Le 4 semble justement avoir voulu éviter des écueils, en faisant dire les "non merci" par la mascotte alors que le propos est le boycott de la coupe du monde, pour finir avec une critique dans un mode converti, évitant tout au long un simple Non merci à la coupe du monde 2022.

    Le 5 est bien poilant. Là encore, le nombre de points dépendrait de la condition de finaliste.

    Le 6 est cocasse, sans âme. Il prend la position inverse sans ironie tendant à rejoindre le propos d'origine. Le plus proche d'une certaine forme de la réalité.
    Un peu facile, mais si c'est un finaliste ça mériterait du point.

    J'ai eu du mal à comprendre pourquoi certains d'entre vous ont donné plus de points au 6 qu'au 3. Les deux me semblent proches dans l'approche, le 3 ayant ajouté un contexte. En y réfléchissant, peut-être qu'ils sont moins similaires que je ne l'ai perçu au départ. (Et l'écriture joue probablement autant sinon plus que le propos dans les votes.)

    En relisant la tirade d'origine qui m'avait tellement plu dans ma jeunesse, et après m'être ouvert à l'idée qu'elle puisse être critiquable, quelques défauts fondamentaux me sont apparus. D'abord, l'absence de collaboration dans sa vision. Tout seul. Pouah. C'est bien pauvre humainement et culturellement.
    Je trouverais un peu triste que la contrepartie de sa posture soit l'objet de son ire. Le choix qui nous est donné, et le message à transmettre aux jeunes générations, ce n'est pas : soit tu es un lèche-botte arriviste, soit tu restes à l'écart, mais d'avoir le courage de rester intègre tout en évoluant dans la société.
    (du coup, je deviens moins enclin à donner des points aux inverseurs.)

    Au final, je suis un peu embêté. Déjà la dernière fois, je n'avais pas voté, ne souhaitant être ni trop méchant, ni trop gentil. Désolé.

  • Raspou le 29/01/2023 à 16h37
    Tu trouves qu'on n'a pas déjà assez d'esprits tordus sur ce fil, c'est ça? Tu veux inventer la pondération du jugement esthétique en fonction du degré de contrainte des auteurs? Tu ne veux pas connaître aussi leurs obligations professionnelles ou leur situation familiale pour estimer qui a eu plus de temps que qui, ou qui a eu l'esprit plus libre?

    Il y a six textes, tu donnes six points, c'est tout. Ou si tu as vraiment peur de briser le coeur d'un participant à un concours amical sur un forum anonyme, oui, vas-y, abstiens-toi, ce serait sans doute plus délicat, ne prends pas de risque inconsidéré. (J'espère que tu ne voteras pas non plus pour le Tal masqué: imagine que tu attribues à Koller un coup de Balthazar, comment le premier pourrait-il s'en remettre?)

    Je vous aime bien, tous, mais je me dis que quand même, des fois, j'ai du mérite.

  • John Six-Voeux-Berk le 29/01/2023 à 16h46
    Je n'avais pas vu ta réponse à ma réponse à ta réponse. J'y "réponds" donc, ou du moins j'essaie de clarifier un peu plus, et en évitant de surjouer mon admiration pour l'oeuvre d'Annie Ernaux.

    (1) Cette histoire proustienne de "monde propre" est terrible : c'est elle qui lui fait trouver barbare la science (qui travaille à désubjectiver notre rapport au monde, et donc à nous abstraire du monde vécu - on reconnaît là déjà quelque chose de la "Crise" décrite plus tard par Husserl), mais c'est elle aussi qui tend à isoler chacun dans son monde propre, sans possibilité de rencontre, autre que celle, silencieuse et finalement assez froide, rendue possible par l'oeuvre d'art. Autrement dit, la seule "rencontre" envisageable est d'ordre contemplatif, esthétique. A distance. Sauf à faire ce que Proust évidemment considère comme l'ultime barbarie, reprendre telle quelle la vision de l'autre.

    Si les penseurs classiques de gauche traitent Proust de subjectiviste bourgeois, ce n'est pas pour rien : c'est parce que son oeuvre fait de l'individu, isolé, l'alpha et l'omega de toute entreprise artistique.

    Donc oui, pas de "monde d'Ernaux". Tout à fait. C'est voulu. Resterait à donner à "monde" encore un autre sens (type Heidegger) et l'on en viendrait à voir dans cette absence, la pire des choses. Soit.

    Michon était clochardisé, mais c'était presque l'envers de sa liberté vis-à-vis des contraintes sociales. Le sort qui planait sur Ernaux, relevait d'une tout autre privation de liberté : précisément cette responsabilité de mère, dont on peut certes se désencombrer comme le premier JJ Rousseau venu, mais cette "liberté" me semble devoir coûter beaucoup plus cher que simplement s'abandonner tout seul aux marges de la société d'abondance. Oui, il y a une manière toute masculine de penser la liberté, ou du moins une manière "féminine" de ne pas pouvoir la partager telle quelle.

    (3) Il ne s'agit pas de vouloir rivaliser dans le modèle proustien même, mais plutôt de rivaliser dans son ambition de dire la conscience et sa démultiplication dans le temps. Ernaux le fait magnifiquement, par ses moyens propres et sans dire exactement ce qu'elle fait (comme par exemple pour les deux premières photos décrites dans les Années, ou la simple renomination des accessoires du photographe permettent de sentir qu'on est tombé du hors-temps de la naissance à l'inscription dans l'histoire commune - je ne vais pas tout re-citer).

    Si l'on parle d'intelligence, j'ai envie de dire, et Proust serait sans doute d'accord avec moi, que ce n'est pas un critère. Et heureusement, parce que la théorie de l'art du narrateur de la Recherche toute séduisante et éblouissante qu'elle soit, me paraît finalement assez "bête" et mortifère. Il est d'ailleurs douteux que ce soit exactement celle de Proust lui-même : ne serait-ce que parce qu'elle laisse de côté la question de la générosité de l'artiste. Tout dans cette théorie va dans le sens de l'auto-salvation par l'art, de la prise de conscience du propre et ne prend pas en compte ce que l'on attend du regard de l'autre. (Bref si Proust partageait complètement la théorie de son narrateur, pourquoi s'embêterait-il à se faire publier?)

    Cela a des conséquences sur la manière dont Proust (ou son narrateur) se rapporte lui-même aux oeuvre d'autrui.

    Exemple : la Sévigné du narrateur, et son proverbial côté Dostoievski, n'a rien à voir avec la Sévigné qui invente une relation avec sa fille par l'écriture et qui ne cesse de s'interroger sur la manière d'être avec elle comme elle ne l'avait jamais été auparavant quand elles vivaient ensemble.

    Autre exemple : le Saint-Simon de Proust ne correspond qu'à un centième du Saint-Simon conservé. Presque tout Saint-Simon lui échappe au nom d'un prétendu "moi profond" saint-simonien qu'il postule à partir d'une lecture extrêmement partielle. Cette manière de lire interdit à Proust de voir dans un auteur autre chose que ce que lui-même y met. On repassera pour la "rencontre" et le "partage des mondes". Proust partout, Saint-Simon nulle part.

  • Red Tsar le 29/01/2023 à 18h38
    En attendant la fin des votes et de savoir si JJ a bien calculé sa répartition de points, un grand merci pour vos échanges sur Ernaux et, partant, la littérature en général. Je vais vous dire, parce que je n'ai pas peur d'affirmer les choses et de prendre parti : je suis d'accord avec vous.