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Feuilles de match et feuilles de maîtres

Qui a dit que football et littérature étaient incompatibles ? Voici le forum où vous pourrez parler de vos lectures récentes et anciennes, liées ou non avec le ballon rond.

Un conseil de lecture ? Une bonne librairie ? =>> "You'll never read alone", le Gogol Doc: http://bit.ly/11R7xEJ.

  • Julow le 27/01/2023 à 20h53
    Merci Edji pour cette intervention rafraîchissante. Moi aussi je préfère London, tiens, et Red Tsar.

    Hongrie, tiens. Je lirais bien hongrois (je connais que Les cendres, La porte, de Szabo - génial ! - et Kertesz)
    Z"avez lu du Peter Nadas ? Ou le voyage autour de mon crâne, de Karinthy ?
    Pour savoir si je me lance...

    Ou autre chose de hongrois (qu'on lit, mais on lit pas, je la fais avant vous).

  • Maniche Nails le 27/01/2023 à 20h58
    (confusion avec Lordon?)

  • Julow le 27/01/2023 à 21h00
    Ah oui ça doit être ça.`
    Et nous voilà bien grossiers, moi surtout, de couper une riche discussion page d'avant, allez-y, la Hongrie peut attendre.

  • Balthazar le 27/01/2023 à 21h23
    Toi qui aimes les baleines (littérairement ! je ne me permettrais pas) tu connais peut-être déjà "La mélancolie de la résistance", de Krasznahorkai ? Si non, tu peux y aller. (Du même, "Guerre et guerre" m'avait déçu.)
    Un recueil de nouvelles de Kosztolanyi ("Le traducteur cleptomane") m'a aussi laissé un bon souvenir, mais ça date.

  • Julow le 27/01/2023 à 21h32
    Classe, noté !
    (et les baleines, oui, sans doute, mais je ne sais plus du tout pourquoi... je me souviens plus... ou elles sentaient pas bon...)

  • Sens de la dérision le 27/01/2023 à 21h43
    Les Non Merci de l'Intello à Dame Rédac' : ça presse le forum pour en extraire le jus, c'est de l'extrait de CDF, de l'huile essentielle de Branquignol. Je trouve que c'est parfait. 3 points
    Je préfèrerais pas : non mais là déjà il n'y a pas de "ne" et en plus l'accent n'est pas le bon. 0 point comme à la dictée de Pivot. En plus c'est qui ce Dino ? C'est Dinopatou, justice nulle part ?
    Petit papa : faire vibrer la fibre familiale pour gagner des points, c'est moche, très moche. 2 points.
    La'eeb : en plus de spécialiste de la géopolitique indo-urugayenne et de l'énergie noire des molécules sub-atomiques, il y a donc des artistes qui savent dessiner. 1 point
    Tirade xyloglotte : bon hein mouais. 0 point
    Oh, merci! : j'ai eu l'impression de me faire avoir en me présentant juste le négatif de l'original. J'aime pas me faire avoir. 0 point

    (j'aime bien ces textes parce qu'on a 6 versions complètement différentes les unes des autres, encore plus que d'habitude, c'est chouette)

  • Edji le 27/01/2023 à 22h23
    Haha, en effet :-)
    Cette vision de l'enfer m'aura fait transformer un n en r…

  • John Six-Voeux-Berk le 28/01/2023 à 07h00
    D'abord, cette histoire de dégringolade historique qui conduirait à la perversion de mes goûts… Non, mais quoi ? Balthazar, cela s'appelle l'Histoire justement : ce qui est Grrand et Univerrsel sent toujours un peu la naphtaline. Certes ce qui est d'aujourd'hui peut paraître « grand » parce qu'on a le nez collé dessus, mais la littérature est aussi faite pour être lue à son époque. Tu proposes au randonneur littéraire d'aller toujours se promener dans un cimetière, sous prétexte qu'on n'en aurait pas encore sillonné toutes les allées?

    Si l'on parle des auteurs français d'aujourd'hui, j'ai l'impression que Houellebecq sera vite oublié, idem pour Carrère, idem pour Michon (qui sera notre Julien Gracq à nous : même puissance stylistique d'enchantement, même talent de lecture, et même inactualité et refus fondamental de la vie. Je l'adore, mais l'adorant, je me reconnais adorant Gracq). Annie Ernaux glissera peut-être dans l'oubli, mais son effort de réinvention formelle permanent, la fera peut-être surnager un peu plus longtemps. « Mémoire de fille » a pour moi beaucoup plus de courage et de vérité dans sa manière de dire l'inscription de l'individu dans l'histoire que tout ce que je viens de citer.

    Quand je disais "grand", je pensais : ambitieux, obsédé par la justesse de l'expression, courageux dans la détermination de ses objets, novateur et en cela, disant quelque chose d'irremplaçable sur l'époque.

    Ce que tu cites de "grand" (cette histoire des micro-dialectes intimes) est intéressant et excitant intellectuellement si l'on veut, notamment parce qu'on peut y lire, de manière stylisée/fictionnalisée, l'analyse de phénomènes que nous connaissons. Mais ce qui est décrit est trop parfaitement analysable pour être autre chose que de la fiction : à la fois dans la diégèse (les faits inventés décrits) et dans la narration, puisque celle-ci repose sur un point de vue trop maîtrisé pour être autre chose qu'une fiction. Ce n'est pas grave, c'est simplement un fait.

    Mais cela n'empêche pas de trouver grande, une autre approche, celle qui n'en passe pas par la fiction justement. Et je pense vraiment que l'un des aspects marquants de l'oeuvre d'AE est l'adieu au roman, l'adieu à la fiction (et à l'auto fiction) ; et c'est justement parce qu'elle abandonne le roman que la question de la forme et de l'unité du livre devient un problème insondable. J'ai presque envie de dire qu'elle se retrouve face à l'un des problèmes essentiels de la littérature : comment faire entrer la vie dans un livre, sans l'adapter, elle, à sa forme à lui ? Face à ce problème… mais sans la fiction qui a presque été inventée pour le résoudre.

    En passant, ce que tu cites de « grand » me fait penser à la critique que Nathalie Sarraute formulait à l'encontre de Proust : cette compréhension du temps vécu est magnifique si l'on veut, mais elle est irrémédiablement faussée par son exposition rétrospective. Si tout est accompli, comme le suppose la narration, c'est l'essence même du temps qui est trahie par la forme adoptée. Là dans ton exemple, de manière un peu similaire, la compréhension permise par la hauteur de vue du narrateur finit par rigidifier ce qui est de l'ordre de l'entente tacite.

    Est-ce qu'Annie Ernaux parvient toujours à éviter le roman ? (je veux dire à part dans « Les Années » où la forme romanesque est complètement embrassée, et où elle essaie justement de proposer une autre mémoire que la mémoire proustienne - ce qu'elle évoquait déjà dans « La Place » d'une manière magnifique : elle sait faire du Proust, mais ce n'est pas cela qu'elle veut faire). A l'occasion je posterai d'autres passages où AE essaie d'aller vers une mémoire qui échapperait à la puissance d'attraction du proustisme.

    Est-ce qu'Annie Ernaux n'a pas couru le risque, infamant quand on parle d'une femme, et dont la formulation par un homme est d'une grossièreté pénible… couru le risque d'avoir fait de sa vie un roman pour pouvoir l'écrire plus facilement sans fiction. Et en évoquant cette possibilité, je me sens l'héritier des mufles qui la traitaient de « Madame Ovary » au moment de « Passion simple ».

    En tout cas, AE nous offre une vue non seulement sur le « continent noir » mais sur le mystère d'un rapport au monde, et une vue qui échappe aux stéréotypes que les écrivains de tout sexe ont tendance à adopter pour se dire. Et même si ce qu'on aperçoit n'est pas désirable, cela donne le sentiment d'une vraie rencontre.

  • John Six-Voeux-Berk le 28/01/2023 à 07h31
    "Comme quoi la qualité et l'intérêt d'une réécriture n'est pas forcément proportionnelle à la valeur littéraire intrinsèque du modèle"
    tu parlais de Cyrano en général ou seulement de la tirade à réécrire ?
    Et est-ce que tu trouves Cyrano nettement inférieur au Bateau ivre et au Lac (si tant est qu'on puisse se risquer à comparer des textes aussi dissemblables) ?
    --------
    "Cyrano" me hérisse. Comme type de personnage d'abord, dont l'histrionisme me rappelle toute sorte de gens croisés avec lesquels il est impossible de discuter un peu sérieusement. Personnalités divertissantes un moment, mais finalement bien fatigantes dans leurs soliloques. Je suis toujours étonné de voir que tout le monde ne sent pas cela : un peu comme je suis étonné de voir que certains considèrent Julien Sorel comme un idéal.

    La pièce repose sur ce pouvoir d'attraction du "loser plein de panache" : mais quelle complaisance dans l'exposition de cette conduite d'échec ! (quelle complaisance, tout en donnant quelques signes de lucidité, et c'est ce qui rend le propos encore plus toxique). Cyrano, c'est un peu la pièce qui te dit : "tu n'as jamais essayé de rectifier ta course, certes tu as eu peur de changer, tu es allé à l'échec volontairement, mais tu l'as fait avec "panache" et c'est déjà ça". Le "panache"... ce mot me donne envie de vomir.

    Certes il y a le cliquetis du vers (le vers de mirliton y est criard, certains sont quasi impossibles à dire). L'effet est génial de théâtralité, je l'admets bien volontiers (mais à peu près comme une fanfare fait battre le coeur : et Pan Pan zoum zoum tsing !). Il y a les situations très marquantes là aussi (la tirade du nez, le duel "à la fin de l'envoi", la fin doucement pathétique), mais qui me semblent finalement trop répétitives pour être dynamiques. L'effet de bravoure quasi permanent empêche autre chose d'émerger : alors on se dit parfois qu'on pourrait aimer "Cyrano" un peu comme Nietzsche prétendait adorer "Carmen". En dépit de presque tout.

    Bref, en mettant en mots ma haine, je me "juge" moi-même, je le sais bien ; mais pire encore, je comprends presque mieux l'espèce de piège identificatoire que tend cette oeuvre.

  • O Gordinho le 28/01/2023 à 08h18
    Hâte de lire tes impressions sur Don Quixote !