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Feuilles de match et feuilles de maîtres

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Un conseil de lecture ? Une bonne librairie ? =>> "You'll never read alone", le Gogol Doc: http://bit.ly/11R7xEJ.

  • Balthazar le 27/01/2023 à 18h12
    Merci, John, mais... « grand écrivain » ?... Des fois t'es fatigant. On est pris de vertige quand on pense à tout ce qu'il a fallu oublier, abandonner, laisser perdre depuis un siècle pour qu'un homme aussi intelligent que toi émette un tel jugement.

    À part ça, une chose me frappe dans les passages que tu cites pour illustrer le « métadiscours », c'est la satisfaction. Et je me demande si ce n'est pas une clé pour comprendre l'insistance sur l'ascension sociale. Manière subtile (possiblement inconsciente, même) de rappeler et de se rappeler qu'on a réussi, bien plus que fidélité à ses origines. (« Ah la la, quand je pense à d'où je viens… Pfiou... ») Cette réussite sociale était vraie bien avant le Nobel : on peut rappeler qu'Annie Ernaux fait partie du comité de lecture de Gallimard depuis des années. Ce n'est pas honteux, mais, comme tu dis, ça rend un peu ridicules les prises de parole « au nom du bas peuple ».

  • Red Tsar le 27/01/2023 à 18h18
    Tout dépend de ton étalon. À quelle hauteur tu situes le grand ? Le Mont Blanc, c'est grand comme montagne ? La tour Montparnasse, c'est grand comme immeuble ? Suis-je relativiste ?
    Tricky citait London par ailleurs et je ne me pose pas une milli-seconde la question de savoir lequel des deux je préfère. Mais je suis content d'avoir lu Ernaux. Je la relirai probablement un jour. C'est une voix que je trouve intéressante parmi d'autres.

  • Balthazar le 27/01/2023 à 18h31
    "C'est une voix que je trouve intéressante parmi d'autres."
    Tout à fait d'accord sur ce point.
    Mais on n'a qu'une vie et, à mon sens, on ne doit pas consacrer trop de temps à la littérature qui n'est qu'"intéressante" quand on n'a pas lu, au hasard, tout Tolstoï. Tiens je suis tombé là-dessus l'autre jour. Est-ce que vous ne sentez pas que la matière est tout aussi "intéressante", mais saisie par un regard infiniment plus vaste et plus profond ?

    "En dehors des facultés communes à tous les hommes et plus ou moins développées chez chaque individu, par exemple la sensibilité ou le sens artistique, il existe une faculté qui est plus ou moins développée dans chaque cercle de la société et en particulier dans chaque famille ; je l'appellerai la compréhension. L'essence de cette faculté consiste à appliquer aux objets les mêmes mesures de convention et à les considérer du même point de vue de convention. Deux personnes du même cercle ou de la même famille, douées de la faculté en question, n'iront jamais au delà d'un certain point dans l'expression du sentiment, parce qu'au delà elles y voient l'une et l'autre de la phrase. Elles s'aperçoivent juste en même temps du moment où l'éloge devient de l'ironie et la chaleur de l'hypocrisie, tandis que d'autres pourraient en juger tout autrement. Les personnes douées de la même compréhension voient les choses du même côté, soit du côté risible, soit du beau ou du vilain côté. Afin de faciliter cette entente, les membres d'un même cercle ou d'une même famille adoptent une langue à eux, des tours de phrase particuliers et jusqu'à des mots exprimant les nuances d'idées qui n'existent pas pour les autres. Dans notre famille, l'intelligence était à cet égard complète entre papa, mon frère et moi. Doubkof s'était très bien mis au courant et comprenait. Dmitri, quoique beaucoup plus intelligent, ne comprenait pas ; il était bête pour cela. Mais c'était surtout entre Volodia et moi, qui avions grandi dans des circonstances identiques, que l'entente était extraordinaire. Papa lui-même était bien loin d'être à notre hauteur ; il ne comprenait pas une foule de choses aussi claires pour nous que deux et deux font quatre. Par exemple, nous avions adopté, Volodia et moi, — Dieu sait pourquoi ! — les mots de convention suivants : raisin sec signifiait le désir vaniteux de montrer que j'avais de l'argent ; bosse (qu'il fallait articuler en appuyant d'une façon particulière sur les deux s et en réunissant les doigts) signifiait quelque chose de frais, de sain, d'élégant, mais ne sentant pas le petit-maître, etc., etc. Du reste, le sens dépendait beaucoup de l'expression du visage et de l'ensemble de la conversation, à tel point que si l'un de nous inventait un mot nouveau pour rendre une nuance nouvelle, l'autre comprenait sur-le-champ à demi-mot. Les filles de la maison n'avaient pas notre manière de comprendre, et c'était la cause principale de la barrière morale qui les séparait de nous et du mépris que nous éprouvions pour elles."

  • Balthazar le 27/01/2023 à 18h49
    Allez, j'ouvre un nouveau front (mais qui rejoindra peut-être l'autre) :
    John, quand tu as écrit :
    "Comme quoi la qualité et l'intérêt d'une réécriture n'est pas forcément proportionnelle à la valeur littéraire intrinsèque du modèle"
    tu parlais de Cyrano en général ou seulement de la tirade à réécrire ?
    Et est-ce que tu trouves Cyrano nettement inférieur au Bateau ivre et au Lac (si tant est qu'on puisse se risquer à comparer des textes aussi dissemblables) ?

  • Kireg le 27/01/2023 à 18h54
    T'as un problème avec les fronts, toi.

  • Pascal Amateur le 27/01/2023 à 18h57
    À ceci près, mon cher Balthazar, que si d'autres décrètent que ce n'est guère qu'"intéressant", l'avis vient d'autres, et qu'il est bon de s'y frotter soi-même la truffe pour se faire une opinion. D'autant que qualifier l'écriture d'Annie Ernaux d'"intéressante" évacue ce que moi j'y avais vu de proprement repoussant — et en ce sens, je crois qu'il y a des écritures qui convainquent que la vie (dans et en dehors de l'écriture) est ailleurs, aussi. Pour ma part, lire Ernaux – alors même que j'ai trouvé son œuvre globalement antipathique – m'a semblé fortement profitable en ce sens : car je voudrais vivre et mourir moins enfermé que cette dame. Je ne sais si c'est possible, mais elle m'a donné faim et soif d'oxygène, alors même qu'elle me contait son asphyxie. Sans cela, je me serais davantage suffi de ma respiration ordinaire.

  • Balthazar le 27/01/2023 à 19h05
    Mais je m'y suis un peu frotté la truffe*, quoique moins longtemps que vous autres. Et "intéressant" n'exclut pas "repoussant", ce que tu montres d'ailleurs très bien.

    (Kireg : oui, tu as raison. Je vais consulter un naturopathe.)

    * ce que tu me fais pas écrire, tout de même...

  • Pascal Amateur le 27/01/2023 à 19h07
    Front ? Naturopathe ? Voilà un doc idoine : lien

  • Julow le 27/01/2023 à 19h23
    Merci John. Pas l'énergie de participer, mais merci.

    Votons : lien

    Le 1 et 2 ont de vraies qualités, le 1 en particulier avec son beau dégoût post-doc, mais voilà, pour départager, j'ai décidé de ne donner aucun point aux textes qui nous font des clins d'oeil. J'aime pas les clins d'oeil. Vraiment.
    En plus, ils ne citent pas les bons cédéfistes.
    Donc, bernique.
    Et je signale que le texte 2 dépasse le nombre de signes de 32 ! Et ça, je ne supporte pas.

    Il y a quelque chose dans le 3 qui me hérisse, mais je ne sais quoi. Peut-être ce nombre de caractères espaces compris qui révèle la vanité maniaque ?

    Le 4 me fait de l'oeil (mais sans clin d'oeil*) avec ses dessins, et son thème. Oui, après tous ces mots, j'étais content de voir des dessins. Que je trouve chouettes.
    * je vois bien qu'il y a un clin d'oeil, mais un étranger pourrait comprendre et ne pas voir la tiède connivence. 3 points.

    Le 5 est marrant, mais vraiment trop pointu et tordu (pointuordu ?), le moindre vers m'épuise. 2 points quand même, pour les mots rigolos (mais épuisants). 2 points.

    Le 6 est rigolo, mais trop ironique pour toucher son but (enfin, "son but", un but qui m'aurait plus intéressé : renverser la morale fatigante du gros Cycy). Le dernier vers est très beau. 1 point.

  • Edji le 27/01/2023 à 20h28
    « Tricky citait London par ailleurs et je ne me pose pas une milli-seconde la question de savoir lequel des deux je préfère. »
    ——
    Mais tu préfères la peste ou le choléra ?
    Les choux de Bruxelles ou les tripes de u saindoux ?
    Bernard Tapie ou Claude Bez ?
    Éclaire-nous !