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Feuilles de match et feuilles de maîtres

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  • Balthazar le 13/12/2021 à 17h21
    "C'est là qu'on voit tout le prisme déformant des réseaux sociaux, Balthazar."

    Meuh non, c'était pure taquinerie.

    Méfie-toi plutôt de ce vieux bouc de Classico. Il te met à l'aise et tout à coup tu te retrouves à lire du Heidegger.

  • Balthazar le 13/12/2021 à 17h41
    Très intéressant, merci.
    J'aime bien cette idée de "fiction de théorie".
    Mais tu as d'autres exemples analogues à la fleur et au sabre, et antérieurs à Coleridge ? Je présume qu'il en existe, mais j'ai l'impression que c'est surtout le cinéma qui a fait un usage immodéré de ce "truc".
    (Et tu parles de métalepse : j'avais oublié, si je l'ai jamais su, le sens de ce mot, mais la fleur et le sabre ne sont pas seulement des objets qui passent d'un monde à un autre ; ce sont aussi des objets qui attestent dans un monde la réalité de l'autre. Peut-être qu'il y a plein d'exemples de ça dans des contes et des récits mythiques... mais, là comme ça, je n'en vois pas. Je me demande si ce n'est pas surtout le genre fantastique qui "appelle" ce procédé. Il traduit en effet très bien la fameuse hésitation décrite par Todorov. Dans un univers merveilleux, comme dans les contes ou les mythes, on joue sans doute moins, en général, avec la question de savoir si des faits sont réels ou irréels (puisque l'irréel y est volontiers présenté tout bonnement comme réel). Cela expliquerait pourquoi les exemples sont rares avant Coleridge, nombreux après lui, et plus nombreux encore au cinéma.)

  • John Six-Voeux-Berk le 13/12/2021 à 18h47
    Pour les exemples, j'ai tout de suite pensé aux lais qui racontent les migrations nocturnes de personnages "garou" ou "transformistes" et qui, sans les traces concrètes qu'ils ramènent de leurs pérégrinations, passeraient pour de simples rêveurs "lunatiques". Mais en effet, tu pourrais m'objecter que dans l'histoire, le merveilleux ne fait pas l'ombre d'un doute (ce qui est discutable).

    Dans les romans médiévaux, une rivière sépare souvent le monde des morts du monde des vivants (héritage de la mythologie celtique) ; les chevaliers la franchissent et s'égarent volontiers parmi les morts. Ils y perdent la notion du temps, au point que quand ils en reviennent beaucoup (ou très peu) de temps s'est écoulé durant leur absence. Là encore un anneau, une arme... donne un aspect tangible à l'aventure racontée (je n'ai pas le temps de compulser mes livres ; je pense que cela doit arriver dans la continuation du Conte du Graal avec Lancelot, après son séjour parmi les défunts ; mais je ne me souviens plus s'il reste quelque chose du cortège du Graal après que le château du roi pêcheur se soit évanoui ; château dont le statut ontologique est douteux d'emblée).

    Dans Cendrillon, c'est un objet (le seul totalement magique si l'on veut, puisque non obtenu par la transformation d'un support métaphorique : relisez, c'est génial) qui permet de recoller les morceaux entre la nuit féérique de la rencontre et l'essayage de la pantoufle de verre (et non de "vair" ! que le diable étouffe les demi-habiles!).

    Pour les mythes, j'avais pensé aux rêves érotiques de Sémélé et d'Io (plus tard transformé en vache) : mais si Sémélé tombe bien enceinte... elle n'a pas cru rêver ; et si Io a cru rêver (alors que Zeus venait la visiter), je ne crois pas qu'elle tombe enceinte (pas eu le temps de vérifier). J'ai donc sûrement confondu ces deux cas ensemble, ou bien j'ai projeté sur eux les histoires d'incubes et de succubes qui laissent des traces compromettantes.

    Dans l'ancien testament, on rêve beaucoup : et en effet, on n'a pas besoin de preuve matérielle pour authentifier la parole divine entendue. En revanche, il y a un cas de retour de l'au-delà qu'il s'agit d'authentifier visiblement... et ce sont les cornes lumineuses de Moïse qui s'en chargent à son retour du Sinaï (?). Mais d'accord, ce n'est pas une rose, une clef, un anneau, un sabre, un grain de riz ou que sais-je.

    En effet, tu as raison : les cas de métalepses et de franchissement des frontières entre mondes étanches sont adossés à une représentation précise du monde : un monde "partagé" nettement entre réel et irréel. Pas de sentiment métaleptique possible sans ce "partage" ; et si c'est une ontologie homogène qui domine (les dieux, les hommes vivant dans la continuité les uns des autres et le rêve ménageant une zone de rencontre possible), inutile de recourir à des objets pour authentifier l'autre monde, de la réalité duquel on ne songerait même pas à douter.

    Ce qui revient à dire aussi que le "fantastique" que tu évoques ne peut se développer pleinement que dans un tel contexte de partage ontologique.

  • John Six-Voeux-Berk le 13/12/2021 à 19h12
    A propos de fantastique, j'ai cru comprendre un truc en relisant Maupassant récemment.

    Certes, comme le dit bien Todorov, le fantastique est inséparable du réalisme, puisque pour qu'il y ait fantastique, il faut qu'il y ait prétention à la réalité (sur fond de laquelle l'irréalité peut se faire sentir comme une infraction).

    Mais je crois que Todorov n'est pas allé assez loin (qu'il m'étouffe, d'où il est, si je me trompe) : en réalité c'est justement la prétention réaliste et la puissance d'illusion des simulacres produits qui finit par faire douter de la réalité même. (un peu comme, dans la science-fiction, l'imitation parfaite de l'humain finit par interroger sur le propre de l'humain authentique).

    Autrement dit, le "fantastique" serait non seulement un possible du "réalisme" illusionniste à la Maupassant (thèse classique) mais son sous-produit nécessaire. Cette hypothèse permet de relire différemment la plupart des nouvelles de Maupassant, en faisant du fantastique, plus qu'une catégorie thématique très "programme de quatrième au collège", mais une catégorie clef pour comprendre l'effet que produisent sur nous toutes ses nouvelles, même les plus indécrottablement réalistes.

  • Milan de solitude le 13/12/2021 à 19h13
    "La Divine Comédie" est-elle le métalepse de "La Divine Comédie" ?
    Vous avez quatre heures.

  • Balthazar le 13/12/2021 à 19h18
    (Qu'est-ce que tu causes bien !)
    Merci beaucoup, je vais méditer tout ça.

    Red Tsar, à tout hasard : as-tu bien commencé ta découverte de Borges par "Fictions", comme à peu près tout le monde ? Dans mon souvenir ce recueil est supérieur à L'Aleph et au Livre de sable, par exemple. Si je devais ne garder que trois livres de Borges, je crois que je prendrais, en plus de Fictions, un livre d'entretiens et les "Enquêtes". Mais je suis loin d'avoir lu tout ce qu'il a écrit.

  • Cris CoOL le 13/12/2021 à 19h22
    Raaa, mon sujet de thèse me poursuit ! J'essaie de vous développer ça dès que j'ai fini de maîtriser la Najdorf.

  • Balthazar le 13/12/2021 à 19h24
    D'accord, Cris. À dans dix ans !

  • Pascal Amateur le 13/12/2021 à 21h41
    "Ne garder que trois livres de Borges" comme sujet de thèse, le niveau est en effet bien faible désormais.

  • John Six-Voeux-Berk le 13/12/2021 à 22h03
    Les oeuvres de Borges en Pléiade ne tiennent qu'en deux tomes... Le sujet reposait donc sur une question piège ?