Feuilles de match et feuilles de maîtres
Qui a dit que football et littérature étaient incompatibles ? Voici le forum où vous pourrez parler de vos lectures récentes et anciennes, liées ou non avec le ballon rond.
Un conseil de lecture ? Une bonne librairie ? =>> "You'll never read alone", le Gogol Doc: http://bit.ly/11R7xEJ.
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Red Tsar le 13/12/2021 à 14h49Merci pour ces échanges. Borges, m'avait toujours un peu rebuté, pour le côté ''cérébral'' et manque de plaisir supposé en première lecture. Comme s'il fallait avoir déjà lu le mode d'emploi avant de s'y atteler pour pouvoir en profiter. Comme si c'était un auteur sur lequel disserter, mais pas avec lequel prendre un plaisir simple. Je ne dis pas que c'était une idée fondée, juste ma représentation des choses, aussi fausse soit-elle. Donc merci pour ces échanges très intéressants et qui donnent envie d'aller voir d'un peu plus près.
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Classico le 13/12/2021 à 15h06Ah non mais c'est surtout que le plaisir purement esthétique est présent : il y a un style unique, tout en précision pressée, qui a un charme bref et infini chez cet auteur. Un mélange de tact et de rudesse. Par un miracle inhabituel, l'omniprésence des références érudites n'est jamais pédante. Borges est loin de n'être que conceptuel, vraiment.
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Maniche Nails le 13/12/2021 à 15h09C'est marrant j'aurais pu écrire exactement l'inverse. Beaucoup de plaisir à lire Borges MALGRÉ mes trop faibles références pour apprécier à sa juste valeur l'érudition et la dimension métaphysique des récits (même si j'aime bien en prolonger la lecture par des analyses) ; en revanche c'est peut-être l'écrivain que je trouve...le plus drôle au monde. La vraie fausse bibliographie de Pierre Ménard qui introduit le Quichotte par exemple, ou plus tard les controverses sur l'influence supposée de Nietzsche sur la réécriture, sont pour moi des sommets d'humour pince-sans-rire.
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Balthazar le 13/12/2021 à 15h11Mais laisse tomber, Classico : Red Tsar n'aime ni Céline ni Shakespeare ni Borges, il supporte le PSG... que te faut-il de plus ?
Il est évidemment masochiste, comme ce personnage de Desproges :
"À trente-trois ans, Christian épousa une virago bavaroise dresseuse de bergers allemands au chenil la Schlag d'Oradour-sur-Glane. Dans l'intimité, elle appelait son mari Kiki, lui faisait rapporter la baballe, et l'obligeait à manger de la merde et à lire Jour de France, en écoutant le groupe Indochine.
C'était le bonheur."
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Classico le 13/12/2021 à 15h13Un drôle de personnage ce Red Tsar, qui a débarqué au milieu de nous comme une étoile fumante, comme ça, et qui a pourtant l'air d'être encore plus vieux que les murs. Méfiance.
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Franco Bas résilles le 13/12/2021 à 15h43Oui, en plus, il est courtois, ça fait bizarre.
(pas de contrepèterie, cherchez pas)
(edit : et je souscris à tout ce qui a été écrit sur Borges, y compris à son contraire, je suis comme ça)
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Pascal Amateur le 13/12/2021 à 15h53De Borges, j'ai toutefois souvenir de poésies très molles, à l'exception de ses premiers écrits poétiques, d'un réalisme froid et nostalgique. Ses écrits labyrinthiques restent une lecture déstabilisante, parfois étouffante.
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Koller et Thil le 13/12/2021 à 16h18Une expérience encore plus déroutante quand on le lit en espagnol alors qu'on n'a qu'une connaissance assez confuse de la langue. Il y a d'autres auteurs sud-américains qui s'y prêtent bien mais c'est avec Borges que j'ai pris le plus de plaisir à cette myopie.
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Red Tsar le 13/12/2021 à 16h23C'est là qu'on voit tout le prisme déformant des réseaux sociaux, Balthazar. Car je pourrais te remplir des pages et des pages de noms d'auteurs que je vénère, adore et ai sans cesse envie de relire. Mon souci serait peut-être justement un manque navrant de personnalité littéraire, puisque j'avale à peu près tout, d'Homère à Hilsenrath, de Virgile à Faulkner, de Rabelais à Melville, d'Aragon à Fante ou de Cervantès à Mishima.
Je n'ai aucune formation littéraire. Je ne suis qu'un lecteur amoureux et je me désespère quand un auteur se refuse à moi. Typiquement, Shakespeare, je vois bien qu'il donne un immense bonheur à tant de gens. Pourquoi pas à moi ? J'essaie de comprendre et j'essaie d'aimer.
Tant que j'y pense, parmi les ''grands'' qui m'échappent, j'ajoute le nom d'Hemingway. Une véritable énigme : l'homme comme son œuvre cochent toutes les cases de ce qui est censé me plaire, mais non, à chaque essai, je finis par jeter l'éponge (Le Vieil homme et la mer, ça compte pas).
@Classico : je fais parti des lecteurs canal-historique des CdF papier. J'ai dans ma cave le mythique Che Platini. J'ai connu les grandes heures d'Antigone, qui aidait à panser les plaies aux heures les plus sombres sur PEM. C'est d'ailleurs glaçant de voir une personne disparaître comme ça, sans savoir ce qui a pu arriver. Mais ce n'est que depuis peu que je trouve le temps de faire plus que simplement lire le forum. Et le souci, c'est que quand on met le doigt dedans, c'est dur après de se retenir, alors qu'au fond tout cela est tellement vain dans tous les sens du terme (ah, tiens, l'Ecclésiaste : très bonne littérature aussi). C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles je ne suis inscrit sur aucun réseau social ; je pense que je finirais pas m'y noyer. En tout cas, aucune raison de méfiance particulière, rassure-toi. Je ne suis rien ni personne de notable.
@Franco : si ton courtois est une référence à Thibault, je suis vexé.
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Classico le 13/12/2021 à 16h50Hé, je déconnais (je sais, j'ai un humour de merde) ! Bien sûr qu'il n'y a aucune méfiance. C'était à cause de Balthazar, le Tentateur, le Seigneur des mouches ; lui, il est mauvais. Mais lorsqu'on poste après toi, cher Tsar, on poste sur un tapis de velours (qui sent plus la troisième République que la troisième Internationale, soit dit en passant). C'est très agréable ! Reste avec nous !