Foot et politique
Le fil politique est un fil du rasoir, alors évitons de nous y couper. Par ailleurs, n'oublions pas que son but est d'accélérer l'avènement du grand soir, un de ces quatre matins!
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Classico le 10/11/2021 à 11h26Pascal, la conviction dont il est question est en effet grégaire et auto-alimentée collectivement, comme cela se passe dans toutes les religions depuis toujours, il n'y a pas vraiment de difficulté à ce niveau.
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Pascal Amateur le 10/11/2021 à 11h46Le rituel intime étant la lecture du petit livre woke avant le dodo ? Je crains qu'il soit difficile de parler de religion sans prétention universelle. Or ce discours n'existe qu'en présence obligatoire de discours contraires, contrariants. Le wokisme ne peut exister seul. À la rigueur est-ce une pratique sectaire, mais nullement religieuse.
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Tricky le 10/11/2021 à 11h52J'emmerde Brice Couturier.
Vraiment.
'3. Couturier poursuit : « Alors qu'y a-t-il en réalité derrière l'industrie du viol de campus ? Une culture du coup d'une nuit, ou parfois d'un bout de nuit, alimentée à la gnôle », explique Heather Mac Donald [...]. Cette prise de boisson a souvent un but précis, suggère Karin Agness, diplômée de l'université de Virginie, elle libère la buveuse de sa responsabilité et lui procure une excuse pour s'engager dans un comportement qui ne serait pas le sien de manière ordinaire. » Ce rite, sinistre et dangereux, aboutit, au réveil, à une réaction qui a trouvé son expression adéquate sur les campus : « the roll and scream », se retourner et hurler… en découvrant l'identité du garçon avec lequel on a passé la nuit. Et cela suffit à justifier le dépôt d'une plainte pour viol, reçue au bureau compétent. »'.
Bon, il y a deux ans, une très grosse majorité des élèves de la high school de ma fille a quitté à l'unisson la classe un lundi matin pour protester contre ladite culture du viol au sein de l'école (et là, Brice, ton cliché à la con sur la culture du coup alcoolisé tient un peu moins quand on parle de gosses de 15 ans) et s'est réunie dans le parc voisin pour tenir un open mic où un après les autres, les filles (majoritairement) et les garçons ont raconté ce qui leur est arrivé et la manière dont l'école avait plutôt tendance à balayer tout sur le tapis. Toute l'après midi. 147 histoires. En high school.
Alors ouais, c'est une anecdote. Et émotionnellement chargée de surcroit.
Mais purée, il ne faut vraiment jamais avoir foutu les pieds sur un campus pour tenir ce genre de propos. J'ai envie de hurler.
(et ouais, Stanford 2015. Brock Turner a chopé 6 mois pour viol parce que le juge a estimé qu'il était important de ne pas briser ses rêves de natation olympique. C'est ça, la culture du viol, Brice. Go fuck yourself)
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Red Tsar le 10/11/2021 à 11h52Si on prend en compte ta définition, effectivement, on ne peut que te rejoindre. La mienne est plus large, peut-être trop. La difficulté pour la discussion, c'est qu'il n'existe, il me semble, aucun parti woke organisé, aucun manifeste ou chose de ce genre et donc le terme en débat est très flou.
En fouillant, je tombe sur cet article :
lien
A le lire, je pense que Sens de et Japhet ne sont pas totalement dans une impasse, sur les usages sociaux du terme dans le "débat" public.
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Di Meco le 10/11/2021 à 11h54Puisqu'il traite de thèmes qui reviennent régulièrement sur ce fil, je pense que vous devriez être intéressés par ce sondage IFOP de mars 2021 : lien
Pour ce qui concerne la pensée woke, 14% des personnes interrogées en avaient entendu parler, dont 6% voyaient de quoi il s'agit.
Par contre le récapitulatif en dernière page du sondage me semble biaisé : la "Proportion de Français ayant une bonne connaissance du concept et estimant qu'il correspond à une réalité dans la société française" devrait être mise en balance avec la proportion des Français ayant une bonne connaissance du concept et estimant qu'il ne correspond pas à une réalité dans la société française (sinon on peut facilement interpréter ça par "il y a peu de gens qui sont d'accord avec ces concepts en sachant de quoi ils parlent", alors que c'est certainement la même chose pour ceux qui ne sont pas d'accord).
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sehwag le 10/11/2021 à 12h00Bien d'accord avec toi, pour le coup la culture du viol sur les campus US c'est une réalité implacable, autant que celles décrites par Aulas et Mev.
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Pascal Amateur le 10/11/2021 à 12h04Si c'est ça le contenu de "OK Millenials", je n'ose pas imaginer le propos de "OK Choucroute".
Il n'est pas difficile d'emmerder Brice Couturier, en cela qu'il s'inscrit dans la même logique d'un discours grégaire, s'opposant non plus par intelligence mais par nature. De même que "l'antisystème" forme un système très structuré, cet "antiwokisme" est une autre destruction de groupe. J'ai même du mal à comprendre qu'on invoque ce bonhomme, à dire vrai. Mais sinon on s'ennuierait, en effet, qqQ1qqqq.
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Josip R.O.G. le 10/11/2021 à 12h07Pour regarder nombre de dessins animés de Walt Disney avec mes petits-enfants, la lecture des avertissements précédant les films est assez effrayante.
Et je ne pense pas qu'on soit là en présence d'un discours contraire articulé mais plutôt d'une rumeur contraire qui nous voudrait tous, dans ce que nous avons de part minoritaire, victimes souffrantes d'oppresseurs par nature.
C'est cette victimisation, souvent pour autrui, indiscutable, incontextualisable et primordiale qu'on pourrait appeler wokisme.
Et les chiffres de l'IFOP ne font pas disparaître le problème (un peu comme si tu demandais à un malade s'il avait déjà entendu parler de sa maladie et s'il saurait la définir - il n'en demeure pas moins malade)
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Le Bodmer qu'on voit danser le 10/11/2021 à 12h12Alors voilà un sujet dont je peux parler.
En préambule, je confirme que les saisies en matières de stupéfiants par la douane sont très largement supérieures à celles des autres FDO, et pas que à cause des "grosses" saisies de plusieurs dizaines de kilos. Seulement, cela se sait peu car outre le fait que c'est une administration qui ne sait pas se "vendre" et dépassera rarement la presse régionale, le fait que les douanes n'aient pas de pouvoirs judiciaires sur ces matières entraîne une remise à la police/gendarmerie qui va souvent être créditée de la saisie par les journalistes.
Mais pour en revenir au sujet initial. Les drogues sont acheminées en France (et en Europe de façon plus large), il n'y a pour ainsi dire pas de production locale. Cet acheminement se fait par mer, puis par terre (si le port n'est pas en France). Par les airs, on a surtout des mules côté passagers (la filière guyanaise notamment), le fret est plus marginal que par les autres vecteurs (mais loin d'être inexistant).
Donc on aimerait contrôler tout ça. Sauf que, je ne vous apprend rien, le volume du trafic de marchandises est complètement dingue et qu'il est absolument impossible de tout contrôler - sauf à accepter des délais de livraison largement rallongés. Or, c'est un des nœuds du problème : le délai d'immobilisation des marchandises. Ce délai correspond au laps de temps durant lequel la marchandise est immobilisée dans la zone internationale, entre son arrivée et le moment où les autorités douanières donnent leur accord pour que la marchandise soit emmenée là où elle doit l'être (un conteneur sur un camion par exemple). Le stockage des marchandises en entrepôt sur les plateformes multimodales est extrêmement coûteux, en plus de retarder la livraison (client mécontent, facturé etc). C'est donc un levier important pour attirer le chaland ; c'est pourquoi les ports européens se livrent une concurrence féroce pour attirer le flux. Et outre des attraits logistiques purs (technologies diverses pour que ça sorte rapidement du navire et aille directement sur un camion, pour schématiser) la promesse d'un délai d'immobilisation réduit s'accompagne d'une promesse - tacite ou non - de moins contrôler voire de ne pas le faire. Evidemment, là on parle de stups, mais ça s'applique à tous types de fraudes: normes, phytosanitaire, contrefaçons, ou "simple" fraude fiscale (on déclare telle quantité de marchandises de telle nature à tel taux de droits de douanes, et en fait il y en avait 10 fois plus ou une similaire mais davantage taxée). Le flux de marchandises dans le fret est déclaré/légal; ça ne veut pas dire que ce n'est pas frauduleux, et il faut ajouter ce qui passe par d'autres canaux. Le pouvoir de contrôle ne se limite pas aux frontières, loin de là, et ne concerne pas que les marchandises; mais dans les faits, c'est comme vider la mer avec une passoire. Ou alors, il faut BEAUCOUP plus d'agents, répartis partout, et surtout, des frontières et filtres. Et non, ça ne peut pas marcher au niveau européen (à moins d'un état fédéral qui n'est ni faisable ni souhaitable).
De façon plus large, il y a un très très profond déficit des instances de controle. Tout le monde fait une fixette sur la police, mais il y a un colossal sujet sur les URSSAF, la DGCCRF, la Sécu et j'en passe. Or ce serait beaucoup d'argent public récupéré et un message important à la population. On m'a souvent rétorqué dans ma vie passée de LFIste "oui mais la fraude fiscale des gros patrons". Ben d'une pourquoi choisir et ne pas traiter les deux, et d'autre part, la fraude fiscale en question c'est très compliqué - à moins d'octroyer des pouvoirs considérables et contraires à certains idéaux (cf @Aulas Tique) à des unités spécialisées. Et ajoutez à cela une refonte des bases de données et leur croisement (mais la CNIL étant aux fraises les fraudeurs peuvent dormir tranquille), et une réorganisation globale (on a pas trop d'agents mais bien trop de structures qui traitent des mêmes sujets/mais pas vraiment/et du coup qui fait quoi).
Désolé pour la fin qui ouvre sur trop de choses, mais ce sont des sujets bien plus liés qu'il n'y paraît.
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OLpeth le 10/11/2021 à 12h14Pour moi le concept de wokisme, c'est la nouvelle arme rhétorique des réacs et de l'extrême-droite pour empêcher de débattre du racisme, des discriminations, des conséquences encore prégnantes de la colonisation ou de l'esclavage dans les rapports sociaux actuels.
La recette est simple :
1) Vous prenez un concept positif et pas franchement bouleversant pour peu qu'on soit un vrai universaliste. Le wokisme c'est juste à la base, aux USA, l'éveil à la conscience des injustices et de l'oppression qui pèsent sur les minorités. Des gens aussi violents et intolérants que Luther King.
2) Vous prenez les éléments ultra-minoritaires les plus extrêmes et stupides qui se réclament de ce mouvement. Et bien sûr, comme dans tout courant de pensée, il y'en a. Ils sont très peu mais font beaucoup de bruit pour exister. Ce sont les gens que décrit Classico et qui existent, ceux qui mettent à l'index, décontextualisent, refusent le débat, voire empêchent les points de vue différents de s'exprimer. Et vous affirmez péremptoirement avec une mauvaise foi calculée que le wokisme c'est ça, pas la majorité raisonnable.
3) Vous jetez gaiement le bébé avec l'eau du bain, et disqualifiez toute personne prétendant parler de racisme et de discrimination en la traitant immédiatement de woke. Ainsi vous avez trouvé un moyen commode d'évacuer complètement du débat un sujet qui vous dérange : le racisme et les discriminations.
Cette démarche a été appliquée pour les féministes (féminazies), les écolos (khmers verts), les gens de gauche (bobos), les défenseurs des musulmans (islamo-gauchistes).
Et ce qui est à la fois dangereux et atterrant, c'est que la culture médiatique du buzz et de la confrontation fait que ces anathèmes sont repris par tous, sans réflexion, et deviennent des mots courants.
Par contre dans l'autre sens ça ne marche pas. Si vous forcez le trait en traitant tous les Zemmouristes de fascistes, vous exagérez et personne ne vous reprend.