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Feuilles de match et feuilles de maîtres

Qui a dit que football et littérature étaient incompatibles ? Voici le forum où vous pourrez parler de vos lectures récentes et anciennes, liées ou non avec le ballon rond.

Un conseil de lecture ? Une bonne librairie ? =>> "You'll never read alone", le Gogol Doc: http://bit.ly/11R7xEJ.

  • Balthazar le 09/01/2022 à 17h44
    C'est moi que tu penses vanner en insinuant que c'est la honte absolue de perdre contre Utaka ? Purée s'il y avait un Elo du tact, tu serais pas 2100.

  • Red Tsar le 09/01/2022 à 17h52
    Pascal est donc le Prince de Motordu. Et si ce n'est lui, c'est donc son frère !

    Sinon, pour raconter à mon tour mon expérience d'auteur...
    J'avais à peine 30 ans quand j'ai successivement gagné un concours de nouvelles et publié un premier roman. Et bien ça fait partie des grandes hontes de ma vie a posteriori. Rien de dramatique non plus, bien sûr. Mais j'aurais préféré que ça n'arrive pas. Quelques mois après la publication, ça a été un peu comme après une cuite. Tu reviens à la réalité et tu te dis : ''mais pourquoi j'ai fait ça ?'' J'avais écrit le roman sous pseudonyme et j'ai même fait des procédures pour qu'un important site de e-commerce en la matière remette bien mon pseudo et pas mon nom réel (je ne sais pas comment il l'avait eu) sur la fiche de l'ouvrage, en allant jusqu'au RAR. Mon erreur a été d'écrire en solitaire, puis de tomber sur un éditeur, un vrai certes, pas un truc de pseudo-édition, mais qui n'a pas été assez exigeant et qui s'est laissé emballer par le récit, je pense. Quand des amis me reparlent du livre ou que je le vois dans leurs rayonnages, j'ai toujours le rouge qui me monte au front. Peut-être qu'un jour il faudra que je me décide à la relire...
    Depuis, sur une grosse dizaine d'années, j'ai beaucoup publié, seul ou en collectifs (travaux de recherche, presse pour adolescent, para-universitaire, loisirs : jeux de rôle, aventures à jouer...), mais plus jamais de littérature, ce qui n'empêche pas, évidemment de garder le souci d'essayer bien écrire. Mais j'écris pour un plaisir simple et immédiat, comme un loisir.
    Je ne dis pas que je ne referai plus jamais de littérature, mais pas avant longtemps si ça doit arriver un jour. Surtout que, depuis, je ressens l'inverse de certains ici. Lire ne me donne pas envie d'écrire, bien au contraire. Plus je lis, plus je me dis que je suis complètement illégitime dans ce domaine.
    Mais je vais bien, ne vous inquiétez pas !

  • Balthazar le 09/01/2022 à 19h05
    Je me souviens, bien sûr, que tu nous avais parlé de ce texte.
    Le début de ton message me rappelle le premier texte un peu long que j'ai moi-même essayé d'écrire, l'espèce de ferveur dans laquelle ça m'avait plongé.
    La fin me fait penser à une phrase de Michon que je ne retrouve pas, où il dit, si je me souviens bien (mais Google n'a pas ça en mémoire, je me demande s'il ne serait pas un peu en train de la perdre) aimer lire avec un soin extrême les livres écrits avec un soin extrême.
    Et une remarque en passant : tout le monde a déjà entendu parler des "souffrances de l'écriture", mais il y a un truc beaucoup moins douteux que ça dont, me semble-t-il, on ne parle guère, c'est que c'est fatigant, d'écrire. Épuisant, même. J'en ai pris conscience assez tard, lors d'un épisode grippal, il y a quelques années. Jusque-là je pensais sans m'être trop posé la question qu'une activité intellectuelle en valait plus ou moins une autre. Et là j'ai découvert que dans un état de grande fatigue, fiévreux, j'étais encore tout à fait capable de lire quelques pages de livres relativement difficiles, tandis que l'idée d'écrire m'inspirait à peu près la même terreur que celle d'aller courir un semi-marathon.
    (Bon, je ne sais pas si ça vaut pour tout le monde.)

  • Utaka Souley le 09/01/2022 à 19h44
    C'est ce type d'échange qui me fait accepter mes blunders.

  • Balthazar le 09/01/2022 à 21h25
    Le mystère Red Tsar s'épaissit !

    (John, pardon, j'ai répondu trop vite et ma réponse n'est pas du tout à la hauteur de l'expérience que tu nous confies.)

  • Pascal Amateur le 09/01/2022 à 21h30
    Si ça se trouve, Paul-Loup Sulitzer a vraiment écrit un livre. Hum.

  • John Six-Voeux-Berk le 09/01/2022 à 22h02
    En effet, Balthazar, le terme de souffrance ne correspond peut-être pas : je voulais parler d'une tyrannie de "l'oeuvre", qui exige d'advenir (je passe sur le fait que "l'oeuvre" en question est peut-être une vieille épave prise de loin pour une sirène). Peu importe que ce sentiment dépende d'une époque ou d'une idéologie romantique éculée, ce sentiment m'a fait "écrire" (avec tout le pathos afférent au verbe). Et si souffrance, il y a eu, elle était dans le décollement de soi-même ; décollement qui venait peut-être simplement du temps passé à fixer son propre (?) langage.

    J'ai passé mes études à essayer de comprendre les élucubrations de Mallarmé, de Flaubert et de bien d'autres : je me disais à chaque fois : "évidemment mon cochon, tu as tout intérêt à nous servir cette soupe". Un peu comme ces histoires à la Blanchot, sur "l'auteur qui doit être mort pour écrire". "Paroles, paroles!", répondais-je.

    Eh bien, ces deux années m'ont convaincu du contraire. Et le plus spectaculaire à mes yeux naïfs, c'était la découverte, une fois le truc à peu près fini, que je ne m'en reconnaissais pas comme l'"auteur" : tellement de "moi" successifs s'étaient manifestés, parfois dans les mêmes phrases, que "l'auteur" m'apparaissait comme un être chimérique qui n'avait jamais réellement existé : et le texte, une espèce de cadavre exquis solitaire (NB : peut-être ce sentiment vient-il aussi de l'écriture sur ordinateur ? un Kerouac avec son rouleau, ou un Cohen avec sa dictée n'auraient peut-être pas éprouvé ce sentiment). Ô Banalité, ô platitude : j'avais cru qu'écrire pouvait m'aider à me reconquérir moi-même comme on dit, à éclairer quelques zones d'ombre comme on dit encore... et en réalité je m'étais complètement perdu de vue.

    Et si un de mes rares lecteurs me faisait un compliment quelconque, je ne pouvais pas le prendre totalement pour moi ; et inversement d'ailleurs, au grand étonnement de ceux qui ont eu la générosité de critiquer tel ou tel défaut rédhibitoire, tout en craignant, ce faisant, de me blesser mortellement. Bon d'accord, la vérité : cela me vexait mais infiniment moins que je l'aurais cru.

    NB : c'est ce qui rend le récit de vocation de Pascal d'autant plus beau à mes yeux. L'écriture conçue comme ouverture et don, en prise avec son lecteur.

  • Pascal Amateur le 09/01/2022 à 22h11
    Étrangement, John, je m'étonne que dans tes interrogations sur l'écriture, tu n'aies jamais croisé l'approche de la sublimation dans tout ce que Lacan a relu, à partir de Freud. Ce sont exactement ces mots qui décrivent la brûlure, la confrontation au Réel indicible, seulement cernable par nos œuvres, ce qui va de la chatouille à la grillade, disait Lacan.

  • Utaka Souley le 09/01/2022 à 22h24
    Mais alors, envie d'écrire ou besoin d'écrire ?

  • lalizou le 09/01/2022 à 22h38
    Vos témoignages sont très intéressants, émouvants même.

    John Six-Voeux-Berk : une chose me turlupine dans ton expérience, c'est sa "fin". Question indiscrète mais cela s'est terminé brutalement, en apposant le point final de ton manuscrit en quelque sorte ?

    (D'ailleurs ça me fascine, le point final. Comment sait-on que c'est fini ? Ne faudrait-il relire encore une toute dernière fois, revoir tel ou tel chapitre ? Ce doit être un supplice sans fin).