Etoiles et toiles
Non, ce n’est pas un forum sur le PSG, même si le titre aurait sans doute convenu, mais bien sur le cinéma, pour parler de tout ce qui touche de près ou de loin au septième art.
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OLpeth le 17/02/2023 à 15h01Je répète, je ne dis pas que ça doit se lire comme ça, mais que ça peut se lire comme ça. Miyazaki réfute, très bien (tu as une source d'ailleurs ?). Mais quand même, ça fait beaucoup, beaucoup, de clins d'œil pour que cela soit complètement fortuit à mon sens.
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José-Mickaël le 17/02/2023 à 16h50OLpeth aujourd'hui à 15h01
> Mais quand même, ça fait beaucoup, beaucoup, de clins d'œil
Tu vois des clins d'œil, pas moi :
> les onsen de l'époque Edo servaient souvent de couverture à des bordels et les mères maquerelle de ce genre d'établissement avaient pour sobriquet... Yubaba.
Donc chaque film où il y a un onsen (ça en fait pas mal), c'est une allusion aux maisons closes ? Bien sûr que non ! Quant à Yubaba, ça veut dire « la vieille des bains » (je viens de vérifier) : c'est bien une vieille qui s'occupe des bains, d'où ce surnom. Vu que les maisons closes d'autrefois étaient déguisées en bains, pour la même raison leurs tenancières s'appelaient ainsi. Ça ne prouve pas que "Chihiro" décrit une maison close d'autrefois, ça signifie juste que les maisons closes d'autrefois étaient déguisées en bains.
> la petite a été vendue par ses parents surendettés (la métaphore des cochons)
Ils ne sont pas surendettés, au contraire ils ont plein de pognon : ils sortent leur carte bancaire pour un oui ou pour un non. La scène où ils sont transformés en cochon est claire : ce sont des cochons (ils se baffrent avec la nourriture des dieux et croient que leur sale argent leur en donne le droit).
> et tombe amoureuse d'un jeune truand
Elle n'est pas amoureuse : c'est une histoire d'amitié d'enfants.
> que Yubaba tient sous emprise (via la drogue).
Il est drogué ? Je ne m'en souviens plus.
> L'esprit chelou qui lui offre des trucs c'est un vieux pervers pédo qui veut la racheter au bordel.
Le sans visage ? Pourquoi dis-tu qu'il est pervers et pédophile ? Il a mis la main aux fesses de Chihiro ? Je n'ai pas le souvenir. Du coup j'ai tendance à y voir une personnification des travers de la société de surconsommation, mais c'est peut-être moi qui ait l'esprit mal tourné...
> tu te rends compte que le film reprend un schéma connu du film de yakuza des années 60-70 : la jeune fille sacrifiée à cause de sa famille endettée, qui tombe amoureuse d'un mauvais garçon, mais finit par s'en sortir à force de ténacité.
Sauf que la famille de Chihiro n'est pas endettée, que Chihiro n'est pas amoureuse. Après, oui, elle s'en sort à force de ténacité : schéma classique des films qui montrent un parcours initiatique.
> Je répète, je ne dis pas que ça doit se lire comme ça, mais que ça peut se lire comme ça.
OK, tu peux le lire comme ça. Mais si tu fais pareil avec chaque film que tu vois, tu dois penser que le cinéma d'aujourd'hui est décidément plein d'allusions graveleuses... ;-)
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Jah fête et aime dorer Anne le 17/02/2023 à 18h16Ben, le Voyage de Chihiro, c'est aussi (et frontalement) une critique de l'argent et de la soumission à celui-ci ainsi que du consumérisme, que ce soit les parents qui se permettent de baffrer ce qui ne leur est pas destiné parce qu'ils ont une carte de crédit, Yubaba obnubilée par l'argent qui ne voit même pas que son gosse a disparu, le Sans-Visage qui pense tout acheter par l'argent mais qui reste malheureux, l'établissement de bain qui oublie sa mission de veiller aux esprits au profit du pognon (quand par exemple le gérant des cartes refuse de donner les cartes à Chihiro pour aider ce qui en fait est un dieu important), les travailleurs qui se font bouffés car obnubilés par quelques pépites (mais aussi le parc d'attraction construit sur une ancienne zone sacrée et qui fait faillite). En soi, y'a pas besoin d'aller jusqu'à la prostitution : la mise à disposition de sa force de travail pour de l'argent suffit.
Chihiro, elle, refuse la soumission à l'argent, et s'en sort à l'aide du collectif (et non pas seule).
Transformer cela en "nan mais en fait c'est un bordel, et Totoro c'est le dieu de la Mort", honnêtement, c'est vraiment déformer le propos (comme je le fais en rajoutant Totoro dans l'argumentation), et curieusement pour ce genre de théorie, c'est souvent en mode théorie bien sombre. Y'a aussi une théorie comme quoi Haku est le frère décédé de Chihiro si on veut aller plus loin dans les doubles-lectures. Je veux dire, on est pas sur du Only God Forgives qui lui est un film sur la virilité et la castration par exemple.
En fait, en poussant le bouchon un peu loin, ce genre de truc, ça me fait plutôt penser aux théories complotistes qui feront feu de tout bois pour que ça renforce leur théorie (et qui passeront sous le silence les éléments qui contredisent cette théorie).
Et, quelque part, je trouve ça triste, tout comme il fallait forcément un double-sens, comme si une œuvre pour enfants ne pouvait pas s'adresser sur le même niveau aux adultes, comme si l'adulte devrait avoir honte de profiter d'une œuvre pour enfant.
Au-delà des arguments de José-Mickael, par exemple, le nom de Yubaba, c'est curieux de voir ça sous l'angle de la prostitution et non pas sous sous l'angle de la légende de Yama-Uba, inspirée des Baba Yuga des contes slaves, Yama-Uba étant souvent présentée comme la mère d'un bébé colossal vêtu uniquement d'un bavoir.
Pour revenir à la discussion sur le double-niveau (qui n'en est pas un ici), disons que les enfants, s'ils comprendront le message "attention à l'argent, croyez aux valeurs collectives", ne percevront pas forcément à quel point c'est une critique du Japon contemporain.
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pipige le 17/02/2023 à 19h28Jamais lu de théorie comme quoi le Voyage de Chihiro serait en fait l'histoire d'une femme fille dans un bordel ! Et j'avoue que j'ai du mal à voir les connections entre le film et cette théorie.
En passant, voici un site qui propose des analyses et autres informations sur le studio ghibli : lien
Et j'aime beaucoup aussi le côté nostalgique de Porto Rosso. Faut dire, un film qui propose dans sa bande son "le temps des cerises", ça situe déjà le propos.
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Red Tsar le 18/02/2023 à 12h11Merci à tout le monde pour vos échanges très intéressants.
Plus particulièrement sur cette question des différents niveaux de lecture, Jah, je n'avais envisagé les choses de cette manière et ça fait vraiment réfléchir.
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Gouffran direct le 18/02/2023 à 14h17Pareil, toutes ces pistes de lecture sont très intéressantes.
Sinon pour les amoureux du Japon, il y a plusieurs chaînes YT que je recommande: Tev et Louis, Louis San, Mitsugi, Paolo from Tokyo, Abroad in Japan, Japan by food.
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narcoleps le 20/02/2023 à 23h45Décès de Michel Deville. En termes d'oeuvres remarquables, sa filmo offre l'embarras du choix. Pour moi, ce sera "Le Paltoquet", formidable de mise en scène et servi par un casting comme on n'en fera jamais plus, et "Le Dossier 51", bordel, "Le Dossier 51" ...
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Tonton Danijel le 20/02/2023 à 23h48J'aime beaucoup aussi "Péril en la demeure", pour son intrigue particulièrement oppressante (et Anémone et Bohringer brillent dans un registre dramatique, avant "Le grand chemin").
Sinon, bonne soirée sur Arte entre la rediffusion de "Good Bye Lenin!" et un portrait du non moins intéressant Daniel Brühl.
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Gouffran direct le 21/02/2023 à 01h29On perd aussi Leiji Matsumoto, créateur d'Albator et Galaxy Express 999 entre autres.
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Vel Coyote le 21/02/2023 à 08h11Je plussune sur Le dossier 51 et sa mise en scène vraiment singulière et immersive.