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Mangeur Vasqué le 23/12/2021 à 13h12

L'étude d'Imperial College London, effectuée sur la première quinzaine de décembre, est encourageante, sortie dans les médias british ce matin : "Risk of hospital stay 40% lower with Omicron than Delta, UK data suggests. Researchers find those who test positive with new Covid variant up to 25% less likely to attend hospital at all" lien
Mangeur Vasqué le 23/12/2021 à 14h07

Cela dit, les scientifiques d'Imperial, et de l'University of Warwick, toutes deux universités du Russell Group, se sont bien plantés plusieurs fois, avec des modélisations et projections pour printemps-été qui se sont avérées très alarmistes pour être gentil (totalement à côté), et les modélisateurs universitaires en général ont perdu beaucoup de crédit auprès des décideurs du NHS, le service national de santé, lesquels se basent sur ces modélisations pour planifier. lien,

"Finally, however, there are signs of scepticism among NHS leaders, who have repeatedly had to prepare for the scenarios predicted in those graphs. Chris Hopson, the Chief Executive of NHS Providers, says that NHS Trusts have become "sceptical of the value of predictive statistical models, given their performance of the past 15 months".

[...]

"The predictions for a third wave of infections this spring and early summer have been even more outlandish. In February, SPI-M published a set of modelled predictions, made by teams at Warwick and Imperial, for what would happen as Covid restrictions were lifted in accordance with the government's roadmap. One of Imperial's scenarios showed that the number of people hospitalised with Covid 19 would, by early June, already have burst through the 20,000 peak of spring 2020, and could reach 90,000 by July. Admittedly this was a 'worst-case' scenario - the central prediction was for 60,000 in hospital by July – but you can understand the exasperation of NHS Trusts, who of course have to prepare for the worst-case scenario. By the way, the number of people in hospital with Covid across the UK on Sunday was 932."
John Six-Voeux-Berk le 23/12/2021 à 14h44

En réponse à Mangeur Vasqué le 23/12/2021 à 13h12
(voir le message)

C'est celle que j'ai postée plus tôt dans la matinée : et il ne s'agit pas de modélisations a priori mais bien de statistiques a posteriori.

Le résultat global, en moyenne (celui que tu indiques) est ensuite très minutieusement ventilé selon différentes catégories (infectés, non infectés, vaccinés 1 dose, 2 doses, 3 doses, AZ, Arn messager mais pas en fonction de l'âge) ; ce qui permettra d'extrapoler ces résultats à d'autres pays, en fonction de la population nationale considérée. Sauf que... la grande lacune de l'étude, selon les auteurs eux-mêmes, concerne l'absence de "stratification" des données par âge (en gros, le variant delta a surtout contaminé des populations jeunes au Royaume-Uni, et toutes les comparaisons moyennes se compliquent de ce facteur supplémentaire)

Le caractère positif de toutes ces données (moindre risque d'hospitalisation pour les non vaccinés infectés à l'omicron par rapport à delta ; risques similaires d'être hospitalisés pour les vaccinés infectés à l'omicron / vaccinés infectés au delta), est en grande partie atténué, selon les auteurs, par le plus grand nombre prévisible de vaccinés (ou de primo-infectés) appelés à être (ré-)infectés par omicron.

Pour le pdf complet, c'est ici : lien

Et sinon, oui, pour tout ce qui tient à la reprise (à laquelle je m'adonne imprudemment) des communications du SAGE ou de l'imperial collège : à tous les coups, on retient soit le pire scénario, soit le plus favorable selon la coloration globale de l'abstract.
Mangeur Vasqué le 23/12/2021 à 14h50

OK, merci de ces précisions John.

Pardon, j'ai mentionné 2 universités du Russell Group dans mon poste précédent sans préciser.

Alors, le Russell Group" lien c'est un peu l'Ivy League britannique ou pour rester sur une comparaison couleur locale, c'est la "Premier League" des divisions universitaires, avec ensuite la D2, D3, etc.

C'est d'ailleurs souvent sur cette catégorisation bien marquée (Premier League, D2, etc.) que s'établit le classement des universités dans les médias et les publications spécialisées. Mes élèves de A level (1ère et terminale) depuis 30 ans que j'enseigne dans le système anglais se basent essentiellement sur ces classements pour faire leur choix.

Après, à eux évidemment d'obtenir les minimums d'admission car la sélection à l'entrée de l'université est très forte (sur dossier/notes au bac et entretien parfois).

Avec "Oxbridge" (Oxford & Cambridge) en tête de gondole, qui sélectionne en majorité des lycéens venus d'écoles privées lien, donc très chères (frais d'inscription annuels de 8.000 £ approx. à 50.000 £).

Les 2.500 écoles privées du pays accueillent 7% des élèves 5-15 ans mais presque 20% des lycéens, et forment le gros des troupes qui intègrent les universités les plus prestigieuses.

Y'a eu quelques timides efforts de fait pour faciliter l'admission de lycéens du public dans les universités les plus prisées, style Oxbridge, mais bon, vu que les frais d'inscription ont triplé sous les Conservateurs, on est encore loin du compte. Frais d'inscription d'environ 9.000 £ l'année, pour les undergraduates – les 3 ans de licence –, plus pour les Masters et autres. Les étudiants internationaux raquent encore plus, jusqu'à 60.000 £/an (par exemple : "the University of Cambridge's Medical programme which costs £58,038 a year for international students."). J'ai même lu dans la presse spécialisée des cursus dentiste à 75K/an, je sais plus quelle université par contre. C'est devenu délirant, et on a même dépassé les USA en la matière, "world-beating" comme dit Boris Johnson. ("University degrees in England are most expensive in the world, says OECD", lien).

Toutefois les undergrads ne paient pas "up front". Sans trop rentrer dans les détails ils ne repaient la somme empruntée via la Student Loan Company, souvent dans les 30.000 £, que lorsqu'ils entrent dans la vie professionnelle et touchent au moins £25,000/an approx. Beaucoup ne repaient donc jamais les frais et ça pose évidemment problème auprès des prêteurs, souvent des banques, "une bombe à retardement" disent les médias (article Guardian de 2014 : "Unpaid student loans 'a fiscal time bomb for universities'", lien).

Au départ, les % de ces prêts étudiants (donc en remboursement des presque 30.000 £ de frais d'inscription, plus éventuellement les frais de logement) étaient faible, 1-3 % mais depuis quelques années c'est passé à 5-7 % et cette forte augmentation, combinée à d'autres, met dans la mouise nombre de ces jeunes qui entrent dans la vie active, surtout évidemment ceux issus de milieux non privilégiés. lien

Depuis une dizaine d'années, on observe une crise des remboursements de type US, avec un montant à rembourser qui s'élevait à 45.000 £ en 2020 ("Those who graduated in 2020 took out an average of £45,060 in loans.") et des taux de + en + élevés. Avec quelques cas sidérants, cô cet ex étudiant qui doit rembourser presque 190.000 £ en prêts universitaires. lien. Une exception mais qui illustre l'inquiétante tendance dominante depuis une bonne dizaine d'années.

Quand j'étais à York University, début années 1990 (sous les Conservateurs donc, mais des Tories plus humains, pas le gang de sauvages qu'on a depuis 2010), y'avait pas de frais universitaires et les 'grants' (bourses) étaient relativement généreuses.

Et le logement en résidence universitaire est à l'avenant, il a explosé depuis 10-15 ans et l'entrée en force de l'investissement privé dans ce secteur : en moyenne £7,347 par an, 9.000 € lien. Pour comparaison, je payais 106 £/mois à York University y'a 30 ans, donc environ 1.100 £/an pour une piaule neuve, basique mais chouette. Montants multipliés par quasiment 7 en à peine 30 ans. Effrayant, et pas de frais d'inscription à l'époque. Putain que notre génération a eu de la chance. Autant dire qu'on trouve pas bcp de prolos dans ces universités.

Ces universités du Russell Group fournissent évidemment l'essentiel des "professionals" dans les emplois les plus en vue et mieux payés, à savoir le secteur bancaire/financier, le judiciaire, le journalisme dans les grands médias ou journaux les plus thunés, la fonction publique de haut niveau ou assimilée, la médicine (surtout dans le secteur privé), etc. et bien sûr le monde politique.

Avec quelques filières particulièrement prisées, telle la "PPE" (Philosophy, Politics and Economics) d'Oxford, sorte d'ENA britannique pour son formatage, son côté anti-méritocratique et ses débouchés prestigieux. Voir par exemple ce dossier de 2017 du Guardian lien intitulé "PPE : the Oxford degree that runs Britain". Oxford University graduates in philosophy, politics and economics make up an astonishing proportion of Britain's elite. But has it produced an out-of-touch ruling class?
suppdebastille le 24/12/2021 à 10h45

Allez, qu'oMicron contamine tout le monde en quelques jours et qu'on en finisse !!

A noter vu la grosse baisse des cas en Allemagne que le variant ne sévit pas trop encore chez nos voisins teutons.
Pascal Amateur le 24/12/2021 à 13h17

En réponse à Mangeur Vasqué le 23/12/2021 à 14h50
(voir le message)

Merci, c'est toujours aussi passionnant. La constitution de "classes" est si évidente qu'une lecture de Marx semble redevenir obligatoire, fût-elle à adapter.
lyes le 24/12/2021 à 14h59

Je sors de consultation en visio avec un médecin. Ma toux étant vraiment incoercible ces dernières 24h ma femme m'a poussé à consulter. J'ai mis de côté mon égo qui "sait" qu'il n'y a rien à faire et je passe par site de téléconsultations en ligne puisque c'est quasi impossible de consulter un médecin en réel une fois positif sauf à aller à l'hosto.

La seule question du gars c'est "vous avez les yeux rouges ?", 1 min chrono, il me demande si je suis déjà sous vitamine D ?! et m'envoit une ordonnance sublime.
Vitamine D donc avec du biocalyptol sirop... (Contre-indiqué en cas de covid car contient de la pholcodine) +Trois trucs d'homéopathie et un spray nasal rhume des foins.

Je sors très perplexe de cette visio, je n'ai toujours eu que le point de vue hospitalier, ça fait quand même peur vu de chez soi. Ce matin je loupe un appel de l'assurance maladie avec message de les rappelez, ça me balance sur un audio automatique pour me dire de m'isoler et de faire tester les membres de mon foyer. Cool.

Pour ce qui est de la Vitamine D je suis pas convaincu par le peu d'informations que je trouve sur le net... En sachant que j'habite à Nice avec 300 jours de soleil par an je vois pas trop l'intérêt mais bon. Le médecin était de Dunkerque ça a peut être joué...
Le biocalyptol et certains autres sirops contenant de la pholcodine ont provoqués des allergies graves avec les curares de réanimation (certes j'en suis pas la mais bon dans le doute).
L'homeopathie que dire...

Bref, le gars qui ne te pose aucune question, même par visio il y a quand même moyen de vérifier deux ou trois signes de gravité etc.

Je serais plus clément avec les gens se présentant à mon guichet un peu perdu à l'égard de la médecine de ville

Et vais croiser les doigts pour pas tousser comme ça encore trop longtemps, je commence vraiment à fatiguer. Le criblage sur ma PCR est toujours en cours ça devrait tomber bientôt.
Kireg le 24/12/2021 à 15h17

QUOI ?? MAIS QUOI ?!!

Tu voudrais dire que le titre de médecin ne donne pas immédiatement accès au savoir universel et absolu ?! J'en tombe de mon sapin de Noël (je remettais l'étoile en place).

L'homéopathie, bah, voilà, hein.
La vitamine D tu vas la pisser à 99,99%.
Et le dernier médoc tu as l'air d'en savoir plus que moi sur ses éventuels effets secondaires.

Faudra se pencher un jour sur l'arnaque des « vitamines », parce que dans le genre connerie, ça se pose-là.

Remets-toi bien.
Bises (ah bah non).
Gouffran direct le 24/12/2021 à 15h28

Les seuls professeurs en qui j'ai confiance c'est Rollin et Choron.
lyes le 24/12/2021 à 15h29

Y a quand même une étude de 2020 avec une cohorte de 16 patients (!) à qui on a filé en EPHAD de la vitamine D en préventif attend c'est sérieux.

Bref, je vais me coucher, joyeux noël Félix !