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Pas de Blacks, "pas de problème" ?

En préconisant de traiter le (faux) problème de la binationalité avec des mesures discriminatoires, certains membres de la DTN et le sélectionneur national ont exprimé une piètre idée de leur mission, imprégnée de préjugés désolants.
Auteur : Jérôme Latta le 2 Mai 2011

 

S'il a été vendu avec un sensationnalisme qui a pu nuire à la crédibilité de la démarche, le verbatim de la réunion du 8 novembre au siège de la Fédération, publié par Mediapart samedi, n'est plus contesté à l'issue du week-end. Le débat sur la légitimité de la publication de propos tenus dans un cadre privé peut quant à lui être écarté en ne les jugeant justement pas comme des propos publics. La question est surtout de savoir, maintenant, si leur contenu légitimait ou non leur révélation. La retranscription ne comporte pas de propos explicitement racistes, et elle n'apporte pas la preuve que le système de quotas envisagé a été mis en chantier. Mais le dialogue révèle des conceptions et des modes de pensée consternants à ce niveau de responsabilité au sein du football français et, de glissement en glissement, il témoigne d'une racialisation de la question initiale - celle de la binationalité - au travers d'une inquiétante vision de la formation des joueurs.

quotas_1.jpg


Binationalité : un faux problème

Il est légitime que la DTN se pose la question des conséquences de la double nationalité sportive, qui permet à des joueurs ayant effectué toute leur formation en France et évolué dans les sélections nationales de jeunes, d'opter pour une autre sélection à laquelle leur origine leur donne droit. Cette mesure adoptée par la FIFA en deux temps (2005 et 2009) a créé un effet d'aubaine à la fois pour les joueurs et les sélections concernés. Ces "défections" peuvent être amèrement vécues par des formateurs qui, au sein de la FFF, ont pour mission de renforcer l'équipe de France. Pourtant, le problème n'en est pas véritablement un: pour un Moussa Sow, la plupart des joueurs optant pour un autre maillot national évoluent à un niveau moyen et ne manqueront pas réellement à l'équipe de France (même si le phénomène tend aujourd'hui à prendre de l'ampleur – lire "Les 'binationaux', enquête sur ces footballeurs français qui ne jouent pas en bleu").
Les protagonistes de la réunion ne l'ignorent pas, mais ils en font une question de principe, au travers notamment de "l'attachement au maillot" conçu sous un angle étroitement patriotique. Étroitement, car ces joueurs, quelle que soit leur nationalité sportive, profitent aux clubs français sur le terrain et dans leurs bilans comptables, l'exportation de joueurs étant une ressource majeure pour eux. Ce rétrécissement implique aussi de négliger totalement la satisfaction professionnelle et personnelle de voir un joueur que l'on a formé accéder au haut niveau et devenir international. Parallèlement, n'entre pas en ligne de compte, aux yeux des débatteurs (en dehors de Francis Smerecki, entraîneur des moins de 20 ans), le fait que les joueurs exercent là un droit légitime, et que la France contribue ainsi à renforcer sportivement des pays dont les enfants ont fait et font encore le bonheur du football français [1]. Inconcevable, aussi, semble l'idée que cela puisse être profitable à l'image de la France, pays formateur...



Une volonté de discrimination

Malheureusement, la discussion ne s'arrête pas là. D'abord, la mesure proposée est explicitement d'imposer des quotas de joueurs binationaux aux portes des pôles de formation ("même pas" 30%): "Les clubs pros, ils peuvent les prendre. Ils se répartissent! (...) Nous on travaille pour le football français, on ne travaille pas pour les sélections étrangères", dit ainsi Erick Mombaerts. Or, cela revient mécaniquement à barrer l'accès des structures fédérales aux jeunes ayant des origines africaines, ceux-ci étant très majoritaires dans le vivier français.
La démarche est clairement discriminatoire, comme le fait remarquer un Francis Smerecki manifestement perturbé par la tournure du débat, et évidemment contraire au droit. Les protagonistes ne s'y trompent pas, qui insistent sur la confidentialité à respecter: "L'idéal effectivement, c'est de dire, mais pas officiellement: de toute façon on ne prend pas plus de tant de gamins qui sont susceptibles de changer (de nationalité, NDLR) à terme" ; "il ne faut pas que ce soit dit" (François Blaquart) ; "On est obligé de le faire sous le coude" (Erick Mombaerts). Difficile, ensuite, de plaider la candeur.

Plus inquiétant: il apparaît au fil des échanges qu'on n'en était pas seulement au stade des intentions en novembre dernier. Selon Mediapart, le DTN François Blaquart "se dit non seulement favorable à l'instauration d'un quota, mais lâche qu'il a d'ores et déjà passé la consigne à Gérard Prêcheur", directeur de l'INF Clairefontaine. Cette politique des quotas, loin d'être une simple idée en l'air, est décrite par Mombaerts comme déjà à l'œuvre au sein des clubs: "Il y a bien des clubs comme Lyon qui le font dans leur centre de formation. Ils le font systématiquement. J'étais à Marseille là. Et Henri Stambouli (directeur du centre de formation de l'OM, NDLR) le met en place sur Marseille. Pareil, ils vont limiter le nombre."



"Prototypes de joueurs"

Déjà accablant, ce projet de discrimination sur le critère de la (bi-)nationalité s'accompagne de fortes ambiguïtés dans le discours, dans la mesure où la conversation finit par rapporter à l'origine la question des critères de sélection qu'il s'agit de transformer: il est bien question de mieux "sensibiliser" les jeunes, de les "aider à (s')identifier", mais les intervenants en arrivent à amalgamer le physique des joueurs, leurs qualités techniques et leur mentalité en les liant à leur origine – et donc à leur couleur de peau (lire l'article du sociologue Éric Fassin, qui analyse ces glissements).

Démarrée sur la question de la binationalité, la question dérive franchement. Laurent Blanc, qui évoquait pourtant le souci de mieux sensibiliser les jeunes à l'appartenance nationale, désigne "les Blacks" et verse tout particulièrement dans cette confusion. Dans ses interventions, il boucle le raisonnement en assimilant profils athlétiques, style de jeu et origine africaine. "Je vois quelques centres de formation: on a l'impression qu'on forme vraiment le même prototype de joueurs: grands, costauds, puissants. (...) Qu'est-ce qu'il y a actuellement comme grands, costauds, puissants? Les blacks".

quotas_2_blanc.jpg

On entend aussi Laurent Blanc recommander de "recentrer" la sélection "surtout pour des garçons de 13-14 ans, 12-13 ans" sur des "critères, modifiés avec notre propre culture (...) avec notre culture, notre histoire". Son invocation de l'exemple espagnol aggrave l'impression: "Je vais vous citer les Espagnols: ils n'ont pas ces problèmes-là. Ils ont des critères de jeu qui sont très précis, à 12-13 ans. Les Espagnols, ils m'ont dit: «Nous, on n'a pas de problème. Nous, des blacks, on n'en a pas»". Erick Mombaerts leur oppose les "petits gabarits blancs" et sa conclusion, même si le lien direct est incertain, parachève le malaise: "Le jeu, c'est l'intelligence, donc c'est d'autres types de joueurs. Donc tout est lié, tout est lié!"



Indigence du raisonnement

Si Laurent Blanc ne parle que de culture footballistique, cela signifie d'abord qu'il pense que "les Blacks" – déjà réduits au sempiternel stéréotype du Noir "grand, costaud, puissant" (lire l'article de Michel Wieworka) et présumés peu enclins à s'identifier au maillot national – sont également en peine d'assimiler "notre culture" du jeu. Dans l'hypothèse où le sélectionneur évoquerait dans le même temps leur mentalité sous l'angle de leur caractère inassimilable, le cas serait désespérant de la part d'une telle personnalité, investie d'une telle fonction [2]. On se raccrochera à l'hypothèse d'une grande maladresse.

Tout en laissant au DTN et au sélectionneur national le bénéfice du doute, il faut clamer l'indigence du raisonnement suivi par les plus hauts responsables de la formation française. Leur métier est de repérer et de former les meilleurs jeunes et d'en faire les meilleurs footballeurs possibles. Si leur projet est de redonner une dimension plus technique et moins physique aux joueurs formés, de renouer avec des principes de jeu plus ouverts, il leur incombe de changer les critères (physiques, techniques, voire liés à la motivation) de sélection sans aucune autre considération que l'impératif de recruter les meilleurs à cette aune [3].
Là, au prétexte (largement fallacieux, répétons-le), de la "fuite" des binationaux, non seulement ils prônent en amont de la démarche une méthode de discrimination par la nationalité, mais de surcroît ils l'accompagnent par des préjugés à la fois physiques, techniques et moraux sur les joueurs concernés. Craignent-ils que "les Blacks" puissent tout aussi bien fournir des petits gabarits techniques et intelligents, ou pensent-ils vraiment qu'ils ne le pourraient pas? [4].



Discrimination négative

Le but de l'enquête commanditée par le ministère au sein de la Fédération est notamment de déterminer si ce programme de discrimination s'est concrétisé, mais la controverse ne saurait s'arrêter là en cas de quitus sur ce point. Si, une fois qu'ils sont révélés, on tolère de tels propos tenus dans le secret des réunions, il n'y aura aucune surprise à les voir devenir, dans quelques années, une politique officielle parfaitement assumée.

Le choc né des révélations de Mediapart procède moins du constat, hélas maintes fois attesté, de la banalisation des préjugés simplistes qui font le lit du racisme ordinaire, que de l'évidence que des programmes discriminatoires peuvent être évoqués, voire mis en œuvre, en toute bonne conscience par des personnes pour lesquelles on trouve déjà des flopées de témoins prêts à jurer de leur impeccable moralité [5]. S'il faut le condamner, comment s'en étonner? Depuis une dizaine d'années, le football a été instrumentalisé par une cause xénophobe qui s'est nourrie des psychodrames nationaux survenus depuis France-Algérie 2001 jusqu'au fiasco de la Coupe du monde 2010. L'interprétation de ce dernier comme une conséquence de la mentalité de joueurs issus des banlieues a contribué à rendre possible les raisonnements tenus au siège de la Fédération. Raisonnements dont la gravité apparaît d'une tout autre ampleur que celle du vaudeville de Knysna, et bien plus "honteux" pour notre pays...


L'obsession raciale s'est elle-même enracinée dans la société française tout entière [6]. À ce titre, les conversations de la DTN ne sont que le symptôme, non pas de "dérapages" mais bien du déplacement de ce qui est devenu tolérable ou imaginable. Avec ces projets de discrimination négative, le message envoyé aux jeunes "issus de l'immigration" (puisqu'on les renvoie toujours à cette identité) est absolument désastreux: il s'agit de refermer la porte de cet ascenseur social – aussi illusoires et réservées à une extrême minorité soient les possibilités d'ascension qu'il offre –, en contradiction complète avec les "valeurs" incessamment proclamées du sport, censé incarner une forme pure d'égalité des chances.

On n'aura pas fait le tour de la question dans cet article, et d'autres interprétations peuvent être faites du débat ainsi révélé (lire par exemple les articles d'Olivier Villepreux ou Daniel Schneidermann). Il reste difficile de se voiler suffisamment la face pour ne pas éprouver une immense tristesse en découvrant la façon dont, fût-ce entre eux, les responsables de la Direction technique nationale conçoivent leur mission et élaborent des politiques de formation.


[1] D'autant que préempter précocement des joueurs en les sélectionnant dans les équipes nationales de jeunes ne constituait pas une pratique très équitable.
[2] D'autres citations l'exonèrent d'un racisme ouvert, notamment quand il s'en tient à la question du choix de la nationalité sportive: "Moi c'est pas les gens de couleur qui me posent un problème. C'est pas les gens de couleur, c'est pas les gens nord-africains. Moi j'ai aucun problème avec eux. Mais le problème, c'est que ces gens-là doivent se déterminer et essayer qu'on les aide à se déterminer. S'il n'y a que des – et je parle crûment – que des blacks dans les pôles (de préformation, NDLR) et que ces blacks-là se sentent français et veulent jouer en équipe de France, cela me va très bien."
[3] Sans occulter non plus que leur institution est à l'origine d'un recrutement orienté vers des morphotypes athlétiques et vers l'enseignement d'une culture tactique défensive. Par ailleurs, ont-ils renoncé à former les joueurs comme des citoyens responsables, susceptibles d'être attachés au maillot et de manifester leur bon esprit collectif?
[4] Plus accessoirement, ils semblent ne pas avoir conscience de l'impasse dans laquelle leur politique mènerait, notamment pour les sélections de jeunes et les clubs. Francis Smerecki rappelle pourtant: "Si on enlève la totalité des gens qui peuvent choisir, pour une autre sélection éventuellement, je ne sais pas si on a une division. Parce que quelque part, même s'ils vont jouer dans un autre pays, il y a des clubs de Ligue 2 qui vivent avec ces joueurs-là."
[5] Notons la charge d'André Mérelle, ancien directeur de l'INF Clairefontaine qui a estimé que François Blaquart avait "ce qu'il mérite".
[6] On peut impunément tenir des propos racistes au plus haut niveau de l'État, la xénophobie est devenue un levier électoral comme un autre, les pouvoirs publics ont légitimé la stigmatisation de populations particulières et tenté d'inscrire dans la loi des mesures discriminatoires, la montée du Front national est médiatisée comme un excitant phénomène de marketing politique, etc.

Réactions

  • suppdebastille le 03/05/2011 à 12h29
    "Gusiño
    mardi 3 mai 2011 - 10h13
    Il existe des quotas de personnes issues de l'immigration dans certaines grandes écoles en France. Est-ce raciste ?"

    Je ne sais pas dire si c'est raciste mais pour moi la discrimination positive reste de la discrimination et donc est anti républicaine.

    A ce sujet, il fallait bien s'attendre un jour à un retour de boomerang dans la figure de ceux (politiques, associations, ..) qui pronent la discrimination positive.

  • Gusiño le 03/05/2011 à 12h36
    "LMD
    mardi 3 mai 2011 - 11h15
    Gusiño
    mardi 3 mai 2011 - 10h13
    ---

    Je veux bien le croire, merci de me fournir un exemple précis. Parce que pour ma part je n'ai connaissance que de "quota" en faveur de boursiers et d'étudiants issues de certaines zones de style ZEP. Est ce que tu as en tête?

    "

    Tu as probablement raison mais si je formule cette proposition, suis-je raciste ?
    Inverse les couleurs et quelques mots, c'est pourtant absolument le meme débat.

    Après la volonté absolue de nier toute différence physique entre les différentes espèces, pas seulement noir/blanc, mais asiatiques/européens, etc, je trouve ça absurde. Je dépassionne un tout petit peu en transposant le débat sur asiatique/européen car je pense qu'il y a un vécu douloureux du racisme pour les noirs.

    La peau des asiatiques est statistiquement plus halée que chez les populations originaires d'Europe occidentale, right ? C'est dû à un génome légèrement différent, right ?
    Est-ce que vous pouvez prouver que c'est l'unique caractéristique qui change ?
    Il me semble, très basiqement, qu'ils ont aussi les yeux plus bridés, non ?

    On verse dans un espèce de fachisme de l'uniformité absolue, ça m'énerve. Hiérarchiser les êtres vivants quels qu'ils soient est non seulement insupportable mais c'est stupide. Il n'existe pas d'êtres supérieurs aux autres, et c'est valable partout. Le niveau de culture général sur le forum des CDF est probablablement supérieur à celui des forumistes de yahoo. Il en résulte qu'il est plus agréable en général de lir et participer à ce forum que de réagir aux articles de yahoo. Mais ça ne me viendrait pas à l'idée de dire que les forumistes des cahiers sont supérieurs aux lecteurs de yahoo.

    Dites moi si Bourdieu me contre dit, mais pour avoir étudié la socio il ya longtemps, j'en ai retenu qu'il n'existe pas de critères objectifs pour définir une hiérarchie des cultures.


  • José-Mickaël le 03/05/2011 à 12h57
    Tonton Danijel
    mardi 3 mai 2011 - 11h25
    > vouloir la tête de Laurent Blanc comme l'exige Thuram (il est bien l'esprit France 98), ce serait une tartufferie supplémentaire [...]

    J'approuve à 100 % si ça concerne son rôle de sélectionneur ! Par contre je ne suis pas contre qu'on l'écarte de ce genre de réunions.

    ------
    Gusiño
    mardi 3 mai 2011 - 12h36
    > La peau des asiatiques est statistiquement plus halée que chez les populations originaires d'Europe occidentale, right ? C'est dû à un génome légèrement différent, right ?

    Le problème, c'est qu'il y a tout un continuum. Par exemple mettons qu'il existe des tomates naines, eh bien la population des tomates naines a une taille moyenne significativement plus petite que les autres. Par contre si on étudie le critère de "blanchitude" ou de "noiritude" (taux de mélanine dans la peau - pas sûr du terme), il n'y a pas deux groupes distincts mais une continuité entre les Lapons (très blancs) et les Africains du centre (très noirs). Par exemple les Éthiopiens ressemblent plus à des Blancs qu'à des Noirs, non ? (D'ailleurs ils n'ont pas de lèvres plus grosses ou ce genre de chose). Pour les Jaunes (je ne sais pas si ça se dit) c'est pareil : il y a une continuité. On le voit bien dans certaines personnes en Russie qui ont quelques traits "mongolisants" (yeux un peu bridés). Même Blokhine a un peu ce caractère (un petit peu). Du fait de cette continuité, il n'est pas possible de distinguer des groupes, sinon artificiellement (à partir de quel taux de mélanine on parlera de Noir, à partir de quelle proportion de bridage des yeux on parlera de Jaune ?) Et je ne parle pas de l'absence de pertinence d'une telle classification (si on veut reconstituer l'arbre généalogique des groupes humains, on fait une étude génétique, c'est plus fiable).

    > On verse dans un espèce de fachisme de l'uniformité absolue, ça m'énerve.

    Vu ce que j'ai dit plus haut, tu noteras que ça ne nie absolument pas la diversité des êtres humains : ils sont tous différents (mais doivent avoir les mêmes droits). C'est quand on définit des races qu'on uniformise : les Blancs sont sournois, les Jaunes ont le rythme dans la peau, les Noirs sont des voleurs, etc. (j'invente, hein !)


  • LMD le 03/05/2011 à 13h04
    Dr_Evil_Hodzic
    mardi 3 mai 2011 - 12h18
    ---

    Si bien sur.
    Mais ce n'est pas ce qu'a dit Blanc quand on l'a confronté au Verbatim. Il à pas dit qu'il était à coté de la plaque. Il à dit qu'il comprenait que certains propos puisse prêter à l'équivoque mais qu'il ne retirait rien.
    Et ça après avoir nié entendu parler de quotas dans un premier temps...

    Gusino
    ---

    "Tu as probablement raison mais si je formule cette proposition, suis-je raciste ?
    Inverse les couleurs et quelques mots, c'est pourtant absolument le meme débat."

    Non mais Gusino, tu me parles de quotas en faveurs de "l'immigration" mais en fait t'en sais rien?
    Et non des quotas pour boursiers ou pour gens issues de ZEP, soit sur des bases sociales et économiques, c'est pas exactement la même chose que des quotas sur "l'origine" (puisque le quota qui est discuté par la FFF, c'était sur des français binationaux ou potentiellement binationaux).
    Sinon pour la discrimination positive, comme on dit, j'en suis pas un fervent partisan dans l'absolu.

    Et sur le reste de ton message, je préfère ne pas te suivre.
    Oui oui, les asiatiques ont les yeux bridés et certains groupes ont une plus grande intolérance au lactose que d'autre, en moyenne.
    Mais la encore tu vois pas la différence entre ça et l'assimilation moisie que font les trois zozos de la FFF là? Mélanger systématiquement la question du gabarit (voire celle de l'intelligence de jeu) et celle de la couleur de peau (et en plus celle de la double nationalité)?

  • Gusiño le 03/05/2011 à 13h39
    Mais attendez, si ce n'est pas du racisme qui est reproché à Blanc, c'est quoi ? qu'est-ce qui leur est reproché alors ? de ne pas maîtriser Bourdieu ? De n'être pas des orateurs d'élite, capables en toutes circonstances de s'exprimer en termes convenables et d'élaborer une argumentation intellectuellemnt parfaite ?

    ça je me permets de signaler que c'est aussi du racisme.

    Deuxième définition du Larousse :
    Racisme : attitude d'hostilité systématique à l'égard d'une catégorie déterminée de personnes. exemple : racisme antijeunes.


  • Gusiño le 03/05/2011 à 14h04
    "Ensuite tu dis que le document Mediapart est incomplet. Mais la question de savoir si oui ou non cette proposition de quota à été suivie n'a que peu d'importance"

    Ce qui est certain, c'est que l'article de Mediapart est, lui, suivi de conséquences irréparables. Des hommes ont subitement été mis au ban de la société. Et ça, c'est grave.

  • PlazaAthenee le 03/05/2011 à 14h09
    Vous ne pensez pas que si "On est obligé de le faire sous le coude" c'est parce qu'une certaine presse en France mène une véritable chasse aux sorcières ?

    On confond clairement choix techniques et discrimination ethnique dans cette affaire !

    En revanche personne pour s'offusquer de la manière honteuse dont ces infos sont publier. Pensez-vous! C'est Edwi, c'est la gauche, c'est propre. Désolé, mais je suis colère devant tant de déni de réel !


  • Tetsuo Shima le 03/05/2011 à 14h12
    Gusiño
    mardi 3 mai 2011 - 14h04
    ---
    Je suis d'accord avec toi, le traitement de cette affaire par Mediapart est de mon point de vue honteux.
    Une analyse comme a pu le faire Latta ici est bien plus constructive.
    Blanc n'est pas vraiment raciste dans le fond : il se plante juste complètement dans son raisonnement. On lui explique et on n'en parle plus !
    Après on peut toujours regretter qu'il y ait autant de manque de recul de la part des uns et des autres.

    Pour ton histoire de racisme, le but n'est pas de nier les faits que certaines personnes aient certaines qualités physiques que d'autres n'ont pas. Le problème c'est d'associer "grand costaud" ou "court vite" à "noir".
    Il n'a jamais été prouvé qu'il y avait un lien entre la couleur de peau et des qualités athlétiques quelconques.

  • king carrasco le 03/05/2011 à 14h25
    @Gusino
    Il faut peut-être sortir de la logique binaire raciste / pas raciste. On n'est pas "positif au racisme", on ne le devient pas du jour au lendemain: on y est amené par un ensemble de présupposés, de préjugés, de représentations, de façons de penser qui sont bénignes au départ mais qui y conduisent quand même. Tu ne peux pas lutter contre ça si tu n'identifies pas ces modes de pensée inconscients qui, imperceptiblement, se consolident – à l'échelle d'un pays tout entier – et mènent à une pensée réellement raciste.

    Or, la discussion au sein de la DTN donne des exemples confondants de ces amalgames "innocents" qui reviennent, à l'arrivée, à résoudre un problème technique (la binationalité) par des solutions ineptes et surtout réellement discriminatoires, fondées sur une vision imprégnée de ces multiples préjugés qui conduisent au racisme. Ce sont ces glissements qui sont particulièrement alarmants dans ce contexte (on parle là de hauts responsables de la formation française).

    Par exemple, il est profondément imbécile de considérer "les Noirs" comme une population homogène compte tenu du nombre considérable d'ethnies différentes sur ce continent, présentant des caractéristiques physiques moyennes extrêmement variables. Ça n'empêche pas grand monde de continuer à manipuler allègrement cette catégorie en lui attribuant des caractéristiques physiques (voire intellectuelles) univoques.

    Le stéréotype du black plus fort athlétiquement n'a ainsi aucun fondement scientifique, mais il est extrêmement difficile de lutter contre ce ressenti. C'est le propre d'un stéréotype: à chaque que tu croises un black athlétique, il renforce le stéréotype. A chaque que tu croises un black malingre, ton stéréotype reste intact...

    La pensée "de bon sens" voit ainsi dans la sur-représentation de Noirs athlétiques dans le football une confirmation du stéréotype. Mais c'est occulter complètement comment et où sont recrutés les joueurs, et les critères sur lesquels ils sont recrutés. Comme le dit l'article, si on changeait schématiquement les critères de sélection en privilégiant les petits gabarits techniques, tu peux être sûr que tu aurais autant de Blacks qu'avant. Ce qui est déterminant, c'est que le football recrute 60% des jeunes joueurs sur des territoires géographiques et sociaux (dans les "banlieues" pour schématiser encore), où les jeunes d'origine africaine (Arabes inclus) sont sur-représentés – et de surcroît perçoivent certainement le sport pro comme une façon expresse de sortir d'une situation matérielle et sociale plus difficile qu'ailleurs.

    C'est là où il faut regarder de près comment pensent les recruteurs, mais aussi les recrutés, étudier les facteurs qui font que telle population va se diriger vers tel sport plutôt que tel autre. Si les Blacks sont si forts, pourquoi en trouve-t-on si peu dans d'autres disciplines comme le cyclisme, le golf ou que sais-je encore? C'est bien parce que les facteurs culturels et sociaux sont bien plus puissants qu'on ne le croit (tout attaché qu'on est à des attributs physiques simplistes).

    Pour conclure, il me semble que personne ici ne dit que Blanc ou Mombaerts SONT racistes (stigmatiser serait particulièrement idiot dans ce débat). En revanche, il est difficilement contestable qu'ils mobilisent des modes de pensée qui portent en eux des préjugés de type raciste, dangereux et contre lesquels il faut lutter. Pas facile dans un pays où, effectivement, le racisme ordinaire (voire la racisme déclaré) s'est considérablement décomplexé et institutionnalisé ces dernières années.

  • king carrasco le 03/05/2011 à 14h34
    @ParisHilton
    "Chasse aux sorcières"? Superbe inversion... Présenter Mombaerts, Blaquart et Blanc comme des victimes, ce serait quand même énorme. Encore une fois, on a assisté à une avalanche de déclarations prenant la défense de Blanc, le débat n'a rien d'univoque.

    Mettre une étiquette (forcément de "gauchistes", ou de "bien pensants") sur ceux qui sont écoeurés ou inquiets de ce qui a été dit et projeté au sein de la DTN est profondément inutile pour le débat.
    La manière dont ces propos ont été révélés ne change rien à leur contenu et leur gravité éventuelle. La question, c'est de savoir si toi et moi avions envie de les connaître ou pas... Ça ne semble pas être ton cas, ce qui signifie qu'une politique de discrimination peut être projetée au sein de la DTN sans que cela te dérange.

    Je conchie Plenel, mais je ne vois pas ce que mon opinion sur ce mec change quoi que ce soit à la responsabilité de Mombaerts, Blaquart et Blanc.

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