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Pas de Blacks, "pas de problème" ?

En préconisant de traiter le (faux) problème de la binationalité avec des mesures discriminatoires, certains membres de la DTN et le sélectionneur national ont exprimé une piètre idée de leur mission, imprégnée de préjugés désolants.
Auteur : Jérôme Latta le 2 Mai 2011

 

S'il a été vendu avec un sensationnalisme qui a pu nuire à la crédibilité de la démarche, le verbatim de la réunion du 8 novembre au siège de la Fédération, publié par Mediapart samedi, n'est plus contesté à l'issue du week-end. Le débat sur la légitimité de la publication de propos tenus dans un cadre privé peut quant à lui être écarté en ne les jugeant justement pas comme des propos publics. La question est surtout de savoir, maintenant, si leur contenu légitimait ou non leur révélation. La retranscription ne comporte pas de propos explicitement racistes, et elle n'apporte pas la preuve que le système de quotas envisagé a été mis en chantier. Mais le dialogue révèle des conceptions et des modes de pensée consternants à ce niveau de responsabilité au sein du football français et, de glissement en glissement, il témoigne d'une racialisation de la question initiale - celle de la binationalité - au travers d'une inquiétante vision de la formation des joueurs.

quotas_1.jpg


Binationalité : un faux problème

Il est légitime que la DTN se pose la question des conséquences de la double nationalité sportive, qui permet à des joueurs ayant effectué toute leur formation en France et évolué dans les sélections nationales de jeunes, d'opter pour une autre sélection à laquelle leur origine leur donne droit. Cette mesure adoptée par la FIFA en deux temps (2005 et 2009) a créé un effet d'aubaine à la fois pour les joueurs et les sélections concernés. Ces "défections" peuvent être amèrement vécues par des formateurs qui, au sein de la FFF, ont pour mission de renforcer l'équipe de France. Pourtant, le problème n'en est pas véritablement un: pour un Moussa Sow, la plupart des joueurs optant pour un autre maillot national évoluent à un niveau moyen et ne manqueront pas réellement à l'équipe de France (même si le phénomène tend aujourd'hui à prendre de l'ampleur – lire "Les 'binationaux', enquête sur ces footballeurs français qui ne jouent pas en bleu").
Les protagonistes de la réunion ne l'ignorent pas, mais ils en font une question de principe, au travers notamment de "l'attachement au maillot" conçu sous un angle étroitement patriotique. Étroitement, car ces joueurs, quelle que soit leur nationalité sportive, profitent aux clubs français sur le terrain et dans leurs bilans comptables, l'exportation de joueurs étant une ressource majeure pour eux. Ce rétrécissement implique aussi de négliger totalement la satisfaction professionnelle et personnelle de voir un joueur que l'on a formé accéder au haut niveau et devenir international. Parallèlement, n'entre pas en ligne de compte, aux yeux des débatteurs (en dehors de Francis Smerecki, entraîneur des moins de 20 ans), le fait que les joueurs exercent là un droit légitime, et que la France contribue ainsi à renforcer sportivement des pays dont les enfants ont fait et font encore le bonheur du football français [1]. Inconcevable, aussi, semble l'idée que cela puisse être profitable à l'image de la France, pays formateur...



Une volonté de discrimination

Malheureusement, la discussion ne s'arrête pas là. D'abord, la mesure proposée est explicitement d'imposer des quotas de joueurs binationaux aux portes des pôles de formation ("même pas" 30%): "Les clubs pros, ils peuvent les prendre. Ils se répartissent! (...) Nous on travaille pour le football français, on ne travaille pas pour les sélections étrangères", dit ainsi Erick Mombaerts. Or, cela revient mécaniquement à barrer l'accès des structures fédérales aux jeunes ayant des origines africaines, ceux-ci étant très majoritaires dans le vivier français.
La démarche est clairement discriminatoire, comme le fait remarquer un Francis Smerecki manifestement perturbé par la tournure du débat, et évidemment contraire au droit. Les protagonistes ne s'y trompent pas, qui insistent sur la confidentialité à respecter: "L'idéal effectivement, c'est de dire, mais pas officiellement: de toute façon on ne prend pas plus de tant de gamins qui sont susceptibles de changer (de nationalité, NDLR) à terme" ; "il ne faut pas que ce soit dit" (François Blaquart) ; "On est obligé de le faire sous le coude" (Erick Mombaerts). Difficile, ensuite, de plaider la candeur.

Plus inquiétant: il apparaît au fil des échanges qu'on n'en était pas seulement au stade des intentions en novembre dernier. Selon Mediapart, le DTN François Blaquart "se dit non seulement favorable à l'instauration d'un quota, mais lâche qu'il a d'ores et déjà passé la consigne à Gérard Prêcheur", directeur de l'INF Clairefontaine. Cette politique des quotas, loin d'être une simple idée en l'air, est décrite par Mombaerts comme déjà à l'œuvre au sein des clubs: "Il y a bien des clubs comme Lyon qui le font dans leur centre de formation. Ils le font systématiquement. J'étais à Marseille là. Et Henri Stambouli (directeur du centre de formation de l'OM, NDLR) le met en place sur Marseille. Pareil, ils vont limiter le nombre."



"Prototypes de joueurs"

Déjà accablant, ce projet de discrimination sur le critère de la (bi-)nationalité s'accompagne de fortes ambiguïtés dans le discours, dans la mesure où la conversation finit par rapporter à l'origine la question des critères de sélection qu'il s'agit de transformer: il est bien question de mieux "sensibiliser" les jeunes, de les "aider à (s')identifier", mais les intervenants en arrivent à amalgamer le physique des joueurs, leurs qualités techniques et leur mentalité en les liant à leur origine – et donc à leur couleur de peau (lire l'article du sociologue Éric Fassin, qui analyse ces glissements).

Démarrée sur la question de la binationalité, la question dérive franchement. Laurent Blanc, qui évoquait pourtant le souci de mieux sensibiliser les jeunes à l'appartenance nationale, désigne "les Blacks" et verse tout particulièrement dans cette confusion. Dans ses interventions, il boucle le raisonnement en assimilant profils athlétiques, style de jeu et origine africaine. "Je vois quelques centres de formation: on a l'impression qu'on forme vraiment le même prototype de joueurs: grands, costauds, puissants. (...) Qu'est-ce qu'il y a actuellement comme grands, costauds, puissants? Les blacks".

quotas_2_blanc.jpg

On entend aussi Laurent Blanc recommander de "recentrer" la sélection "surtout pour des garçons de 13-14 ans, 12-13 ans" sur des "critères, modifiés avec notre propre culture (...) avec notre culture, notre histoire". Son invocation de l'exemple espagnol aggrave l'impression: "Je vais vous citer les Espagnols: ils n'ont pas ces problèmes-là. Ils ont des critères de jeu qui sont très précis, à 12-13 ans. Les Espagnols, ils m'ont dit: «Nous, on n'a pas de problème. Nous, des blacks, on n'en a pas»". Erick Mombaerts leur oppose les "petits gabarits blancs" et sa conclusion, même si le lien direct est incertain, parachève le malaise: "Le jeu, c'est l'intelligence, donc c'est d'autres types de joueurs. Donc tout est lié, tout est lié!"



Indigence du raisonnement

Si Laurent Blanc ne parle que de culture footballistique, cela signifie d'abord qu'il pense que "les Blacks" – déjà réduits au sempiternel stéréotype du Noir "grand, costaud, puissant" (lire l'article de Michel Wieworka) et présumés peu enclins à s'identifier au maillot national – sont également en peine d'assimiler "notre culture" du jeu. Dans l'hypothèse où le sélectionneur évoquerait dans le même temps leur mentalité sous l'angle de leur caractère inassimilable, le cas serait désespérant de la part d'une telle personnalité, investie d'une telle fonction [2]. On se raccrochera à l'hypothèse d'une grande maladresse.

Tout en laissant au DTN et au sélectionneur national le bénéfice du doute, il faut clamer l'indigence du raisonnement suivi par les plus hauts responsables de la formation française. Leur métier est de repérer et de former les meilleurs jeunes et d'en faire les meilleurs footballeurs possibles. Si leur projet est de redonner une dimension plus technique et moins physique aux joueurs formés, de renouer avec des principes de jeu plus ouverts, il leur incombe de changer les critères (physiques, techniques, voire liés à la motivation) de sélection sans aucune autre considération que l'impératif de recruter les meilleurs à cette aune [3].
Là, au prétexte (largement fallacieux, répétons-le), de la "fuite" des binationaux, non seulement ils prônent en amont de la démarche une méthode de discrimination par la nationalité, mais de surcroît ils l'accompagnent par des préjugés à la fois physiques, techniques et moraux sur les joueurs concernés. Craignent-ils que "les Blacks" puissent tout aussi bien fournir des petits gabarits techniques et intelligents, ou pensent-ils vraiment qu'ils ne le pourraient pas? [4].



Discrimination négative

Le but de l'enquête commanditée par le ministère au sein de la Fédération est notamment de déterminer si ce programme de discrimination s'est concrétisé, mais la controverse ne saurait s'arrêter là en cas de quitus sur ce point. Si, une fois qu'ils sont révélés, on tolère de tels propos tenus dans le secret des réunions, il n'y aura aucune surprise à les voir devenir, dans quelques années, une politique officielle parfaitement assumée.

Le choc né des révélations de Mediapart procède moins du constat, hélas maintes fois attesté, de la banalisation des préjugés simplistes qui font le lit du racisme ordinaire, que de l'évidence que des programmes discriminatoires peuvent être évoqués, voire mis en œuvre, en toute bonne conscience par des personnes pour lesquelles on trouve déjà des flopées de témoins prêts à jurer de leur impeccable moralité [5]. S'il faut le condamner, comment s'en étonner? Depuis une dizaine d'années, le football a été instrumentalisé par une cause xénophobe qui s'est nourrie des psychodrames nationaux survenus depuis France-Algérie 2001 jusqu'au fiasco de la Coupe du monde 2010. L'interprétation de ce dernier comme une conséquence de la mentalité de joueurs issus des banlieues a contribué à rendre possible les raisonnements tenus au siège de la Fédération. Raisonnements dont la gravité apparaît d'une tout autre ampleur que celle du vaudeville de Knysna, et bien plus "honteux" pour notre pays...


L'obsession raciale s'est elle-même enracinée dans la société française tout entière [6]. À ce titre, les conversations de la DTN ne sont que le symptôme, non pas de "dérapages" mais bien du déplacement de ce qui est devenu tolérable ou imaginable. Avec ces projets de discrimination négative, le message envoyé aux jeunes "issus de l'immigration" (puisqu'on les renvoie toujours à cette identité) est absolument désastreux: il s'agit de refermer la porte de cet ascenseur social – aussi illusoires et réservées à une extrême minorité soient les possibilités d'ascension qu'il offre –, en contradiction complète avec les "valeurs" incessamment proclamées du sport, censé incarner une forme pure d'égalité des chances.

On n'aura pas fait le tour de la question dans cet article, et d'autres interprétations peuvent être faites du débat ainsi révélé (lire par exemple les articles d'Olivier Villepreux ou Daniel Schneidermann). Il reste difficile de se voiler suffisamment la face pour ne pas éprouver une immense tristesse en découvrant la façon dont, fût-ce entre eux, les responsables de la Direction technique nationale conçoivent leur mission et élaborent des politiques de formation.


[1] D'autant que préempter précocement des joueurs en les sélectionnant dans les équipes nationales de jeunes ne constituait pas une pratique très équitable.
[2] D'autres citations l'exonèrent d'un racisme ouvert, notamment quand il s'en tient à la question du choix de la nationalité sportive: "Moi c'est pas les gens de couleur qui me posent un problème. C'est pas les gens de couleur, c'est pas les gens nord-africains. Moi j'ai aucun problème avec eux. Mais le problème, c'est que ces gens-là doivent se déterminer et essayer qu'on les aide à se déterminer. S'il n'y a que des – et je parle crûment – que des blacks dans les pôles (de préformation, NDLR) et que ces blacks-là se sentent français et veulent jouer en équipe de France, cela me va très bien."
[3] Sans occulter non plus que leur institution est à l'origine d'un recrutement orienté vers des morphotypes athlétiques et vers l'enseignement d'une culture tactique défensive. Par ailleurs, ont-ils renoncé à former les joueurs comme des citoyens responsables, susceptibles d'être attachés au maillot et de manifester leur bon esprit collectif?
[4] Plus accessoirement, ils semblent ne pas avoir conscience de l'impasse dans laquelle leur politique mènerait, notamment pour les sélections de jeunes et les clubs. Francis Smerecki rappelle pourtant: "Si on enlève la totalité des gens qui peuvent choisir, pour une autre sélection éventuellement, je ne sais pas si on a une division. Parce que quelque part, même s'ils vont jouer dans un autre pays, il y a des clubs de Ligue 2 qui vivent avec ces joueurs-là."
[5] Notons la charge d'André Mérelle, ancien directeur de l'INF Clairefontaine qui a estimé que François Blaquart avait "ce qu'il mérite".
[6] On peut impunément tenir des propos racistes au plus haut niveau de l'État, la xénophobie est devenue un levier électoral comme un autre, les pouvoirs publics ont légitimé la stigmatisation de populations particulières et tenté d'inscrire dans la loi des mesures discriminatoires, la montée du Front national est médiatisée comme un excitant phénomène de marketing politique, etc.

Réactions

  • Tonton Danijel le 03/05/2011 à 09h30
    La différence fondamentale aussi, c'est qu'il est plus aisé de lutter contre une ignorance que contre du mépris. Même si la deuxième catégorie fait souvent tout son possible pour maintenir la première dans l'ignorance.

  • LMD le 03/05/2011 à 10h07
    Gusiño
    lundi 2 mai 2011 - 18h13

    ---

    A mon avis c'est un faux problème que tu soulèves.

    Non Blanc n'est surement pas un raciste la bave aux lèvres. Il n'en reste pas moins que la vision qu'il étale dans cette réunion est assez déprimante.
    Et sans comparer Blanc à un hooligan, on à pas mal d'exemples dans le foot ou paradoxalement un certain racisme s'accommode très bien pourtant de la présence importante de joueurs noirs (cf. les tristement fameux cris de singes).
    Mais même si tu retires les remarques façon bières cahuétes, il n'en reste pas moins que l'idée d'un quota envers des français potentiellement double nationaux est évoquée.

    Ensuite tu dis que le document Mediapart est incomplet. Mais la question de savoir si oui ou non cette proposition de quota à été suivie n'a que peu d'importance: le problème c'est que pour les 3 concernés, en particulier Blanquart, c'est une solution qui leur parait acceptable voire à laquelle ils ont réflechis (Blanquart à déjà une fourchette sur le pourcentage à appliquer). Et rien que ça, c'est un problème. Parce que c'est idiot, illégal & douteux. Que les "élites" en charge du foot et de la formation des jeunes en soient à ce niveau là, c'est grave.

    Franchement, à moins que Mediapart ait omis un dialogue du genre suivant:

    - Francis...
    - Quoi?
    - Francis... Surprise Sur Prise!
    - Hein!
    - Surprise sur prise, avec Marcel Béliveau! On t'a bien eu! T'as vraiment cru que Lolo pense que les noirs sont que des grosses baraques sans intelligence de jeu?
    (rires)

    Je vois pas trop ce qui pourrait atténuer la bêtise des extraits qui ont été donnés à lire.

  • Gusiño le 03/05/2011 à 10h13
    Il existe des quotas de personnes issues de l'immigration dans certaines grandes écoles en France. Est-ce raciste ?

  • Gusiño le 03/05/2011 à 10h24
    Pourquoi vous donner tant bde mal à définir un mot quand il existe des dictionnaires ?
    définition du Larousse :
    Racisme : Idéologie fondée sur la croyance qu'il existe une HIERARCHIE entre les groupes humains, les races; comportement inspiré par cette idéologie.


    Donc le racisme est avéré lorsqu'on évoque la supériorité de telle ou telle race par rapport à une autre.

  • LMD le 03/05/2011 à 11h15
    Gusiño
    mardi 3 mai 2011 - 10h13
    ---

    Je veux bien le croire, merci de me fournir un exemple précis. Parce que pour ma part je n'ai connaissance que de "quota" en faveur de boursiers et d'étudiants issues de certaines zones de style ZEP. Est ce que tu as en tête?

    Gusiño
    mardi 3 mai 2011 - 10h24
    ---

    En est on rendu à ces petits jeux? Déjà d'une part, je te renvoie à mon précédent message, même si on enlève les remarques sur les noirs, les blancs, il n'en reste pas moins que le problème du quota reste entier.

    De plus, ce qui perturbe dans les propos de Blanc c'est son insistance à vouloir associer certains "gabarits" ou "qualités de jeu" à la notion de couleur, insistance qui flirte quelque peu avec la notion qu'il existe des "prédispositions" ou des caractéristiques qui seraient par essence rattachés à l'appartenance à telle sous-division de la race humaine.

    Alors si ça peut te faire plaisir je vais le répéter encore une fois: Non je ne crois pas que Blanc soit un raciste patenté avec des idées claires sur la question. Mais il use et abuse de raccourcis qui n'ont pas de sens. Et oui parfois la panade est telle qu'on peut quand même se poser la question comme par exemple:

    ---
    Blanc: C'est un fait actuel. Dieu sait que dans les centres de formation, dans les écoles de football, ben y en a beaucoup. Je crois qu'il faut recentrer, surtout pour des garçons de 13-14 ans, 12-13 ans, avoir d'autres critères, modifiés avec notre propre culture. Je vais vous citer les Espagnols: ils n'ont pas ces problèmes-là. Ils ont des critères de jeu qui sont très précis, à 12-13 ans. (...) Avec notre culture, notre histoire, etc. Les Espagnols, ils m'ont dit: «Nous, on n'a pas de problème. Nous, des blacks, on n'en a lien
    ---

    - Qu'est ce que ça veut dire? Que de former des grands costauds noirs c'est pas notre culture, notre histoire? Que ces grands costauds noirs n'ont pas notre culture, notre histoire?
    - Qu'est ce que c'est que cet exemple espagnol? "Pas de blacks, pas de problème?" C'est un problème d'avoir des blacks alors?

    ---
    Mombaerts: Mais Laurent, le phénomène que tu évoques, c'est
    tellement ancré chez nous que les petits gabarits blancs qui sont dans les
    pôles Espoirs, les clubs pro me les laissent sur les bras.
    ---

    - Pourquoi les "petits gabarits blancs"? Ca concerne pas les petits gabarits noirs alors? Ils n'ont pas ce problème? Ca n'existe pas les petits gabarits noirs?

    ---
    Francis Smerecki: Attends, vous allez pas prendre “Dédé” pour plus con qu'il l'est. Les bons jeunes blancs, s'il avait eu un jeune talentueux blancs, il aurait pris, non ?
    Un participant rétorque qu'il n'est «pas sûr que les blancs aient leur chance».
    ---

    Mais alors le problème c'est quoi, c'est le gabarit ou leur couleur de peau? Pourquoi les blancs n'auraient ils pas leur chance, même si ils sont bons?

    Sérieusement, tu vois pas le glissement sémantique brumeux qu'ils font tout au long de la réunion?

    Moi je veux bien qu'on parle de la bien pensance et des méthodes de Mediapart, il n'en reste pas moins qu'à la base, les amalgames douteux qu'on reproche, ils ont bien été faits.

  • Pascal Amateur le 03/05/2011 à 11h17
    Si les "Noirs" sont plus athlétiques et costauds, ils sont donc supérieurs aux "Blancs". C'est donc bien du racisme.
    Il faut donc ajouter que cette hiérarchie se fonde sur la prédéfinition d'une certaine intelligence, que possèdent ceux qui établissent cette hiérarchie.
    C'est un peu le serpent qui se mord la queue, quoi.

  • Tonton Danijel le 03/05/2011 à 11h25
    Assez affligeant les exemples donnés. Après, vouloir la tête de Laurent Blanc comme l'exige Thuram (il est bien l'esprit France 98), ce serait une tartufferie supplémentaire (dont la fédé est bien capable). C'est hallucinant qu'hormis Smerecki, personne ne réagisse. Et vouloir virer un sélectionneur qui a des résultats, qui est un peu bête sur ces questions-là mais qui n'a jamais eu de clash avec le moindre joueur de couleur, pour le remplacer par quelqu'un dont on n'est même pas sûr qu'il puisse être moins raciste (vu l'assemblée qui se trouvait autour de lui en tout cas), ça ne m'apparaît pas la solution idéale. Ce genre de pensée, ça se combat à condition d'avoir de bons contradicteurs (et je regrette que Thuram n'ait pas participé à cette réunion).

  • Pascal Amateur le 03/05/2011 à 11h28
    Blanc n'est pas non plus un rouge. Ou s'il est rouge, c'est un bleu. Même s'il n'est plus un Bleu bleu. Mais pas blanc quand même, dans cette histoire.

  • Gusiño le 03/05/2011 à 12h10
    "Pascal Amateur
    mardi 3 mai 2011 - 11h17
    Si les "Noirs" sont plus athlétiques et costauds, ils sont donc supérieurs aux "Blancs". C'est donc bien du racisme."

    Donc Carl Lewis > Nelson Mandela ?


  • Dr_Evil_Hodzic le 03/05/2011 à 12h18
    LMD
    mardi 3 mai 2011 - 10h07

    Mais la question de savoir si oui ou non cette proposition de quota à été suivie n'a que peu d'importance: le problème c'est que pour les 3 concernés, en particulier Blanquart, c'est une solution qui leur parait acceptable voire à laquelle ils ont réflechis (Blanquart à déjà une fourchette sur le pourcentage à appliquer). Et rien que ça, c'est un problème. Parce que c'est idiot, illégal & douteux.

    ----

    Et donc ça ne t'es jamais arrivé que suite à une discussion, une réflexion, tu te rendes compte que tu étais quand même bien à coté de la plaque au début?

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