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Foot et politique

Le fil politique est un fil du rasoir, alors évitons de nous y couper. Par ailleurs, n'oublions pas que son but est d'accélérer l'avènement du grand soir, un de ces quatre matins!

  • lemon le 20/04/2022 à 18h20
    Si, si, ça fonctionne : lien

  • Luis Caroll le 20/04/2022 à 18h23
    C'est pas mon métier mais pour conquérir le pouvoir dans une démocratie, commencer par rassembler c'est pas mal, si t'arrives à rassembler des gens sans avoir à les faire passer sous une toise, c'est encore mieux, il est toujours temps une fois l'élection gagnée de poignarder tes alliés dans le dos, plutôt que de le faire dans l'ordre inverse. Enfin j'ai jamais vu la gauche gagner autrement. Cliver sur des sujets sur lesquels t'as une majorité plutôt que de le faire sur les sujets où les énervés sont une poignée et/ou abstentionnistes (le pêché classique de la gauche qui s'adresse à la jeunesse alors que la jeunesse ne vote pas).
    C'est bien de commencer radical pour attirer l'attention mais on se rapproche pas du pouvoir sans se recentrer, ou à minima sans donner l'impression de se recentrer. Comme l'impression que ce qui les en empêche c'est une question d'ego.

  • Gilles et jeune le 20/04/2022 à 18h24
    Chouettes échanges aujourd'hui je trouve. Merci à tous les contributeurs.

    Lemon, quand tu appelles de tes voeux une force de gauche, mesures tu l'état du corps social et sa différence d'avec les périodes de Jaurès, du Front Populaire et du Programme commun ? N'es-tu pas sûr que tes aspirations relèvent d'un imaginaire qui ne colle pas avec la réalité de l'accès au pouvoir aujourd'hui pour qui veut porter un programme de gauche ?

    Je m'explique et décline un peu les questions qui en découle.

    **

    Vue de ma fenêtre, le constat est sans appel. Le syndicalisme n'a pu émerger que parce que, préalablement, les travailleurs se rencontraient, se parlaient, vivaient ensemble, partageaient une solidarité de destin et de quotidien. Sans ce préalable, il n'y a pas de possibilités de conscientisation de classe.
    Aujourd'hui, les corps ne se rencontrent plus, les solidarités de groupes n'existent plus. Le cap - et le drame - de la reprise de l'activité syndicale repassera par la nécessité, préalable, de faire de l'ingénierie sociale : recréer du lien, avant de créer de la conscience de classe.

    La force du projet néolibéral - assumé dans sa doctrine - réside dans la suppression de tous les points d'ancrage sur lesquels construire du lien, afin de prévaloir l'individu entrepreneur de lui-même, rationnel, prenant ses risques et en compétition avec les autres individus.

    C'est dans ce contexte que se déploie la stratégie populaire portée par JLM. Elle prend acte de ce réel là, sans renoncer à la volonté d'un changement. Comment unir des gens séparés, par le truchement d'institution glorifiant la puissance individuelle (ce qui est cohérent) ?

    Je rejoins ainsi les commentaires : le résultat de JLM aux Présidentiels provient d'un double appui. JLM s'appuie sur le programme, pour se valoriser comme homme providentiel, qui valorisera le programme.
    On ne peut séparer l'un de l'autre.
    Là réside à mon sens la réussite de la stratégie de la LFI.
    Là réside à mon sens l'échec des autres partis : sans "homme providentiel" (EELV), sans programme (PC : Roussel n'a pas fait campagne pour son programme, Zemmour), parfois sans les deux (PS, PR).

    La question politique actuelle est :
    - laisse t on à la droite néolibérale ou à l'extrême droite le soin de confisquer durablement le pouvoir dans ce moment populiste ?
    - ou assume-t-on la prise du pouvoir par où elle est possible ? Même si cela suppose de passer par un populisme ?

    Pour ma part, je préfère la seconde option.

    **

    Cela n'évacue pas la question de la figure de JLM comme homme providentiel : on ne peut pas l'écarter, quoique s'en défendent les insoumis.
    Avec l'âge, les lectures et l'expérience, j'en ai fini par considérer qu'il ne peut y avoir de société sans institutions, et qu'on ne peut instituer de société sans figures instituantes. Je pense également qu'un changement d'institution passera par des rapports de force plus ou moins violents (cf. Lordon, mais aussi l'expérience Macron), et que nous sommes dans une période de crise qui passe par une transformation de nos sociétés et de nos institutions : c'est le moment, et on ne le choisit pas. Il est là.

    Dans ces conditions, je considère que JLM, avec les années, présente une certaine clarté dans la visée me conduisant à lui faire confiance pour lui filer les clefs du bateau. Pourquoi ? Il incarne une certaine figure Gaulienne je trouve, c'est-à-dire d'un homme providentiel mû par l'exigence de capter le réel sans perdre le cap de ce qu'il vise.
    Certains le trouve confus sur certains sujets ? je ne crois pas, comme cela a été précisé ici. Il est clair. C'est juste que vous ne partagez pas son analyse ou sa visée. Ce qui est respectable, mais ne le disqualifie pas, malgré vos anathèmes.

    **

    Ensuite, il y a un pari à faire : une fois au pouvoir, quelle sera la pratique de pouvoir de JLM ?

    Sur qui va-t-il s'appuyer pour exercer le pouvoir ? Spoiler : il ne pourra ni compter sur des consultants idéologiquement purifiés, ni sur des élus à sa botte, ni sur un réseau de parti avec ses militants et ses édiles. Il devra donc composer avec ce qui est déjà là, et au besoin instituer de nouveaux corps.
    Va-t-il favoriser des formes de délégation de la décision ou au contraire centraliser ?
    Va-t-il favoriser la circulation des informations et des analyses, ou capter l'information ?
    Avec Macron on connaît la réponse. Avec MLP, on devine. Avec JLM, on a vu ce qu'il a réussi à organiser dans son équipe.

    A ce propos, Lemon, tu as peur de l'absence de voix divergentes au sein de la LFI, et tu y vois le signe d'un autoritarisme. Moi je pense qu'au contraire la LFI est montée comme un mouvement pour prendre le pouvoir et présente un fonctionnement tout à fait sain et cohérent dans cette perspective. (cf. d'ailleurs son passage à Marseille qui fit l'objet d'échanges ici : JLM est assez clair sur sa place et celle des autres et il ne présente pas de délire de toute puissance).
    1. Il y a eu des désaccords stratégiques au sein de la LFI au moment de la constitution d'un groupe parlementaire qui a entrainé des départs. Ca me paraît sain dans une institution quand on n'a plus d'accord sur le projet de se séparer, plutôt que générer des conflits sans fin ou des compromissions pour garder une place au chaud (regard vers le PS)
    2. Le groupe parlementaire de la LFI repose sur plusieurs tendances qui sont acceptées pour ce qu'elles sont. Il peut y avoir des désaccords, mais elles sont là et partie intégrante de la stratégie. Ainsi il en va de la place donnée aux femmes et à l'indigénisme. Que ça te plaise ou non, ils font parti de la stratégie. Et JLM, avec Todd d'ailleurs, considère qu'il s'agit d'une question historiquement réglée et de laquelle il ne faut pas trop se mêler politiquement, pour au contraire tabler sur ce qui peut rassembler que cliver. Je trouve ça assez sain aussi.
    3. Au sein du groupe parlementaire, les sujets sont répartis, les fonctions et les places différenciées, chacun sait ce qu'il a à faire. Ex. Bernalicis a la justice et la police. Les sujets font semble t il l'objet d'une discussion préalable d'orientation générale au terme duquel une position se dégage. Puis la position est tenue. Moi je trouve ça cohérent et je le préfère à l'autoritarisme réel d'un Macron et aux génuflexions du PS.

    **

    Est-ce que le modèle de pratique du pouvoir propre à la gouvernance de la LFI impulsé par JLM est transposable à un pays ?
    Je le crois en bonne partie : partage d'un projet, différenciation des places, concertation et analyse sur les sujets, puis mise en œuvre d'une orientation.
    Il a également largement affiché qu'il travaillait en réseau avec de nombreux corps et groupes de travail.
    Il a la connaissance des rouages de la Vième et des expériences de démocratie populiste réussie, avortée, effrondrée (venezuela, grèce, argentine, etc.).
    Je pense qu'il est bien placé pour tenir un cap de transformation de nos sociétés, dans une orientation que je préfère largement à celle de Macron ou de Le Pen.

    Je rajouterais ce point, important : chacun est différent quand il est en position de porter un projet ou de s'opposer à un projet. D'ailleurs tous ne sont pas aptes à l'un ou à l'autre. A ce titre, il y a une vraie évolution entre 2017 et 2022 : JLM n'est plus l'homme de l'opposition, il est l'homme prêt à porter son projet. Je rajouterai que JLM se démarque par le fait qu'il est l'homme d'un projet de refondation des institutions : ce que ne pouvait pas être un Hollande ou une Hidalgo, quelles que soient leurs qualités comme femme ou homme de pouvoir.
    A aujourd'hui, JLM montre qu'il parvient globalement à surfer sur les événements (cf. remobilisation pour être 1er ministre) plutôt qu'à les subir. Qu'il cherche à réunir la majorité, plutôt qu'à cliver. Qu'il tâche de concilier le court terme et le long terme.
    Macron a en partie cette qualité : celui de saisir le moment et porter une transformation, par contre au service d'un projet clivant.

    **

    La période appelle ce genre d'homme, et on l'a en la figure de Mélenchon. On ne va pas le bouder. Il faut le porter au pouvoir, puis peser sur l'analyse du réel et les rapports de force pour enrichir le projet, préparer les étapes d'après, contribuer aux analyses et à embarquer un maximum de gens, lutter contre les forces morbides et ennemis, participer à l'ajustement et la mise en oeuvre des politiques, etc.

  • Mik Mortsllak le 20/04/2022 à 18h57
    A priori elle a révisé:
    lien

  • Tonton Danijel le 20/04/2022 à 19h08
    Elle n'avait pas picolé, c'étaient des migraines ophtalmiques. Je suis tombé sur un article de journalisme total sur cet épisode: lien

  • José-Mickaël le 20/04/2022 à 19h31
    fabraf aujourd'hui à 17h37
    > Imaginons que Macron, PR, veut livrer des armes à l'Ukraine et que Le Pen, 1er ministre, à la Russie. Il se passe quoi ?

    Logiquement, le président va demander à sa première ministre de démissionner (voire va la virer) et fera un nouveau gouvernement (voire dissoudra l'Assemblée et, ensuite, fera un nouveau gouvernement (et si c'est toujours le RN qui gagne, il n'aura plus qu'à démissionner, je suppose)).

  • Edji le 20/04/2022 à 19h31
    « Macron l'européen ? Cinq ans plus tard, ses partenaires de l'UE sont plus conscients du chemin accompli que ses concitoyens »
    —-
    Merci Sylvie Kauffmann de rappeler l'excellence du bilan macronien sur le sujet politique le plus fondamental qui soit.
    Ça vaut bien 5 ans de plus, sans l'ombre d'une hésitation.

  • lemon le 20/04/2022 à 19h33
    Compliqué de te répondre point par point.

    Déjà je n'appelle pas de mes vœux une force de gauche unique. Il faut des conditions très particulières pour que cela puisse advenir. En revanche il peut y avoir une coexistence "pacifiques" de plusieurs forces de gauche, puisque par définition la gauche est "plurielle".

    La stratégie de LFI empêche toute cohabitation pacifique et recherche officiellement l'hégémonie à gauche (au sens Gramscien), avec une violence rarement atteinte de mémoire, Olpeth les relayant souvent jusqu'ici. Le PS sont des traîtres, EELV des vendus, le PCF "la mort et le néant". Ca ne fonctionne plus que par excommunication et anathèmes. Là tu vois on m'a encore renvoyé à Fourest, que je n'ai jamais ô grand jamais citée comme référence, mais pour laquelle moi (et d'autres) avons simplement demandé moult fois des explications et des preuves sur sa conversion au racisme. On attend toujours. Ce qui est amusant, c'est qu'en 2017, la position de Mélenchon, via Pena-Ruiz était globalement sur la ligne Fourest (et surtout Clavreul) sur le sujet de la laïcité. Mais à l'époque visiblement ça ne posait pas de soucis.

    Si vous voulez rigoler, 2015, un début de prise de bec entre Pena-Ruiz (LFI) et JL Bianco (PS) sur la laïcité. lien

    Pena-Ruiz a été dégagé manu militari du mouvement en 2019 au profit de la ligne Bianco. Bon, on a le droit de changer d'avis, d'évoluer mais c'est bizarre de considérer que ce qui était la ligne officielle du mouvement en 2017 vous rende pestiféré (raciste, islamophobe et colonialiste) en 2020. Et qu'en plus on soutient mordicus que "non non, sur la laïcité rien n'a changé, vous racontez quoi ?". Ca n'a tellement pas changé que Pena-Ruiz a soutenu Roussel cette année.

    Et c'est comme ça pour tout, aujourd'hui par exemple Olpeth s'est permis de dénigrer Badinter, le chef lui en a donné le droit hier. Faut les avoir bien accrochées pour se le permettre quand tu te prétends de gauche. Autre exemple du jour Onfray, qui lui est un naufragé perdu dans les eaux troubles de l'extrême-droite, qu'on a donc le droit de dézinguer. Mais pas un mot sur Maïsto qui ferait passer Onfray pour un penseur pertinent de gauche, que LFI fait monter sur scène à Nantes. Maisto, qui a ouvert grandes les vannes à l'extrême-droite quand il était patron de Sud Radio (Bercoff, Chouard etc.), chroniqueur régulier sur boulevard Voltaire, intervenant non moins régulier sur TVlibertés ( lien ) et évidemment passé par RT France.

    Pour reboucler avec le point de départ, je peux entendre qu'on ait besoin d'un populisme de gauche pour répondre à un "moment populiste" de nos sociétés occidentales. Mais il ne peut pas être sans quelques valeurs, repères, éthique, honnêteté intellectuelle. Ca ne peut pas être au prix d'un "quoi qu'il en coûte" des valeurs de gauche disons traditionnelles (humanisme, émancipation). Parce que sinon, il ne fait que nourrir le populisme dit de droite (MLP) qui lui ne s'embarrasse pas de tout ça et est en train de rafler la mise.

    Parce que faire le all-in dans la conquête du pouvoir comme l'a fait LFI ces 3 dernières années, c'est tout le problème du all-in, quand tu perds ce sont les autres qui se partagent les jetons. Et désolé mais LFI n'est pas à la table dans 5 jours.

  • lemon le 20/04/2022 à 19h46
    PS: Didier Maisto aujourd'hui même lien

  • pipige le 20/04/2022 à 19h54
    Eh ben ! Si c'est pas une déclaration d'amour en bon et du forme, c'est que j'y connais rien.

    Bon je vais pas tout reprendre, d'une part parce que il y a beaucoup de choses très justes (et ça me coute de le dire, avouons le...) et d'autre part parce que tu fais tellement l'impasse sur les défauts de Méluche que bon, pas envie de jouer au procureur.

    Une petite chose tout de même :

    "Sur qui va-t-il s'appuyer pour exercer le pouvoir ? Spoiler : il ne pourra ni compter sur des consultants idéologiquement purifiés, ni sur des élus à sa botte, ni sur un réseau de parti avec ses militants et ses édiles."

    Alors désolé de te contredire, mais si Mélenchon devient premier ministre, c'est bien parce qu'il aura eu une majorité, au moins relative, à l'assemblée. Et donc des élus, et un paquet, à sa botte ! Et en prime même un parti avec des vrais morceau de militants dedans.

    Sinon je crains pour lui qu'il ne soit obligé de continuer à s'agiter et à faire ce qu'il sait faire de mieux, grâce à son charisme percutant : de la politique politicienne, comme au (bon ?) temps de tonton Mitterrand.