Foot et politique
Le fil politique est un fil du rasoir, alors évitons de nous y couper. Par ailleurs, n'oublions pas que son but est d'accélérer l'avènement du grand soir, un de ces quatre matins!
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Red Tsar le 28/09/2021 à 11h30La question est doublement intéressante, car au-delà des faits, la réponse en dit aussi beaucoup sur ceux qui les énoncent. Pour certains, c'est "Mai 68" qui mène la France au déclin, comme d'autres disaient "1936" et ses congés payés.
Sur le deuil de la puissance, il faut aussi signaler la fin de la séquence coloniale, qui permettait à la France de conserver quelques illusions, remplacées un temps par le nucléaire.
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Manx Martin le 28/09/2021 à 11h431789, évidemment.
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Josip R.O.G. le 28/09/2021 à 11h48L'idée même de grandeur porte en elle même celle de déclin.
Imaginer qu'il puisse en aller autrement n'est qu'une justification de la dictature autoritaire qui, de surcroît, ne s'ignore pas éphémère. Même le troisième reich n'était prévu que pour mille ans.
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Utaka Souley le 28/09/2021 à 11h55Espinas aujourd'hui à 10h24
Ma question aurait peut-être plus sa place sur habitus baballe mais d'où vient cette thèse du déclin français et de la fin de la France ?
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Facile : c'était mieux avant.
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Utaka Souley le 28/09/2021 à 11h58Tricky aujourd'hui à 10h15
Bon, sur Onfray, je veux bien que la discussion sur l'appartenance à la gauche soit parfois à couteaux tirés, y compris ici, mais ça me semble tout de même compliqué de cataloguer à gauche quelqu'un qui choisit publiquement d'adhérer au tropisme du grand remplacement et de défendre Renaud Camus, non ?
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Il y a quelques années, j'écoutais l'été sur France Cul ses conférences pour l'Université Populaire de Caen (je ne suis pas sûr de la dénomination exacte), et c'était un ardent défenseur de Camus, certes, mais Albert.
Il défend donc Renaud Camus, maintenant ?
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Classico le 28/09/2021 à 12h27Team Manx, 1789. Le Livre de Burke date de 1790, et Maistre commence à écrire vers 93 ; ce sont les deux sources les plus importantes du courant réactionnaire, qui se perpétuent aujourd'hui chez un Zemmour en ayant nourri tant d'autres auteurs dans l'intervalle, y compris quelques remarquables (je pense à Bernanos). Un des motifs principaux, et qu'on retrouve pratiquement tel quel chez Zemmour, c'est l'opposition entre l'idéal d'une vie concrète, enracinée dans un pays réel irrigué par la tradition, et l'idéal abstrait des révolutionnaires, leur fétichisme du droit, leur surestimation d'une rationalité universelle mais glacée. Zemmour ne cesse de poursuivre dans l'histoire un rêve d'identité pure, tangible, qui serait très supérieure au droit, aux institutions républicaines et aux complications technocratiques. La modernité est perçue alors comme le processus de destruction progressive de cette expérience mythique de vie totale qu'aurait été la France, un jour.
Ce courant a connu des hauts et des bas mais n'a jamais été éteint. Qui sait, il a peut-être même constitué, dans l'économie totale de l'histoire de France, un noyau de résistance à la modernisation qui n'aura pas été que sinistre et fantasmatique, un éventuel garde-fou contre les excès potentiels des modernisateurs - tant qu'il restait loin du pouvoir. Ce qu'il y a aujourd'hui, qui lui donne une nouvelle vie, le fait passer à la vitesse supérieure et le rapproche plus que jamais d'un éventuel accès au pouvoir, c'est une nouveauté absolue dans l'histoire de France : le fait qu'une culture non chrétienne ait été incorporée massivement (entre 8 et 15% de la population, et sans doute nettement plus en fonction de l'extension qu'on donne au culturel par rapport au religieux) et rapidement (quelques décennies), dans une population qui avait été à 99% de culture chrétienne pendant les 1500 ans précédents cette incorporation.
Cet événement très impressionnant à échelle historique que je viens de rappeler, chacun l'interprète comme il veut. L'important ici c'est la lecture réactionnaire. La nation millénaire est rongée depuis deux siècles par les excès d'abstraction et de rationalité hors-sol de la modernité, dans un lent processus de décadence ; le coup final de la modernité pour assassiner définitivement la nation, c'est cette incorporation d'une culture allogène. Le processus de déclin s'accélère alors vertigineusement. Et désormais on n'en est plus à vouloir ressusciter le royaume de France, mais seulement à tenter de sauver un état certes très dégradé de la pureté nationale, mais encore acceptable : la République d'il y a quelques décennies, encore homogène culturellement. C'est pourquoi Zemmour peut se poser en ardent républicain.
Le danger, c'est que l'événement sur lequel se fonde cette accélération réactionnaire, la métamorphose profonde de la population française, est un événement réel ET qui a fait l'objet d'un large déni, ou tout du moins d'un déficit abyssal de parole, y compris de parole critique, et d'accompagnement conceptuel, dans le camp progressiste. C'est une banalité de répéter qu'on a laissé ces questions aux reacs, mais c'est la vérité, et on verra où ça nous mène.
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Sens de la dérision le 28/09/2021 à 12h30Allons, bon, la culture woke ne fait pas encore 8 à 15% de la population. [2]
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blafafoire le 28/09/2021 à 12h39Et le duc de Saint-Simon alors ? C'est du poulet ?
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forezjohn le 28/09/2021 à 12h40
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Utaka Souley le 28/09/2021 à 12h49Un petite visite sur le fil de la gastronomie t'indiquera que la culture wok fait bien 15% du lectorat des CdF.