Feuilles de match et feuilles de maîtres
Qui a dit que football et littérature étaient incompatibles ? Voici le forum où vous pourrez parler de vos lectures récentes et anciennes, liées ou non avec le ballon rond.
Un conseil de lecture ? Une bonne librairie ? =>> "You'll never read alone", le Gogol Doc: http://bit.ly/11R7xEJ.
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John Six-Voeux-Berk le 12/02/2023 à 10h30Tu te rapproches avec le (2) ; le texte en question est la mère immonde d'où sont sortis trop de rejetons antisémites.
Mais si ce ventre a été si fertile, c'est sans doute qu'il a une puissance de perversion évidente.
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Pascal Amateur le 12/02/2023 à 10h47J'en déduis qu'il s'agit peut-être de « La France juive » de monsieur Drumont (tellement plus sympa par la suite dans « Arnold & Willy ») ? Ou « Mein Kampf » ? « Le protocole des Sages de Sion » ? « Des juifs et de leurs mensonges » de Luther ? (mais l'écriture semble trop contemporaine) Tu te confrontes donc à des textes pareils ?
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OK Choucroute! le 12/02/2023 à 10h50Gustave Le Bon ?
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OK Choucroute! le 12/02/2023 à 10h51Voire Bernays peut-être.
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Pascal Amateur le 12/02/2023 à 10h55Dans cette direction, on a « Le Viol des foules par la propagande politique » par Tchakotine, mais je n'y vois pas les rejetons antisémites ; de même pour Le Bon, que Freud n'aurait pas admiré si c'était si noir.
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John Six-Voeux-Berk le 12/02/2023 à 10h55Les « Protocoles », oui.
Je n'ai pas une fascination particulière pour ces textes, j'essaie de comprendre ce qui expliquerait leur force sur l'imaginaire ; et celui-ci m'étonne avec son mélange d'analyses politiques, de ventriloquie, et de billard à triple bande (les Juifs, les démocraties libérales, l'autocratie tsariste), l'essentiel étant apparemment de ruiner le libéralisme en en faisant la marionnette des Juifs.
Le début :
« Pas de question.
Nous publions ce texte qui nous a été communiqué de façon surprenante et impromptue. Un inconnu s'est présenté à nous et nous a enjoint d'écrire ce qui suit sous sa dictée. Ensuite, il n'a voulu répondre à aucune question. D'entrée, il avait annoncé : «Je vous donne à connaître un court texte qui peut vous intéresser, mais vous ne me poserez pas de question ni ne tenterez de me suivre quand je vous aurai quitté. » Aussi nous est-il difficile de rédiger ce chapeau et de donner un titre à cet écrit venu d'ailleurs. »
La crédibilité dont ce texte a pu bénéficier avec un début pareil… et ensuite les instructions bizarres du « sage » (?) au discours direct. Je trouve important d'aller voir ce qui a fonctionné et fonctionne encore pour certains.
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Pascal Amateur le 12/02/2023 à 11h10Au doigt quand même un peu mouillé, j'y vois le rapprochement de deux faits de même très contemporains : la paranoïa (qui cible l'autre-soi comme ennemi, le juif ayant de tout temps rempli cette fonction d'autre à la fois distant et proche, comme un double : d'ailleurs, ne crée-t-on pas les aberrantes formulations "monde judéo-chrétien" ou "Ancien & Nouveau Testaments" ?) ; et le "storytelling", dont la politique est si friande actuellement, construction qui permet de poser aisément une "suspension consentie de l'incrédulité" – et surtout de donner réponse facile à des problèmes qui seraient sinon complexes, trou de l'incertitude comblé par ce miracle. Par ce "Protocole", la haine se trouve justifiée ET intégrée dans un mécanisme fictionnel qui séduit par un jeu qui suspend la réflexion – mode très enfantin, proche des théories qu'élabore le petit lorsqu'il est face à un réel qu'il ne peut élaborer. Doigt mouillé quand même.
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Red Tsar le 12/02/2023 à 17h14Sur Le Protocole, on peut signaler une belle œuvre de vulgarisation, une BD d'Eisner : Le Complot. Elle présente de manière claire et sourcée l'origine du texte, large plagiat d'un pamphlet précédent, puis les réseaux à l'œuvre pour sa diffusion.
Pour en rester ici au seul plan littéraire, Umberto Eco estime que le protocole s'inspire du roman-feuilleton français pour le style, car, écrit-il : « il est peu crédible, sauf dans l'œuvre de Sue, que les ''méchants'' expriment de façon si voyante et si éhontée leurs projets maléfiques [tels que] : ''nous avons une ambition sans limites, une cupidité dévorante, nous sommes acharnés à une vengeance impitoyable et à une brûlante haine'' ».
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Kireg le 12/02/2023 à 17h16Pourquoi vous m'avez pas dit que "Fahrenheit 451" était un chef d'œuvre ?! Pourquoi ?!
Vous ne servez à rien !
(Et une bonne fin de week-end à tous.)
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Label Deschamps le 12/02/2023 à 17h24Tu ne l'as pas demandé.