Feuilles de match et feuilles de maîtres

• Red Tsar le 08/02/2023 à 12h49
  [DÉFENSEURS]
  
  * Achraf Hakimi (Tristesse, d'Alfred de Musset)
  
  J'ai perdu ma force et ma vie,
  Et mes amis et ma gaieté ;
  Même cette vélocité,
  Qui faisait croire à mon génie.
  
  
  * Presko (d'après Spleen, de Charles Baudelaire)
  
  Quand un score bien lourd pèse comme un couvercle
  Sur mon esprit douteux en proie à l'ironie,
  Et que des tribunes embrassant tout le cercle
  Il nous forge un match noir plus triste que les nuits ;
  
  Et que des attaquants, de Madrid, de Munich,
  Défilent lentement, pourtant trop vite ; l'Espoir,
  Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce et despotique,
  Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
  
  
  
  * Juan Bernat (d'après La Complainte du petit cheval blanc, de Paul Fort)
  
  Le petit cheval dans le mauvais temps, qu'il avait donc du courage !
  C'était un petit cheval, Juan, des fois derrière, des fois devant.
  Et toujours il était content, malgré tous les orages,
  À travers les saisons, des fois derrière, des fois devant.
  Mais un jour, dans le mauvais temps, qu'il tentait un passage,
  Il s'est blessé en un éclair, Juan, tous derrière et lui devant.
  Il s'est blessé sans voir le beau temps, qu'il avait donc du courage !
  Il s'est blessé sans voir le printemps, ni derrière ni devant.
  
  
  * Nuno Mendes (d'après Les Conquérants, de José-Maria de Heredia)
  
  Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal,
  Fatigué de porter ses misères hautaines,
  De Sintra, du Sporting, du haut de sa vingtaine,
  Il partit pour un rêve héroïque et vital.
  Il voulait conquérir le fabuleux métal
  Que l'UEFA cache, dans sa banque lointaine.
  
  
  * Sergio Ramos (d'après Plus ne suis ce que j'ai été, de Clément Marot)
  
  Plus ne suis ce que j'ai été,
  Et plus ne saurais jamais l'être.
  Mon beau printemps et mon été
  Ont fait le saut par la fenêtre.
  
  Football, tu as été mon maître,
  Je t'ai servi sur tous les stades,
  À coups de tacles, et coups de traître.
  Mais aujourd'hui, je suis en rade.
  
  
  * Marquinhos (Si les larmes servaient de remède au malheur, de Joachim du Bellay)
  
  Si les larmes servaient de remède au malheur,
  Et le pleurer pouvait la tristesse arrêter,
  On devrait, Seigneur mien, les larmes acheter,
  Et ne se trouverait rien si cher que le pleur.
  Mais les pleurs en effet sont de nulle valeur :
  Car soit qu'on ne se veuille en pleurant tourmenter,
  Ou soit que nuit et jour on veuille lamenter,
  On ne peut divertir le cours de la douleur.

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• Jeremie Janette le 08/02/2023 à 15h03
  D'abord j'applaudis des deux mains !
  Ensuite je me dis : il n'en a donc pas eu assez du concours de réécriture ? Ou il est frustré de ne pas avoir gagné et tente de revenir par la fenêtre ? Mais il est fini, le concours, mon petit !
  Et là je me dis : si moi je suis une extra-terrestre, Red Tsar est un extra-galactique !

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• Julow le 08/02/2023 à 15h19
  L'ADVERSAIRE
  
  OM, l'unique objet de mon ressentiment

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• Balthazar le 08/02/2023 à 15h20
  Euh, non, tu peux pas test.

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• Julow le 08/02/2023 à 15h27
  L'ADVERSAIRE, donc
  
  (Horace, Corneille)
  
  OM, l'unique objet de mon ressentiment !
  OM, que la C1 a pris — lui ! — comme amant !
  OM, qui a vu la gloire naître, et que les coeurs adorent !
  OM enfin que je hais parce que tous l'honorent !
  
  Puissé-je de mes yeux y voir fondre Neymar
  Voir ses trophées en cendres, et ses lauriers épars,
  Voir le dernier OMien à son dernier soupir,
  Moi seul en être cause, et mourir de plaisir !

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• L'amour Durix le 08/02/2023 à 17h55
  Red Tsar, Julow,
  Tous les supporters n'ont pas autant de style que vous.
  lien

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• Julow le 08/02/2023 à 17h57
  C'est d'après Rimbaud, je crois.

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• Raspou le 08/02/2023 à 18h02
  En réponse à Julow le 08/02/2023 à 17h57

  (voir le message)
  Mais non, c'est un clin d'oeil évident à Céline raillant Proust: "300 pages pour dire que Tutur encule Tatave, c'est trop".

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• Red Tsar le 08/02/2023 à 18h30
  En réponse à L'amour Durix le 08/02/2023 à 17h55

  (voir le message)
  Tellement d'amour. Ça me rappelle une halte, un jour, dans un port, alors que je… euh…
  
  Bravo Julow, pour ta belle impro. Je parlerai bien de « l'ohème », mais pas en alexandrins aussi finement ciselés, mon p'tit papa. C'est que je suis un homme du peuple, moi.

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• MarcoVanPasteque le 08/02/2023 à 18h47
  En réponse à L'amour Durix le 08/02/2023 à 17h55

  (voir le message)
  Encore plus court que l'haïku, le p'OM.

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