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Feuilles de match et feuilles de maîtres

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Un conseil de lecture ? Une bonne librairie ? =>> "You'll never read alone", le Gogol Doc: http://bit.ly/11R7xEJ.

  • Balthazar le 08/08/2021 à 11h25
    Je ne comprends pas ce débat. Bien sûr qu'il y a des liens étroits entre l'art et la religion, mais qu'est-ce qu'on gagne à affirmer que c'est la même chose ? Quand bien même ils auraient la même origine, quand bien même ils répondraient à un même besoin fondamental, quand bien même l'un procéderait de l'autre... pourquoi les confondre ? Pourquoi abandonner volontairement une nuance aussi utile ? Juste pour souligner leur parenté ? Ça me paraît cher payé.
    Sehwag, je comprends que tu sois à l'occasion agacé par certains raccourcis, mais le remède que tu proposes (si j'ai bien compris : ne plus distinguer art et religion) est un peu excessif, non ? Est-ce que tu ne pourrais pas, avec ton raisonnement, soutenir pareillement qu'il est vain de différencier le fromage et le beurre ?

  • sehwag le 08/08/2021 à 11h28
    Ahah j'adore ta comparaison, merci d'essayer de clarifier (le beurre).

    Effectivement si c'est ce qui ressort c'est excessif. Je pense que les deux ont trop de point communs pour qu'une opposition frontale et fondamentale ait du sens. Mais bien sûr que ce sont deux aspects différents t distincts d'une culture/civilisation.

  • Balthazar le 08/08/2021 à 11h31
    Mais qui, ici, les oppose frontalement et fondamentalement ? Personne, je pense. Enfin, ça vous permet de dire des choses intéressantes, hein... Je vous laisse continuer.

  • sehwag le 08/08/2021 à 13h55
    Je peux me tromper mais je voyais dans l'affirmation d'une distinction fondamentale entre les deux, fondée sur l'idée que l'art en occident s'était accompli en se libérant de la religion, les traces d'une opposition.

    J'ai peut être fait un raccourci avec la manière souvent agressive de parler de ce sujet ici.

    Et l'effort même qui consiste à vouloir voir la religion uniquement comme un obstacle à l'épanouissement artistique me paraît une erreur.

  • Utaka Souley le 08/08/2021 à 16h44
    Je viens de remonter le fil pour retrouver le début de la controverse, qui est l'affirmation de Classico que l'art offrait "une expérience de la transcendance tellement plus concrète que la religion", à quoi sehwag répondait en questionnant la possibilité de les séparer.

    Pour tout dire, après avoir relu ces pages, je m'aperçois que je ne comprends pas le questionnement de sehwag.

    Mais bon, laissons celà pour revenir à Céline. J'ai longtemps été hanté par son image politique, pensant sa lecture comme une transgression impossible. Puis un extrait télévisé du spectacle de Lucchini lisant un passage du Voyage m'a fait comprendre que je ratais quelque chose; voir le spectacle (2 heures de lecture), commençant par l'arrivée à New York, a déclenché une espèce d'urgence et la lecture du Voyage. Je me sens différent après cette lecture, peut-être d'autant plus qu'elle a été tardive pour moi, et à une époque où ma soif de lecture s'était bien calmée.

    Enfant, ado et étudiant je lisais tout et n'importe quoi, la République pendant mon année de maths sup' par exemple, à côté du Désert des Tartares du programme ou du cycle de Fondation et du monde des non-A, bref tout ce qui me tombait sous la main.

    Mais la claque du Voyage ne se compare chez moi qu'avec celle reçue, ado, à la lecture d'"À l'Ouest, rien de nouveau".

  • sehwag le 08/08/2021 à 17h37
    Je trouvais au début que ce que Classico décrivait était précisément une expérience religieuse. Ce que les chrétiens appellent la grâce. Et que sur ce point art et religion avaient beaucoup en commun. Je suis allé un peu plus loin en suggérant que dans la tradition occidentale, séparer les deux voire les opposer (quand on parle de liberation) était un peu vain.

    Je me suis peut-être trompé mais j'ai perçu un discours assez présent ici et plus généralement chez pas mal de français qui tend à puiser dans une tradition très anticlericale pour nourrir une vision devenue très pauvre de la religion.

    A mon avis c'est dommage, c'est même un appauvrissement, et c'est surtout dangereux dans la.perspective de comprendre un monde qui n'a pas connu la même évolution et volonté aussi nette de déraciner tout ce qui ressemble de près ou de loin à une spiritualité.

    Parfois on a l'impression ici que raison et spiritualité sont totalement incompatibles et que la modernité ne peut se penser que par la mort de Dieu dont il faudrait absolument se féliciter.

    Quand on parle par ailleurs du plaisir incroyable que peut procurer l'art, ça me paraît une bonne occasion de souligner que pour beaucoup la religion est une autre voix pour atteindre ces états là. Et donc également que religion et art se nourrissent mutuellement dans cet effort.

  • JauneLierre le 11/08/2021 à 18h06
    Pour revenir un peu sur Céline, la découverte des manuscrits et leur histoire, France Inter avait 2 invités ce matin dont le détenteur des documents:
    lien

  • Eric Sikh Aura le 11/08/2021 à 21h00
    Avec toutes vos discussions, j'ai acheté Voyage au bout de la nuit.

    Parce que, oui, je dois avouer que je n'ai encore jamais lu Céline. Je connais de nom, et plus où moins l'histoire, mais je ne l'ai jamais lu.

    Je vous dirai s'il devient mon livre préféré... ou pas !

  • Milan de solitude le 11/08/2021 à 22h12
    JauneLierre
    aujourd'hui à 18h06
    Pour revenir un peu sur Céline, la découverte des manuscrits et leur histoire, France Inter avait 2 invités ce matin dont le détenteur des documents:
    lien

    ---

    Avec, par précaution, l'auditeur à la fin qui s'indigne qu'on parle de Céline. Mais si France Inter savait vraiment y faire, on n'aurait pas invité un baveux pour vingt minutes seulement. Il leur faut du temps, à ceux-là.

  • Milan de solitude le 01/09/2021 à 21h34
    La Vie sans savoir

    J'ai vu ce livre dans la librairie Galignani, qui propose peu de romans de l'heure. J'avais déjà une montagne de livres sur mon étagère, et je trouvais que c'était trop tôt, répugnant aux modes. Je l'ai acheté un ou deux mois plus tard, dans une autre librairie, où il était non sur un étal mais déjà rangé dans une étagère, comme l'est "Le Père Goriot" pour Balzac.

    Je suis passé par plusieurs sentiments en lisant ces pages. Jamais pleinement emballé parce que le thème de l'enfance ne me passionne pas du tout, j'ai trouvé les deux cents premières pages un peu ronronnantes, et les deux cents suivantes captivantes. La prouesse de tenir un tel style aussi longtemps étant accomplie haut la main, cette progression doit tenir seulement à ma meilleure disposition envers l'adolescence qu'envers la petite enfance (quoique j'aie remarqué que la deuxième moitié du livre est moins truffée de comparaisons, pénètre un peu plus dans l'action et dans les méditations peut-être). J'ai l'impression d'un gymnaste (à mon tour de faire des comparaisons) qui voulait assurer ses marques avant de laisser libre cours à son talent.
    La plus belle image est page 2, celle qui rapproche la disparition de certaines sortes de souvenirs à celle des dinosaures. Le livre donne à voir des belettes, des faisans, des moustiques, sans faire revivre les dinosaures, ou presque jamais. C'est, je crois, ce parti pris réaliste qui, par moments, surtout au début, m'a ennuyé.
    Plus de méditations, m'a-t-il semblé, accompagnent la deuxième moitié ; alors, pour moi, l'ouvrage a pris son essor. Je trouve par surcroît que les digressions, plus nombreuses, font briller le style.
    La dernière page est intéressante et je pense que cette méthode narrative employée plus volontiers aurait avantageusement brisé la linéarité de l'autobiographie.

    Je ne sais ce que je retiendrai de ce livre : le style remarquablement maîtrisé du début à la fin, l'ambition du projet, les lacunes, à mon avis, de la première moitié, l'amour de la langue et des lettres, la révération de Proust, l'excès parfois de comparaisons, la beauté du passage sur les vacances en Italie, les digressions sur la mémoire qui sont limitées et méritent d'être amplifiées, le fait qu'enfant j'ai ressenti beaucoup de choses comme Christophe...?