Les règles auxquelles on a échappé
Elles ont été proposées au Board, souvent étudiées et parfois testées, mais toujours refusées. Tiré de Et si on changeait vraiment les règles du football, de Ludovic Tenèze.

L'idée d'agrandir la taille des buts, de diverses proportions, afin de contrer les tactiques trop défensives, est avancée dès 1968 et perdure dans les années 70. Le Board a estimé que la mesure risquait d'inciter les équipes à protéger encore plus leur but.
En 1971, le Pays de Galles propose de réduire la taille de la surface en alignant sa largeur sur celle de la surface de but. En 1947 et 1973, il est question de lui donner la forme d'un demi-cercle.
Jouer à dix contre dix pour compenser la hausse des performances athlétiques a été proposé par Michel Platini, à neuf contre neuf par Socrates, mais le Board n'a jamais étudié cette possibilité.
En 1995, la FA anglaise, afin d'éviter les matches nuls et de remplacer les tirs au but, suggère de réduire le nombre de joueurs en prolongation en enlevant un joueur aux équipes au début de prolongations successives de dix ou quinze minutes, jusqu'à ce qu'elles se soient départagées à la fin d'une de ces périodes.
La libre substitution des remplaçants (un joueur remplacé peut revenir sur le terrain), est proposée en 1974. Les rolling substitutions reviennent en 1999 et en 2017, pour être aujourd'hui seulement autorisées dans les divisions basses de vétérans, de femmes et de jeunes. Avec l'autorisation, supposée provisoire, des cinq remplacements, on s'en est rapproché.
La proposition de diviser le match en quatre quart-temps de 25 minutes émerge quelques années avant la Coupe du monde 1994 aux États-Unis, afin d'ouvrir de nouveaux créneaux pour la publicité télévisée. Nope.
En 1990, la Fédération de São Paulo propose un temps mort de trois minutes par mi-temps. Testée lors de la Coupe du monde féminine (avec des temps morts de 90 secondes), la possibilité est sous-utilisée, et abandonnée.
En 2000, la FIFA envisage d'obliger les joueurs d'une équipe à porter des chaussures de même couleur. Le lobby du fluo résiste.
Le but de pénalité, brièvement pratiqué en Angleterre (1883-1884), est de nouveau considéré en 1938. Le Board y penserait encore, seulement pour les "buts" arrêtés de la main par un joueur de champ.
La possibilité de réduire la zone dans laquelle le hors-jeu est jugé est souvent examinée, selon diverses modalités, de 1920 à nos jours. En 2016, Gianni Infantino imagine même de ne l'appliquer que dans les seize mètres… Le Board est toujours resté sourd.
La suppression totale du hors-jeu est préconisée par la Football Association en 1972 et, en 2016, Marco van Basten et Gianni Infantino soutiennent l'idée. Le Board soupire et roule des yeux.
Sous la forme de cartons bleus ou blancs, l'expulsion temporaire de dix minutes est retoquée en 1976 et 2002, avant d'être admise chez les jeunes en 2017.
En 1924, il n'est pas donné suite à la proposition de supprimer le mur sur les coups francs.
Depuis 1983, l'idée de reculer un coup franc de dix yards ou dix mètres en cas de contestation est maintes fois évoquée, jamais adoptée.
Jouer les touches au pied ou tirer des "petits corners"» a été expérimenté à plusieurs reprises depuis les années 70, mais on n'en a jamais constaté l'intérêt.
LES LOIS DU JEU ET LEUR(S) HISTOIRE(S)