En vous connectant, vous certifiez n'avoir jamais trompé votre club favori. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

L'arrêt Matuzalem fera date

Invité: Bakchich – Pour avoir rompu son contrat unilatéralement, le joueur brésilien a été condamné à verser 12 millions d’euros au Shakhtar Donetsk...
Auteur : Woodward et Newton le 29 Mai 2009

 

logo_bakchich.jpg

C’est raté. Tous les joueurs qui s’apprêtaient à faire un bras d’honneur à leur club au cours du mercato d’été en s’appuyant un peu vite sur "l’arrêt Webster" rendu il y a quelques mois en faveur d’Andy Webster, obscur joueur écossais de Heart of Midlothian, en auront pour leurs frais. Et l’addition peut être salée à en juger par la facture présentée par le TAS (Tribunal Arbitral du Sport) à l’ami Matuzalem lors de sa décision du 19 mai 2009.


bak_matuzalem2.jpgÀ tout seigneur, bras d’honneur

Matuzalem, talentueux joueur brésilien tenté par l’aventure ukrainienne, avait signé avec le Shakhtar Donetsk un contrat de travail de cinq ans prenant effet le 1er juillet 2004. Très confiant dans la marge de progression de leur recrue, les Ukrainiens avaient assorti la convention d’une "clause libératoire" moyennant le versement de 25 millions d’euros à n’importe quel moment du contrat. Le 2 Juillet 2007, soit au terme de sa période dite de "stabilité", Matuzalem, qui était entre temps devenu capitaine de l’équipe, décida d’imiter son collègue écossais et de résilier unilatéralement son contrat. À ses employeurs ukrainiens un brin fâchés, il proposa de régler le solde de son salaire contractuel à titre d’indemnité de bras d’honneur.
Dès le 19 du même mois, sans doute encouragé par un agent très affamé et persuasif, il s’engageait en faveur du Real Zaragoza. Lequel, un an plus tard quasiment jour pour jour, décidait de le prêter avec option d’achat à la Lazio de Rome pour la saison 2008-2009.

Le 25 juillet 2007, le Shakhtar avait porté le différend devant la Chambre de résolution des litiges de la FIFA en demandant que lui soit attribué par l’instance zurichoise à titre de dommages et intérêts, le montant de sa clause libératoire "contractuelle" de 25 millions d’euros. Le 2 novembre 2007, les consigliori de "Sepp le Couillu Blatter" attribuaient pour solde de tout compte 6,8 millions d’euros d’indemnité au club ukrainien, qui décida évidemment de faire appel de la décision devant le TAS.



11 858 934 euros de pactole

Les juristes de l’auguste cour arbitrale de Lausanne, au rang desquels on relève à nouveau la présence de notre Jean-Jacques Bertrand national, ne l’ont pas entendu de cette oreille. Ils ont surtout relevé que la rupture du contrat de travail par le joueur, même à l’issue de la période de stabilité de trois ans, demeure une violation de ses obligations contractuelles dès lors qu’elle intervient "sans juste motif". Bertrand et ses confrères n’ont pas manqué de souligner que Matuzalem avait lâché ses partenaires quelques semaines avant l’ouverture des phases éliminatoires de la Coupe de l’UEFA, et alors même qu’il était devenu le capitaine et un élément essentiel de l’équipe du Shakhtar.

Dans ces conditions, les juges ont décidé que la recherche du montant de la réparation du préjudice causé au club devait être guidé par le principe de "l’intérêt positif". Un concept familier des juristes qui consiste à déterminer le montant de l’indemnité qui mettrait la partie lésée dans la situation où elle se serait trouvée si le contrat avait été exécuté normalement.
Déduction faite de l’économie de salaire réalisée par le Shakhtar du fait de la rupture anticipée du contrat, les juges ont finalement décidé de lui attribuer à titre définitif, une indemnité de 11 858 934 euros à la charge solidaire du joueur et du Real Zaragoza, avec intérêt de retard au taux de 5% à compter du 5 juillet 2007.

bak_matuzalem.jpg


Coup de canif dans le contrat

En passant, on ne peut résister à l’envie de rappeler aux bons connaisseurs de la chose footballistique française, que les "fameuses" clauses libératoires sont prohibées par notre réglementation, du simple fait qu’elles transforment des contrats à durée déterminée en contrats à durée indéterminée. Bien entendu, les accommodements à toutes les sauces sont légion, et l’on ne compte plus les contrats assortis de ces petites facéties qui ont été homologuées sans que personne n’y trouve rien à redire…

Stephen Sampson, l’avocat du "malheureux" employeur d’Andy Webster dont le TAS avait reconnu la légitimité des motifs de résiliation de son propre contrat, s’est cru autorisé à affirmer que "cette décision annule les fâcheuses conséquences de l’arrêt Webster… les joueurs savent maintenant qu’ils ne peuvent quitter leur club employeur en se contentant de leur verser leur salaire contractuel restant à courir. Désormais, le TAS calculera les dommages et intérêts en fonction de la valeur perdue par le club…". À croire que le pauvre garçon n’a rien compris à l’histoire et ne fait pas la différence entre un juste motif et un bras d’honneur. Pas forcément rassurant pour ses prochains clients.

Réactions

  • Troglodyt le 29/05/2009 à 10h26
    Josip R.O.G.
    vendredi 29 mai 2009 - 09h46

    (Je me suis mal exprimé, je ne te proposais pas d'aide: c'était au cas où tu aurais eu des exemples à me fournir, pour illustration dans mes travaux, de petites atteintes juste assez graves pour être ennuyeuses, mais qui attestent de réelles déficiences dans le fonctionnement d'un système sur la modification duquel je travaille)

  • Portnaouac le 29/05/2009 à 10h28
    Le statut du joueur de foot, en matière de droit du travail, me fait beaucoup penser aux parapluies de Maurice Cozian (ça devrait dire quelque chose à Troglo et Josip, et à quelques adeptes du fil Pognon, Salaires, Bilan comptable...).

    Pour ceux qui ne connaissent pas, la meilleure référence que j'y ai trouvé se trouve, dans la partie finale du message d'un certain "Philbec", posté le 2007-10-25 à 18:36:38, à cette adresse : lien ; je vous invite à le lire, c'est assez drôle.

  • Troglodyt le 29/05/2009 à 10h30
    (je préfère Tante Adèle...)

  • Josip R.O.G. le 29/05/2009 à 11h22
    Troglodyt
    vendredi 29 mai 2009 - 10h26

    J'ai pas grand chose pour toi. Faut dire que j'évite de plus en plus le pénal, c'est trop épuisant nerveusement. Quand tu es le mec chargé de défendre le type en préventive qui se pend deux jours après qu'on lui a rejeté une demande de mise en liberté, je pense que le Juge d'Instruction est mal, mais pas que lui...

  • Troglodyt le 29/05/2009 à 11h28
    Ok, merci.
    Le prochain condamné à mort sur TF1, après Fabrice B., c'est soit un JLD, soit un JAP.
    Ou pour pendaison, ou pour récidive.

  • Cleaz le 29/05/2009 à 11h29
    Portnaouac
    vendredi 29 mai 2009 - 10h28


    Merci c'est vraiment très bien!

  • Olf le 29/05/2009 à 11h34
    "En passant, on ne peut résister à l’envie de rappeler aux bons connaisseurs de la chose footballistique française, que les "fameuses" clauses libératoires sont prohibées par notre réglementation, du simple fait qu’elles transforment des contrats à durée déterminée en contrats à durée indéterminée."

    ----------------

    J'adore quand on se pose en donneur de leçons et qu'on balance une bêtise encore plus grosse que soi derrière...


    +1 sur Troglodyt, et merci à Josip pour le lien sur ce très intéressant blog.

    Pour transformer un CDD en CDI, à ma connaissance (et à celle du mémo social 2009), il faut soit signer un nouveau contrat stipulant une durée indéterminée, soit que le juge requalifie le CDD en CDI si l'employeur a commis une faute qui le justifie. Bref, la clause libératoire n'entre dans aucune de ces catégories. Ce qui fait que l'explication de bakchich est bidon.


    Par contre, au-delà l’explication apparemment fumeuse de l’article de bakchich, je ne suis pas si sûr que la clause libératoire soit illégitime pour justifier une rupture anticipée du CDD. Si j'ai bien compris l'article du blog ODT (cf le lien de Josip), la déduction selon laquelle la clause ne rentre pas dans les motifs légitimes de la rupture anticipée du CDD est faite par défaut. Attendons un arrêt, s'il n'en existe pas, qui explique concrètement que "la clause libératoire n'est pas un motif légitime de rupture anticipée du CDD tel que défini à l'article 1243-1 du Code du travail" pour en avoir définitivement le coeur net.

    Car il me semble quand même que le cas de « l'accord des parties » pourrait permettre à la clause libératoire d'être un motif légitime de rupture anticipée. En effet, le contrat est signé par le joueur et le club en connaissance de cause. Dès lors, l’accord des parties existe, même si c’est par anticipation. Je ne vois pas bien en quoi la clause deviendrait dès lors interdite. Il n’y aurait pas un conseiller de la chambre sociale de la Cour de cassation parmi les cédéfistes ? Ca pourrait être utile…

  • Daniele Bonnet A le 29/05/2009 à 11h34
    "les "fameuses" clauses libératoires sont prohibées par notre réglementation, du simple fait qu’elles transforment des contrats à durée déterminée en contrats à durée indéterminée"

    Comme Troglo, j'avoue ne pas bien comprendre cette phrase. D'ailleurs j'ignorais totalement que les clauses libératoires étaient interdites en France pour nos amis les footballeurs ?

    Il me semble pourtant avoir vu en France plusieurs transferts réalisés via l'alignement par le club acheteur d'un montant équivalent à la clause libératoire d'un joueur. Perdu je suis.

  • Josip R.O.G. le 29/05/2009 à 11h36
    Troglodyt
    vendredi 29 mai 2009 - 11h28

    C'était il y a 16 ans avant le JLD et comme il était en préventive il n'avait pas droit au JAP mais à ce qu'on appelait encore la Chambre d'accusation.
    On a pas eu le temps de faire le recours.
    D'ailleurs, et je sais pas si c'est une conséquence, le juge d'Instr (sympatoche par ailleurs ) est parti un tantinet en live.
    Moi je suis un peu en live d'origine.

  • Josip R.O.G. le 29/05/2009 à 11h39
    Si tout le monde est d'accord et dans la mesure où il ne s'agit pas d'une nullité d'ordre public ( que seul le juge peut soulever d'office ) tu peux mettre ce que tu veux dans un contrat et l'appliquer à la seule condition que personne ne moufte.

La revue des Cahiers du football