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L'arrêt Matuzalem fera date

Invité: Bakchich – Pour avoir rompu son contrat unilatéralement, le joueur brésilien a été condamné à verser 12 millions d’euros au Shakhtar Donetsk...
Auteur : Woodward et Newton le 29 Mai 2009

 

logo_bakchich.jpg

C’est raté. Tous les joueurs qui s’apprêtaient à faire un bras d’honneur à leur club au cours du mercato d’été en s’appuyant un peu vite sur "l’arrêt Webster" rendu il y a quelques mois en faveur d’Andy Webster, obscur joueur écossais de Heart of Midlothian, en auront pour leurs frais. Et l’addition peut être salée à en juger par la facture présentée par le TAS (Tribunal Arbitral du Sport) à l’ami Matuzalem lors de sa décision du 19 mai 2009.


bak_matuzalem2.jpgÀ tout seigneur, bras d’honneur

Matuzalem, talentueux joueur brésilien tenté par l’aventure ukrainienne, avait signé avec le Shakhtar Donetsk un contrat de travail de cinq ans prenant effet le 1er juillet 2004. Très confiant dans la marge de progression de leur recrue, les Ukrainiens avaient assorti la convention d’une "clause libératoire" moyennant le versement de 25 millions d’euros à n’importe quel moment du contrat. Le 2 Juillet 2007, soit au terme de sa période dite de "stabilité", Matuzalem, qui était entre temps devenu capitaine de l’équipe, décida d’imiter son collègue écossais et de résilier unilatéralement son contrat. À ses employeurs ukrainiens un brin fâchés, il proposa de régler le solde de son salaire contractuel à titre d’indemnité de bras d’honneur.
Dès le 19 du même mois, sans doute encouragé par un agent très affamé et persuasif, il s’engageait en faveur du Real Zaragoza. Lequel, un an plus tard quasiment jour pour jour, décidait de le prêter avec option d’achat à la Lazio de Rome pour la saison 2008-2009.

Le 25 juillet 2007, le Shakhtar avait porté le différend devant la Chambre de résolution des litiges de la FIFA en demandant que lui soit attribué par l’instance zurichoise à titre de dommages et intérêts, le montant de sa clause libératoire "contractuelle" de 25 millions d’euros. Le 2 novembre 2007, les consigliori de "Sepp le Couillu Blatter" attribuaient pour solde de tout compte 6,8 millions d’euros d’indemnité au club ukrainien, qui décida évidemment de faire appel de la décision devant le TAS.



11 858 934 euros de pactole

Les juristes de l’auguste cour arbitrale de Lausanne, au rang desquels on relève à nouveau la présence de notre Jean-Jacques Bertrand national, ne l’ont pas entendu de cette oreille. Ils ont surtout relevé que la rupture du contrat de travail par le joueur, même à l’issue de la période de stabilité de trois ans, demeure une violation de ses obligations contractuelles dès lors qu’elle intervient "sans juste motif". Bertrand et ses confrères n’ont pas manqué de souligner que Matuzalem avait lâché ses partenaires quelques semaines avant l’ouverture des phases éliminatoires de la Coupe de l’UEFA, et alors même qu’il était devenu le capitaine et un élément essentiel de l’équipe du Shakhtar.

Dans ces conditions, les juges ont décidé que la recherche du montant de la réparation du préjudice causé au club devait être guidé par le principe de "l’intérêt positif". Un concept familier des juristes qui consiste à déterminer le montant de l’indemnité qui mettrait la partie lésée dans la situation où elle se serait trouvée si le contrat avait été exécuté normalement.
Déduction faite de l’économie de salaire réalisée par le Shakhtar du fait de la rupture anticipée du contrat, les juges ont finalement décidé de lui attribuer à titre définitif, une indemnité de 11 858 934 euros à la charge solidaire du joueur et du Real Zaragoza, avec intérêt de retard au taux de 5% à compter du 5 juillet 2007.

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Coup de canif dans le contrat

En passant, on ne peut résister à l’envie de rappeler aux bons connaisseurs de la chose footballistique française, que les "fameuses" clauses libératoires sont prohibées par notre réglementation, du simple fait qu’elles transforment des contrats à durée déterminée en contrats à durée indéterminée. Bien entendu, les accommodements à toutes les sauces sont légion, et l’on ne compte plus les contrats assortis de ces petites facéties qui ont été homologuées sans que personne n’y trouve rien à redire…

Stephen Sampson, l’avocat du "malheureux" employeur d’Andy Webster dont le TAS avait reconnu la légitimité des motifs de résiliation de son propre contrat, s’est cru autorisé à affirmer que "cette décision annule les fâcheuses conséquences de l’arrêt Webster… les joueurs savent maintenant qu’ils ne peuvent quitter leur club employeur en se contentant de leur verser leur salaire contractuel restant à courir. Désormais, le TAS calculera les dommages et intérêts en fonction de la valeur perdue par le club…". À croire que le pauvre garçon n’a rien compris à l’histoire et ne fait pas la différence entre un juste motif et un bras d’honneur. Pas forcément rassurant pour ses prochains clients.

Réactions

  • Troglodyt le 29/05/2009 à 17h00
    Désolé, rien contre toi Josip, je répondais au Lyonnais qui, lui, manifestement, ne t'avait pas lu. La courtoisie aurait exigé que je me souvienne que tu avais déjà éludé cette question et d'y renvoyer directement le Lyonnais.
    Ca fait, par ailleurs, 1 point pour le Lyonnais, et 1 point pour moi.
    C'est toujours ça de repris sur Bordeaux.

  • Lyon n'aime Messi le 29/05/2009 à 17h12
    Je plaide coupable.
    Je voulais juste vérifier qu'après avoir lu le post de Josip 5 fois de suite j'avais bien compris ce qu'il voulait dire en le traduisant en langage "le droit c'est du charabia pour moi". Ce que Troglodyt a confirmé en traduisant mon post en droit.

  • Troglodyt le 29/05/2009 à 17h16
    Ne plaide pas coupable malheureux!
    Nie, depuis le début, et toujours, nie. Même sous les coups et l'isolement sensoriel durant la garde à vue, nie. Même sous le poids du verbe du magistrat durant l'interrogatoire de première comparution, nie. Devant les victimes en pleurs durant la confrontation, nie. A l'audience, nie.
    Bon, sauf si tu as laissé du sperme ou du sang sur les lieux du crime. Mais nie quand même, dès le début, ça vaut le coup d'essayer.

  • Josip R.O.G. le 29/05/2009 à 17h18
    Sois pas désolé, Troglo tu l'avais formulé avec une précision que j'envie.

    Pour revenir au sujet, ça prouve bien qu'il y a du boulot dans le juridique sportif et que si comme le souhaite Darrois dans son rapport la compatibilité des fonctions d'avocat et d'agent de joueur est confirmée, les contrats risquent d'être rédigés , disons....autrement!!
    Parceque le coup de faire exprès d'insérer une clause nulle, par gout de l'aventure et l'excitation de l'insécurité juridique, ça me parait quand même un peu gros.
    Je serais l'agent de Matuzalem, si c'est lui qui a rédigé la clause, je ferais vite une déclaration de sinistre.
    S'il est assuré.
    Les Avocats sont assurés pour ce genre d'erreur.

  • Portnaouac le 29/05/2009 à 17h52
    Josip R.O.G.
    vendredi 29 mai 2009 - 17h18
    [...]
    Parceque le coup de faire exprès d'insérer une clause nulle, par gout de l'aventure et l'excitation de l'insécurité juridique, ça me parait quand même un peu gros.

    ---------------

    Non, pas par goût de l'insécurité juridique, bien au contraire : en misant sur la peur (réciproque) de ladite insécurité ; genre, "fais gaffe, si on va devant le Tribunal, on risque de le regretter ; tous les deux... ; vaudrait peut-être mieux qu'on s'entende".

    (perso, si j'avais la compétence suffisante pour le faire, sachant toutefois que c'est de la haute voltige, je crois que j'essaierais de le faire).

  • Josip R.O.G. le 29/05/2009 à 18h06
    Portnaouac.
    Développe veux-tu, et donne moi un exemple de ce contorsionnisme juridique qui s'apparenterait donc à la politique de dissuasion.
    Ah oui, je n'ai aucune imagination.

  • Diablesse Rouge le 29/05/2009 à 23h53
    @Cyril Troll: Jean-Marc Bosman (oui, je tatillonne mais rendons à Jean-Marc ce qui n'est pas à Philippe).

    On a eu un cas similaire ces derniers jours. Mohamed Dahmane, footballeur franco-algérien de son état joue à Genk. Il ne satisfait pas son entraîneur, qui le renvoie dans le noyau B. Ca lui plait pas à Momo, du coup, il estime qu'il a le droit de casser son contrat. Il le fait, et s'en va à Mouscron. La justice a tranché: 878.888 euros à payer à son ancien club. Depuis, il a encore changé, mais cette fois apparemment, "légalement".

  • Diablesse Rouge le 29/05/2009 à 23h54
    Cyril Trolle même. J'en ai oublié 1 aile dans l'aventure.

  • sansai le 30/05/2009 à 10h13
    "les "fameuses" clauses libératoires sont prohibées par notre réglementation, du simple fait qu’elles transforment des contrats à durée déterminée en contrats à durée indéterminée"

    Je crois que ce qu'il voulait dire, c'est que du coup la durée du contrat n'est plus déterminée puisqu'il peut y avoir fin du contrat et transfert dans un autre club à tout moment du contrat, moyennant le paiement de l'indemnité spécifiée dans la clause.

La revue des Cahiers du football