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Premier League et foot anglais

Le rendez-vous des amateurs du foot venu d'Angleterre, qui sent la sueur de pub et la bière chaude.

  • Chaban del Match le 07/05/2012 à 13h31
    Merci Mangeur Vasqué.

    Bon tant pis, il n'y a plus qu'à espérer que Dartford s'impose pour espérer voir des matches en direct à l'avenir.
    Je dois être le seul mec en France à avoir acheté le maillot du DFC. Qu'est ce que Football Manager ne nous fait pas faire...

  • Mangeur Vasqué le 07/05/2012 à 14h11
    Jour férié aujourd'hui en Angleterre et qui dit jour férié de mai dit souvent play-offs. Pour continuer sur le thème des matchs diffusés à la TV, aujourd'hui on a :

    Les deux demi-finales retour des play-offs de D5 (finale à Wembley le 20 mai) :

    - un chaud bouillant Wrexham (0)- Luton (2) à 16 h 30 au Racecourse Ground devant 10 000 spectateurs.

    - et un Mansfield Town (1)– York City (1) à 14 h 00

    Grabuge très glamour à la fin du match aller à York entre la médiatique et sulfureuse chief exec de Mansfield, Carolyn Still (sorte de Karren Brady du pauvre), et des supps + police.

    lien

    Still a été arrêtée et s'en sort avec une « caution » de la police (gimmick pis aller de plus en plus utilisé par la police, ça et les amendes, pour éviter de faire gonfler les chiffres de la délinquance et pour « désengorger » les tribunaux comme ils disent
    (impressionnant nombre de cas d'agressions caractérisées et autres méfaits sérieux ces 5 ou 6 dernières années où les coupables écopent simplement d'une caution ou amende).

    Intéressant ce club de Mansfield, pas pour cette affaire Carolyn Still mais pour la violente rivalité avec le voisin Chesterfield, née pendant (et à cause de) la longue grève des mineurs de mars 1984-mars 1985.

    A 16 h 30 également, coup d'envoi de la demi-finale retour West Ham (2)– Cardiff (0).

    Sans oublier le dernier match de la 37è journée de PL ce soir à 20 h, le derby Blackburn-Wigan, qui devrait entériner le plumage de Blackburn et Venky's (vers la D2). Même en cas de victoire de B'burn, il faudrait un mini miracle pour que Rovers se maintienne.

    Cela ne surprendra personne que Venky's penserait déjà à revendre ce club (acheté y'a 18 mois pour 43M £) qu'il comptait utiliser essentiellement comme vecteur publicitaire. La famille Rao chercherait activement un repreneur pour Gael Givet et ses potes.

  • Tricky le 07/05/2012 à 14h51
    Mangeur Vasqué
    aujourd'hui à 14h11
    Intéressant ce club de Mansfield, pas pour cette affaire Carolyn Still mais pour la violente rivalité avec le voisin Chesterfield, née pendant (et à cause de) la longue grève des mineurs de mars 1984-mars 1985.
    ---------
    Ce n'est pas avec Rotherham, la rivalité en question ?

  • Mangeur Vasqué le 07/05/2012 à 15h25
    Non. Peut-être qu'il existe une rivalité sportive entre Chesterfield et Rotherham (où j'ai longtemps enseigné, for my sins), sûrement d'ailleurs puisque ces deux clubs sont relativement proches l'un de l'autre (3 ou 4 jonctions de la M1) et ont probalement pas mal évolué dans la même division.

    Mais la vraie rivalité, la violente, l'historique, est avec les Stags de Mansfield, rebaptisés « Scabs » (briseurs de grèves, jaunes) dès 1984 par les supps de Chesterfield. Tu vois où je veux en venir : la grève des Mineurs 1984-85 qui a diviser la région en deux.

    Faut que j'explique, c'est un épisode fascinant du football anglais, je vais faire ça vite.



  • Mangeur Vasqué le 07/05/2012 à 15h42
    *divisé

    En parlant de Rotherham, comme je regrette terriblement l'ancien stade de Rotherham, Millmoor (mort le 3 mai 2008) où j'allais parfois traîner dans les années 90. J'ai jamais vu un truc pareil dans le style déglingue, ce stade et ses alentours étaient terrifiants. Alors, pour dépeindre le tableau:

    - ceinturant tout un côté du stade et collé au stade, t'avais une casse automobile & métaux gigantesque (scrapyard)

    - sur un autre côté (nord ?), t'avais un terrain vague, en béton, qui servait vaguement de parking

    - cette « esplanade » en béton donnait sur des lignes de chemin de fer bien glauques (pas vraiment pour les TGV, plutôt transport fret acier, etc.)

    - de l'autre côté, quelques usines et entrepots, certaines usines totalement désaffectées (style Detroit)

    - et des pubs louches et habitations désertées ou barricadées (grilles/bois) en guise d'approche pour les spectateurs...

    Le tout dans une saleté repoussante. Mais leur « pies » des buvettes étaient pas mauvaises. Et on se marrait plus qu'au Stadium of Light.

    Voir photo, mythique :

    lien

  • Mangeur Vasqué le 07/05/2012 à 17h22
    Super ce Mansfield-York (7000 spectateurs) en ce moment pour la finale des play-offs à Wembley, on en est aux prolongations, action non-stop (mais 0-0). Wrexham-Luton à venir dans 15 minutes pour compléter la finale.

    Chesterfield descendant en D4, si Mansfield montait, on aura droit la saison prochaine au retour du derby le plus politique du football anglais.

  • Mangeur Vasqué le 07/05/2012 à 17h47
    Un derby politique dont voici la genèse.

    La féroce rivalité entre Chesterfield (110 000 habitants) et Mansfield (75 000), villes distantes d'une vingtaine de kilomètres, est une rivalité non pas sportive mais politique à l'origine et l'une des haines les plus féroces des divisions inférieures anglaises (même si Chesterfield et Mansfield n'ont pas souvent joué dans la même division).

    Une haine née pendant une période fascinante de l'histoire contemporaine de la société anglaise – ère Margaret Thatcher – que je connais bien (ayant vécu dans ces coins-là dès le tout début des 90's) dont je vais vous conter ici la teneur.

    Avant la grande grève des mineurs mars 1984-mars 1985 (esprit « Brassed off », Les Virtuoses), Chesterfield et Mansfield étaient rivaux mais sans excès, comme tous clubs voisins qui se respectent. Jusqu'en 1984, on considére donc leur rivalité comme banale. On se bagarre bien un peu entre supps ou hooligans des deux clubs lors des derbies mais la routine quoi, ni plus ni moins de marrons qu'ailleurs.

    A la suite de la grève des Mineurs et des répercussions pour les deux villes (choix de Thatcher de privilégier le bassin houiller de Mansfield par rapport à celui de Chesterfield, bien plus petit mais militant), une terrible fracture va naître entre ces deux villes voisines et donner lieu à d'épiques batailles entre mineurs. Dans la foulée, ces affrontements se déclineront entre supps de Chesterfield et Mansfield.

    Chesterfield n'est pas en soi une ville très minière, mais une huitaine de puits se trouvaient à une dizaine de kms de la ville, tous confinés à l'est de la ville, à la limite des comtés Derbyshire/Nottinghamshire. Ces puits employaient tout de même 10 000 hommes.

    Chesterfield est un peu bourgeoise, profitant de sa proximité avec le parc national du Peak District, coin relativement prospère (surtout comparé aux voisins du South Yorkshire et donc, de ceux du nord du Nottinghamshire, Mansfield et compagnie, ex gros bassin houiller).

    De l'autre côté de l'autoroute M1 qui fait presque office de frontière naturelle entre le Chesterfield et le Nottinghamshire de Mansfield, c'est donc une autre histoire. On entre en pleine vraie région minière, des dizaines de puits employant 35 000 mineurs.

    C'est de Mansfield, avec le South Yorkshire, que partira la terrible fronde nationale contre la politique anti charbon de Thatcher (orchestrée par le NUM, National Union of Mineworkers), et aussi un coin où se dérouleront de sanglants affrontements.

    Début 1984, tout bascule donc, Thatcher annonce qu'elle veut faire fermer des puits de mine.

    « These pits are no longer cost efficient, we have to bring supply into line with demand », déclare la fille d'épicier (ces puits ne sont plus rentables, il faut faire correspondre l'offre avec la demande).

    Bien sûr, elle n'annonce pas de suite qu'elle compte bien fermer TOUS les puits. Non, il faut diviser d'abord. Les plans prévoient que les puits autour de Chesterfield seront fermés rapidement, mais pas ceux autour de Mansfield. La rivalité entre les deux villes peut commencer.

    La copine à Pinochet veut la peau de tous les mineurs mais « par étapes ». Le gouvernement souhaite que le pays carbure au gaz (ce qu'on appellera « The dash for gas » - la ruée vers le gaz). Le charbon, c'est alors 70 % des ressources énergétiques.

    Ce n'est pas la première fois que les Conservateurs tentent de torpiller les mineurs. Par deux fois déjà ils s'y sont essayés. En 1974 d'abord, mais le gouvernement de Heath tombe peu après le début de l'offensive. Puis, lors du premier mandat de Thatcher (élue en 79), en 1981, Thatcher avait essayé de faire plier les mineurs mais elle s'y était mal pris.

    Très présomptueuse et inexpérimentée dans la guérilla houillère, elle pensait éliminer les mineurs et leurs syndicats d'un coup d'un seul mais avait négligé un principe fondamental : diviser et éclater d'abord, et ensuite porter le coup de grâce.

    Résultat, en 1981, elle s'était vite retrouvée avec tous les mineurs militants du NUM sur le dos (avec le fameux Arthur Scargill en tête, aka « King Arthur ») et avait dû rebrousser chemin.

    La bataille s'annonce rude entre Maggie et Arthur. Mais cette fois-ci, Thatcher a tout prévu, elle sait que le bras de fer sera long (360 jours) et elle a fait faire des réserves de charbon. Elle s'est aussi mise dans la poche bon nombre de transporteurs privés, au cas où les chemins de fer (bastions de gauche) se mettent aussi en grève.

    Pour arriver à ses fins, Thatcher a aussi prévu de créer des « fault lines » (fractures) dans certaines régions minières en favorisant un camp plus que l'autre. C'est le cas entre le Derbyshire (Chesterfield) et le Nottinghamshire (Mansfield). Deux factions du même camp vont s'opposer et cela débordera sur le football.

    Un mot sur Scargill, personnage éminemment central de cette époque et ennemi juré de Thatcher. Ce natif de Barnsley est un bagarreur hors pair mais il est conscient qu'un plus grand morcellement du mouvement (qu'en 1981) risque de fragiliser la lutte. Et, crucialement, il sous-estime le nombre de mineurs pas ou guère en faveur de ces grèves.

    L'unité n'est plus aussi forte que lors des grosses grèves précédentes de 1974 et 1981.
    Pour contrer Thatcher et sa politique de division, Scargill n'hésite pas à s'en prendre physiquement aux mines non fermées, celles où l'on bosse encore.

    Scargill veut absolument stopper toute production dans ces mines qu'il appelle « the vulnerable points ». Cela intensifie les rivalités entre les puits grévistes et ceux non-grévistes.

    Thatcher l'a joué fine : elle a promis aux puits non-grévistes du boulot et un avenir bien moins sombre que les autres. Les mineurs de Chesterfield font la grève déclarée par la NUM, tandis que la plupart de ceux de Mansfield continuent à bosser. Ces derniers considèrent leur job comme plus sûr (promesses de Thatcher), et jugent cette grève non démocratique.

    Scargill fait alors créer des brigades de « flying pockets », des types qui vont de mine en mine pour « mettre la pression sur les non grévistes ». Par la violence souvent. Un ex mineur et supp de Chesterfield, Steve West, raconte (dans un Four Four Two de 2006) :

    « Ces types venaient et se mettaient devant l'entrée de notre mine de Whitwell Colliery tous les jours. Ils nous laissaient passer mais en nous prévenant "allez bosser les gars, allez-y, mais comptez pas retrouver vos bagnoles en un morceau en sortant". Et ils tenaient parole ».

    Menaces de mort, on s'en prend à la famille, aux animaux familiers mêmes. Ces mineurs qui devraient se soutenir s'entredéchirent.

    Thatcher a gagné son pari. L'organisation (désorganisation ?) régionalisée du NUM (on laisse les branches régionales décider) fait le jeu des Conservateurs, le mouvement n'est plus national mais morcellé, éclaté, contrairement à l'unité affichée en 1974 et 1981.

    Les coins entre Chesterfield et Mansfield et tout autour du Nottinghamshire North vont alors être le théâtre d'affrontements terribles, souvent Police-Mineurs mais aussi Mineurs entre eux qui feront naître cette haine entre Chesterfield et Mansfield.

    Des affrontements parfois effroyables. A 30 kms au nord de Mansfield (vers Rotherham), des batailles rangées opposent parfois 10 000 policiers et mineurs. Si peu de policiers sont formés à ce genre de batailles (pas de CRS en Angleterre, les effectifs de Riot police étaient alors peu nombreux), pas mal sont cependant rompus à ce genre de sorties musclées, des anciens des guerillas urbaines de Brixton et Toxteth en 1981 (Liverpool).

    La célèbre bataille d'Orgreave (nord de Mansfield) du 18 juin 1984 oppose 8 000 policiers à 6 000 mineurs. En Angleterre, on évoque Orgreave comme on parle de la Bataille d'Hastings. Au moins 200 blessés, mais les chiffres divergent. La presse est très pro-Thatcher (seul 1 journal sur 17 quotidiens nationaux publient des photos de ce qui s'est passé – même le Guardian.

    Environ 120 mineurs sont arrêtés à Orgreave et traînés devant les tribunaux (jugés finalement en 1987, les charges contre eux s'effondreront. Leurs avocats obtiendront 600 000 £ de compensation et le remboursement des frais de justice, pour « unlawful arrest »). Un film-docu sera fait sur cette fameuse bataille et une chanson de Dire Straits sortira (Iron Hand).

    Contraste saisissant entre l'Angleterre du 18 juin 1984 et la France de l'Euro : alors que les Français, ivres de bonheur, fêtaient les exploits de Platini et sa bande, les Anglais se foutaient dessus à coups de barre à mine un peu partout dans le pays.

    Dans ce contexte, les derbies des années 80 et 90 à Saltergate (Chesterfield) sont chauds, 7 000 spectateurs, dont 1 500 « Stags » (supps de Mansfield). Un cauchemar pour les fonctionnaires régionaux de la Health & Safety…

    Les supps de Chesterfield se mettent alors à surnommer les supps de Mansfield (The Stags) « The Scabs » (les casseurs de grèves, les jaunes). Leurs chants sont légèrement répétitifs : Scab, scab scab, scab scab, scab » (refrain : « You are the Scabs ») mais font mal.

    Le 3 mars 1985, la terrible grève d'un an s'arrête. Le pays est dans un sale état. J'en ai assez écrit aujourd'hui et je ne vais pas faire ici le triste inventaire des dégâts. Mais, à partir de 1985, les matchs entre Chesterfield et Mansfield (championnat et surtout coupes) seront un tout autre topo qu'avant.

    Les derniers incidents sérieux entre les deux clubs datent de 2006 (il y en eu en 2008 mais légers, juste vandalisme et bagarres). Chesterfield descend en D4 saison 2012-2013.

    Au moment précis où je tape ces lignes, Mansfield dispute les prolongations de la demi-finale de play-off pour la montée en D4 (devant 7 000 spectateurs). En cas de montée en D4, on aura donc droit à des Chesterfield–Mansfield et à un retour des vieilles haines.

    PS : York vient de sortir Mansfield.

  • 20-Rémy le 07/05/2012 à 18h00
    C'est toujours un réel plaisir que de lire ta plume.
    Je suis grandement admiratif.

  • Mangeur Vasqué le 07/05/2012 à 18h19
    Merci Rémy, mais bon, c'est pas particulièrement bien écrit (j'viens de rédiger le truc rapidement à partir de notes que j'ai là-dessus). C'était surtout pour répondre à la question du West Yorkshireman Tricky sur les rivalités dans ce coin de l'Angleterre. C'est une rivalité très intéressante car elle échappe aux canons traditionnels du genre.

    En attendant, dans l'autre demi-finale des play-offs pour la montée en Football League, Luton vient d'ouvrir le score à Wrexham, donc 3-0 en score cumulé pour Luton mais pas d'histoire de buts qui comptent double dans ces play-offs donc toujours possible pour Wrexham de revenir (encore 60 minutes). En tout état de cause, on devrait avoir une finale York City-Luton Town à Wembley le 20 mai, devant 40 ou 50 000 personnes.

  • le Bleu le 08/05/2012 à 23h54
    C'est idiot, mais quand j'ai appris que Liverpool avait été désespérant en finale contre Chelsea, et qu'ils jouaient le même match 3 jours plus tard, j'étais persuadé qu'ils le gagneraient.