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Foot et politique

Le fil politique est un fil du rasoir, alors évitons de nous y couper. Par ailleurs, n'oublions pas que son but est d'accélérer l'avènement du grand soir, un de ces quatre matins!

  • Easy Sider le 03/11/2021 à 10h56
    Je ne sais pas, perso je pense surtout que Mélenchon n'a pas une seule seconde l'intention de sortir des traités ou de l'UE. Il ne voit la politique que par le rapport de force, et il entre là dedans en menaçant. Mais dès qu'il est interrogé sur le sujet, il vachement emmerdé. Le Plan A c'est le plan B ou l'inverse, on sait même plus à force. Je pense que quiconque de bonne foi admettra que la sortie de l'UE est impossible, ne serait-ce que pour pouvoir mettre en place les mesures d'urgence qu'il annonce sans avoir à être 100% mobilisé par un éventuel Frexit. Le Frexit serait complètement irrationnel même par rapport à son propre programme. Qu'il continue à draguer les eurosceptiques et les abstentionnsites, c'est autre chose.

    Honnêtement, personne à gauche ne veut sortir de l'UE, ni ne le fera. On joue à se faire peur là. Par contre, que ce soit devenu un moyen de pression de jouer aussi avec les règles sans les tordre non plus complètement puisqu'on en accepterait les conséquences, ça ça pourrait être utile.

    Edji disait l'autre jour que c'est jouer à la roulette russe avec la zone Euro. Perso, je me soucie plus du fait qu'en gardant la dynamique politique actuelle, c'est avec la vie de millions de précaires et de défavorisés qu'on joue à la roulette russe, et pas qu'en France. Et avec le chargeur au complet.

  • Easy Sider le 03/11/2021 à 11h00
    J'ajoute aussi que ça pourrait être l'occasion de former des alliances d'intérêts objectifs avec des pays dans une situation économique et sociale similaire à la nôtre dans l'UE. Parce que lors des dernières négociations sur le plan de relance européen, on a bien vu que les pays aux intérêts antagonistes aux nôtres n'ont pas hésité, eux.

  • Tricky le 03/11/2021 à 11h26
    L'autre versant du problème, c'est qu'il y a probablement un réel danger d'une sédimentation de l'option Frexit dans la conscience collective, mais qu'il est de l'exact autre côté du spectre.

  • Classico le 03/11/2021 à 11h43
    On n'est vraiment pas en accord là dessus. Je crois que tu sous-estimes énormément la contrainte idéologique que l'UE fait peser sur la France. l'UE n'oblige évidemment pas formellement la France à pratiquer une politique libérale. La contrainte est indirecte et tacite, mais elle est immense : à savoir que si la France, pilier de l'UE, se mettait à pratiquer une politique très à gauche en interne, sans rien toucher à l'UE par ailleurs (en admettant que ce soit possible dans le cadre de l'euro), cette dernière exploserait rapidement. A aucun moment les grands partenaires du nord n'accepteraient de continuer à faire équipe avec un pilier français (pilier stratégique, militaire, diplomatique considérable) s'égayant tout seul dans de vertes prairies néo-keynésiennes. Ca me paraît évident, et ça interdit de fait à n'importe quel gouvernement français pro-européen de pratiquer une politique de gauche un minimum ambitieuse.

  • suppdebastille le 03/11/2021 à 12h31
    En même temps Reagan aurait pû avoir quelques conseillers pour lui dire que Mitterrand avait toujours été anticommuniste.

  • OLpeth le 03/11/2021 à 12h56
    Je suis d'accord avec toi sur ce sujet.

    Concernant l'approche confrontationnelle avec l'UE dessinée avec peu de détails dans le programme de LFI, je trouve que ça donne une bonne direction sans être très concret. Peut-être que c'est fait exprès pour ne pas dévoiler son jeu, peut-être que c'est une proposition démago pour attirer les eurosceptiques.

    Ce que je pense en tous cas c'est qu'on peut être plus malin qu'une simple approche bulldozer. J'espère bien qu'on a des juristes compétents qui permettront de passer des trucs en jouant sur les latitudes d'interprétation que permettent les traités et directives.
    Genre il me semble qu'il y a une clause où tu peux dire merde à la concurrence et aux 3% quand les intérêts vitaux d'un pays le justifient. Ça laisse de la marge par exemple pour nationaliser l'eau et l'énergie.
    On pourrait étendre ça pour d'autres domaines d'une politique de gauche ambitieuse.

  • Manx Martin le 03/11/2021 à 13h00
    La politique de la BCE actuellement permettrait de faire de la relance, puisqu'on peut s'endetter gratuitement. Au lieu de ça on a Ouin-ouin Le Maire (qui ferait mieux d'écrire ses livres sur Carlos Kleiber) nous expliquer qu'au contraire il faut maintenant faire des efforts de rigueur pour faire baisser notre endettement.

    Une approche de gauche européenne serait, plutôt que de réclamer l'annulation de la dette Covid comme on l'entendait partout il y a quelques mois, d'organiser un plan de relance beaucoup plus massif que celui qui a été négocié.

  • suppdebastille le 03/11/2021 à 13h02
    Drôle d'histoire que celle de Sophie Pétronin.
    Les autorités maliennes (la gendarmerie) annoncent qu'elles sont à sa recherche, quelques heures plus tard un journaliste français assez proche d'elle (il a écrit un livre avec sa collaboration) annonce qu'elle vit paisiblement à Bamako (certes en situation irrégulière) avec sa fille adoptive . Aucune réaction des autorités françaises pour le moment.

    A part cela qu'en penser ? Je peux comprendre que certains trouvent choquant que cette vieille dame reparte s'installer dans le pays de ses ravisseurs (apparemment elle reste sagement à Bamako, elle 'n'est pas retournée dans le Nord) alors qu'il a fallu libérer 200 prisonniers dont une vingtaine de jihadistes pour la faire sortir, en même temps vouloir finir ses jours dans un pays qu'elle aime et où elle a construit sa vie est plutôt honorable. (apparemment elle se fait démolir depuis hier sur le net).
    C'est peut-être pour son fils que c'est le plus dur même si je ne suis pas dans sa tête, il s'est battu pour qu'on n'oublie pas sa mère otage, et quelques mois plus tard il l'accompagne (ou se résout à l'accompagner au Sénégal ?) pour qu'elle rejoigne le Mali retrouver sa fille adoptive plutôt que rester proche de lui.

  • Aulas tique le 03/11/2021 à 13h12
    Rappelons-nous qu'elle avait exprimé dès sa descente d'avion un certain rapprochement avec ses ravisseurs. On avait mis ça sous le voile pudique (qu'elle s'est mise à porter) de Stockholm mais ça avait bien refroidi les autorités françaises.
    Après, pour son fils, c'est sur que ça la fout mal mais, d'après ce même journaliste, la mamie zinzin en faisait voir de toutes les couleurs à sa belle-fille au point que le fils allait droit au divorce. Finalement, la belle-doche est mieux à Bamako. Amour, gloire et Jihad, tatata tata.

  • Tricky le 03/11/2021 à 13h18
    Il me semble que ce n'est pas tout à fait la même chose d'aimer un pays et de se sentir proche de ses ravisseurs, non ?