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Foot et politique

Le fil politique est un fil du rasoir, alors évitons de nous y couper. Par ailleurs, n'oublions pas que son but est d'accélérer l'avènement du grand soir, un de ces quatre matins!

  • Maniche Nails le 02/11/2021 à 13h42
    À tort ou à raison, pour Asselineau c'était "évident" le soutien des petits maires sans étiquette dans un contexte de réforme territoriale (plein de panneaux d'entrées de communes arboraient alors un ruban noir) qui renforçait le pouvoir centralisateur. Zemmour, au-delà de la défense des chasseurs, parle-t-il autant aux ruraux en axant tout son discours sur l'insécurité ?

  • Tonton Danijel le 02/11/2021 à 13h53
    Ce n'est pas parce qu'ils parrainnent qu'ils approuvent nécessairement les idées du candidat, hein.

  • Sens de la dérision le 02/11/2021 à 14h25
    En plus des maires, les éventuels candidats peuvent aussi demander des signatures aux députés, sénateurs, représentants au Parlement européen ainsi que les conseillers départementaux et régionaux.

  • Manx Martin le 02/11/2021 à 15h32
    Bon, j'ai fait l'effort d'écouter Aquilino Morelle pendant une heure.

    Je ne suis, tu ne seras pas surpris, vraiment pas convaincu. Il me fait l'effet d'une poule qui a découvert un couteau : tout ce qu'il raconte avec un air effaré (bien encouragé par Polony qui joue très bien l'effarement) est bien connu depuis des lustres.

    Je ne sais pas par où commencer. Sans doute par le plus "effarant" : le projet européen est compatible avec le nazisme !!! Morelle a "découvert" que l'idée d'unité européenne peut revêtir plusieurs formes, et que certains européistes se sont abîmés dans le nazisme. Sans déconner ! Ils ne sont pas les seuls, il faut dire, y a même eu des patriotes français souverainistes pour y sombrer. Alors effectivement, on peut s'amuser : en 1942, la faculté de Berlin organise une table ronde sur la future Europäische Wirtschaftgemeinschaft (la Communauté économique européenne ! bingo !), à laquelle participent des membres du premier cercle du pouvoir nazi. Et alors ? Y a-t-il quelque chose en commun entre ce projet fumeux et ce qui voit le jour 25 ans plus tard - à part le nom ? Evidemment que non.

    Morelle croit avoir trouvé la martingale en nous expliquant que "les européistes" dissimuleraient leur histoire entre 1939 et 1945 parce qu'elle serait hideuse (ce qui fait sens sa thèse générale : le fédéralisme européen est un impérialisme allemand). Les européistes seraient une sorte de groupe occulte et très puissant qui œuvrerait dans les couloirs du pouvoir pour imposer son plan fédéraliste. L'européisme est une "religion" ? Mais le nationalisme, le communisme, le républicanisme aussi, alors ; à ce compte-là, toute idéologie politique débouchant sur un programme d'action en est un.

    Morelle fait l'impasse sur tout ce qui ne rentre pas dans son schéma : le manifeste de Ventotene en 1941, le discours de Stresa de Blum en 1948 (pour résumer : le socialisme nécessite l'internationalisme, et tout ce qui va dans le sens d'une organisation internationale du capital et des travailleurs est bonne à prendre, la souveraineté sans borne des Etats est un danger suprême pour la paix du monde - je t'avais déjà envoyé ce discours). Dans ses démonstrations, il n'y a jamais de contexte, ce qui est embêtant quand on prétend faire de l'histoire. Les décisions des acteurs semblent totalement libres et sans contrainte - Jacques Delors décide que, Mitterrand décide que, Thatcher obtient que, etc. Sans doute la déformation professionnelle d'un homme qui a passé sa vie dans des cabinets ministériels ? Je ne sais pas, c'est étrange. Autre point aveugle : l'existence des autres. Il n'y a que la France, face au monde. Il ne lui semble pas concevable que le souverainisme à la Chevènement ne soit pas en vogue aux Pays-Bas, ou que la manière dont ont été conçues les institutions européennes puisse avoir quelque chose à voir avec l'existence de la Belgique, de l'Italie, de l'Allemagne fédérale, bref, de pays avec d'autres cultures politiques que la nôtre.

    J'ai trouvé que son argumentation faiblissait très fortement au bout d'une petite demi-heure. Ses comparaisons méta-historiques sont très pauvres : il prétend que les Etats fédérés des Etats-Unis n'ont pas d'identité propre, ce qui mettrait en rogne pas mal de Texans (ou des Bavarois s'il étendait la comparaison avec l'Allemagne), et prétend que le fédéralisme européen voudrait faire la même chose que les Etats-Unis, ce qui est évidemment faux : le système hybride intergouvernemental/supranational propre à l'UE est unique en son genre, c'est ce qu'on apprend aux élèves de 3e et de 1ère. Qu'il soit bourré de problèmes et de paradoxes, oui, mais autant présenter les choses honnêtement si l'on veut comprendre et critiquer efficacement.

    Je vais bientôt m'arrêter, mais encore deux ou trois choses. Il explique que la construction européenne ne tient aucun compte de la civilisation ou des identités des peuples, comparant l'UE à l'URSS : de même que n'importe quelle république du monde aurait pu se prétendre "socialiste et soviétique" et entrer dans l'Union soviétique, de même n'importe quel Etat pourrait entrer dans l'Union européenne à condition de respecter les traités... et il prend l'exemple de la Turquie et du Maghreb "dont seuls les européistes ont pu penser qu'elle pouvait être européenne". Là je ne sais pas ce qui se passe dans son cerveau : a-t-il été mis au courant que la Turquie a été laissée moisir à la porte pendant 50 ans, précisément parce qu'elle était la Turquie et qu'on ne voulait pas d'elle dans le club ?

    Bref, ce qu'il dit n'est pas inintéressant, à condition d'être convaincu que la construction européenne est, par nature, mauvaise et mal construite. On en revient à la "religion" : cet entretien n'a aucune fonction heuristique, c'est une argumentation de nature purement politique. Ils ont le droit, mais je pense qu'ils ont l'impression de mettre le doigt sur des trucs de ouf, alors que non, et c'est un peu gênant.

  • Classico le 02/11/2021 à 16h10
    Je suis pas complètement en désaccord avec ton analyse, que je ne discuterai pas en détail faute de temps. Mais oui, il y a des faiblesses, des obscurités commodes et des complaisances, exactement comme il y en aurait dans une discussion symétrique entre européistes convaincus. Il faut en prendre son parti une fois pour toutes : l'objectivité n'existe pas en matière de discussion politique, y compris lorsqu'elle est menée par des universitaires - et on pourrait même sans doute pousser cette conviction jusqu'à affirmer qu'une objectivité accomplie en matière de discussion politique aurait en fait subrepticement éliminé l'ingrédient proprement politique de la discussion.

    Mais bref, ok. Le point que je voulais souligner, et qui n'est tout de même pas si débattu que ça, c'est l'idée que la gauche aurait troqué tout son contenu idéologique traditionnel (= obtenir le maximum de répartition des richesses en tenant compte du principe de réalité) contre le rêve fédéraliste. La nouvelle gauche n'est plus obsédée par l'obtention du maximum possible et raisonnable d'égalité - parce qu'elle a remplacé cette obsession par une utopie projective de fusion des nations. D'où la dimension religieuse, l'investissement affectif total sur ce rêve de substitution, investissement proportionnel au sacrifice réalisé. Et c'est fondamentalement ce dont témoigne Chevènement dans l'interview que j'ai linkée également (d'un autre niveau que celle de Morelle, soit dit en passant - fais encore l'effort de l'écouter), qui lui était un témoin et un acteur direct des événements.

    C'est vraiment le point qui me parait à la fois plus que crédible factuellement et très intéressant pour comprendre une grande partie de la situation politique actuelle. Et oui, ok avec toi sur plusieurs points - les élucubrations sur le nazisme sont grotesques notamment. Se laisser aller trop loin dans son idée, mordre el trait, c'est la faute de goût la plus universellement partagée.

  • Le génie se meurt ? Ah mais l'mage rit le 02/11/2021 à 16h28
    Le problème c'est qu'il ne s'agit plus simplement d'un sujet politique, mais d'un sujet historique et économique qui est étudié par des universitaires depuis de nombreuses années sur la base de faits étayés. Je rappelle que le tournant de la rigueur à 40 ans, et les fondations de la construction de l'UE sont encore plus anciennes.
    Donc les fixettes des politiciens comme Morelle ou d'autres, fixettes qu'ils essayent de justifier comme ils peuvent (avec toute l'éthique qui est la leur par ailleurs), cela reste des fixettes ou du café du commerce made in ENA (pour Zorglub ce n'est même pas niveau ENA d'ailleurs)...

  • Classico le 02/11/2021 à 17h50
    *soupir*

    Dac, laissez tomber, tout va bien, l'UE galvanise les populations et le PS sera au second tour dans 6 mois. Stop les fixettes d'énarques.

    #goodbylenin

  • Tricky le 02/11/2021 à 17h59
    Non ce n'est pas forcément ce que Le Génie dit.

    En revanche, 'la gauche aurait troqué tout son contenu idéologique traditionnel (= obtenir le maximum de répartition des richesses en tenant compte du principe de réalité) contre le rêve fédéraliste', ça reste tout de même quelque chose que j'ai du mal à appréhender :

    que la première partie de ta relation causale soit justifiée, pas vraiment de problème (ça se discute, hein, notamment parce que tu peux te dire que ce n'est pas le cas de toute la gauche, et que du coup, ca disqualifie en partie celle pour laquelle c'est le cas de réclamer l'étiquette de gauche, bref ce n'est pas le sujet, mais j'entends ce que tu dis).

    En revanche, je suis assez interloqué sur les racines du Mal. Autrement dit, est ce que vous êtes certains que le tradeoff ait été celui-ci ? (dit autrement, quand le PS finira à 4%, est ce que c'est vraiment du fait de l'UE ?)

  • Tonton Danijel le 02/11/2021 à 18h12
    Sans oublier qu'après la rigueur, il y a eu ensuite la réforme des 35 heures, donc je suis un peu dubitatif sur le carcan européen qui priverait la gauche de son ADN.

    (Parce que la répartition du temps de travail est également dans l'ADN historique de la gauche).

  • Red Tsar le 02/11/2021 à 19h45
    Sur le point Godwin, certes, le fait que les nazis aient eu un projet européen n'invalide pas par principe tout projet européen (les nazis avaient aussi un projet environnemental...). Mais il permet de montrer qu'un projet européen n'est pas nécessairement une bonne chose, pas forcément "la paix" ou "la démocratie ", juste un bloc géopolitique dont le contenu peut être très variable.
    Pour ceux qui n'ont pas apprécié Moreno, Soutou vient de sortir Europa!