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Sagnol dans le piège des stéréotypes

Une Balle dans le pied – Avec des propos navrants qui font écho à ceux de Laurent Blanc il y a trois ans, Willy Sagnol a déclenché une polémique prévisible, qui mérite pourtant d'autres réactions que l'indignation automatique des uns et le déni des autres.

Auteur : Jérôme Latta le 5 Nov 2014

 

 

Le propre d'une polémique, quand elle est brutalement médiatisée, est que très vite , plus grand monde ne parle de ce qui l'a amorcée, mais s'écharpe sur cet artefact qu'est devenue la polémique elle-même. Les réactions suscitées par les déclarations de Willy Sagnol au cours d'un entretien avec les lecteurs du quotidien Sud Ouest, n'échappent pas à la règle. L'entraîneur des Girondins de Bordeaux, juste après avoir évoqué son souhait de recruter moins de joueurs africains afin que son équipe ne souffre pas de leur absence durant la Coupe d'Afrique des nations, affecte au "joueur typique africain" des qualités de combativité et de puissance, pour dire ensuite que "le foot ce n’est pas que ça (…), c’est aussi de la technique, de l’intelligence, de la discipline."

 

Ces mots résonnent inévitablement avec ceux de son confrère Laurent Blanc, dans le cadre de la réunion organisée au siège de la FFF en novembre 2011 pour évoquer un système de quota de joueurs binationaux (lire "Pas de Blacks, «pas de problème»?"). Embarqué dans une conversation scabreuse dont il n'était pas le principal protagoniste, le sélectionneur de l'équipe de France avait évoqué ces Blacks forcément "grands, costauds, puissants" avant, surtout, de poursuivre avec des considérations sur leur style de jeu, leurs comportements supposés ou encore leur absence d'une sélection espagnole alors triomphante [1].



LA PARADOXALE EFFICACITÉ DES STÉRÉOTYPES



Il n'y a pas de procès de Willy Sagnol à mener, mais on peut – à moins de les considérer comme anecdotiques, ce qu'ils ne sont cependant déjà plus – examiner ses propos, s'interroger sur leur origine et leur portée, les remettre en perspective avec d'autres qui les ont précédés et qui leur ressemblent. Cet examen n'a nul besoin de porter sur leur racisme supposé (ou pas), mais sur les stéréotypes qu'ils expriment si spontanément : plaider sa "maladresse" et fustiger la "malveillance" de ses détracteurs ne suffit pas à régler la question.(…)

 


Lire l'article :


Réactions

  • Radek Bejbl le 05/11/2014 à 11h08
    @ Pas haut les tas! : Je trouve ça tout aussi choquant, lire que les Italiens sont truqueurs c'est fou. C'est comme la victoire à l'italienne, ça n'a aucun sens.

    Comme je le disais sur le fil CAN, j'ai vu une fois une équipe qui ne reposait que sur la technique. Elle s'appelait Beveren, il n'y avait que des Ivoiriens parmi lesquels : Yaya, Gervinho, Eboué, Boka, Lolo, Romaric, Yapi Yapo, Né... Même les rares un peu costauds n'avaient pas le physique pour lutter. Tous formés au même endroit, au pays. Des Africains typiques quoi.

  • Pascal Amateur le 05/11/2014 à 11h13
    Sens, ta remarque m'étonne. Car enfin si, comme tu le dis, "ce genre de propos sont plus mis en lumière, notamment par le biais d'internet", QUI les met en lumière ? Dieu, Snoopy, François Feldmann ?
    S'il y a explosion de ce genre de propos, c'est bien que ce racisme est porté.
    Moi, le truc de l'Internet qui naît de rien sinon par un deus ex machina quelconque, je comprends pas. Il n'y aurait pas de presse dite de gauche, droite, d'extrêmes, si les mots volaient d'eux-mêmes, se posant sur les branches de l'actualité.
    (C'est joli, hein ?)

  • Yohan Cowboy le 05/11/2014 à 11h13
    Pas haut les tas!
    aujourd'hui à 10h04

    et

    fireflyonthewater
    aujourd'hui à 10h41
    ----

    Ces constats sont peut-être vrais, mais il faut comprendre l'origine de ces caractéristiques avant de juger ainsi. Si le joueur africain, dans l'imaginaire européen, est un grand costaud pas très bon techniquement ni intelligent tactiquement, ce n'est pas une propriété génétique. C'est le résultat d'une formation et d'un recrutement déformés par le prisme avec lequel le foot européen regarde l'Afrique.

    Un exemple : John Obi Mikel. Deuxième meilleur joueur de la Coupe du monde U20 2005 derrière un certain Messi. Alors un meneur de jeu à la technique raffinée, puissant bien sûr mais avec une vision du jeu bien au dessus de la moyenne pour son âge. Résultat à son arrivée en Angleterre Mourinho en fait un milieu défensif à la Makelele, dépourvu de toute responsabilité technique et créatrice, pour ne s'appuyer que sur son physique afin d'en faire un destructeur. Pourtant, quand il joue encore parfois avec les Super Eagles en meneur de jeu, il montre qu'il aurait pu être génial à ce poste.

    Donc pour le coup, Sagnol tombe dans la facilité en disant ça, et les contre-exemples existent à foison, d'ailleurs. Et puis, pour un grand costaud recruté en Europe, combien de joueurs géniaux techniquement mais jugés trop frêles ont été snobés ?

  • Pascal Amateur le 05/11/2014 à 11h15
    Yohan dit une chose très simple : le racisme est une construction culturelle.

  • Sens de la dérision le 05/11/2014 à 11h52
    Pascal Amateur
    aujourd'hui à 11h13

    Sens, ta remarque m'étonne. Car enfin si, comme tu le dis, "ce genre de propos sont plus mis en lumière, notamment par le biais d'internet", QUI les met en lumière ? Dieu, Snoopy, François Feldmann ?
    S'il y a explosion de ce genre de propos, c'est bien que ce racisme est porté.
    ----
    Ce que je réfute, c'est l'augmentation de ce genre de propos. Ce n'est pas la première fois que je le dis. Depuis tout petit, je crois avoir entendu des trucs du genre "l'arabe voleur" et compagnie jusque dans les blagues. On peut rétorquer que ce n'était pas aussi bien porté par les personnalités en tout genre (et là je rétorquerais "le bruit et l'odeur de Chirac" ou Michel Leeb).
    Par contre comme l'article le dit, ce genre d'idées est moins accepté. Et, en plus, chaque polémique (mot parfait pour les sites à clics) fait beaucoup plus de bruit avec la multiplication des sources d'information (ou non-information c'est selon) et l'augmentation des possibilités de commentaires du Michu Lambda (s'il y avait eu une telle polémique il y a 20 ans, on en aurait parlé au boulot, ptet en famille. Là on peut en parler au boulot, en famille, sur les CDF, sur Facebook, Twitter et ptet chez Jacquieetmichel même si j'en doute pour ce dernier).
    Bref pas d'explosion de ce genre de propos mais explosion du retweet médiatique et des commentaires associés.

  • Tonton Danijel le 05/11/2014 à 12h01
    Sens de la dérision
    aujourd'hui à 11h52

    Complètement d'accord.

    On se prend un flux assez nauséabond de propos décomplexés via internet. Mais en 1985 le Figaro Magazine titrait par exemple "Serions-nous encore français dans 30 ans?". Eric Zemmour et les remplacistes n'ont rien inventé, et à l'époque le dossier était dans un magazine, de droite certes, mais que l'on ne considère pas de nos jours comme autant extrême que "Valeurs actuelles" (qui a finalement toujours été assez proche de l'extrême-droite). Dans les années 60, De Gaulle tenait des discours très décomplexé sur les juifs, les arabes, les noirs.

    Et inversement, autant le net peut permettre de se prendre une forte dose de vagues brunes, autant il peut permettre aussi de partager des contre-argumentations (comme celle de JL, par exemple).

  • Pascal Amateur le 05/11/2014 à 12h04
    A chaque époque son "besoin" de racisme, et l'expression de celui-ci.
    Je ne suis pas d'accord avec la justification technologique. Si l'on prend l'exemple du pamphlet antisémite "La France juive" de Drumont (1886), on lit sur Wikipédia que :

    "Cet ouvrage de 1 200 pages réparties en deux volumes, en forme de « chronique scandaleuse » avec son index de plus de 3 000 noms de personnalités juives ou ayant cultivé des relations avec des Juifs, rencontre un succès considérable avec 62 000 exemplaires vendus la première année. Véritable « best-seller de la fin du XIXe siècle » selon les termes de Léon Poliakov, il est republié en 1888 dans une version populaire résumée en un volume et connaît 200 rééditions au total jusqu'en 1914."

    A cette époque sans tweets ni Facebook, les ventes de livres, livrets, brochets, sont absolument spectaculaires. Le racisme s'adapte au média, et non l'inverse.
    Certes, les moyens de technologie modernes permettent une diffusion géographique d'importance, et une quasi-instantanéité. Il y a fascination de cette diffusion. Mais il ne faut pas les surestimer, me semble-t-il. Sinon, c'est faire procès de la technologie et non du racisme, alors que la première propage la seconde.

  • Pascal Amateur le 05/11/2014 à 12h06
    (lire "brochures" et non "brochets", même si l'on mangeait plus de poissons à cette époque, alors que mes filles vont au McDo, foutue époque.)

  • Belmondo Bizarro le 05/11/2014 à 12h37
    Yohan Cowboy
    aujourd'hui à 11h13


    Un exemple : John Obi Mikel. Deuxième meilleur joueur de la Coupe du monde U20 2005 derrière un certain Messi. Alors un meneur de jeu à la technique raffinée, puissant bien sûr mais avec une vision du jeu bien au dessus de la moyenne pour son âge. Résultat à son arrivée en Angleterre Mourinho en fait un milieu défensif à la Makelele, dépourvu de toute responsabilité technique et créatrice, pour ne s'appuyer que sur son physique afin d'en faire un destructeur. Pourtant, quand il joue encore parfois avec les Super Eagles en meneur de jeu, il montre qu'il aurait pu être génial à ce poste.
    ---

    Dans le même ordre d'idées, Charles Kaboré a souffert de cela, en étant considéré comme une brute sans cervelle à l'OM, alors qu'il était reconnu par tous ses coéquipiers comme un bon meneur de jeu quand il jouait avec le Burkina Faso. Des exigences différentes peut-être, mais aussi une façon de biaiser son jugement à partir de stéréotypes.

  • Vieux légume le 05/11/2014 à 12h41
    Pas haut les tas!
    aujourd'hui à 10h04

    ---

    Sagnol a mille fois tort.
    Et puis ça m'énerve un peu mais je suis désolé le football africain, ça n'existe pas.
    Tu ne peux pas englober l'Egypte, l'Algérie, le Nigéria, le Ghana, l'Angola et le Cap-Vert dans un ensemble homogène juste parce qu'ils sont sur le même continent.

    Ensuite, il faut bien faire attention a ce qu'il dit...

    Il aurait dit que les joueurs issus directement des championnats africains n'ont pas forcément les gammes tactiques nécessaires pour être lancés directement en L1, je veux bien, il n'y a rien de mal à ça.
    Il parle de joueurs un petit peu comme des marchandises pour le coup, et en leur prêtant des attributs absolument absurdes sur la base de stéréotypes dignes de 1850...

    On va aussi rappeler que c'est ce même Sagnol qui affirmait ne pas vouloir de bi-nationaux dans les rangs juniors de l'Equipe de France, car ils allaient nécessairement trahir la patrie.
    Alors qu'on sait très bien ici que le nombre de joueurs privilégiant concrètement une sélection différente que celle de l'Equipe de France sont très très peu nombreux et que le problème est très largement surestimé.

    Qu'un type aussi incompétent puisse être à un tel poste, c'est tragique. Mais quand Blanc est aussi en poste dans un club à plus grande envergure, et quand une triste affaire du genre n'avait débouché sur une aucune remise en cause il y a quelques mois de cela, on est au-delà de ça, malheureusement.

La revue des Cahiers du football