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L'éternel chantier de la lutte antidopage

Tandis que la FIFA fait quelques concessions à l'Agence mondiale antidopage, la reprise du procès de la Juve, le succès durable des stéroïdes ou les esquives du monde sportif montrent que le dopage a une actualité, et un avenir…
Auteur : Julie Grémillon le 24 Nov 2003

 

Armistice entre AMA et FIFA Nous avons évoqué dans le numéro 1 du journal ("Dopage: la FIFA fait l'autruche") la façon dont la FIFA freinait des quatre fers pour adopter le Code mondial antidopage de l'AMA (Agence mondiale antidopage), arguant notamment de son refus de sanctionner d'une suspension automatique de deux ans les joueurs contrôlés positifs — au risque de perdre le statut de sport olympique dès les JO d'Athènes. Deux arguments justifient cette opposition. D'abord les risques juridiques en cas de recours des sportifs devant les tribunaux civils. Ensuite, la FIFA et d'autres fédérations et confédérations opposent à l'AMA la diversité des sanctions qu'elles prennent à l'encontre des sportifs. À leurs yeux, cette diversité serait la preuve qu'une sanction unique et automatique serait inadaptée… En l'occurrence, le décalage souligne surtout l'incohérence de la lutte lorsqu'elle est menée par les instances sportives. Entre les vices de procédures, les indulgences, les réductions de peine en appel et le flou sur les substances listées, contrôlées ou faisant l'objet de dérogations (à des fins thérapeutiques, les sportifs contemporains étant de grands malades), les instances sportives peinent à convaincre de leur détermination. Dans cette affaire, elles montrent surtout leur réticence à laisser des "étrangers" prendre en main la politique de contrôle et de répression. Au terme de quelques séances de négociation, l'AMA et la FIFA sont cependant parvenues à rapprocher significativement leurs positions, malgré la solide inimitié que nourrit Sepp Blatter à l'égard de Richard Pound, le président de l'Agence. Celle-ci a en effet admis le principe du traitement individuel des cas positifs, en échange d'une acceptation du Code mondial et de quelques concessions… La FIFA transmettra ainsi à l'AMA, sous conditions de confidentialité, les informations concernant les dérogations obtenues par les joueurs pour des raisons thérapeutiques, et acceptera la présence d'agents lors de certaines de ses compétitions. L'Agence devrait aussi avoir la possibilité de faire appel au Tribunal arbitral du sport (TAS) afin de faire appel des sanctions qu'elle estimerait trop légères. En janvier, des procédures unifiées devraient être mises en place entre l'AMA et les principales disciplines concernées (football, basket, handball, volley, hockey). Chargés comme l'actualité Pendant ce temps, l'actualité chimique du football reste intense. Après Mohammed Kallon (Inter), Manuele Biasi (Parme), c'est non moins que Saadi Kadhafi qui a été le troisième joueur du Calcio contrôlé positif à un stéroïde cette saison. À la suite de la nandrolone, c'est la norandrosterone qui semble à la pointe de la mode, l'ironie étant que le Libyen n'avait pas besoin d'être suspendu pour être un joueur virtuel. Plus loin de l'amélioration des performances sportives, mais au cœur des affaires de mœurs qui secouent le football anglais, on a appris que la fédération (FA) a ouvert une enquête sur la consommation de cocaïne chez les footballeurs professionnels. Un ancien international anglais, resté anonyme, a en effet lancé des accusations concernant notamment quatre internationaux, auprès de l'agence gouvernementale Sport UK, chargée de la lutte antidopage (Reuters 01/11). Toujours en Angleterre, le traitement de l'affaire Ferdinand (qui avait esquivé un contrôle antidopage le 23 septembre) traîne à ce point en longueur que Sepp Blatter a sermonné la fédération anglaise. Le défenseur de Manchester use de recours qui ralentissent la prise de sanction — il risque jusqu'à deux ans de suspension. Pour d'autres raisons (des résultats d'analyses contradictoires), le cas du Strasbourgeois Vaclav Drobny, contrôlé positif à la morphine à l'issue de la 36e journée en mai dernier, n'est toujours pas tranché, la fédération ayant demandé une enquête complémentaire. La diagonale du flou Dans le même registre que la tangente de Ferdinand, mais dans un contexte très différent, les joueurs de la sélection espoir portugaise ont refusé de se soumettre aux contrôles qui avaient été diligentés par le ministère des sports à l'issu du match contre la France, à Clermont-Ferrand. Leur encadrement a motivé ce refus en affirmant que la loi française ne pouvait s'appliquer à des étrangers qui viennent en France dans le cadre d'une compétition UEFA — contrairement à ce qui avait été mis en place avec la FIFA dans le cadre de la Coupe des confédérations. Claude Simonet a souligné la nécessité d'une convention entre l'UEFA et le ministère pour régler les modalités des contrôles antidopage (AFP 21/11). Voilà qui souligne un peu plus la nécessité de disposer de procédures unifiées — à condition qu'elles aillent dans le sens d'une intransigeance accrue. Reste à convaincre les sportifs et leurs dirigeants de l'obligation de coopérer entièrement à la lutte antidopage au lieu de s'emparer de tous les moyens d'y échapper. Les propos attribués à Morten Olsen, après l'annonce de l'UEFA concernant la mise en place de contrôles inopinés avant l'Euro 2004 pour les équipes qualifiées, tendent à montrer l'ampleur de cette tâche. Le sélectionneur danois se serait en effet scandalisé de telles méthodes qui ne respecteraient pas la préparation sportive des équipes, avant de démentir les déclarations que lui ont prêtées plusieurs médias de son pays. L'incident rappelle l'accueil ulcéré réservé par l'équipe de France aux contrôleurs du ministère lors d'un stage préparatoire au Mondial 1998… Il y a encore du chemin à effectuer avant que les sportifs ne se sentent plus agressés par les contrôles. On peut peut-être leur faire remarquer que leurs réticences ne font que renforcer les suspicions. Le juge, la Juve et les adjuvants On est plus proche de la conviction que de la suspicion en Italie, où le "procès de la Juve" a repris après une interruption d'un an. Le staff turinois est toujours sous le coup de charges concernant l'administration de substances dopantes aux joueurs entre 1994 et 1998. Ouverte par le procureur Raffaelle Guariniello il y a plus de cinq ans, l'instruction a incriminé l'administrateur délégué du club, Antonio Giraudo, et Riccardo Agricola, le médecin. Le juge Casalbore aurait l'intention d'interroger à nouveau certains anciens joueurs, et il a rappelé sur un ton qui se voulait menaçant que les faux témoignages étaient un délit. Parmi eux, Platini, Zidane, Deschamps, Vialli, Del Piero, Torricelli ou Ravanelli, dont les témoignages lors des premières auditions ont été jugés incohérents ou contradictoires par le magistrat. Il est douteux que la justice italienne parvienne à des condamnations ou à la certitude du recours à l'EPO ou à l'hormone de croissance (substances suspectées pour la période considérée), mais les pièces à conviction de ce procès laissent peu de doutes aux simples observateurs que nous sommes: taux d'hématocrite à rendre jaloux un cycliste, pharmacie plus fournie que celle d'un hôpital, administration de produits sans justification thérapeutique, joueurs laissés dans l'ignorance ce qu'ils absorbaient, fabrication de faux documents, explosion des dépenses médicales etc. (voir Pharmacie football club, octobre 2002). La mise en place de procédures de contrôle se heurte toujours à des résistances politiques, juridiques, quand les sportifs ou les dirigeants ne prennent pas carrément la tangente… S'il importe de surmonter ces difficultés, encore faut-il comprendre qu'elles ne constituent qu'un volet de la lutte antidopage. Le jour où des dispositifs harmonisés permettront à la fois de mener des contrôles d'une ampleur suffisante en même temps qu'une politique cohérente de répression (ce à quoi l'AMA espèrent parvenir si elle surmonte les résistances et l'insuffisance de ses moyens juridiques, politiques et financiers), il restera à s'interroger sur l'efficacité de la détection. Car les fédérations sportives pourront encore pendant longtemps se féliciter de contrôles massivement positifs si les méthodes de détection conservent toujours des trains de retard… Pour plus de débats et d'informations sur le dopage, nous vous invitons à rendre visite au forum Pharmacie FC, et profitons de l'occasion pour remercier ses animateurs.

Réactions

  • Tony Adams le 25/11/2003 à 20h23
    Le fait est que l'institutionnalisation du dopage met, d'une certaine façon, tous les dopés sur un pied d'égalité. Je m'explique : un mec qui n'a aucune capacité dans un sport pourra toujours se charger comme un cheval pour le tiercé, il n'en demeure pas moins qu'il restera moins bon qu'un mec qui a des prédispositions et qui se dope également.
    La question est donc : à qui profite le dopage ? Sachant que le sport et sa médiatisation drainent des milliards d'euros à travers les droits télés, les contrats de pubs, etc..., il est devenu un vrai marché commercial pour ses dirigeants et c'est sa représentation qui compte, pas son contenu.
    De la même façon, le sport est devenu une forme de glorification nationale quotidienne. On décerne des légions d'honneurs à tours de bras, de la prime de victoire en veux tu-en voilà.
    La lutte contre le dopage est aussi hypocrite que les promesses électorales de Chirac

  • blondin le 25/11/2003 à 22h10
    il y a aussi dans le sport une image de pureté qui sent l'idéologie fascisante du mens sana in corpore sano... (oswaldo)

    Tout à fait d'accord avec toi oswaldo. On essaie de dresser une image aseptisée du sportif basée sur les valeurs olympiques (travail, dépassement de soi, exemplarité...) alors qu'on est arrivé à une culture de la victoire à tout prix (dopage et triche).
    Je différencie le dopage et la triche, je m'explique: l'un est se fait en dehors du terrain, l'autre on le voit régulièrement sur le terrain (surtout au foot qui me parait être le sport le plus vicié); tâcles assassins, provocations insultes, simulations (cf Rivaldo en CDM 2002 contre la turquie, Maradonna CDM 1986...). Finalement ni le dopage, ni la triche ne semble scandaliser les instances du football.
    Finalement, mieux vaut gagner même en trichant que perdre honnêtement.
    Quid de cette hypocrisie gerbante qui se servent de quelques modèles qui cachent la forêt? Trop d'enjeu, trop d'intérêts, trop de fric...

  • Tony Adams le 26/11/2003 à 01h00
    Tu vas loin blondin. Car si le sport est basé sur des idéaux olympiques qui ont été détournés par le passé à mauvais escient ( pas besoin de revenir sur les jeunesses hitleriennes ), pour autant le dépassement de soi reste à mon goût une caracteristique essentielle du sport. Sinon, autant aller chercher sa baguette et son journal au pas de course, et voilà, on a fait son sport.
    Par contre tu as raison de faire remarquer que faire des exemples de ces mecs, fins comme une reliure de Reader's digest pour la plupart, et gagnant des millions pour l'ensemble, c'est assez écoeurant.

  • mollows le 26/11/2003 à 09h53
    De l’hypocrisie concernant le dopage, on en trouve partout si l’on cherche un peu : du côté des sportifs, de certains médias sportifs, des politiques. Celle des fédés pèse quand même son pesant… Il est bon de préciser en ce cas de laquelle DES hypocrisieS on parle.
    Ce qu’apprend en plus un bouquin comme celui de Maitrot, c’est qu’outre la multiplicité des acteurs institutionnels, chacun d’eux ne peut être considéré de manière monolitique ou que des solidarités sont parfois elastiques (cf. position difficile du Dr Garnier, responsable médical de la Dir des sports du ministère, après le contrôle lors du stage de Tignes / à la curie, mais aussi par rapport à Marie-Georges et son cabinet, pourtant peu coupables d'apathie sur le sujet*).

    Le problème d’un discours qui tend à banaliser le dopage au titre d’une supposée généralisation** qui remettrait "tout le monde" sur le même niveau, c’est qu’il oublie la dimension « santé publique » de l’affaire. Encore une fois, les gars qui mangent ce qu’on leur donne sans broncher participent avec leurs prescripteurs à de l’expérimentation humaine, ni plus ni moins (JP Escande copyright). On navigue à vue, et la figurine Panini de Signorini fait une drôle de tronche à l’heure qu’il est... (Yorait pas une bonne âme parmi les footballeurs de renom pour lancer une asso° d'aide à la recherche sur la sclérose latérale amyotrophique (SLA) ?) :-(

    Je ne regarde plus le cyclisme parce :
    1. Ca me fait rigoler
    2. Je ne veux pas cautionner un truc complètement malsain.
    J’apprendrais que le football est concerné dans les mêmes proportions, je ferais pareil, histoire de ne pas trop me sentir trop hypocrite, pour le coup ;-)

    * il y avait sûrement plus judicieux comme exemple, mais je viens de relire ce point pour un reponse à lien
    ** et là, on fait le gd écart entre le « zéro dopé », (ou sa version améliorée « on a attrapé la brebis galeuse ») et le « tous dopés ». Les deux sont pas trop convaincants et restent à prouver…

  • harvest le 26/11/2003 à 14h33
    Désolé, mais l'image de pureté dans le sport ne sent pas pour moi l'idéologie fascisante. Ce n'est pas parce que les nazis ont prétendu faire du "mens sane in corpore sana" qu'il faut condamner cette salubrité. Après tout ils ont joué au football , ce n'est pas pour celà qu'on va arrêter d'y jouer. D'ailleurs elles étaient probablement dopées aussi leurs chères têtes blondes.
    Le dopage, tout le monde croit y trouver son compte :
    Les autorités de toute sortes sont contentes d'assurer à bon compte la pérennité de leurs opiums des peuples ( imaginons la baisse d'intérêt si les records n'étaient plus battus que très rarement ).
    Les sportifs engrangent rapidement leur retour sur investissement, et tant pis c'est leur santé et leur durée de vie qui est en jeu , on verra plus tard; et puis les accidents , c'est bien connu , ça n'arrive qu'aux autres.
    Les médias et les sponsors ont des produits d'appel toujours plus attirants. (imaginons qu'un sportif exceptionel n'ait jamais été battu par des rivaux plus jeunes - la nostalgie n'aide pas à vendre les nouveautés , n'est ce pas ).
    Et même la masse des spectateurs qui préfèrent détourner le regard , de peur de réaliser qu'ils n'ont toujours été que des couillons en tant que "client" du sport comme ils le sont déjà en tant qu'électeurs.

  • frenchy005 le 27/11/2003 à 17h32
    enfin, Harvest, je suis contant de ton dernier point. En effet, nous autres specatateurs sommes également fautifs, car ne l'oublions pas sans nous il n'y aurait pas besoin de dopage.

    Les footbaleurs sont si riches parce que nous les idolatrons et que les grandes marques en profitent pour nous vendres leurs produits.

    Si les specateurs se levaient et demandaient une stricte législation du dopage et qu'ils menaceraient de boycotter les stades et le football. Croyez moi, dans le mois voir la semaine qui suivrait il y aurait de nouvelles règles strictes et précises. Mais voilà, nous sommes trop lache et nous préférons voir nos héros se doper que de les descendre de leur piedestal et nous dire que finalement Zidane n'est pas si dieu que cela.

    Les plus grand fautifs c'est nous

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