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« La mort subite chez les sportifs reste assez énigmatique »

Étudiante en Staps à Montpellier et éducatrice au MHSC, Marine Collin y organise une conférence sur les cardiopathies chez les athlètes. Elle évoque avec nous la lutte contre ce fléau. 

Auteur : Hind Boukhatem le 4 Avr 2019

 

 

Le football a connu ces dernières années plusieurs cas de mort subite de jeunes footballeurs, suscitant des interrogations sur leur suivi médical, mais aussi des spéculations sur la circulation, dans le milieu, de substances dopantes ou potentiellement dangereuses.

 

Le cas de Davide Astori, pour n’en citer qu’un, avait profondément marqué le monde du football. Les récents enseignements de l’enquête penchent plutôt vers la thèse d’une négligence médicale. Les deux médecins Francesco Stagno et Giorgio Galanti auraient en effet violé les protocoles cardiologiques en délivrant les certificats d’aptitude du joueur. Révoltant, mais que pèse la santé d’un joueur face aux enjeux économiques?

 

Si ces décès choquent autant, c’est aussi parce que la mort d’un jeune, tragique en soi, est encore plus difficile à concevoir quand il s’agit d’un athlète professionnel. Les sportifs de haut niveau sont suivis, se soumettent à des visites médicales, sont accompagnés par des préparateurs physiques, passent une batterie d’examens à la moindre blessure et leur hygiène de vie est surveillée.

 

Comment, alors, peut-on passer à côté d’une maladie cardiaque? Marine Collin est étudiante en master Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives). Elle est aussi éducatrice au Montpellier Hérault, chargée de l’entraînement des jeunes. Elle nous parle de la conférence sur les cardiopathies et les morts subites chez les athlètes, dont elle est l'organisatrice et qui se déroulera le 17 avril prochain à la faculté de pharmacie de la Ville.

 

 

 

 

Qu’est-ce qui vous a poussé à monter cette conférence sur ce sujet vraiment particulier?

 

Je devais mener un "projet club" pour les diplômes d’entraîneur de football et, au lieu d'organiser une journée portes ouvertes sur, par exemple, le beach football ou le futsal, j'ai souhaité un événement qui sorte un peu de l’ordinaire et qui puisse sensibiliser à la santé dans le sport. Cette idée m’est venue après avoir lu dans des journaux que, malheureusement, la mort subite est trop fréquente chez les sportifs, mais aussi qu’elle reste assez énigmatique.

 

Les décès chez des footballeurs sont choquants pour le public, comme si cela ne pouvait pas leur arriver parce qu’ils sont jeunes et sportifs…

 

En France, on recense environ 1.200 à 1.300 morts subites par an – un chiffre probablement sous-estimé –, concernant une majorité d’hommes (près de neuf sur dix). Dans près de 90% des cas, l’origine est une maladie cardiovasculaire qui peut toucher un sujet jusqu’ici sain, se pensant invulnérable. L’impact émotionnel est majeur, dans la communauté sportive comme dans la communauté médicale, avec un écho médiatique marqué auprès du grand public.

 

Qu’est-ce qu'une cardiopathie, au juste?

 

Les cardiopathies rassemblent l'ensemble des maladies du cœur. Elles peuvent être développées avant la naissance (on parle alors de cardiopathie congénitale) ou acquises à l'âge adulte – cardiopathie la plupart du temps ischémique d'origine coronarienne. Leur gravité est variable.

 

Au regard de la non-détection fréquente d'anomalies potentiellement dangereuses, peut-on dire que les tests médicaux sont défaillants ou incomplets?

 

À ma connaissance, non, les tests sont assez poussés. On peut passer à côté d’un problème cardiaque indétectable au moment de la visite. Mais les tests permettent souvent de détecter les anomalies graves dès le plus jeune âge. Prenons l’exemple d’un jeune que j’encadre au centre de formation du MHSC: une tumeur au cœur a été découverte lors des examens pour son entrée au centre de formation. Depuis, il a été opéré et a pu, après quelques mois de convalescence, reprendre le foot et continuer de croire en ses rêves.

 

Peut-on tout de même envisager de pousser les tests encore un peu plus loin pour prévenir les accidents?

 

Tel est le challenge à relever car il n’est pas acceptable de mourir en faisant du sport. Mais on va plutôt parler de prévention, c’est le plus important et cela implique tous les acteurs de la santé du sport – des médecins aux dirigeants et organisateurs, en passant par le sportif lui-même. Il faut donc améliorer le bilan de dépistage et sensibiliser les sportifs aux symptômes suspects et aux comportements à risque comme le tabagisme, en rappelant les bonnes règles de pratique d’une activité physique et sportive.

 

« Le handicap cardiaque reste un handicap "invisible". Il est important de le faire connaître. »

 

Qu’en est-il des surdosages médicamenteux et des substances qui circulent dans le milieu?

 

Pour faire face aux attentes complexes qu’exige de plus en plus le sport, et à plus forte raison le sport de haut niveau, certains sont contraints ou amenés à l’usage de produits dopants… Il va sans dire que l’utilisation de ces produits, tout comme la consommation d’alcool, de drogue et de tabac augmente les risques de mort subite et/ou les troubles cardiaques.

 

Quels sont les principaux objectifs de la conférence?

 

Il s'agit de sensibiliser le public et les différentes parties prenantes (enseignants, chercheurs, joueurs, éducateurs, parents, médecins), de prévenir les risques, tous sports confondus. Bien sûr, il ne faudra jamais omettre de former la population aux gestes de réanimation et de défibrillation, un domaine largement perfectible en France. C’est au prix de tous ces efforts que nous arriverons à lutter contre ces accidents cardiaques et à faire de la prévention une priorité dans le sport.

 

L'effort de sensibilisation est prioritaire?

 

Absolument. La prévention est importante parce que le handicap cardiaque reste un handicap "invisible" et qu’il est important de le faire connaître, de soutenir les patients et leur famille. Des étudiants de l’université de Montpellier seront invités à la conférence pour partager une soirée conviviale et éducative, au cours de laquelle seront proposés diverses activités et un temps d’échange avec des professionnels.

 

Quels soutiens avez-vous reçus?

 

Souleymane Camara, joueur de Montpellier est parrain de l’événement. Lui-même n’a jamais souffert de ce type de maladie, mais il s’est réellement investi dans ce projet qui lui tient à cœur – tout comme la cardiologue Stéphane Cade. J'ai par ailleurs le soutien de la région Occitanie, de la Ville, des universités de Montpellier et notamment du FSDIE et de l'UFR Staps local.

 

Peut-on parler un peu de votre travail avec les jeunes du MHSC?

 

Je suis en CDD au club, en parallèle de mes études. J’aime le sport depuis toute petite, et c’est assez tard que je me suis tournée vers le football. J’encadre des garçons et des filles. Il y a quelques différences entre les deux: déjà, les attentes sont plus grandes pour les garçons. Ils sont plus techniques, plus rapides, mais à part cela, les séances sont les mêmes. Un club de football est un milieu particulier, incomparable avec une entreprise classique. Je n’ai pas encore décidé de ce que j’allais faire par la suite, mais pour l’instant, ce que je fais me passionne et je veux pouvoir aller au bout du travail que je mène avec les jeunes.

 

 

 


Programme
• L’épidémiologie des cardiopathies
• La prévention des maladies cardiaques
• Les interventions / manipulations de réanimation
• Une présentation au cœur du sport santé.

Pour en savoir plus.
 

Réactions

  • Sens de la dérision le 04/04/2019 à 08h16
    Ce doit être une conférence intéressante. Dans son interview (mais elle n'est qu'en master 2, j'aurais bien été incapable de produire quelque chose d'approchant à l'époque), je trouve dommage qu'elle mélange un peu trop les accidents chez le sportif de haut niveau et chez le sportif "normal".

    Par exemple, à la question "Au regard de la non-détection fréquente d'anomalies potentiellement dangereuses, peut-on dire que les tests médicaux sont défaillants ou incomplets?", la réponse est : "À ma connaissance, non, les tests sont assez poussés. On peut passer à côté d’un problème cardiaque indétectable au moment de la visite.". Cette dernière phrase concerne quand même largement les sportifs de haut niveau parce que l'obtention d'un certificat médical chez le péquin moyen se résume à un électrocardio de 5 min. Et j'ai souvenir d'examens encore plus limités chez l'enfant (je crois que j'avais fait 5 flexions quand j'étais au collège).

  • Pascal Amateur le 07/04/2019 à 18h40
    Tu considères qu'un enfant est un "sportif normal" ? Il me semble qu'on est dans une tout autre approche de ce point de vue.

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