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Le foot pour tous, par tous, partout

Inspirons-nous du modèle soviétique et du rugby de l\'hémisphère sud pour inventer un football collectiviste et régional.

Auteur : PlatInique le 13 Avr 2012

 

Le football, tel qu'il est organisé aujourd'hui sportivement et économiquement, est à l'image de notre société: libéral, corrompu, injuste, malsain. Essayons d'imaginer un autre modèle s'inspirant de sociétés différentes.

 

"Le football n'est pas une question de vie ou de mort, c'est bien plus que cela", disait Bill Shankly. Notre société européenne est préservée de la guerre depuis soixante ans, il n'est donc plus possible de régler les contentieux et rivalités avec nos voisins dans le sang et les larmes. Le sport permet de les régler dans la sueur et dans la bière. Rien ne vaut un Séville 82 pour haïr le voisin teuton ou un bon crunch pour avoir envie de venger Jeanne D'Arc. Ça n'est peut être pas très angélique ou humaniste, mais c'est toujours plus civilisé que de s'étriper à Verdun.
Il en va de même pour les rivalités régionales, les contentieux Paris-Province, les volontés indépendantistes. Le sport d'élite, vecteur de ces émotions, est donc une affaire trop sérieuse pour être laissé aux bons soins des capitalistes et de la main invisible du marché (a.k.a. Maradona). Comme la sécurité ou l’éducation, cette composante de notre société doit être gérée par l'État.

 


La solution : la recollectivisation

Le socle de la pyramide du football se base sur les clubs, les associations, les équipes de quartier, scolaires, corporatistes. Il est naturel et facile de se tourner vers ce qui est proche (amis, voisins, collègues, camarades) pour s'adonner à son passe-temps. Certaines de ces entités ont prospéré jusqu'à devenir les structures professionnelles que nous connaissons maintenant. Cependant, l'organisation du football d'élite ne peut se faire au gré des aléas sportifs et économiques. Ce libéralisme pose les problèmes inhérents à toute concurrence: égoïsme, cupidité, tricherie. L'élite doit donc être gérée par la collectivité de manière planifiée, dans l’intérêt du bien commun. Tenter de réguler les intérêts privés de dizaines de clubs affiliés à une fédération ne suffit pas, il faut que la fédération soit omnipotente, et gère ses propres subdivisions.

 

 

Les pays sont découpés administrativement de diverses manières, on peut donc s'inspirer de ces collectivités territoriales pour former des entités sportives: une équipe pro pour chaque département ou région. En France, avec 101 départements et 22/27 régions, on peut imaginer plusieurs découpages: 5 niveaux de 20 équipes au niveau départemental, ou 2 niveaux de 15 équipes au niveau régional. Le découpage varierait selon les pays, les petits pays ayant moins d'équipes, mais avec la même densité démographique.
Pour les compétitions internationales, il suffirait d'envoyer les meilleurs provinces, départements, Länders (Mark?), et autres communautés autonomes s'affronter en coupe d’Europe. On peut également imaginer une variante avec concentration des moyens pour former des entités plus grosses (cela rappellera des souvenirs aux fans de Tsubasa ou aux connaisseurs du rugby du sud): les meilleurs joueurs des départements se regroupent au sein de l'équipe de la région pour participer à la coupe d’Europe.

 


Bretagne vs. Catalogne

Sur un plan juridique, tout étant aux mains des fédérations, il n'y aurait plus de conflit entre clubs et sélections nationales, plus de problèmes de calendrier, d'assurances. Les entités n'étant pas des entreprises mais des institutions, pas d’arrêt Bosman, d’arrêt Malaja, d’arrêt Cardiak.
Sportivement, chaque joueur jouerait dans la subdivision où il est né ou a été formé. Cela implique l'abolition des transferts. Cristiano Ronaldo jouerait avec la sélection provinciale de Madère – libre à lui de la faire progresser. L'ambition sportive d'un joueur ne se traduirait plus par des velléités de transfert, mais par un investissement local.
Les matches entre sélections à forte identité (Bretagne avec Gourcuff père et fils contre Catalogne de Xavi et Guardiola) auraient peut-être plus de saveur que les affrontements actuels. Qui peut encore vibrer culturellement pour ces équipes all-star indifféremment stationnées à Londres ou Milan, chacune composée des mêmes types de joueurs (un attaquant brésilien, un récupérateur africain, un ailier néerlandais…) et pratiquant le même football? Les joueurs ayant baigné dans la même entité depuis des années, les automatismes et le style de jeu seraient maximisés, de même que l'attachement au maillot des joueurs et supporters.

 

Ces entités étant publiques, les joueurs auraient un statut et un salaire de fonctionnaire. "Insuffisant" diront certains, pour des gens qui font se lever les foules, mais Raymond Kopa n'avait-il pas le salaire d'un "simple" ingénieur quand il faisait rêver la France? Les exemples de sport amateur ou semi-amateur sont légion: rugby, sports olympiques, sports universitaires américains. Professionnalisme ou amateurisme, les émotions, la gloire, le prestige sont équivalents. Libérés des impératifs économiques de la "sur-professionnalisation", les équipes pourraient se passer de sponsors trop envahissants, de stades ultra-modernes et ultra-commerciaux, de marketing abusif, d'agents de joueurs, de Denis Balbir.
Chaque équipe pourrait jouer dans plusieurs stades de la subdivision territoriale, et faire ainsi voyager son équipe sur tout le territoire. Ces délocalisations auraient bien plus de sens que le Trophée des champions à Djibouti ou les tournées de pacotille en Indonésie.

 

Les joueurs de foot seraient traités comme tout le monde.
Le football serait accessible à tous, financièrement et culturellement.
Le football serait accessible partout: pas de régions, de pays, d'équipes privilégiées.
Le foot pour tous, par tous, partout.
 

Texte d'inscription de Platinique – Merci et bienvenue. Vous aussi, rejoignez le forum (vous pouvez faire plus court).

Réactions

  • Tapas Tef y Graf le 13/04/2012 à 22h13
    Oui mais pourquoi aller au Sud ? Les provinces irlandaises c'est du poulet ?

  • osvaldo piazzolla le 14/04/2012 à 03h29
    pour rebondir sur ce que dit tonton danijel, c'est aussi paradoxalement la raison pour laquelle le football amateur (en particulier le football féminin) est mieux armé que le football pro pour exploiter les joueurs sans papiers, en pratiquant le chantage au titre de séjour.

  • Henri Désiré Landreau le 14/04/2012 à 13h21
    Intéressant, par contre, je ne suis pas d'accord avec ceci:

    "Sportivement, chaque joueur jouerait dans la subdivision où il est né ou a été formé. Cela implique l'abolition des transferts. Cristiano Ronaldo jouerait avec la sélection provinciale de Madère"

    Je trouve ça dommage de condamner un joueur ultra talentueux à jouer avec une équipe qui ne serait pas nécessairement compétitive.

    "Qui peut encore vibrer culturellement pour ces équipes all-star indifféremment stationnées à Londres ou Milan, chacune composée des mêmes types de joueurs (un attaquant brésilien, un récupérateur africain, un ailier néerlandais…) "

    J'ai l'impression qu'il y a un peu un fantasme de l'équipe formée par les joueurs du coin qui serait forcement sympathique et eau fraîche.
    Au contraire, je pense qu'il n'y a pas vraiment de lien entre la provenance des joueurs et l'identification du public à ceux-ci. Pour parler en tant que supporter marseillais, je suis bien plus attaché à mon petit Taiwo qu'à Gignac, pourtant natif de Martigues.

  • Chaban del Match le 14/04/2012 à 17h56
    Henri Désiré Landreau
    aujourd'hui à 13h21
    Intéressant, par contre, je ne suis pas d'accord avec ceci:

    "Sportivement, chaque joueur jouerait dans la subdivision où il est né ou a été formé. Cela implique l'abolition des transferts. Cristiano Ronaldo jouerait avec la sélection provinciale de Madère"

    Je trouve ça dommage de condamner un joueur ultra talentueux à jouer avec une équipe qui ne serait pas nécessairement compétitive.

    -----------
    C'est entre autre pour ça que Giggs, Litmanen ou Weah n'ont jamais fait de compétition internationale avec leurs sélections. Et pourtant ça ne viendrait à l'esprit de personne qu'on permette à un international de changer de sélection parce que la sienne n'est pas compétitive.

  • José-Mickaël le 14/04/2012 à 18h28
    De toute façon il me semble que ce texte ne doit pas être pris comme un projet sérieux, mais plutôt comme un contrepoint de la situation actuelle. Aujourd'hui la situation est exagérée dans un sens (les joueurs changent de club trop souvent pour qu'il y ait, justement, une véritable identification), l'auteur imagine donc une exagération dans l'autre sens.

  • PlatInique le 15/04/2012 à 13h27
    Tout d'abord, je remercie la Rédaction pour la publication et les cédéfistes pour la lecture et les commentaires.
    C'est bien évidemment un délire utopiste ( ou dystopiste pour Jean-Michel Aulas et Jean-Pierre Bernès ) plus qu'un projet.
    On peut également aborder le concept sous forme d'uchronie : si les fédérations avaient pris le dessus sur les clubs au début du 20ème siècle, le système aurait été différent.

    @ José-Mickaël @Tapas
    Des systèmes similaires ont eu cours dans différents endroits et différentes époques, notamment Vichy mais également 3ème république, Espagne Républicaine, Inde, Chine, sélections de jeunes ...
    La référence à Vichy aurait été malvenue dans l'article. Le conservatisme bon enfant sonne eau fraiche, le trip " travail, football, patrie " beaucoup moins.
    Pour l'Irlande rugbystique, effectivement, mais je ne voulais pas alourdir la formulation a base de rugby " irlando-sudiste ". D'ailleurs, parmi les celtes, cela ne concerne que les irlandais, les autres s'y sont mis récemment, et contraints.
    @ HDL
    On peut toujours trouver des exemples et des contre exemples d'attachement, mais globalement, le coté régional aurait tendance à faciliter la chose, non?
    J'entends bien le cote frustrant pour le joueur, mais changeons de perspective : je trouve cela dommage de condamner une région, un public, une équipe à voir partir tous ses bons joueurs sous prétexte que le voisin est 2 fois plus peuplé.
    A choisir, je préféré frustrer 1 star du ballon que 100 000 fans.
    C'est le principe de l'article, prendre le contre-pied de la situation actuelle : soulager les frustrés, et frustrer les jouisseurs.

La revue des Cahiers du football