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Ligue 1 : le feuilleton, épisode vingt-deux

Pour fêter un championnat qui lâche les chevaux, le Feuilleton se fend d'un épisode qui mêle habilement analyses partiales, traits d'esprit grossiers et images racoleuses.
le 4 Mars 2003
Dernière réaction : le 06/03/2003 à 10h31

 

La morale générale Voir Monaco, Marseille, Lyon et Bordeaux dans le quatuor de tête du championnat à une dizaine de journée de la fin n'était plus arrivé depuis de longs mois. La faillite des gros, tant de fois dénoncée, semble bien devoir marquer une pause en cette saison de résurrection pour les plus sudistes d'entre eux. Monaco et Marseille semblent en effet profiter d'une continuité dans la gestion de l'effectif et de la compétence de deux managers efficaces. Ces deux effectifs n'ont pas eu à subir la pression inhérente aux clubs qualifiés en Coupe d'Europe. Que l'OL, mais surtout les Girondins, reviennent ainsi dans la course aux places européennes en ce début de mois de mars est sans doute, pour partie, la conséquence de leur élimination précoce en coupe d'Europe. Quoi qu'il en soit, rien n'est véritablement joué. Certes, Monaco, l'OM et Bordeaux carburent aujourd'hui à un rythme de champion potentiel, mais la victoire à trois points rend les retournements de situation tout à fait plausibles, dans des périodes relativement courtes. Il reste ainsi dix journées de championnat à disputer. Pour rappel, il y a dix journées, Bastia était 15e avec 21 points et les Girondins 13e avec 23 points. Aujourd'hui 11e avec 42 points et 4e avec 46 points, ces deux équipes ont donc engrangé en 10 rencontres autant de points qu'ils n'en avaient pris lors des 18 précédentes. À l'inverse, Guingamp, alors 3e avec 31 points est aujourd'hui dans le ventre mou du championnat… Comme l'indiquait Elie Baup au micro de Canal Plus samedi soir, les clubs de L1 "sont dans la montagne, les contre-la-montre se dérouleront lors des quatre derniers matchs". Ce n'est pas forcément très explicite, mais on comprend quand même l'idée…

José Aloisio et sa façon très personnelle d'exprimer sa joie avec ses coéquipiers.
Le plan serré : Auxerre dévisse Chaque journée étant l'occasion d'un écrémage provisoire, la victoire de Lyon à Auxerre semble également produire l'effet d'un couperet (un Grégory couperet) en faveur des Rhodaniens, tandis que les Bourguignons sortent très affaiblis d'une semaine décisive et d'un mois de février qui les a vus perdre trois fois consécutivement à l'Abbé-Deschamps (face à Nantes, Liverpool et Lyon)… On a presque l'impression que Guy Roux cherche à avoir raison contre tous, acharné à convaincre ses propres joueurs et les observateurs que son équipe n'est pas si bonne que ça. Privée de Kapo depuis plusieurs semaines, l'AJA n'a pas réussi à passer la vitesse supérieure, à l'image d'un Cissé très énervé, isolé en attaque voire dans le groupe si l'on en croit le peu d'empressement de ses coéquipiers à venir le féliciter après son but (mais ceci est une vilaine spéculation). La revanche des entraîneurs La grosse difficulté pour les journalistes spécialisés avec ce championnat, c'est qu'ils ont toutes les peines du monde pour trouver des "fenêtres de tir" afin de pointer leurs missiles sur les ambulances. En effet, à peine croit-on qu'un entraîneur en difficulté va passer à la trappe sous le coup d'un ultime échec, qu'immanquablement son équipe entame illico un redressement plus ou moins durable. Cette saison, outre Luis Fernandez, cas trop particulier, Paul Le Guen, Elie Baup et Didier Deschamps ont ainsi flirté avec la guillotine médiatico-sportive, ont été l'objet de multiples campagnes de dénigrement mettant directement en doute leurs capacités de techniciens. Non seulement ils y ont échappé, mais les deux derniers cités ont même réussi à inverser complètement la tendance pour figurer aujourd'hui parmi les favoris pour le titre, reléguant aux oubliettes quelques articles trop vite écrits, et remisant un plus grand nombre encore de nécrologies et d'autopsies. Tout aussi ironiquement, force est de constater que leurs équipes produisent actuellement le jeu le plus brillant et le plus crédible depuis le début d'année…

Tony Vairelles a tendu le cou pour écouter l'hommage à Albert Batteux, un autre footballeur aux jambes arquées
La peur d'être champion Dans un registre qui ressemble parfois à celui de son collègue auxerrois, Alain Perrin commence à être fatiguant avec son discours systématiquement modérateur quant aux ambitions de l'OM. Ses interminables variations sur la moyenne anglaise et le goal average sont autant de tentatives de noyer un poisson qui ne bouche pas le Vieux Port. D'une manière assez absurde, ce sont les contre-performances de son équipe qui apportent de l'eau à son moulin... L'impuissance offensive des Marseillais à Strasbourg a ainsi ramené l'ASM à leur hauteur et permis à Perrin d'affirmer "je sais que Monaco est plus fort que nous" (L'Equipe). On comprend bien qu'il désire que les esprits ne s'échauffent pas trop, histoire de préserver la concentration et la cohésion de son groupe, mais ce manque d'ambition (ou d'affichage des ambitions), tout à fait dans l'air du temps, est assez significatif d'un championnat où c'est la peur qui domine, fût-ce la peur de gagner. À croire que les joueurs se font taper sur les doigts quand ils déclarent viser le titre. Alors le titre est comme une patate chaude que les entraîneurs se refilent, chacun désignant l'autre comme le favori. On se souviendra même d'un Luis Fernandez déclarant à l'automne qu'il valait mieux ne pas être trop tôt en tête… Mieux vaut tôt que jamais. Seule exception : Didier Deschamps admet avoir la première place pour objectif… La chance sourira-t-elle à l'audacieux?

Peguy Luyindula, victime d'une explosion de foufoune lors d'un cunnilingus.
Les observations en vrac Après la passe aveugle de Ronaldinho, la frappe de sourd de Stéphane Pedron. Le Montpelliérain Mansaré a marqué sur sa première occasion contre Guingamp. Bernardet a menti : en fait, il est déjà allé à Lourdes. Il est vilain et n'a servi à rien. Pour les esprits mal placés, il s'agit du premier but lillois en 2003, et non de l'attaquant nordiste Djezon Boutoille. Pour porter chance à son équipe, Elie Baup jette ses pilules anti-stress sur la pelouse de Lescure. Il ferait mieux de les donner à David Jemmali. En fait, il y a un Brésilien au Racing Club de Strasbourg.

Les Parisiens avaient quelque chose derrière la tête.
La prémonition Jérôme Alonzo (Le Parisien) : "Quand on arrive au stade et que le bus est caillassé, on se dit :"Waouh, on va vivre une belle soirée de football"". La crise d'épilepsie Jérôme Alonzo (Le Parisien) : "C'était affreux. Il se passait plein de choses dans ma tête. J'avais de la tension plein les ongles. Dans la première demi-heure, j'étais tétanisé". La question La coupe afro de Charles-Edouard Coridon, c'est pour célébrer la sortie du nouvel album de Ben Harper?

En fait, Ronaldinho n'est pas un fanatique du carnaval de Porto Alegre, mais du Forum social mondial de Porto Alegre, d'où son surnom de Ronaldinho Gaucho.
La vengeance fruitière Plus de deux ans après avoir été blessé par une orange lancée depuis les tribunes, Adam a balancé une grosse prune dans les filets du Parc. Le don d'ubiquité Luis Fernandez : "Mes yeux ils sont là devant moi". La déclaration intéressante Rudy Riou (C+) : " Ça c'est très bien passé à partir du moment où je n'ai pas pris de but". La déclaration tendancieuse Grégory Coupet, avant Auxerre-Lyon (L'Equipe) : "On paierait pour repartir d'Auxerre avec un résultat identique à celui de l'an dernier". Alors? Finalement, ça a coûté combien à Jean-Michel? La déclaration militante Jean-François Domergue (L'Equipe) : "On est entrés en résistance par rapport aux choix de Gérard Gili". Sa décision de déporter Lilian Laslandes sur l'aile droite? Le commentaire moyennement maîtrisé Alexandre Ruiz (C+) : "La main est complètement intentionnelle, complètement involontaire, il n'y avait donc pas penalty". Le néologisme Guy Lacombe (C+) : "Bordeaux nous a fébrilisés".

Vie des bêtes : un spécimen rare de grand gorille gobeur de mouche.

Réactions

  • K14 le 05/03/2003 à 14h21
    Notre matière, c'est l'événement et la situatio, des faits, des contextes, qui peuvent être lus, interpétés.qui peuvent être vrais un jour, faux le lendemain. Autre truc toujours frustrant : faute de place je n'utilise dans mes papier que 15 à 60 % de ce qu'on m'a dit. En clair je passe l'essentiel, le reste me sert surtout à savoir sur quoi je dois me focaliser. En clair quand on fait un papier on a rarement la place de tout dévelloper. Ceratines fois on ne le peut pas : pour ne pas griller un informateur (cela arrive très souvent dans les entreprises et malgré les preuves fournies, je me suis parfois assis sur ce que je savais afin que la personne qui m'avait renseignée ne se fasse pas virer avec un procès en prime). Cette partie de l'info a une utilité directe : on ne dit pas untel a assassiné sa belle mére mais "il avait de mauvais rapports avec sa belle-mére, décédée depuis" :-)))
    Je ne connais pas la teneur des infos du journalsite sur lequel NoNo passe ses nerfs, peut-être a t-il monté en épingle des faits mineurs, peut-être a t-i eu des infos de première bourre justifiant sa prise de position.
    Mais c'est du foot, pas la guerre en Iraq, pas le sida ou la famine dans le tiers monde : on peut s'emporter, prendre position, et même friser la mauvaise foi : j'assimile cela à de la presse d'opinion plus que d'information.
    GB tu parles des responsabilité : il m'est arrivé de mettre en cause des entreprises. On se pose toujours la question : et si je fais des chômeurs ? Perso je ne suis jamais à l'aise dans ces cas là. Mais d'un autre coté, si je ne dis pas que les dirigeants sont mauvais ou malhonnêtes, je ne fais pas mon métier. Après il y a la manière de dire les choses : certaines boites m'ont fait répondre par leurs avocats, on m'a parfois menacé de procès, mais personne n'a jamais osé aller jusque là parce que j'ai toujours su dire ce que je voulais dire en y mettant les formes. Mais j'ai un copain qui a été emmerdé par Aerospatiale qui l'a poursuivi, juste pour l'embêter, parce que depuis au moins 10 ans il obtenait des infos de première bourre sur eux.
    un journaliste qui se laisserait influencer par ça et passerait son info et son opinion sous silence juste pour garder de bonnes relations avec tout le monde ne serait pas un bon journaliste. OK il y en a ! Mais m... quand quelqu'un a le courage de ses opinions c'est plutôt mieux non ? Après sur la manière de faire, le débat est sans fin.
  • NoNo93 le 05/03/2003 à 14h59
    Tiens K14 tu pourras peut être me répondre toi (plumitif ne l'avait pas fait)
    Quel jugement portes tu en tant que professionnel sur la conciliation des impératifs économiques (restriction du temps à consacrer aux enquétes, à la rédaction, à la réflexion sur les articles, productivisme quoi : faut sortir quelquechose quoi qu'il se passe, nécessité de vendre qui pousse à favoriser le sensationnel à présenter certains sujets plus que d'autres et à pousser le trat pour être plus vendeur) par rapport à des principes d'objectivité journalistique "pure" (sans jouer sur les mots, tu dois avoir à peu prés ce que je veux dire, l'objectivité dont je parle n'est pas un absolu le journaliste peut être influencé inconsciemment, avoir son opinion etc. mais je pense là au reportage sur la rédaction de France2 où même les journalistes semblaient être conscient du grand écart qu'on leur demandait de plus en plus)
    Je pense que ce sont 2 choses bien trop souvent antinomiques (même si peut être dans la presse financiére c'est pas tout à fait la même problématique, c'est peut être plus technique et moins sujet à discussions mais aussi peut être plus sujet à presions)
  • gb13 le 05/03/2003 à 16h05
    Je pense aussi que la problèmatique n'est pas la même dans la presse sportive. Ne serait-ce que dans l'attente des lecteurs.
    Le lecteur de l'Equipe ( enfin, je me décris là ... ) attend des renseignements, des stats, la description des matchs de l'historique. ( plus queques potins sur les transferts, de toute manière on sait que c'est pas vrai ).
    L'Equipe est excellent les jours, avec des présentations fines des équipes et des enjeux, et les lendemains de matches, avec des analyses pertinentes et riches des rencontres. Le reste de la semaine, est plus laborieux ( normal peu d'actualités )
    souvent cherche-poux-dans-la-tête ...
    ya qu'un truc qu'ils font pas dans l'Equipe, c'est de parler des histoires de c... dans le foot :-))) Déontologie, personne ne se confie ou pas question de raconter la dernière partouze ??? ;-)))
  • K14 le 05/03/2003 à 16h25
    NoNo : tout ce que tu énumères me fout les glandes, pour parler crûment. Ma plus belle enquête ma rapporté glorieusement 1.800 francs pour deux mois de boulot alors que j'avais découvert un trou de 1,3 milliard dans GMF Assistance en 93. Par contre ça m'avait fait une super réputation, et je vis de cela.
    La situation n'est cependant pas toujours aussi catastrophique que tu peux le penser. Lorsque j'étais dans mon quotidien, j'ai allumé à plusieiers reprises un assureur aux pratiques révoltantes mais contre lequel peu de gens acceptaient de témoigner. Je viens de recevoir à 16 heures sur mon fax le jugement qui la condamne pour une partie des faits que j'avais dénoncé (l'avocat des assurés a été très malin, il ne les a pas attaqué directement sur ces faits mais sur leurs conséquences au nom de plusieurs dizaines d'assurés). Donc le travail peut porter ses fruits.
    A l'époque l'assureur trouvait d'ailleurs que je menais contre lui une "campagne" et que j'étais "intoxiqué", par ses concurrents et par des courtiers jaloux... Tout est très relatif. J'ai certainement réagi trop fort à l'expression "campagne de dénigrement" dans l'article des cahiers, mais je vois les choses de l'autre côté de la barrière...

    GB tu attends des stats de l'équipe. Pas moi, les stats me gavent : je veux que le journaliste m'apprennent des choses que je ne ssais pas sur le foot, la manière de jouer des grands joueurs, des analyses, des avis que je peux discuter, des raisons qui expliquent ce que je ne comprends pas. Je veux la positionj d'un gars qui est plus près que moi de l'événement et qui m'apporte un autre éclairage. Les chiffres ce ne sont que des images, sans interprétation et snas distance, ils ne sont rien que des erreurs potentielles !
  • jack bauer le 05/03/2003 à 16h27
    gb13, tu ne trouves pas qu'il y a un peu trop de déclarations ou d'interview sans intérêt les jours de march ? Du style, "le titre de meilleur buteur est-il pour vous une priorité ? Non, le plus important c'est les résultats de l'équipe. A partir de là, je prends match après match et je fais de mon mieux. " Sinon les analyses tactiques sont curieuses. Du style, Touboul a écrit dimanche que le PSG avait joué avec un attaquant, sous-entendu trop défensivement pour un match contre Troyes. Or, Aloisio, Fiorese, Ronnie, Pedron plus Leroy qui joue relayeur, j'appelle pas ça jouer défensivement. Tout ça pour dire que je n'achète quasiment plus l'Equipe depuis décembre et ses fabuleux scoops sur le licenciement de Fernandez qui était décidé quel que soit le résultat contre Lyon, puis quel que soit le résultat contre Bordeaux.
  • sytchev lalala le 05/03/2003 à 16h34
    kalle :
    "je suis pas sûr qu'il soit aussi superbe que celui que laissera Youri".......
    tu fais allusion à l'empreinte éternelle que laissera son CD sur la culture française ?????
  • gb13 le 05/03/2003 à 16h52
    Ouais, vous avez un peu raison. En fait ce qu'il manque le plus, c'est de pouvoir en parler avec eux ... merci les CdF, merci K14.

    Quelqu'un a vu "Enfin du foot" sur L'Equipe TV ?? un des thèmes parlait des incidents du parc et des pbs avec les supporters. Bien, pour une fois la réaction a été positive, et même Pierre je-me-rappelle-plus-son-nom ( l'enrobé à droite ) a pu justifier la réaction des supporters, même DR a + ou - défendu les suporters, tandis que Gian-Pietro l'italien de service, n'a pu qu'esquisser un " ils n'ont qu'à rendre leur abonnement ... " quel con joli celui là !!!
  • plumitif le 05/03/2003 à 18h46
    Depuis ce qui suit, Plumitif ne répond plus, ne passe plus des heures sur internet, va au cinéma, lit des bouquins, va boire des coups avec ses potes, profite du beau temps à Marseille et ça roule. Chacun chez soi, ça évite les dialogues inutiles. Le journaliste est dans son tiroir à idées reçues "vendeur de salades" pour le lecteur et le non lecteur qui s'expriment ici, tout est mieux comme ça.

    Réaction : Fan de Kaba / mardi 25 février 2003 - 22h48

    Faut pas contredire Plumitif les gars.
    Il a sa carte de journaliste, il détient donc la vérité, POINT FINAL! Tout autre point de vue que le sien est forcément erroné et toute argumentation n'allant pas dans son sens constitue un flagrant délit de mauvaise foi.
    Il suffit de le savoir, après ça se passe très bien. :o)


  • NoNo93 le 05/03/2003 à 18h53
    Et bien plumitif ferait mieux de pas bouder (elle te l'a jamais dit ta maman? cette remarque vaut pour Enzo aussi) parceque son avis intéresse certains, qu'il a parfois bien raison et que si certains lui posent des questions c'est que sa réponse les intéressent, quand à faire des caprices à cause d'un seul post, c'est triste de priver tous les autres de ses joyeuses plaisanteries sur le PSG (;-))
    PLUMITIF REVIENT!!!
    (espéce de petit fourbe parceque t'es suffisamment sur Internet pour nous lire ;-))
  • christelou le 05/03/2003 à 20h23
    Plum' qui n'est pas de bon poil ! :-))

    Reste avec nous, tu sais bien : qui aime bien, taquine bien (j'avoue taquine est un peu léger, mais assume, plum')

La revue des Cahiers du football