Le Feuilleton revient sur terre, et ça lui fait mal au séant. Mais c'est d'autant plus facile d'en rire, finalement.
José, un ami pour la vie
Même si on nous explique qu'il n'est pas parti, il va nous manquer. José Anigo a enchanté ces colonnes de ses aphorismes plus ou moins volontaires, et on le sentait prêt à continuer longtemps sur ce rythme. Il laisse ce qui pourrait être son épitaphe dans une interview à France Football de ce mardi, avec un aveu confondant de naïveté qui témoigne qu'au moins, l'ex-entraîneur marseillais n'a pas un ego démesuré.
"Pour en revenir au match face à Nantes, je me suis très vite aperçu que cette position [dans les tribunes]
était idéale pour observer une rencontre. Le fait d'avoir pu aussi partager ces moments avec Philippe Troussier m'a éclairé sur tout ce que je n'avais pas vu au sein de cette équipe jusqu'à présent. De là-haut, j'ai mieux compris certains dysfonctionnements de l'OM". On dirait une illustration de "L'Encyclopédie alternative du football" du n°10 des Cahiers sur le foot (vu) d'en haut… Et c'est surtout, un quasi-aveu d'incompétence, touchant de naïveté.
Anigo ne devrait pas vraiment souffrir de son semi-limogeage, qui le soulage d'un fardeau probablement trop lourd pour lui. Et avec cette sortie plutôt digne, il garde presque toute sa crédibilité auprès des supporters. De quoi préparer un retour ultérieur, ce qui achèverait d'en faire le Luis Fernandez marseillais… Comme quoi, les ennuis se sont jamais finis pour l'OM.
Malheureusement, ce truculent épisode de "Caméra Café" restera inédit. |
Un énorme ventre mou
Tant d'équipes qui attendent le déclic, et tant d'autres (parfois les mêmes) qui se prennent des claques... "Enchaîner les bons résultats", "faire une bonne série", c'est le leitmotiv des entraîneurs, qui mesurent bien les effets comptables et psychologiques de tels enchaînements. Lesquels restent fort rares dans ce championnat où l'on piétine beaucoup (voir ci-dessous), et où l'on danse le tango sans Argentins, à l'image des Sochaliens qui peuvent être brillants (victoire à Monaco) puis commettre une contre-performance à domicile en "relançant" Lens. Idem pour l'AJ Auxerre qui vient de connaître deux défaites consécutives en déplacement à Strasbourg puis Lyon, sans toutefois décrocher de sa quatrième place. De la constance, on n'en trouve en ce moment qu'à Nantes (deux nuls et quatre défaites en six journées), et de série positive, on ne relève que celle de Saint-Étienne (trois victoires et un nul). Même des Bordelais apparemment requinqués marquent le pas à Lescure face aux Ajacciens. Et le LOSC ne doit de résister au marasme qu'à son matelas de points engrangés, ses trois derniers 1-1 ayant permis à l'OL de se détacher un peu plus.
Bilan : la Ligue traîne un énorme ventre mou qui s'étale de la troisième à la dix-septième place, seulement séparées de huit points…
Exclusif : sur cette photo prise au moment où l'agent de Pedretti le presse de signer son contrat (après lui avoir offert un survêt officiel de l'OM), on voit clairement la peur d'avoir fait une connerie traverser l'esprit du jeune Sochalien. |
Trop nul
Au bout de seize rencontres, le championnat de France de Ligue 1 a enregistré 64 matches nuls pour 160 parties disputées. Une statistique hors norme si l’on en juge par ce qui s’était produit les années précédentes : lors de la dernière saison, on avait compté 37 matches nuls seulement à ce stade de la compétition, et 49 un an auparavant. Autre indice significatif : depuis la reprise du championnat en août, près d’un tiers des équipes ont terminé un match sur deux (ou plus) sur un score de parité, contre une seule formation l’an passé et… aucune il y a deux ans.
Cette tendance forte au partage des points est, curieusement, également partagée entre clubs de haut niveau et équipes de queue de peloton puisque Bordeaux, sixième, compte autant de matches nuls qu’Istres, la lanterne rouge. Les deux clubs sont d’ailleurs détenteurs du record avec Lens (9 matches nuls chacun).
Du coup, ce championnat donne la curieuse impression de fonctionner au ralenti, L’Olympique de Marseille, « troisième ex-aequo » à l’issue de cette seizième journée, (le club est en fait cinquième), mais aussi Auxerre et Sochaux, auraient été classés en huitième position l’an passé avec le même total de 25 points.
Le contraste n’en est que plus frappant avec un Olympique lyonnais qui carbure à pleine vapeur…
Le problème de la défense en ligne niçoise, c'est qu'elle joue beaucoup trop bas. |
Les observations en vrac
> Gerland ovationne Sonny Anderson : une preuve de plus que le public lyonnais n’a d’yeux que pour les mercenaires près à migrer au Qatar pour l’appât du gain.
> L’arbitre de Toulouse-Monaco s’est claqué. En fait c’est la seule excuse qu’il a trouvé pour éviter d’assister à un énième 0-0.
> Marlet, Fiorèse, Cousin, Sarr et André ont marqué. Non, rien.
> 69e but de Wiltord et 71e but de Vairelles en Ligue 1. C’est con les stats.
> Les Verts ont rendu hommage à leur chauffeur de bus mort. Ils ont fêté leur bon point à l’extérieur au champagne avant de rentrer bourrés en voiture à Saint-Etienne?
> José Anigo a assuré la réception de Philippe Troussier au Vélodrome. En fait c’était lui l’hôtesse d’accueil à qui Alain Perrin avait mis une main au cul l’année dernière?
Le gardien de but au moment du penalty : extrême concentration et acuité du regard. |
Le Top lapalissades
1. Mickaël Landreau (C+) : "Si on avait pu être plus dangereux, on aurait pu les mettre plus en danger".
2. Didier Deschamps (L'Équipe) : "Quand on ne marque pas, on ne peut pas gagner".
3. Fabrice Fiorèse (C+) : "Être applaudi c’est toujours mieux que d’être sifflé".
Le duo de plomb 2004
Thomas David (C+) : "André qui réussit à centrer pour une reprise de Vairelles largement à côté. (…) Trop de déchets dans la finition, on le vérifie avec Pierre-Yves André et une reprise largement au-dessus".
Le retard de Halloween
Xavier Giraudon (C+) : "Frayeur côté girondin avec le crâne de Lucas". Ils ont retrouvé le cadavre de l’ancien rennais perdu dans le tunnel de Lescure ?
Dans le bureau de Robert Louis-Dreyfus, il y a toujours une couronne mortuaire disponible pour l'envoyer à l'entraîneur ou au président de l'OM. |
L’euphémisme courbissien
Rolland Courbis (C+) : "Bordeaux a eu des occasions un peu plus franches que nous". En fait, Bordeaux a eu des occasions.
La règle absurde
Florent Malouda (L'Équipe) : "On ne peut fêter le titre qu'à la dernière journée".
L'ampleur du problème
Loïc Amisse (Ouest-France) : "Marseille était plus fort que nous".
La discordance des temps
Mickaël Landreau (Ouest-France) : "Quand on encaisse le premier but, puis le deuxième, on perdit vite confiance".
La palette, c'était trop gentillet : Canal+ invente le comparatif de cagades. |
Le scandale de l'arbitrage, c'est l'arbitrage
Édouard Cissé (L'Équipe) : "Maintenant, si à chaque geste d'antijeu il y a un jaune…"
La précision qui s'impose
José Pierre-Fanfan (psg.fr) : "Nous avons l’impression que les arbitres nous visent sur les derniers matches". Ils visent mieux que vos attaquants.
Le joueur qui baye au Corneille
"Édouard Cissé (psg.fr) : "On vient de tellement loin". Alors on vit chaque jour comme le dernier?
La confusion anatomique
Rolland Courbis (girondins.com) : "On a de la chance sur le poteau de Darcheville". C'est pas son poteau, c'est sa jambe.
Ces frères siamois sont heureux : les médecins ont accepté de tenter l'opération pour desserrer un peu la défense du PSG. |
Le joueur qui partage le sentiment des spectateurs
Sidney Govou (L'Équipe) : "Le championnat est encore long".
La cathédrale d'Auxerre
Fabien Cool (L'Équipe) : "Il ne suffit pas de défendre en s'arc-boutant".
La double causalité
Pape Diouf (L'Équipe) : "Une conjonction de facteurs favorables explique ce résultat". La démission d'Anigo et celle de Bouchet?
La grosse fatigue
Steve Marlet (FF) : "Qu'ils me sifflent, c'est déjà fatigant ; qu'ils m'applaudissent ensuite, c'est encore plus fatigant".
Voilà ce qu'on appelle une Yepes tignasse. |
Le calcul
Albert Emon (L'Équipe) : "Les joueurs ont effectué un gros travail mental". Ils ont calculé combien d'années de contrat il leur restait dans cette galère?
L'équipe qui se balade
Didier Deschamps (L'Équipe) : "On s'occupe d'abord de notre tableau de marche". En marchant tranquillement vers la deuxième partie du tableau?
Le dépassement de délai
Érick Mombaerts (L'Équipe) : "On n'a pas laissé le temps à Monaco de s'organiser". En même temps, ça fait quatre mois qu'ils n'y arrivent pas.
Même dans le couloir avant d'entrer sur le terrain, Édouard Cissé ne perd pas le nord. |
Le joueur invétéré
Rolland Courbis (L'Équipe) : "Ce soir, on avait dans l'idée de brouiller les cartes". Tu n'as pas assez eu d'ennuis dans les casinos comme ça?
L'interprétation en live
Olovier Rouyer (C+) : "Dans les moments difficiles, [Abardonado et Cobos] doivent parler en Espagnol, ça doit leur faciliter la tâche".
Le gars du bâtiment
Albert Emon (C+) : "Les secousses, ça fait partie de notre culture". Il serait temps de respecter les normes antisismiques au lieu tout laisser s'écrouler.
Fred Déhu : "Je sens la présence de fantômes derrière moi". |