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Le Feuilleton de la L1, épisode XVI

Le Feuilleton revient sur terre, et ça lui fait mal au séant. Mais c'est d'autant plus facile d'en rire, finalement.
le 3 Dec 2004

 

José, un ami pour la vie Même si on nous explique qu'il n'est pas parti, il va nous manquer. José Anigo a enchanté ces colonnes de ses aphorismes plus ou moins volontaires, et on le sentait prêt à continuer longtemps sur ce rythme. Il laisse ce qui pourrait être son épitaphe dans une interview à France Football de ce mardi, avec un aveu confondant de naïveté qui témoigne qu'au moins, l'ex-entraîneur marseillais n'a pas un ego démesuré. "Pour en revenir au match face à Nantes, je me suis très vite aperçu que cette position [dans les tribunes] était idéale pour observer une rencontre. Le fait d'avoir pu aussi partager ces moments avec Philippe Troussier m'a éclairé sur tout ce que je n'avais pas vu au sein de cette équipe jusqu'à présent. De là-haut, j'ai mieux compris certains dysfonctionnements de l'OM". On dirait une illustration de "L'Encyclopédie alternative du football" du n°10 des Cahiers sur le foot (vu) d'en haut… Et c'est surtout, un quasi-aveu d'incompétence, touchant de naïveté. Anigo ne devrait pas vraiment souffrir de son semi-limogeage, qui le soulage d'un fardeau probablement trop lourd pour lui. Et avec cette sortie plutôt digne, il garde presque toute sa crédibilité auprès des supporters. De quoi préparer un retour ultérieur, ce qui achèverait d'en faire le Luis Fernandez marseillais… Comme quoi, les ennuis se sont jamais finis pour l'OM.

Malheureusement, ce truculent épisode de "Caméra Café" restera inédit.
Un énorme ventre mou Tant d'équipes qui attendent le déclic, et tant d'autres (parfois les mêmes) qui se prennent des claques... "Enchaîner les bons résultats", "faire une bonne série", c'est le leitmotiv des entraîneurs, qui mesurent bien les effets comptables et psychologiques de tels enchaînements. Lesquels restent fort rares dans ce championnat où l'on piétine beaucoup (voir ci-dessous), et où l'on danse le tango sans Argentins, à l'image des Sochaliens qui peuvent être brillants (victoire à Monaco) puis commettre une contre-performance à domicile en "relançant" Lens. Idem pour l'AJ Auxerre qui vient de connaître deux défaites consécutives en déplacement à Strasbourg puis Lyon, sans toutefois décrocher de sa quatrième place. De la constance, on n'en trouve en ce moment qu'à Nantes (deux nuls et quatre défaites en six journées), et de série positive, on ne relève que celle de Saint-Étienne (trois victoires et un nul). Même des Bordelais apparemment requinqués marquent le pas à Lescure face aux Ajacciens. Et le LOSC ne doit de résister au marasme qu'à son matelas de points engrangés, ses trois derniers 1-1 ayant permis à l'OL de se détacher un peu plus. Bilan : la Ligue traîne un énorme ventre mou qui s'étale de la troisième à la dix-septième place, seulement séparées de huit points…

Exclusif : sur cette photo prise au moment où l'agent de Pedretti le presse de signer son contrat (après lui avoir offert un survêt officiel de l'OM), on voit clairement la peur d'avoir fait une connerie traverser l'esprit du jeune Sochalien.
Trop nul Au bout de seize rencontres, le championnat de France de Ligue 1 a enregistré 64 matches nuls pour 160 parties disputées. Une statistique hors norme si l’on en juge par ce qui s’était produit les années précédentes : lors de la dernière saison, on avait compté 37 matches nuls seulement à ce stade de la compétition, et 49 un an auparavant. Autre indice significatif : depuis la reprise du championnat en août, près d’un tiers des équipes ont terminé un match sur deux (ou plus) sur un score de parité, contre une seule formation l’an passé et… aucune il y a deux ans. Cette tendance forte au partage des points est, curieusement, également partagée entre clubs de haut niveau et équipes de queue de peloton puisque Bordeaux, sixième, compte autant de matches nuls qu’Istres, la lanterne rouge. Les deux clubs sont d’ailleurs détenteurs du record avec Lens (9 matches nuls chacun). Du coup, ce championnat donne la curieuse impression de fonctionner au ralenti, L’Olympique de Marseille, « troisième ex-aequo » à l’issue de cette seizième journée, (le club est en fait cinquième), mais aussi Auxerre et Sochaux, auraient été classés en huitième position l’an passé avec le même total de 25 points. Le contraste n’en est que plus frappant avec un Olympique lyonnais qui carbure à pleine vapeur…

Le problème de la défense en ligne niçoise, c'est qu'elle joue beaucoup trop bas.
Les observations en vrac > Gerland ovationne Sonny Anderson : une preuve de plus que le public lyonnais n’a d’yeux que pour les mercenaires près à migrer au Qatar pour l’appât du gain. > L’arbitre de Toulouse-Monaco s’est claqué. En fait c’est la seule excuse qu’il a trouvé pour éviter d’assister à un énième 0-0. > Marlet, Fiorèse, Cousin, Sarr et André ont marqué. Non, rien. > 69e but de Wiltord et 71e but de Vairelles en Ligue 1. C’est con les stats. > Les Verts ont rendu hommage à leur chauffeur de bus mort. Ils ont fêté leur bon point à l’extérieur au champagne avant de rentrer bourrés en voiture à Saint-Etienne? > José Anigo a assuré la réception de Philippe Troussier au Vélodrome. En fait c’était lui l’hôtesse d’accueil à qui Alain Perrin avait mis une main au cul l’année dernière?

Le gardien de but au moment du penalty : extrême concentration et acuité du regard.
Le Top lapalissades 1. Mickaël Landreau (C+) : "Si on avait pu être plus dangereux, on aurait pu les mettre plus en danger". 2. Didier Deschamps (L'Équipe) : "Quand on ne marque pas, on ne peut pas gagner". 3. Fabrice Fiorèse (C+) : "Être applaudi c’est toujours mieux que d’être sifflé". Le duo de plomb 2004 Thomas David (C+) : "André qui réussit à centrer pour une reprise de Vairelles largement à côté. (…) Trop de déchets dans la finition, on le vérifie avec Pierre-Yves André et une reprise largement au-dessus". Le retard de Halloween Xavier Giraudon (C+) : "Frayeur côté girondin avec le crâne de Lucas". Ils ont retrouvé le cadavre de l’ancien rennais perdu dans le tunnel de Lescure ?

Dans le bureau de Robert Louis-Dreyfus, il y a toujours une couronne mortuaire disponible pour l'envoyer à l'entraîneur ou au président de l'OM.
L’euphémisme courbissien Rolland Courbis (C+) : "Bordeaux a eu des occasions un peu plus franches que nous". En fait, Bordeaux a eu des occasions. La règle absurde Florent Malouda (L'Équipe) : "On ne peut fêter le titre qu'à la dernière journée". L'ampleur du problème Loïc Amisse (Ouest-France) : "Marseille était plus fort que nous". La discordance des temps Mickaël Landreau (Ouest-France) : "Quand on encaisse le premier but, puis le deuxième, on perdit vite confiance".

La palette, c'était trop gentillet : Canal+ invente le comparatif de cagades.
Le scandale de l'arbitrage, c'est l'arbitrage Édouard Cissé (L'Équipe) : "Maintenant, si à chaque geste d'antijeu il y a un jaune…" La précision qui s'impose José Pierre-Fanfan (psg.fr) : "Nous avons l’impression que les arbitres nous visent sur les derniers matches". Ils visent mieux que vos attaquants. Le joueur qui baye au Corneille "Édouard Cissé (psg.fr) : "On vient de tellement loin". Alors on vit chaque jour comme le dernier? La confusion anatomique Rolland Courbis (girondins.com) : "On a de la chance sur le poteau de Darcheville". C'est pas son poteau, c'est sa jambe.

Ces frères siamois sont heureux : les médecins ont accepté de tenter l'opération pour desserrer un peu la défense du PSG.
Le joueur qui partage le sentiment des spectateurs Sidney Govou (L'Équipe) : "Le championnat est encore long". La cathédrale d'Auxerre Fabien Cool (L'Équipe) : "Il ne suffit pas de défendre en s'arc-boutant". La double causalité Pape Diouf (L'Équipe) : "Une conjonction de facteurs favorables explique ce résultat". La démission d'Anigo et celle de Bouchet? La grosse fatigue Steve Marlet (FF) : "Qu'ils me sifflent, c'est déjà fatigant ; qu'ils m'applaudissent ensuite, c'est encore plus fatigant".

Voilà ce qu'on appelle une Yepes tignasse.
Le calcul Albert Emon (L'Équipe) : "Les joueurs ont effectué un gros travail mental". Ils ont calculé combien d'années de contrat il leur restait dans cette galère? L'équipe qui se balade Didier Deschamps (L'Équipe) : "On s'occupe d'abord de notre tableau de marche". En marchant tranquillement vers la deuxième partie du tableau? Le dépassement de délai Érick Mombaerts (L'Équipe) : "On n'a pas laissé le temps à Monaco de s'organiser". En même temps, ça fait quatre mois qu'ils n'y arrivent pas.

Même dans le couloir avant d'entrer sur le terrain, Édouard Cissé ne perd pas le nord.
Le joueur invétéré Rolland Courbis (L'Équipe) : "Ce soir, on avait dans l'idée de brouiller les cartes". Tu n'as pas assez eu d'ennuis dans les casinos comme ça? L'interprétation en live Olovier Rouyer (C+) : "Dans les moments difficiles, [Abardonado et Cobos] doivent parler en Espagnol, ça doit leur faciliter la tâche". Le gars du bâtiment Albert Emon (C+) : "Les secousses, ça fait partie de notre culture". Il serait temps de respecter les normes antisismiques au lieu tout laisser s'écrouler.

Fred Déhu : "Je sens la présence de fantômes derrière moi".

Réactions

  • josé-notre-ami-pour-la-vie le 03/12/2004 à 11h04
    mateo - vendredi 3 décembre 2004 - 10h50

    "oui oui josé on est bien d'accord "

    J'écrivais pendant que tu postais, dsl pour le message qui fait un peu doublon :)

  • Ibarrategui le 03/12/2004 à 12h09
    La phrase d'Edouard Cissé est quand même énorme!!!

  • Jean-Luc Skywalker le 03/12/2004 à 13h38
    Le grand nombre de matchs nul de cette année me pousse à croire que toutes les mesures créées pour augmenter le spectacle et le nombre de buts, de la victoire à 3 points, à la passe en retrait en passant par le hors-jeu de position (que je ne conteste pas) ne doit pas nous faire oublier que le football est un jeu qui se joue à 11 et où tout peut arriver, suivant le théorème de Lineker-Thuram et où l'OL gagne toujours à la fin (2ème théorème de Lineker-Thuram-Aulas). Et même s'il est statistiquement improbable de voir terminer Istres avec 38 victoires à la fin de la saison, on n'est à l'abri de rien, même pas de voir une journée avec 10 fois 0-0. Alors c'est difficile d'en tirer des conclusions.

  • ilétéouleyouki le 03/12/2004 à 13h52
    "Il laisse ce qui pourrait être son épitaphe dans une interview à France Football de ce mardi, avec un aveu confondant de naïveté qui témoigne qu'au moins, l'ex-entraîneur marseillais n'a pas un ego démesuré. "Pour en revenir au match face à Nantes, je me suis très vite aperçu que cette position [dans les tribunes] était idéale pour observer une rencontre."

    Ici il s'agit plus d'honneteté que de naiveté



  • Quiroga68 le 03/12/2004 à 22h16
    Ce sera plus clair :-)

    Steve Marlet (FF) : "Qu'ils me sifflent, c'est déjà fatigant ; qu'ils m'applaudissent ensuite, c'est encore plus fatigant".

    Pas si ballot que ça, Marlet, et lucide avec ça !

  • sebseb39 le 03/12/2004 à 23h29
    Moi je voudrais quand même comprendre pourquoi en France l'arbitrage s'arroge tous les droits sur le spectacle, et que personne ne semble s'en soucier. Le foot est un spectacle, et les arbitres français se sont transformés en une bande de surveillants généraux maniaques du carton, qui sont plus la pour mater, si possible a la matraque, ceux qui sortent du rang que pour permettre au spectacle de se dérouler dans les meilleures conditions. Ils répondent en cela à l'idée reçue et auto entretenue que les arbitres français sont parmi les meilleurs au monde. En effet, avec une commission d'évaluation composée d'arbitres et présidée par un arbitre tout puissant (Michel Vautrot), qui s'autoencense publie des communiqués toujours plus dythirambiques les uns que les autres sur le niveau de l'arbitrage, mais ne publie jamais ses fameuses évaluations, dans un système à l'opacité est totale. Moi j'aimerais bien trouver les stats des cartons sur les 10 dernières années, et voir le lien avec la perte d'interet (relative) de la L1.

    Les arbitres français ne supportent pas la critique et leur niveau va en s'écroulant, et pourrit vraiment le championnat, en s'attaquant notamment avec délectation aux rétifs (les gros clubs). En Angleterre, les matches sont ouverts car les arbitres cherchent avant tout à ce que le match vive. En Espagne, les arbitres savent qu'ils ne sont rien par rapport au spectacle et évitent de le gacher. Par exemple Figo a été expulsé pour pied haut lors de Madrid Barca l'an dernier, mais ce n'était pas sa première faute, et il y avait agression. Mais cette année, lors de Barca Madrid, plusieurs fautes auraient merité de grosses sanctions, mais l'arbitre a joue du carton jaune et de la parole pour stabiliser le match, qui a finalement pu délivrer le spectacle promis.

    Nul doute qu'Alain Sars et Gilles Veissière auraient fierement, et a raison, expulsé Ronaldo pour son agression sur Belletti, mais qu'est ce que cela apporte au jeu, au match et au public ? De l'enervement, de la deception de la frustration, et du désinteret. Un peu de négociations et de subtilité, donneraient beaucoup plus d'autorité et de valeur à un arbitrage qui pour faute d'autoritarisme forcené est le principal coupable a mon sens de sa perte d'autorité (supposée) et surtout de la perte d'interet de la Ligue 1, dont le jeu (affirmation a verifier) est je pense le plus haché d'Europe, a part peut-etre l'Italie, et encore...

    A ceux qui se demandent pourquoi le spectacle de le Premiership est tellement supérieur à celui de la L1 (remarque valable pour l'Espagne et probablement l'Italie), je demanderais d'étudier s'il n'y aurait pas par le plus grand des hasards un lien avec le nombre de cartons distribués, qui plus est de cartons rouges, qui plus est aux grosses équipes...

  • abola le 04/12/2004 à 08h17
    Ola !

    C'est ça: arrêtons cet "autoritarisme forcené" et peut-être qu'en France nous aurons la chance de découvrir d'autres formes de jeu comme par exemple celui du boavista qui profitant de l'arbitrage un peu plus laxiste au portugal n'hésite pas à commettre tous les actes d'anti-jeu possibles.
    Effectivement arrêtons avec ses cartons rouges qui nous gâchent nos matchs même si cela risque de nous faire revenir dans les années 80 où chaque équipe avait son boucher chargé de tacler durement le meilleur joueur de l'équipe adverse dès les premières minutes.

    Enfin, que tu cites veissière est très drôle: depuis de nombreuses saisons c'est l'arbitre français qui sort le moins le carton (à l'euro le seul match sans carton était arbitré par lui!)

  • sebseb39 le 04/12/2004 à 12h01
    veissière ? tu sembles avoir raison effectivement
    mais la stat qui compte avec lui c'est le nombe de cartons dans le premier quart du match. Il en balance souvent beaucoup a ce moment, ce qui ne lui donne pas du tout plus de maitrise.

    Par exemple au dernier PSG OM, il sort armand a la 20 ème minute et equilibre savamment ses distributions de cartons sur le reste du match pour éviter l'avalacnhe. Mais il y a eu dans ce match de nombreux tacles par derrière sanctionnées seulement au bout de la 4-5ème fois d'un jaune.

    C'est totalement virtuel comme maitrise du jeu. Et quand il laisse aller son naturel, ça donne des matches comme Yougoslavie Espagne Euro 2000 ou il expulse tout le monde.

    Je parle de l'Angleterre, pas du Portugal.

  • Gabriel Fouquet le 04/12/2004 à 14h16
    sebseb39 - vendredi 3 décembre 2004 - 23h29

    "Moi je voudrais quand même comprendre pourquoi en France l'arbitrage s'arroge tous les droits sur le spectacle, et que personne ne semble s'en soucier."

    C’est bien vrai, on ne parle pas assez de ce véritable scandale qui conduit irrémédiablement à sa perte le foot dans son ensemble. Ainsi, ce dernier mois sur le fil parisien, je n’ai lu que 2623 posts sur le thème des arbitres incompétents qui se croient tout permis.


    "Le foot est un spectacle, et les arbitres français se sont transformés en une bande de surveillants généraux maniaques du carton, qui sont plus la pour mater, si possible a la matraque, ceux qui sortent du rang que pour permettre au spectacle de se dérouler dans les meilleures conditions."

    Ouaip, et ceux qui prétendent qu’avant d’être un spectacle, le foot est un sport, avec des règles que les arbitres doivent faire respecter pour que les matchs puissent se dérouler dans les meilleures conditions, sont des bisounours égarés dans l’île aux enfants qui feraient mieux de redescendre sur terre au plus vite.


    "Moi j'aimerais bien trouver les stats des cartons sur les 10 dernières années, et voir le lien avec la perte d'interet (relative) de la L1."

    Les stats sur les cartons, ça doit pouvoir se trouver. J’aimerais surtout que tu nous dégotes celles qui concernent la perte d'interet (relative) de la L1, ça mettrait la moustache de Thiriez en berne, et nous éviterait la pénible impression de voir l’inspecteur Pujol des Brigades du Tigre s’auto-féliciter sans relâche.
    Ensuite, si tu parviens à établir une corrélation incontestable entre ces deux évènements, tu devrais te faire une solide réputation dans le milieu des statisticiens.


    "Les arbitres français ne supportent pas la critique et leur niveau va en s'écroulant, et pourrit vraiment le championnat, en s'attaquant notamment avec délectation aux rétifs (les gros clubs)."

    Depuis le temps que les joueurs, dirigeants et supporters des "petits" clubs se plaignent que les "gros" sont souvent avantagés par le corps arbitral (un argument qu’on nous a longtemps servi pour expliquer les piètres résultats des clubs français en coupe d’Europe, et qu’on entend encore lors des joutes nationales a priori déséquilibrées ) , tu fais bien de rétablir ici quelques vérités premières.


    "En Espagne, les arbitres savent qu'ils ne sont rien par rapport au spectacle et évitent de le gacher."

    Très bonne idée de citer l’arbitrage espagnol comme modèle. Un peu d’humour ne nuit pas au sérieux de ton argumentation, et ça devrait amuser ceux qui suivent, même d’un peu loin, la liga.


    "A ceux qui se demandent pourquoi le spectacle de le Premiership est tellement supérieur à celui de la L1 (remarque valable pour l'Espagne et probablement l'Italie), je demanderais d'étudier s'il n'y aurait pas par le plus grand des hasards un lien avec le nombre de cartons distribués, qui plus est de cartons rouges, qui plus est aux grosses équipes... "

    A ceux qui constateraient que les équipes anglaises n’hésitent pas à placer 5 ou 6 joueurs dans la surface adverse lors de leurs offensives, contre 3 ou 4 au mieux en championnat de France, avec les conséquences inhérentes à cette tactique inconséquente lors des éventuelles contre-attaques , je demanderais de bien vouloir croire que ça n’a aucun lien avec le caractère notoirement spectaculaire de la Premier League.
    La corrélation avec le nombre de cartons est beaucoup plus évidente.
    A moins qu’il n’y en ait autant de distribués dans les championnats d’Angleterre, d’Espagne et d’Italie, mais là, j’avoue manquer de stats.


    "veissière ? tu sembles avoir raison effectivement
    mais la stat qui compte avec lui c'est le nombe de cartons dans le premier quart du match. Il en balance souvent beaucoup a ce moment, ce qui ne lui donne pas du tout plus de maitrise."

    Et pour Sars, c’est la période allant de la 24ème à la 36ème minute qui doit être prise en compte, sinon ça vaut pas.
    La statistique est une discipline qui requiert effectivement une grande précision et une rigueur méthodologique totale.


    Contrairement à toi, sebseb39, je n’ai pas d’opinion sur l’évolution dans le temps de la qualité de l’arbitrage en France, ni même sur ses mérites comparés avec ses homologues européens.
    Mais quand il s’agit de dénoncer les scandaleuses dérives mégalomaniaques et l’autoritarisme brutal d’une corporation surpayée et surprotégée, qui bénéficie d’une complaisance unanime plus que suspecte, chez les dirigeants de clubs, les joueurs et surtout les supporters, je serai toujours le premier à me joindre à toi.
    Halte au consensus mou poujadiste.
    Les arbitres n’auraient jamais dû se croire autorisés à quitter leurs tenues noires. On devrait les obliger à porter le deuil du football, dont ils creusent impunément la tombe chaque week-end, à grands coups rageurs de petits cartons jaunes et rouges.
    Et qu’on laisse les vrais acteurs du football, dont l’esprit sportif est incontestable, assurer le spectacle et nous faire rêver.

  • sebseb39 le 04/12/2004 à 16h13
    je te laisse à ton amour de la petite règle et du petit homme en noir et des petits clubs et du petit jeu de la L1, rien n'a plus d'intérêt je te l'accorde que la défense des petits contre les gros, la sanction pointilleuse de toute faute en particulier si elle est commise par un défenseur surpayé d'un club puissant.

    A te lire, l'arbitre nous protège des puissants et de l'argent. C'est exactement ce que je dis, les arbitres français se croient investis d'une mission de rééquilibrage des chances, et c'est l'une des grosses raisons pour moi du nivellement du niveau en France car ils vont toujours tacler les gros-riches-puissants (catégorie dont s'exclut volontairement et à dessein l'OL, bien qu'il en fasse partie)

    Ta condescendance vis-à-vis des arbitres espagnols ou du jeu anglais est typiquement française, quoique bien évidemment juste, car bien sûr, nos arbitres sont meilleurs (ils sifflent plus de fautes) et le jeu anglais très ouvert. Mais le jeu n'est pas plus violent dans ces deux championnats, et bien plus marrant, passionnant, ce que tu veux.

    La différence est la mentalité, la conscience du fait que les 40000 spectateurs d'un match n'ont pas payé pour voir l'arbitre gonfler le torse, mais pour voir un match et que dans aucun des exemples récents (les expulsions du psg contre Lyon, OM et Nice), il n'y a ni violence ni avalanche de fautes, il y a juste des petits chefs au-dessus de toute critique qui croient nécessaire de se mettre en avant.

    Je donnerais cette citation de Stéphane Moulin, arbitre hors norme (6 cartons de moyenne par match et un rouge tous les deux matches en 2002-2003, un match rejoué par Auxere et Sedan à cause de son incompétence, trois joueurs expulsés lors de Lille PSG et protagoniste principal de l'incident qui valut 6 mois de suspension à Luis (qui en avait rajouté dans le parking), le tout lors de la même saison.

    Renforcé par l'omerta qui accuse, comme tu viens de lae faire avec moi, toute critique des arbitres comme de la démagogie irresponsable, Mr Moulin n'a eu aucune angoisse à l'heure d'expliquer la situation:

    « Les incidents lors du PSG-Bordeaux nous ont fait franchir une étape supplémentaire dans l'escalade de la violence. On va jusqu'à l'agression physique. C'est l'aboutissement d'une dégradation amorcée depuis au moins deux saisons. Le problème c'est : jusqu'où ira-t-on avant de réagir fermement ? [...] Je constate que dans l'autre demi-finale Lorient-Rennes, alors que les deux équipes jouent le maintien en championnat et peuvent sauver leur saison sur une rencontre, le match et les dirigeants ont été exemplaires. Certains clubs, plus médiatisés, plus ambitieux, se comportent moins bien, c'est un fait. »

    La haine du gros, du riche, la jalousie transpire dans les paroles de Mr Moulin.

    Pour revenir aux autres championnats, un morceau d'interview de Bernard Saules (ancien arbitre et évaluateur à la DTNA), à propos du même incident, , à propos du même incident:

    "C'est en France qu'il y a le plus d'entraîneurs interdits de banc de touche pour contestation, glisse Bernard Saules. Dans les championnats espagnol ou italien, ces dérives n'existent pas. Ici, les enjeux financiers et sportifs font parfois tourner les têtes"

    L'incohérence et le manquie de remise en question du role meme de l'arbitre sautent aux yeux. Effectivement, on n'a pas ce genre de problème ailleurs, malgré des enjeux financiers d'un autre ordre, car les arbitres savent rester à leur place, et sont aussi soulis à une critique bien supérieure. Pouruqoi les dérives si intolérables que subissent les arbitres français dans leur championnat, ne sont jamais ressenties par leurs homologues lors des coupes d'Europe alors qu'ils arbitrent les mêmes équipes ?

    Gabriel, tu devrais essayer dans l'avenir de faire preuve de moins de condescendance. Ca n'ajoute rien à ton argumentation, et n'ajoute rien à ton argumentation.

La revue des Cahiers du football