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Le Feuilleton de la L1, épisode XVI

Le Feuilleton revient sur terre, et ça lui fait mal au séant. Mais c'est d'autant plus facile d'en rire, finalement.
le 3 Dec 2004

 

José, un ami pour la vie Même si on nous explique qu'il n'est pas parti, il va nous manquer. José Anigo a enchanté ces colonnes de ses aphorismes plus ou moins volontaires, et on le sentait prêt à continuer longtemps sur ce rythme. Il laisse ce qui pourrait être son épitaphe dans une interview à France Football de ce mardi, avec un aveu confondant de naïveté qui témoigne qu'au moins, l'ex-entraîneur marseillais n'a pas un ego démesuré. "Pour en revenir au match face à Nantes, je me suis très vite aperçu que cette position [dans les tribunes] était idéale pour observer une rencontre. Le fait d'avoir pu aussi partager ces moments avec Philippe Troussier m'a éclairé sur tout ce que je n'avais pas vu au sein de cette équipe jusqu'à présent. De là-haut, j'ai mieux compris certains dysfonctionnements de l'OM". On dirait une illustration de "L'Encyclopédie alternative du football" du n°10 des Cahiers sur le foot (vu) d'en haut… Et c'est surtout, un quasi-aveu d'incompétence, touchant de naïveté. Anigo ne devrait pas vraiment souffrir de son semi-limogeage, qui le soulage d'un fardeau probablement trop lourd pour lui. Et avec cette sortie plutôt digne, il garde presque toute sa crédibilité auprès des supporters. De quoi préparer un retour ultérieur, ce qui achèverait d'en faire le Luis Fernandez marseillais… Comme quoi, les ennuis se sont jamais finis pour l'OM.

Malheureusement, ce truculent épisode de "Caméra Café" restera inédit.
Un énorme ventre mou Tant d'équipes qui attendent le déclic, et tant d'autres (parfois les mêmes) qui se prennent des claques... "Enchaîner les bons résultats", "faire une bonne série", c'est le leitmotiv des entraîneurs, qui mesurent bien les effets comptables et psychologiques de tels enchaînements. Lesquels restent fort rares dans ce championnat où l'on piétine beaucoup (voir ci-dessous), et où l'on danse le tango sans Argentins, à l'image des Sochaliens qui peuvent être brillants (victoire à Monaco) puis commettre une contre-performance à domicile en "relançant" Lens. Idem pour l'AJ Auxerre qui vient de connaître deux défaites consécutives en déplacement à Strasbourg puis Lyon, sans toutefois décrocher de sa quatrième place. De la constance, on n'en trouve en ce moment qu'à Nantes (deux nuls et quatre défaites en six journées), et de série positive, on ne relève que celle de Saint-Étienne (trois victoires et un nul). Même des Bordelais apparemment requinqués marquent le pas à Lescure face aux Ajacciens. Et le LOSC ne doit de résister au marasme qu'à son matelas de points engrangés, ses trois derniers 1-1 ayant permis à l'OL de se détacher un peu plus. Bilan : la Ligue traîne un énorme ventre mou qui s'étale de la troisième à la dix-septième place, seulement séparées de huit points…

Exclusif : sur cette photo prise au moment où l'agent de Pedretti le presse de signer son contrat (après lui avoir offert un survêt officiel de l'OM), on voit clairement la peur d'avoir fait une connerie traverser l'esprit du jeune Sochalien.
Trop nul Au bout de seize rencontres, le championnat de France de Ligue 1 a enregistré 64 matches nuls pour 160 parties disputées. Une statistique hors norme si l’on en juge par ce qui s’était produit les années précédentes : lors de la dernière saison, on avait compté 37 matches nuls seulement à ce stade de la compétition, et 49 un an auparavant. Autre indice significatif : depuis la reprise du championnat en août, près d’un tiers des équipes ont terminé un match sur deux (ou plus) sur un score de parité, contre une seule formation l’an passé et… aucune il y a deux ans. Cette tendance forte au partage des points est, curieusement, également partagée entre clubs de haut niveau et équipes de queue de peloton puisque Bordeaux, sixième, compte autant de matches nuls qu’Istres, la lanterne rouge. Les deux clubs sont d’ailleurs détenteurs du record avec Lens (9 matches nuls chacun). Du coup, ce championnat donne la curieuse impression de fonctionner au ralenti, L’Olympique de Marseille, « troisième ex-aequo » à l’issue de cette seizième journée, (le club est en fait cinquième), mais aussi Auxerre et Sochaux, auraient été classés en huitième position l’an passé avec le même total de 25 points. Le contraste n’en est que plus frappant avec un Olympique lyonnais qui carbure à pleine vapeur…

Le problème de la défense en ligne niçoise, c'est qu'elle joue beaucoup trop bas.
Les observations en vrac > Gerland ovationne Sonny Anderson : une preuve de plus que le public lyonnais n’a d’yeux que pour les mercenaires près à migrer au Qatar pour l’appât du gain. > L’arbitre de Toulouse-Monaco s’est claqué. En fait c’est la seule excuse qu’il a trouvé pour éviter d’assister à un énième 0-0. > Marlet, Fiorèse, Cousin, Sarr et André ont marqué. Non, rien. > 69e but de Wiltord et 71e but de Vairelles en Ligue 1. C’est con les stats. > Les Verts ont rendu hommage à leur chauffeur de bus mort. Ils ont fêté leur bon point à l’extérieur au champagne avant de rentrer bourrés en voiture à Saint-Etienne? > José Anigo a assuré la réception de Philippe Troussier au Vélodrome. En fait c’était lui l’hôtesse d’accueil à qui Alain Perrin avait mis une main au cul l’année dernière?

Le gardien de but au moment du penalty : extrême concentration et acuité du regard.
Le Top lapalissades 1. Mickaël Landreau (C+) : "Si on avait pu être plus dangereux, on aurait pu les mettre plus en danger". 2. Didier Deschamps (L'Équipe) : "Quand on ne marque pas, on ne peut pas gagner". 3. Fabrice Fiorèse (C+) : "Être applaudi c’est toujours mieux que d’être sifflé". Le duo de plomb 2004 Thomas David (C+) : "André qui réussit à centrer pour une reprise de Vairelles largement à côté. (…) Trop de déchets dans la finition, on le vérifie avec Pierre-Yves André et une reprise largement au-dessus". Le retard de Halloween Xavier Giraudon (C+) : "Frayeur côté girondin avec le crâne de Lucas". Ils ont retrouvé le cadavre de l’ancien rennais perdu dans le tunnel de Lescure ?

Dans le bureau de Robert Louis-Dreyfus, il y a toujours une couronne mortuaire disponible pour l'envoyer à l'entraîneur ou au président de l'OM.
L’euphémisme courbissien Rolland Courbis (C+) : "Bordeaux a eu des occasions un peu plus franches que nous". En fait, Bordeaux a eu des occasions. La règle absurde Florent Malouda (L'Équipe) : "On ne peut fêter le titre qu'à la dernière journée". L'ampleur du problème Loïc Amisse (Ouest-France) : "Marseille était plus fort que nous". La discordance des temps Mickaël Landreau (Ouest-France) : "Quand on encaisse le premier but, puis le deuxième, on perdit vite confiance".

La palette, c'était trop gentillet : Canal+ invente le comparatif de cagades.
Le scandale de l'arbitrage, c'est l'arbitrage Édouard Cissé (L'Équipe) : "Maintenant, si à chaque geste d'antijeu il y a un jaune…" La précision qui s'impose José Pierre-Fanfan (psg.fr) : "Nous avons l’impression que les arbitres nous visent sur les derniers matches". Ils visent mieux que vos attaquants. Le joueur qui baye au Corneille "Édouard Cissé (psg.fr) : "On vient de tellement loin". Alors on vit chaque jour comme le dernier? La confusion anatomique Rolland Courbis (girondins.com) : "On a de la chance sur le poteau de Darcheville". C'est pas son poteau, c'est sa jambe.

Ces frères siamois sont heureux : les médecins ont accepté de tenter l'opération pour desserrer un peu la défense du PSG.
Le joueur qui partage le sentiment des spectateurs Sidney Govou (L'Équipe) : "Le championnat est encore long". La cathédrale d'Auxerre Fabien Cool (L'Équipe) : "Il ne suffit pas de défendre en s'arc-boutant". La double causalité Pape Diouf (L'Équipe) : "Une conjonction de facteurs favorables explique ce résultat". La démission d'Anigo et celle de Bouchet? La grosse fatigue Steve Marlet (FF) : "Qu'ils me sifflent, c'est déjà fatigant ; qu'ils m'applaudissent ensuite, c'est encore plus fatigant".

Voilà ce qu'on appelle une Yepes tignasse.
Le calcul Albert Emon (L'Équipe) : "Les joueurs ont effectué un gros travail mental". Ils ont calculé combien d'années de contrat il leur restait dans cette galère? L'équipe qui se balade Didier Deschamps (L'Équipe) : "On s'occupe d'abord de notre tableau de marche". En marchant tranquillement vers la deuxième partie du tableau? Le dépassement de délai Érick Mombaerts (L'Équipe) : "On n'a pas laissé le temps à Monaco de s'organiser". En même temps, ça fait quatre mois qu'ils n'y arrivent pas.

Même dans le couloir avant d'entrer sur le terrain, Édouard Cissé ne perd pas le nord.
Le joueur invétéré Rolland Courbis (L'Équipe) : "Ce soir, on avait dans l'idée de brouiller les cartes". Tu n'as pas assez eu d'ennuis dans les casinos comme ça? L'interprétation en live Olovier Rouyer (C+) : "Dans les moments difficiles, [Abardonado et Cobos] doivent parler en Espagnol, ça doit leur faciliter la tâche". Le gars du bâtiment Albert Emon (C+) : "Les secousses, ça fait partie de notre culture". Il serait temps de respecter les normes antisismiques au lieu tout laisser s'écrouler.

Fred Déhu : "Je sens la présence de fantômes derrière moi".

Réactions

  • paulo les gaz le 04/12/2004 à 16h39
    D'après toi, le jeu anglais est moins sanctionné, donc plus joli à voir... C'est vrai que Viera est spontueux à voir jouer en Angleterre... Que le match Arsenal MU se passe dans un meilleur esprit qu'un OM Paris... Et surtout, que le championnat est moins violent (pour preuve, les joueurs sont beaucoup moins blessés par des coups..)

    Je connais assez bien le calcio, et je peux te dire que les arbitres y sont très sévères, plus qu'en france (où Mendy ne se fait pas expulsé après son attentat sur Govou lors du match où il y a trop de cartons selon toi)... D'ailleurs, il y a beaucoup moins de fautes d'antijeu en Italie qu'en france et surtout qu'en Angleterre (c'est génial les matchs contre Arsenal, plein de fautes au milieu du terrain, qui cassent lejeu tout le temps). Les fautes sont dans le jeu ou sur des contacts.

    En fait, ta super diatribe, je l'interprète comme une manière de te plaindre de l'arbitrage contre paris (Cf tous tes exemples), qui sont brimés, les pauvres... Parce qu'en LdC, il n'y a que toi pour trouver l'arbitrage plus tendre qu'en L1...

    Je te donnerais enfin un dernier conseil, va faire ce job dans des matchs de jeunes, et reviens nous donner après tes solutions miracles pour tenir un match...

  • sebseb39 le 04/12/2004 à 19h49
    Pourquoi toujours le "va faire ce job dans les matches de jeunes" que j'ai du voir ressortir a chaque fois qu'on parle d'un arbitre ??? Moi j'ai joué dans des niveaux pourris avec des arbitres de notre niveau et tout se passe toujours bien, chacun fait ce qui l'interesse, l'arbitre comme les joueurs. On n'a pas à plaindre les arbitres, pas en France.

    Je ne comprends pas plus le reste de tes arguments, dont certains sont des contradictions en eux-mêmes. Pas de fautes d'antijeu en Italie et beaucoup en Angleterre ?? De quel sport parles-tu ? En Angleterre antijeu = jaune direct, c'est quasiment la pire faute selon eux. Ensuite, la tension dans les Arsenal MU ne les empeche pas de se jouer à un bon niveau, car tout le challenge est là : juguler la tension pour que le match se joue. L'expulsion "pour calmer les esprits", c'est un aveu d'incompétence.

    D'ailleurs dans ce match, Nistelrooy a fait un mauvais geste qui lui a couté trois matches, donc les sanctions sont a la hauteur.

  • paulo les gaz le 04/12/2004 à 20h25
    on regarde pas les mêmes matchs de Premier League visiblement... Parce que des petites fautes pour casser le jeu, c'est tout le temps.

    Mais visiblement, tu as décidé que nos arbitres étaient des dictateurs en puissance, donc il est inutile de te dire que ce n'est ps si exact que ca..

    juste un exemple, ca fait combien de temps que Lyon est dans les deux trois premiers du classement fair Play, tout en étant une (la?) grande équipe du championnat?

  • Gabriel Fouquet le 04/12/2004 à 20h33
    sebseb39 - samedi 4 décembre 2004 - 16h13

    "Gabriel, tu devrais essayer dans l'avenir de faire preuve de moins de condescendance. Ca n'ajoute rien à ton argumentation, et n'ajoute rien à ton argumentation."

    On peut être ironique sans être condescendant.
    Ainsi, contrairement à ce que tu as cru comprendre de mes propos à ce sujet (qui devaient manquer de clarté), je préfère résolument les risques offensifs délibérés des équipes anglaises, qui favorisent le spectacle, aux tactiques frileuses des clubs français et notamment du PSG actuel.
    Mais ça n'a rien avoir avec l'arbitrage, plutôt avec une vision restrictive du foot très répandue chez nos entraîneurs.
    Je tâcherai néanmoins, à l'avenir, de me souvenir de tes conseils avisés.

  • josé-notre-ami-pour-la-vie le 04/12/2004 à 20h46
    en plus il t'a bien répété deux fois que ça n'apportait rien à ton argumentation! :))

  • sebseb39 le 04/12/2004 à 21h14
    j'essaie d'aller plus loin : quels sont les facteurs qui font que l'aspect défensif est tellement important en L1 ?

  • Gabriel Fouquet le 05/12/2004 à 09h08
    OK, allons donc plus loin ! A mon avis, ces facteurs peuvent être (en vrac) :

    - La "culture tactique" prudente en vogue actuellement chez les entraîneurs français : Elle est particulièrement dominante depuis que l’équipe de France a (re)commencé a gagner des titres, avec à sa tête Mémé Jacquet et ses conceptions tactiques un peu frileuses, mais terriblement efficaces. Or l’efficacité est l’unique préoccupation des entraîneurs, qui savent bien qu’ils sont jugés presque essentiellement sur les résultats (par leurs présidents bien sûr, et, ne soyons pas hypocrites, par nous aussi, le public ), et que l’aspect spectaculaire de son équipe sera toujours secondaire.

    - Les goûts et attentes des supporters et amateurs de foot français : Considérés comme plutôt latins, ils peuvent apprécier une équipe bien organisée, qui défend bien, sans refuser pour autant la possession du ballon, comme Porto l’an dernier , alors que les britanniques sont réputés plus sensibles à un style de jeu qui privilégie l’engagement physique, la générosité dans l’effort, et la prise de risques offensifs. L’arrivée massive d’entraîneurs étrangers en Premier League tend toutefois à atténuer ces différences.

    - L’ homogénéité, supposée ou réelle, du niveau des clubs jouant en L1, et l’inconstance chronique des clubs potentiellement dominateurs : Ces facteurs peuvent expliquer que l’objectif en L1 soit généralement d’avantage de ne pas perdre que de gagner. Ainsi, quand Lyon et Ajaccio font match nul, aucun des protagonistes n’a l’impression d’avoir échoué, les deux estiment même probablement avoir atteint leur objectif minimal. Cette optique peut inciter à privilégier une tactique défensive qui est jugée plus efficace pour une équipe qui se sent en danger. Un championnat à la hiérarchie plus solidement établie présente logiquement moins de matchs qui opposent deux équipes délibérément prudentes, et est donc plus propice au spectacle.

    - La valeur réelle des joueurs de L1, qui est parfois mise en cause, les meilleurs joueurs français partant majoritairement à l’étranger : La récente victoire de la Grèce à l’Euro a montré qu’une équipe qui manque de talents individuels peut déjouer les pronostics en privilégiant la défense, et en étant physiquement bien préparée. Si l’on considère que la L1 recèle peu de joueurs de classe mondiale, le manque d’ambition des entraîneurs peut sembler légitimé par la réussite de Rehagel.

    - Les compétences incertaines de techniciens, dont la mégalomanie n’a parfois rien à envier à celle que tu attribues aux arbitres : Par exemple, un entraîneur peut laisser entendre qu’en raison des contraintes financières, il ne dispose pas des joueurs nécessaires à l’élaboration d’une tactique conquérante. Il les dénigre volontiers publiquement à mots couverts, les fait jouer avec une prise de risque minimale, tout le mérite lui revenant en cas de victoire au forceps, preuve évidente que l’équipe est certes peu brillante, mais soudée, volontaire et dévouée à son coach qui sait en tirer le meilleur rendement possible.
    Un autre peut préférer laisser Ronaldinho sur le banc plutôt que risquer de le voir planter but sur but, et prendre ainsi la place du coach dans le cœur des supporters et sous les projecteurs des médias.

    - La tentation pour l’entraîneur de masquer les limites de ses propres compétences en adoptant un dispositif très prudent : Il peut faire jouer ailier un arrière droit à qui il demandera de bloquer tout le couloir, couvert par un défenseur latéral qui aura pour principale consigne de pas passer la ligne médiane.
    Si en plus, il insiste lourdement pour que les montées, autorisées quand l’équipe est menée, du milieu récupérateur placé en meneur de jeu, soient toujours compensées par un replacement défensif de l’avant-centre, chacun conviendra que le fameux "bloc-équipe" est bien en place.
    En alignant de nombreux joueurs défensifs vaillants, appliqués et respectueux des consignes, et en leur demandant de jouer très bas, on minimise bien les risques de prendre un but. Le match contre Andorre, gagné péniblement par la France 1-0 en était une bonne illustration. Et on peut toujours espérer marquer un but en contre.

    - A contrario, jouer et créer est plus difficile que faire déjouer l’adversaire : Ca nécessite un entraîneur qui ose aligner une équipe avec quelques joueurs créatifs, à la technique sûre ou habiles devant le but. L'aptitude du staff à faire progresser et travailler efficacement les joueurs à l’entraînement, notamment collectivement, peut être utile également.
    De plus, il est souhaitable que les joueurs aient un peu l’habitude de jouer ensemble. Les dirigeants qui changent l’entraîneur et la moitié de l’équipe tous les six mois sans que l’amélioration de l’effectif soit manifeste sont donc également nuisibles à la qualité du spectacle.


    Je précise qu’il s’agit des facteurs qui, selon moi, contribuent à l’aspect défensif qui caractérise la L1, mais que je ne me réjouis pas de ce phénomène. J’ai aimé le PSG de l’ère Denisot, et maintenant, je préfère nettement voir jouer Lyon que Norwich, mais il me semble que les matchs de Premier League spectaculaires et attractifs sont quand même plus fréquents qu’en France.
    Je pense d’ailleurs que les présences de Wenger et Ferguson à la tête du PSG et de l’OM auraient plus d’impact sur le spectacle en L1 que des arbitres débonnaires qui dégaineraient moins vite leurs cartons.
    Ils ne font qu’appliquer le règlement.
    Parfois de façon trop zélée, je l’admets volontiers.
    Ils font même des erreurs, les hors-jeu mal jugés m’agacent d’ailleurs beaucoup plus que les cartons, qui sont rarement complètement immérités.
    On peut débattre des moyens d’améliorer l’arbitrages, et en faire des critiques constructives.
    Mais prétendre que les arbitres, par une distribution excessive de cartons, sont les vrais responsables du manque de spectacle me semble au mieux exagéré, au pire un raisonnement par l’absurde qui fait un faux procès à l’éternel bouc émissaire qu’on aime tant envoyer s’assurer de la salubrité des latrines : Les fautes existent et sont commises par des joueurs professionnels censés connaître le règlement, mais qui appliquent avec plus ou moins de bonheur les consignes très restrictives de la majorité des entraîneurs de L1.
    Les arbitres zélés sont autant responsables du spectacle médiocre proposé par des équipes truqueuses et/ou qui jouent mal, que les flics zélés le sont des incartades des chauffards qui conduisent mal.
    Ils font leur job plus ou moins bien, ils sont plus ou moins arrogants, abusent plus ou moins de leur pouvoir, il m’arrive souvent de les maudire in petto , mais s’il y a une règle de base essentielle dans le sport qui est mal respectée dans le foot, c’est bien le respect nécessaire de l’arbitre.

    De plus, ton argumentation repose sur des statistiques comparées entre les principaux championnats européens, que tu ne prends pas la peine de chercher, trop confiant en ton intuition visiblement faussée par la vision des derniers matchs du PSG.
    Les voici donc pour la saison en cours, en moyenne par match (source kiplé.fr ) :
    France : buts : 2.08 - jaunes : 4.20 - rouges : 0.23
    Angleterre : buts : 2.63 - jaunes : 2.45 - rouges : 0.12
    Italie : buts : 2.37 - jaunes : 4.41 - rouges : O.32
    Allemagne : buts : 2.98 - jaunes : 3.92 - rouges : 0.23
    Espagne : buts : 2.33 - jaunes : 5.06 - rouges : 0.22
    Conclusion : En matière d’arbitrage, l’Angleterre, où l’engagement physique n’empêche pas un fair-play pour l’instant encore un peu moins bafoué que sur le continent, est l’exception, et non la France, qui ne se distingue que par son faible nombre de buts marqués.

    Alors, accuser les arbitres d’être les premiers responsables de la baisse d’intérêt (qui reste à prouver) ou du manque de spectacle de la L1, me paraît un peu facile et très partial. On croirait du Guy Roux au somment de sa mauvaise foi sans limite quand il est question de défendre ses intérêts ou son club.
    J’espère que tu ne prendras pas le comparatif avec Roux comme une nouvelle marque de condescendance, je suis sincèrement admiratif de sa carrière d’entraîneur.

  • abola le 05/12/2004 à 11h51
    Ola sebseb39 !

    tu parles d'angleterre, je parles du portugal, mais c'est parce qu'à mon avis, si les arbitres desserrent l'étreinte ce n'est pas vers le type de jeu à l'anglaise que l'on ira, on aura juste plus d'anti-jeu "à la latine".

    De plus je crois que tu fais fausse route quand tu compares les arbitres à "une bande de surveillants généraux maniaques du carton".
    Au contraire, la tendance naturelle des arbitres est d'éviter d'en donner (eh si!).
    Pour "oser" dire cela, je me base sur les stats des cartons où on observe qu'après une coupe du monde (et les directives FIFA) les cartons se multiplient et pendant 4 ans ça baisse, et ainsi de suite. (et je me demande si on observe pas la même baisse des cartons en cours de saison?)

    PS: puisque pour une fois je réagis aux feuilletons, j'en profite pour féliciter la rédac, je me suis marré comme une baleine sur les 3 derniers épisodes
    PS2: encore heureux que c'est drôle car les feuilletons arrivent de + en + tard mais comme on dit "vieux motard que pas drôle"




  • sebseb39 le 05/12/2004 à 12h21
    vos arguments sont très bons et ecrasent facilement les miens. Je continue cependant de prendre l'arbitrage pour un facteur, car quand je vois le nombre d'étrangers par équipe, et la facilité qu'ils ont à perdre leurs mauvaises habitudes, je pense que l'arbitrage est un des facteurs qui permet ce changement quasi instantané...
    Je vais reréfléchir à tout ça.

  • sebseb39 le 05/12/2004 à 13h16
    j'en rajoute encore un peu quand même (rien a voir avec vos arguments, juste sur les arbitres).
    Je regarde le Téléfoot de Sky là, une décision d'arbitre complètement nulle a donné un coup franc a aston villa qui a ensuite marqué.

    Commentaire sur l'arbitre Mark Halsley (l'équivalent anglais de Stéphane Moulin, qui a notamment accordé un penalty cette année à Fulham contre Arsenal plus rouge a Ashley Cole, avant de changer d'avis sur la demande des joueurs d'Arsenal, puis de refuser un but valable a Fulham dans le meme match... tout en ayant pas sifflé un penalty à Thierry Henry alors qu'il s'était presque fait briser la cheville. Fulham a ainsi perdu 4-1 un match qu'il avait domini pendant près d'une heure)

    Sky "L'attaquant (McCann) laisse trainer sa jambe et se jette au sol. Mark Halsley devrait voir cela, il n'est pas masqué, mais Mark Halsley ne comprend pas le football, on l'a déjà vu par le passé."

    PAF !!! Si avec ça Mark Halsley ne comprend pas qu'il a interet a s'améliorer !! En France on crierait au lynchage d'arbitre, à l'image que cela donne et aux petits arbitres de jeunes qui se retrouvent en danger...

    Deuxième exemple: je lis souvent le billet de Joel Quiniou dans l'Equipe sur l'arbitrage. Je n'y ai jamais vu que louanges de la décision d'arbitre controversée, avec justification plus ou moins alambiquée. J'y ai vu cependant, une critique sévère récemment. L'arbitre, non masqué, aurait du voir cette main. L'arbitre était norvégien. Le but de Saviola contre Liverpool. A la télé anglaise, les commentaires étaient pourtant limpides : l'arbitre est masqué donc on lui en veut pas trop.
    Joel Quiniou serait-il le défenseur aveugle d'un corporatisme paranoiaque ? La critique de l'arbitrage comme un aiguillon vers la progression a-t-elle été bannie de notre championnat ? Je le pense.

    D'ailleurs, j'ai lu sur internet que l'arbitre de touche a volé Caen hier contre Marseille (l'Equipe est ultra formelle). L'equipe n'a pas interviewé l'arbitre sur ses erreurs. Quel en a été le traitement sur Téléfoot et Jour de Foot ? Y a-t-il eu une insistance sur le ralenti, une mise en accusation de l'arbitre, une interview de celui-ci ? Y aura-t-il un billet de Joel Quiniou cette semaine ? Sur quoi portera-t-il ? Ou va-t-on enterrer l'affaire et oublier une nouvelle fois le nom de l'arbitre ?

    Je reviens d'ailleurs sur le début de l'article de l'Equipe a propos de l'expulsion d'Hengart "le règlement, sévère et inutile dans ce cas précis, protègera toujours la décision de Mr Piccirillo" Un résumé de l'arbitrage français, une description idéale des cartons rouges de Yepes contre Lyon et Cissé contre Nice, et une formulation beaucoup plus habile de ce qu'a voulu dire Cissé par "si on met jaune a toutes les fautes d'antijeu". L'arbitre a raison, mais at-t-il vraiment raison.

    Autre idée : les matches sont notés, pourquoi pas les arbitres ? Pourquoi y-a-t-il des classements et des évaluations sur tout dans ce sport, et pas sur la perf de l'homme en noir ? Pour moi, ça vient notamment du fait que les arbitres, à tort ou a raison, sont aussi paranos qu'un supporter du PSG, et n'acceptent que les commentaires positifs, et surtout pas la critique. Encore une fois, quid des évaluations de la DTNA ???

    Bon dimanche

La revue des Cahiers du football