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FC Babylone

L'arrêt Malaja va-t-il démultiplier les effets de l'arrêt Bosman en supprimant les contraintes de nationalité pour les clubs? La solution des quotas de joueurs "nationaux" est peut-être légitime, mais elle se heurte à l'absence d'une réelle exception sportive européenne…
Auteur : Julie Grémillon le 21 Jan 2003

 


La grande peur est de retour. Non, il ne s'agit pas de PSG-OM ni de la guerre en Irak, mais de "l'arrêt Malaja", déjà décrit comme "l'arrêt Bosman puissance 10" par Sepp Blatter (Le Monde, 21/01). Fin décembre, le Conseil d'Etat a en effet donné tort à la Fédération française de basket-ball qui refusait de valider le transfert à Strasbourg d'une joueuse polonaise, Lilia Malaja, en raison d'un quota d'extra-communautaires dépassé. Mais la Pologne, comme 24 autres pays (d'Europe de l'Est et du Maghreb pour la plupart), a conclu avec l'Union européenne des accords qui interdisent toute discrimination nationale à l'égard de ses ressortissants. La conséquence est que les clubs professionnels peuvent faire entrer dans la catégorie des "communautaires" les ressortissants concernés de leur effectif, et ainsi libérer des places d'extra-communautaires (limités en France à cinq dans l'ensemble de l'effectif professionnel). Toujours à l'avant-garde, le RC Strasbourg de Patrick Proisy a ainsi demandé à la Ligue une licence européenne pour deux de ses joueurs de nationalité tchèque, menaçant déjà de saisir les tribunaux civils si cette requête n'était pas satisfaite. Le champ d'application de cette disposition pourrait rapidement concerner une centaine de pays si elle est étendue à d'autres accords de coopération. Depuis quelques années, un "arrêt Karpin" autorise par exemple le Russe à être licencié en Espagne en tant que communautaire. En mai 2001, sur fond de scandale des faux passeports, l'Italie avait supprimé toute limitation et les instances françaises avaient hâtivement modifié leurs règlements pour augmenter le quota (voir Libéralisation: un pas de plus). L'élargissement de l'Europe rend de toute façon inéluctable l'ouverture du marché des joueurs. Une "préférence nationale" ? Dans les dossiers Bosman et Malaja, deux logiques se percutent de front, du fait que la "libéralisation" en question concerne un marché du travail, et non un marché de biens ou de services. D'un côté, il semble bien difficile, aussi bien dans le droit que dans les principes, de défendre des restrictions à la libre circulation des travailleurs et des discriminations par la nationalité. D'un autre, il semble légitime que les instances sportives légifèrent dans ce domaine afin de lutter contre les dérives comme la perte d'identité des équipes, le mercenariat généralisé, l'abandon de la formation ou le dumping social. Sepp Blatter invoque précisément ces arguments pour refuser une "babélisation" du football. La contradiction est bien là: on peut questionner la légitimité de la défense de "l'identité" nationale ou locale des équipes professionnelles, et même lui trouver un air de famille avec la dénonciation du "cosmopolitisme" propre aux discours xénophobes. Mais il faut bien reconnaître que les enjeux vont au-delà. La responsabilité des clubs En matière d'identité des clubs, il appartient aux dirigeants de choisir ou non préserver un ancrage de cette nature. Dans la réalité, la logique économique l'emporte totalement, et les managers sportifs s'attachent à construire les meilleures équipes au meilleur prix possible, sans autre considération que l'efficacité (des équipes comme l'Athletic Bilbao montrent toutefois que cette position n'est pas la seule possible). L'incapacité des clubs — et particulièrement des plus riches d'entre eux — à s'autoréguler est symptomatique de l'ère Bosman, qui les a vus se lancer dans la surenchère des salaires et des transferts et mener le pillage des championnats économiquement les plus faibles. Comme le dit Bernard Gardon de l'UNFP (Union nationale des footballeurs professionnels) : "ils utilisent les contrats et les transferts comme des outils économiques et non pas comme de vrais contrats de travail" (France Football 17/01). Aujourd'hui, même s'ils se plaignent de la mentalité des monstres qu'ils ont créés, les clubs pourraient trouver dans l'arrêt Malaja l'occasion de mener plus vite la réduction de masses salariales devenues exorbitantes. C'est le "dumping social" que redoutent les instances et les joueurs, et qui consisterait en l'importation massive de joueurs bon marché (et très motivés…). L'autre risque majeur est l'abandon progressif des politiques de formation, de moins en moins rentables, et la délocalisation du recrutement vers des pays moins riches, ou pauvres, réservoirs inépuisables de joueurs. Une exception sportive beaucoup trop théorique Face à de telles perspectives, il serait en définitive justifié d'imposer la règle du "6+5" que défend la FIFA (comme en son temps l'UEFA), et qui consisterait à obliger les clubs à aligner au moins 6 joueurs sélectionnables dans l'équipe nationale du championnat concerné (ou bien, éventuellement, formés sur place). Cette politique des quotas serait un moyen de réguler le marché. Le problème est que les instances sportives n'en ont pas le pouvoir. L'événement apporte en effet une nouvelle preuve de l'insuffisance de "l'exception sportive" telle qu'elle a été formulée par le protocole du traité de Nice, qui s'est contenté d'en fixer vaguement le principe dans une formulation sans conséquences concrètes. C'est pourquoi les contenus essentiels de cette exception sportive sont encore en jeu, notamment sur le plan juridique devant les tribunaux nationaux et européens. Il s'agit aussi bien du droit exclusif des fédérations à organiser les compétitions, de la légitimité des tribunaux sportifs, de la propriété et de la commercialisation des droits de télévision… Ce qui a pour conséquence de mettre en danger les disciplines sportives, à la merci d'une dérégulation effrénée et d'une privatisation totale. La naissance d'une Ligue privée européenne, qui a resurgi tout récemment avec le projet de "Golden League", n'est pas la moindre de ces menaces pour le football. En France, la Ligue a constitué une commission paritaire comprenant des dirigeants, des joueurs et des entraîneurs pour trouver des réponses et adopter une position commune, ce qui a déjà été le cas par le passé. Malgré des divergences, l'inquiétude est partagée par toutes les composantes du milieu, qui seraient majoritairement favorables à une règle du type "6+5". Sur le plan européen, l'issue nécessairement politique du dossier est tributaire d'acteurs nombreux qui pourraient avoir du mal à présenter un front commun pour mobiliser les politiques et obtenir de l'Union européenne la définition d'une spécificité du sport professionnel lui permettant d'établir ses propres règles et d'administrer quelque peu son économie. Et il n'est pas sûr que cela arrangerait les grandes puissances financières du football.

Réactions

  • Guilmour le 21/01/2003 à 15h02
    Je ne suis pas trop d'accord, reprocher l'ouverture des frontiéres à des championnats hors CEE dont le risque serait de "prendre la place aux jeunes francais" c'est exactement le débat qui a eu lieu et a encore lieu en Angleterre, italie et espagne , l'arrivée masive e joueurs francais hollanais...a-t-elle réellement mis en danger les selections nationales et mis en valeur celle des pays pillés (car finalement c'est à ce moment là que l'on voit la santé d'une fédération)?
    Je ne suis pas sûr que cela soit le cas (mis à part la France qui bénéficie d'une génération hors normes dont je prédis queques difficultés dans les années qui viennent (qui au milieu pour remplacer, Pires , Zidane, Petit et Viera? mais c'est un autre débat...).
    finalement aprés un début difficile , l'Allemagne et l'Italie sont toujours là , l'espagne et l'angleterre ont toujours les mêmes mauvais résultats, finalement il n'y a que la France qui s'est renforcé durant ces années mais je pense que cela est plus dû à la qualité de nos formateurs et à des gars comme Jacquet qu'à l'éxode de ces joueurs-là.
    Non , Ce que je reprocherai à cette nouvelle loi, c'est qu'une nouvelle fois on court vers le libéralisme à outrance en oubliant l'une des régles élémenaires de ce mode de pensée: c'est l'égalité des chances, c'est l'établissement par un organisme de régles de fonctionnement pour assurer une pérénité au systéme (e: Loi anti-trust). Quitte à être les ayatola du libéralisme, soyons le juqu'au bout, pourquoi est ce que les 4 premiers pays au coef UEFA bnéficie-t-il d'avantages fiscaux sur les joueurs, pourquoi est ce que les instances internationales , si prompt à nous imposer des régles de transfert, ne font rien pour homogénéiser sur le modéle de la france ou la hollande ce systéme?

  • tikko le 21/01/2003 à 15h36
    On peut qd même remarquer que les pays dt les chpts sont les meilleurs (Italie, Ang, Esp, Alle) n'ont plus gagné de grandes compétitions nationales depuis que l'arrêt Bosman est en place. On peut même dire que, dès les années 80, quand les meilleurs joueurs de chq pays ont commencé à visiter le calcio (le plus svt) ou autres, seule l'Allemagne a su au niveau national remporté une CM et un CE.
    C'est qd même bien, je crois, une conséquence.
    Et qd on voit le niveau de l'Italie, de l'Allemagne (malgré sa CM) ou de l'Angleterre en matchs internationals, ca risque pas pour le moment de changer. Les seuls ayant une équipe forte sont les espagnols mais eux ont la facheuse tendance de ne jamais gagné qu'en club !

  • Carlos Alberto le 21/01/2003 à 21h35
    Au fait si l'accord sur la double nationalité Franco-Allemande est mis en place , c'est pas dit que les allemands ne vont pas voler des joueurs à l'équipe de France !

    Et vice verça biensur.

  • osvaldopiazzolla le 22/01/2003 à 01h03
    Pour Positive Vibes, Blatter a déclaré dans le monde que le même accord anti discriminatoire existait avec un mysterieux conglomerat de pays "afrique-pacifique-caraibes"

    Pour JPD : dans ton raisonnement je suis pas sur que Sochaux, en formant ses joueurs à domicile arrive à les garder....D'ailleurs, aujourd'hui, même les clubs russes deviennent plus attractifs financierement que les clubs français ...

    Il y a encore quelques années, Sonine et Koudriachov étaient au centre de formation de l'ASSE ; ils ont été achetés par le Spartak (ou ils jouent la ligue des champions)...et Alain Masudi a failli partir au Lokomotiv.

  • beppo le 22/01/2003 à 10h01
    Je suis tout a fait d'accord avec l'analyse de Nono93.

    pour prendre un exemple, Sedan a recruté Di Tommaso à Monaco. Il etait très difficile pour lui d'obtenir une place en D1 à Monaco, compte tenu de la richesse de l'effectif. Pour Sedan, c'etait la possibilité d'obtenir un jeune pour un prix raisonable, mais qui devait encore progresser.
    Si pour le meme montant (et c'est la qu'est le changement par rapport à Bosman1), Sedan peut recruter un bulgare moyen de 25 ans, sur la première saison, Sedan sera gagnant, car le joueur est immediatement operationnel. La consequence en aurait été que Di Tommaso (international espoir entre temps) n'aurait pas acquit l'experience de la D1 (en tout cas, moins) et que sa progression aurait été freinée.
    Or a terme, on peut penser que Di Tommaso aurait été meilleur que ce bulgare inconnu (car bien evidement, les tres bons bulgares se dirigent vers les championnats plus riches).
    La plus value possible en assurant la post-formation de Di Tommaso disparait egalement.

    Les clubs privilegiant les joueurs "Malaja" de 25 ans moyens ont donc un gain a court terme (s'il s'adapte) et une perte à moyen terme.

    Enfin, un joueur formé au club (ce qui n'etait pas le cas dans mon exemple) a beaucoup moins de risque de ne pas s'adapter qu'un joueur recruté dans un pays "exotique".

    En fait Bosman a créer un exode des meilleurs joueurs farnçais, affaiblissant le niveau moyen des clubs, mais a permis de liberer des places en D1 pour les jeunes, ce qui a au moins le merite de renforcer les equipes nationales. Malaja risque de reprendre ces places au jeunes pour les remplacer par des joueurs moyens (mais plus forts que les jeunes à l'instant t, car plus agés), ne renforçant pas le niveau moyen du championnat au dela d'une saison ou deux, mais affaiblissant d'autant les equipes nationales à terme.

  • Agora le 24/01/2003 à 08h46
    Un dossier assez complet sur le sujet dans lien

    lien

  • NoNo93 le 24/01/2003 à 11h20
    Le Lillois là, il a l'air chaud et bien dans l'esprit que je craignais : "chouette çà nous libére trois place et pourquoi pas délocaliser notre centre de formation" Budzinski à Nantes parlant aussi de leur école Africaine transférable en Europe de l'Est...

  • goom le 24/01/2003 à 17h19
    Il faut distinguer à mon avis deux choses:
    Les contrats que font signer les clubs, et les joueurs alignés sur le terrain lors des compétitions organisées par la LFP et la FFF.

    Sur les contrats, il me semble qu'il n'appartient pas aux instances du football d'imposer des quotas sur des joueurs étrangers. Ce qui compte c'est que les joueurs que les clubs engagent soient en régularité vis à vis des lois Françaises (en ce qui concerne l'entrée sur le territoire notamment).

    Par contre la LFP et la FFF peuvent par les réglements imposer des quotas de joueurs sur le terrain de la compétition. Par exemple pas plus de 5 joueurs non sélectionnables ce qui de facto met sur un plan d'égalité un étranger arrivé une semaine auparavant et un étranger au club depuis 5 ans. Celà pour limiter les effets pervers d'un système "d'assimilation" qui veut qu'un joueur étranger depuis x années en France est considérer comme un joueur de l'UE.

  • beppo le 25/01/2003 à 10h34
    La phrase qui me derange le plus du Lillois est la suivante : "Le public préfère des gens du cru, mais à partir du moment où l'équipe gagne et fait rêver, je ne pense pas qu'il y ait de vrai problème."
    En effet, ce n'est qu'apres qu'on sait si l'equipe gagne, or elle pose en postulat que le recrutement fera gagner...
    C'est d'autant plus stupide, que les 20 clubs adoptant le meme raisonnement, il y aura toujours un premier et un dernier... Il est donc illusoire de croire que ce soit la solution.
    Pour Nantes, ce que dit Bud me choque moins, puisqu'il dit que Nantes conserverait sa formation a 70/80 % de joueurs du cru... seul le pourcentage d'africains pourrait diminuer au benefice de joueurs d'europe de l'est.

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