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Elles avaient rendez-vous le 9 juillet

Coupées du monde – Les Bleues échappent au hold-up anglais pour gagner encore plus que la première demi-finale mondiale de leur histoire.
Auteur : CHR$ (avec J.L.) le 10 Juil 2011

 

Si l'équipe de France avait péri contre l'Angleterre, comme on l'a longtemps cru au cours du match, puis de la séance de tirs au but, l'autopsie aurait été simple: la difficulté à convertir sa domination (totale en première période) avait quelque chose de fatal face à des Anglaises qui, de leur côté, étaient allées au bout d'une action parfaitement menée – quasiment leur seule. Trop de tirs non cadrés sur les 33 adressés par les Bleues (contre 7), un excès chronique d'égoïsme face au but... les regrets promettaient d'être éternels, comme aurait immanquablement titré L'Équipe.

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Devoir cette victoire, contre une équipe manifestement plus faible, à une égalisation à la 88e minute et à la bonne fortune des penalties tient donc du paradoxe et d'une certaine justice à la fois. Au moins ce scénario a-t-il bénéficié à l'intensité émotionnelle de ce quart de finale: exactement ce qu'il fallait pour s'offrir un "match référence" en même temps qu'une bien jolie date dans l'histoire de la discipline. Exactement ce qu'il fallait, aussi, pour que les filles continuent à attirer la lumière.

* * *
À quoi tient le sort d’un sélectionneur ? La fonction est faite de choix forcément discutables et dont la pertinence sera jugée d’une manière définitive pour un ballon qui heurte un poteau d’un côté où de l’autre.


Une demi-heure pour survivre

À deux minutes de la fin du quart de finale contre l’Angleterre, le "projet de vie" cher à Bruno Bini n’y faisait rien, la France jouait sa partition classique de domination, de beau jeu et d’inefficacité. Bien sûr on allait reparler de l’absence de Sarah Bouhaddi comme suppléante de Bérangère Sapowicz (alors que Céline Deville ne pouvait rien sur le but), de celle d’Amandine Henry puisque Sandrine Soubeyrand avait de nouveau été remplacée dès que les choses s’étaient gâtées. Mais la frappe d’Elise Bussaglia entrait dans le but de Karen Beardsley après avoir heurté le poteau, et le projet avait au moins une demi-heure supplémentaire à vivre.
Après le tir au but de Camille Abily se posait la question de la sortie de Sandrine Brétigny après moins d’une demi-heure sur le terrain – comme une manière de renoncer à faire la différence avant la fin de la prolongation –, et encore plus la décision de ne pas travailler les tirs aux buts.

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En définitive, si la France est en demi-finales de la Coupe du monde, elle le doit peut-être bien au projet de vie de Bruno Bini [1]. Car ce qui différencie cette équipe de France de ses devancières n’est sans doute pas à chercher du côté des aspects techniques et tactiques. La sélection de l’Euro 2005 (avec déjà la génération des Camille Abily et Elise Bussaglia, et même celle de Louisa Necib et Elodie Thomis, mais avec encore la génération précédente des Marinette Pichon et Corinne Diacre) était sans doute au moins aussi forte. Mais elle n’avait pas su faire la décision contre une Norvège déjà déclinante.


Les mêmes, en mieux


Mis à part Céline Deville qui remplaçait Béranagère Sapowicz suspendue, l’équipe alignée était la même que contre le Canada, avec Sabrina Viguier dans l’axe à la place de Wendie Renard [2]. La disposition offensive était identique à celle de la première mi-temps contre le Nigéria avec Marie-Laure Delie en pointe, soutenue par Louisa Necib et alimentée sur les ailes par Gaëtane Thiney et Camille Abily.
Après une alerte dès la première minute, qui aurait pu permettre de voir Laetitia Philippe jouer tout le match et les Bleues à dix, l’organisation permettait à celles-ci de se mettre le plus souvent en position d’attaque – sans toutefois se montrer réellement dangereuses, souvent par manque de spontanéité devant le but. Et bien entendu, à l’heure de jeu, Jill Scott lobait Céline Deville sur une contre-attaque.

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Passée la période réglementaire de déception, les Françaises repartaient de l’avant et dominaient sans partage. Outre les qualités mentales, techniques et physiques des Bleues, la fin de match à sens unique doit sans doute beaucoup à l’équipe anglaise: l’équipe quasiment la plus âgée de la compétition dispose d'un avantage en terme d’expérience et de gestion du match, mais sans doute pas en terme d’endurance. Et les changements réalisés par Hope Powell resteront sans doute parmi ces décisions incompréhensibles qui font la petite histoire du football: pourquoi laisser Kelly Smith sur le terrain alors qu’elle était déjà sur une jambe lors du premier changement?

Après l’égalisation, pour le moins méritée, les Bleues reprenaient leur domination lors de la prolongation, sans parvenir à prendre l’avantage. Mais comme la séance de tirs au buts n’est pas entièrement une loterie, Faye White, qui avait achevé la rencontre dans la souffrance de ses crampes, envoyait son tir sur la transversale et la France dans le dernier carré mondial après un match dominé sans marquer, puis une séance de tirs aux buts. Il était sans doute nécessaire de refaire l’habituel chemin de croix, pour en changer l’issue et définitivement conjurer le sort.

[1] De là à citer Paolo Coelho dans l'interview d'après-match…
[2] Et Laure Lepailleur devenue inamovible à droite, transformant Corine Franco en spectatrice.

Vu du forum
=>> tes fessées - samedi 9 juillet 2011 - 20:51
Sur le match, c'est quand même sacrément mérité ! Les Anglaises attendaient les pénis depuis plus de 40 mn...
=>> tes fessées - samedi 9 juillet 2011 - 20:52
les pénOs bien sûr (désolé).

Réactions

  • Bertrand Sversal le 10/07/2011 à 23h11
    Josip R.O.G.
    dimanche 10 juillet 2011 - 21h44
    J'aime beaucoup cette Lepailleur.
    Elle joue la tête haute, un peu à la Lolo Blanc.

    Par contre, question communication, elle a encore du boulot : je ne l'ai pas entendue dire un seul "je crois que bon" ou "à partir de là".

  • Tonton Danijel le 11/07/2011 à 09h20
    Merci CHR$, mon seul regret du week-end fut de ne pas avoir pu voir ce match, mais le compte-rendu le restitue bien et je compte bien pouvoir suivre la demie-finale ce mercredi.

    Sinon, Deville n'est pas un peu fautive sur le but encaissé? Elle hésite à avancer alors qu'il y a une joueuse qui est au marquage sur l'attaquante anglaise, et ensuite fait une détente Chilavertienne (alors qu'elle est beaucoup moins enrobée) sur ce que j'hésite du coup à qualifier de lob...

  • zx_tampax le 11/07/2011 à 09h21
    je me joins à tout le monde pour remercier CHR$ pour ses analyses éclairées.
    J'en profite pour te demander ce que tu penses des gardiennes.
    (si c'est déjà fait, dites moi où est cette "nalyse")
    Parce que si je comprends bien que leur taille est un handicap pour aller chercher une balle dans la lucarne, je reste médusé par ce manque de réactivité.
    On a l'impression qu'elles sautent quand le ballon est déjà passé.
    Ou plutôt, se laissent tomber ou sautent à pieds joints pour se rattraper au poteau et pas se le prendre en pleine poire.
    Sinon, ALLEZ LES BLEUES !!!!

  • Tonton Danijel le 11/07/2011 à 09h33
    zx_tampax
    lundi 11 juillet 2011 - 09h21

    Même réflexion, ceci dit la gardienne anglaise semble plonger pour la forme (la frappe était trop bien placée). Quant à Deville, elle semble hésiter sur son positionnement et sa détente s'en ressent.

    Sinon, un truc qui me surprend sur la vidéo, c'est l'immense solitude de la dernière tireuse anglaise, que ses copines ne vont pas réconforter... Un peu cruel pour elle.

  • zx_tampax le 11/07/2011 à 10h02
    J'ai ce regard sur les gardiennes pour à peu près tous les matchs, en fait.
    On dirait qu'elles ont les pieds lestés. Bref, un peu une antithèse des gardiens du manga "Olive et Tom" (pour ceux de ma génération)

    Sinon, effectivement j'ai toujours un peu pitié pour le joueur qui loupe son péno et fait perdre son equipe. D'autant que l'anglaise est obligée de se pousser parce qu'elle se fait rentrer dedans par l'attroupement des françaises.

  • François-Youssouf Hadji-Lazaro le 11/07/2011 à 11h07
    Tonton Danijel
    lundi 11 juillet 2011 - 09h20

    Sinon, Deville n'est pas un peu fautive sur le but encaissé? Elle hésite à avancer alors qu'il y a une joueuse qui est au marquage sur l'attaquante anglaise, et ensuite fait une détente Chilavertienne (alors qu'elle est beaucoup moins enrobée) sur ce que j'hésite du coup à qualifier de lob...

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    C'est sûr que ni son placement ni sa détente n'aident Deville à intervenir sur le coup (quoique pour le placement, il est normal qu'elle soit un peu avancée dans un premier temps, au cas où la passe en profondeur soit un peu trop longue pour l'attaquante).

    Mais pour moi, la fautive sur le coup est plutôt Sabrina Viguier: Lepailleur n'était pas complètement battue sur le coup et, si elle décide quand même de venir en couverture, elle doit intervenir de manière beaucoup plus tranchante sur le ballon. Là, elle fait le déplacement mais hésite à intervenir, ce qui fait qu'elle est prise par le rebond et qu'elle ouvre une porte énorme à l'intérieur, ouvrant la possibilité à un deux contre une dans l'axe... ou à un tir lobé vu le placement de la gardienne.

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