Un baiser de la mort pour le sexisme dans le football
Une Balle dans le pied - Avec l'affaire du baiser imposé par Luis Rubiales à la joueuse Jenni Hermoso, le football a donné en spectacle son sexisme culturel... et une opportunité d'y remédier.
Dans le sport, les victoires et les défaites délivrent une morale, telle la "morale de l'histoire". Cependant, dans des disciplines aussi aléatoires que le football, elle est parfois indiscernable ou peu morale, et il faut compter sur le temps pour rétablir un équilibre ou un semblant de "justice". Un temps plus ou moins long.
Prenons la victoire de l'Espagne à la Coupe du monde 2023. Au moment du coup de sifflet final, le message est pour le moins ambigu. Cette sélection est sacrée, et son sélectionneur avec elle, malgré la fronde d'une grande partie des joueuses quelques mois auparavant.
En septembre 2022, une quinzaine d'entre elles se sont en effet adressées à leur fédération nationale (RFEF) pour dénoncer le management "dictatorial" du sélectionneur, Jorge Vilda, affirmant que la situation affectait leur "état émotionnel et leur santé", décidant de "se mettre en retrait" de la sélection (voir le documentaire Romper el silencio).
Jorge Vilda, maintenu par la RFEF, décide alors de s'appuyer sur de jeunes joueuses, tandis que plusieurs frondeuses réintègrent le groupe. Au soir de la finale contre l'Angleterre, de nombreux médias titrent sur "la revanche du sélectionneur". (...)