Blatter et Platini en flagrant déni de dopage
Une Balle dans le pied – "Un ou deux cas", un peu de "schnouf", mais pas de dopage organisé dans le football: nous pouvons dormir tranquilles, l'UEFA et la FIFA n'ont même pas peur.
Le hasard ou le calendrier des relations publiques suisses nous ont valu ces derniers jours une série de déclarations sur l'éventualité du dopage dans le football, très classiques mais dont on peut encore s'étonner. Précédant de quelques jours Joseph Blatter, Michel Platini, spécialiste de cet exercice depuis toujours (lire "Platini, positif à la mauvaise foi"), a ouvert le bal avec une interview pour Ouest France, mercredi dernier, dans laquelle il dit ne pas croire en l'existence d'un dopage organisé dans le football.
PLATINI NE VOIT PAS
"Il y a peut-être quelques cas isolés. Mais je ne vois plus les clubs de football organiser leur dopage." Le président de l'UEFA sait que son ancien club, la Juventus, a été convaincue de dopage organisé pour ses pratiques des années 1994-1998, ses dirigeants n'échappant en appel à leur condamnation que par un biais juridique (lire "La Vieille dame tapait dans la pharmacie"). Mais il ne nous explique pas ce qui ferait qu'aujourd'hui, les clubs auraient renoncé à cette tentation alors que le rythme des compétitions s'est accru en même temps que l'intensité physique des matches et la pression des enjeux économiques.
En réalité, les clubs n'ont jamais eu autant de raisons d'organiser le dopage de leurs effectifs, et l'une des meilleures d'entre elles est que la lutte antidopage n'est pas de la plus grande virulence dans ce sport. Probablement parce que tout le monde s'applique à "ne pas y croire", et ne craint pas, comme Platini pour expliquer des "différences de rythme flagrantes entre certaines équipes ou certains championnats" (c'est la question du journaliste), de recourir à des fables: "Ce sont les angles des caméras de télévision, les façons de filmer qui ne sont pas les mêmes partout, qui donnent cette impression", nous dit Platini, qui n'a pas tout à fait tort de préciser: "Je dis cela de façon tout à fait sérieuse".
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