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Le Mans se jette dans l'Arena

Pas de révolution architecturale pour le nouveau stade du Mans, qui sera inauguré samedi et se veut surtout précurseur sur le plan économique.

Auteur : Jérôme Latta le 27 Jan 2011

 

Après le Stade des Alpes de Grenoble en février 2008 et avant Nungesser II en juillet prochain, la MMArena est sur le point de devenir le deuxième stade "nouvelle génération" de France. Nouvelle moins sur le plan de l'architecture que sous l'angle d'un contexte où l'objectif de doter le pays d'un parc d'enceintes modernes est promu massivement par l'industrie du football, les élus locaux, les pouvoirs publics, les médias spécialisés et plus discrètement le secteur du BTP. L'inauguration du nouvel équipement manceau est donc particulièrement observée.

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Testé en soufflerie

Une inauguration qui aurait dû avoir lieu le 7 septembre, mais qui a été reportée en raison de malfaçons constatées fin 2009 dans la charpente, dont la réalisation avait été sous-traitée à une entreprise grecque... Un report coûteux pour le constructeur, en raison des pénalités par jour de retard payables à la Ville. Encore a-t-il fallu travailler quasiment jusqu'au dernier moment pour respecter le rendez-vous du 29 janvier.


L'édifice, conçu par Cardete & Huet et Bruno Huet, se dresse sur le site Antares, qui inclut le circuit des 24 heures et comprend également la salle de basket du même nom, un hippodrome et un golf dix-huit trous. Ses modestes 25.000 places évitent le risque d'un surdimensionnement et il ne comporte aucun gadget spectaculaire – pelouse rétractable ou couverture amovible.

 

Sobre, il se singularise par son toit enveloppant (étudié en soufflerie, il est destiné à faire barrage aux courants d'air afin d'en remontrer aux Nantais), posé de biais avec un effet aérodynamique assez réussi, partiellement translucide. Avec son rectangle peu arrondi, il ressemble à un vrai stade de football.


Délégation

Le coût total de l'opération s'élève à 102 millions d'euros, dont près de la moitié pour les collectivités, et correspond au montant du contrat de concession. En juin 2008, le MUC 72 signait en effet avec Vinci [1] l'accord permettant la création du consortium Le Mans Stadium (LMS), détenu à parité par les deux partenaires, chargé d'édifier et d'exploiter le stade. Cette alliance entre un club et un opérateur est une première en France, qui va être imitée fréquemment au cours des prochaines années.


La formule retenue par la Ville est en effet celle de la délégation de service public, qui consiste à confier à des opérateurs privés le financement (ou partie de celui-ci), la construction et l'exploitation d'un équipement. La municipalité versera à LMS une contribution forfaitaire de 1,35 millions d'euros par an, et le club une participation de 700.000 euros (plus une part variable assujettie aux recettes).

 

En contrepartie, le consortium assurera la maintenance et exploitera l'enceinte durant les trente-cinq ans de la concession. Il compte réaliser 80% de son chiffre d'affaires sur le football, 20% avec l'organisation d'événements en profitant de la modularité de l'enceinte. Seul concert programmé pour l'instant: Johnny Hallyday en 2012.

 

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MMAcarena

La quatrième mousquetaire de l'aventure, c'est évidemment l'assureur MMA qui donne son nom au stade, ou plutôt qui a acheté ce droit contre dix millions d'euros sur dix ans (plus trois d'apport initial, contribuant à la construction). La somme semble un peu dérisoire en regard de la dimension symbolique de l'opération, qui revient à donner un nom de marque à un lieu public.

 

Pour ceux qui n'arrivent déjà pas à dire Chaban-Delmas au lieu de Lescure, cette nouvelle étape sera assez déprimante (lire "Dis-moi comment s'appelle ton stade..."). Elle a pourtant servi de principal axe de communication, avec succès: l'écho médiatique a été très important, prouvant sans tarder l'efficacité de la méthode.


Dans Ouest-France, Christian Baudon, directeur général des MMA, ne cache pas son bonheur: "Nous avons là un gigantesque panneau de pub permanent!", se déclarant "fier du néologisme MMArena, qui sera très vite chanté dans le stade". On a hâte de savoir si le projet d'un hymne officiel plaquant les trois lettres de la mutuelle sur l'air de la Macarena a été mis à exécution.




Le FC Séville de la Sarthe

L'accord de concession négocié déterminera directement le bénéfice final de l'opération pour les trois parties. Difficile de croire qu'il puisse être gagnant-gagnant-gagnant pour les collectivités, le club et Vinci. L'entreprise du BTP est certainement la mieux placée pour assurer son retour sur investissement, celui de la Ville étant plus incertain: elle compte sur des retombées indirectes et des bénéfices d'image difficilement chiffrables, alors que son investissement financier l'est. On peut aussi s'interroger sur l'intérêt de retrouver en 2046 la propriété d'un stade qui sera devenu obsolète...


Le club d'Henri Legarda, rebaptisé Le Mans FC, joue gros lui aussi. Il a fixé la barre assez haut, ce qui rend impérative la réussite sportive de l'équipe: le président maintient l'objectif défini en 2004 de placer Le Mans parmi "les cinquante meilleures équipes d'Europe". Un an après avoir pris pour modèle le FC Séville, le dirigeant voyait le MUC relégué en Ligue 2, une division incompatible avec la viabilité du stade [2].



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Donnez le LA

Les résultats sportifs auront donc une incidence directe sur la réussite du projet et sur les revenus supplémentaires que devrait générer un stade confortable, vecteur d'affluences supérieures et conçu pour augmenter les recettes de jours de match, bien doté en loges et sièges VIP. Les gestionnaires veulent faire venir les spectateurs plus tôt et les faire repartir plus tard – ce qui ne sera peut-être pas un luxe compte tenu des difficultés de déplacement prévues – afin de les inciter à consommer.


Et pour dépenser leur argent, les visiteurs devront utiliser et charger une carte de paiement, dont l'unité est le LA. Un LA vaut un euro [3]. C'est absurde, mais il paraît que cela permettra d'accélérer les transactions aux buvettes... et accessoirement de pousser à la consommation, puisque ce moyen de paiement sera plus tard accepté dans les autres boutiques et serviront même de billet d'entrée. En outre, une carte en plastique ne rend pas la monnaie: de nombreux visiteurs occasionnels ne dépenseront pas leur solde.


Samedi, en faisant fi de la nostalgie (lire "Mon cher Léon") et des réserves évoquées plus haut, les supporters manceaux pourront embrasser l'enthousiasme de leur président: "Les joueurs auront l'impression de jouer sur le terrain d'un des grands clubs d'Europe" [4]. On rêve mieux dans un joli stade, c'est déjà ça.


[1] Vinci est un des actionnaires du consortium du Stade de France. Le groupe sera aussi à l'œuvre pour les futurs stades de Nice et du Havre.
[2] "L'exemple à suivre, c'est le FC Séville. Il y a sept ou huit ans, ce club n'était pas plus avancé que nous maintenant. Depuis, il a gagné deux coupes de l'UEFA, et s'invité régulièrement en Ligue des champions." (France Football, 30 juin 2009).
[3] Ce nom incongru vient de l'opérateur du système, le Crédit Mutuel, en raison de son slogan publicitaire: "LA banque à qui parler". Authentique.
[4] Metro, 26 janvier.

Réactions

  • kro le 27/01/2011 à 14h43
    Le PPP n'est pas un terme générique. Il s'agit d'un nouveau type de contrat administratif établi par une ordonnance de juin 2004.

    Il concerne les projets présentant un caractère d'urgence ou de complexité pour la collectivité, en permettant (enfin, ça, c'était le but à la base), de combiner de manière plus efficace les interventions des secteurs public et privé.

    Je ne crois pas qu'il connaisse un énorme succès. Selon la MaPPP (Mission d'appui), il y a eu 412 études lancées depuis 2004 pour seulement 76 contrats attribués (c'est vraiment une goutte d'eau par rapport au nombre de marchés publics et de DSP attribués chaque année), le premier ayant eu trait à l'éclairage public d'Auvers-sur-Oise.

    En l’occurrence, il semble bien que le MMArena ait fait l'objet d'une concession de service public et non d'un PPP.

  • king carrasco le 27/01/2011 à 14h53
    @kro : "En l’occurrence, il semble bien que le MMArena ait fait l'objet d'une concession de service public et non d'un PPP".
    ---
    C'est ce que dit l'article (précisément, il s'agit d'une DSP sous forme de concession). Et il me semble bien que le PPP, s'il a peut-être un sens strict comme tu le dis, est essentiellement employé au sens générique.

  • JihaiR le 27/01/2011 à 14h54
    Sir Sourire
    jeudi 27 janvier 2011 - 12h35
    Oik, merci la rédac.

    (je crois voir qui peut bien être votre expert)
    -------------
    Zoey Shepard ?

  • Carlos Alberto Riera Pas le 27/01/2011 à 15h17
    Sinon, mis à part DSP, PPP etc... d'autres choses vous ont marqué dans ce papier ?
    .... après certains vont dire que les lecteurs des CdF ne font pas partie d'une élite... Tiens j'rdescends au PMU discuter des apports d'un PPP... a plus.

  • Sir Sourire le 27/01/2011 à 15h37
    kro
    jeudi 27 janvier 2011 - 14h43
    Le PPP n'est pas un terme générique. Il s'agit d'un nouveau type de contrat administratif établi par une ordonnance de juin 2004.
    ---

    Ce nouveau type de contrat est bien le fameux contrat de partenariat.

    D'ailleurs, le nom officiel de la MAPPP est "Mission d'Appui à la réalisation de contrats de partenariat", PPP restant une appellation générique recouvrant le CdP, les DSP et encore d'autres sigles barbares.

  • king carrasco le 27/01/2011 à 15h44
    @ carlos riera
    Il semble que ce soit toi qui considères que ce sujet est réservé à une élite, voire que le petit peuple (que tu associes au PMU, ce qui fait un peu cliché de classe) n'est pas capable de discuter d'un sujet comme - par exemple - la privatisation des biens et des missions de service public.

    Par ailleurs, la discussion est certes un peu technique (voire chiante :), mais elle ne concerne que quelques lecteurs, sans être forcément représentative du lectorat des CdF.

  • RabbiJacob le 27/01/2011 à 16h26
    Une bonne façon de contrer le "naming" peut être le "surnaming". Dans le Ouest-France du jour qui parle de ce nouveau stade, on peut lire que les Manceaux pourtant loin d'être hostile à ce nom certes commercial mais bien de chez eux, commencent à le surnommer le Maracana. J'aime bien le principe.

  • TiramiSuazo le 27/01/2011 à 16h52
    brison futé
    jeudi 27 janvier 2011 - 10h09

    Sinon l'explication du cheval c'était quoi déjà ?
    ================
    Le cheval du nouvel écusson de LeMans FC représente les chevaux du Perche voisin "mondialement connu" selon la brochure de présentation du changement de nom, éditée par le club la saison dernière.
    Il serait également la représentation de l'idée d'un club formateur qui transforme des poulains en chevaux de course. Ils sont forts dans les boîtes de com'.

    Sinon MMA peut être ravie mais si ça n'a pas changé faudra qu'ils fassent gaffe en cas de match de Ligue des Champions, seuls les sponsors UEFA ont droit de cité.
    Il faudra donc éteindre l'éclairage des logos à l'extérieur pour éviter que l'UEFA envoie une belle amende! Mas bon, c'est un autre problème qui devrait peut-être ne jamais se poser...

  • brison futé le 27/01/2011 à 17h12
    TiramiSuazo
    jeudi 27 janvier 2011 - 16h52

    Ah donc c'était pas pour représenter une équipe de bourrins...

    Sur le problème UEFA/naming je dubitais, mais j'ai vérifié et tu as raison, par exemple le stade du Bayern est "renommé" pour la LdC. Encore un coup de Platini dans le dos des grands clubs, à coup sûr.


  • LLBB1975 le 27/01/2011 à 17h20
    J'ai la flemme de chercher : c'est quoi le nom LDC du stade du Bayern ?

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