En vous connectant, vous certifiez n'avoir jamais trompé votre club favori. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Un barbare qui sait pleurer

C'était l'an passé dans notre numéro "Paris, Paris, on t'adule!", et le texte est plus que jamais d'actualité: confessions d'un supporter du PSG qui ne demande pas l'absolution.
Auteur : Jérôme Reijasse le 22 Avr 2008

 

cdf33_paris.jpgSupporter du PSG... Les rires, déjà, lèchent mes entrailles. Les rires des autres. Ceux convertis en 1998, ceux complexés par leur province, ceux qui voudraient raser et, même pourquoi pas, fusiller tout Boulogne, ceux qui écrivent football avec un petit f dédaigneux. Tribune K Bleu Bas, rang 1. Géographiquement à la droite de Boulogne, juste histoire d’écœurer un peu plus les curieux. Dix années d’abonnement. Même place, les genoux comprimés par ce balcon de béton, glacial été comme hiver, mon nom sur le siège, mon meilleur pote à ma gauche. Les cris, les insultes, les joies, les explosions, la mauvaise foi, les larmes parfois, bien rentrées, la mauvaise foi encore, la haine des arbitres, les plaisanteries qui soignent, la vie. 


Jamais une machine à gagner

1980 : un ange se pose au Parc. Rocheteau choisit le PSG et je le suis. Aveuglément. À l’école, à l’heure des échanges de vignettes Panini, les doubles des joueurs parisiens atterrissent systématiquement sur mon pupitre, "Tiens, le faux Parigot, colle-toi au cul tes pauvres joueurs. Hé, j’ai celle de la salope de Rocheteau, tu la mettras sur tes chiottes". Les enfants sont formidables. J’achète Onze, souvent, et, interdit de télévision, j’écoute la radio, tout le temps. Je vibre dans le noir, partage les victoires avec Dieu, vu que mon entourage, lui, semble avoir choisi les Canaris, les Verts ou les Girondins. Tsoin, tsoin. Marseille n’intéresse alors personne. Douce époque. Luis, Safet, la liste est longue. Elle n’appartient qu’à moi. Je ne suis pas un historien, juste un barbare qui sait pleurer.

Les matches se confondent tous. Très vite, je comprends que supporter le PSG, c’est d’abord accepter une évidence: l’obsession de la victoire est un passe-temps réservé à ceux qui confondent réussite et appartenance. Et puis, si Paris gagne, c’est parce que la capitale bénéficie de soutiens souterrains, ou qu’elle a affronté un adversaire déjà soumis. Et si Paris perd, c’est l’expression de la justice totale. Moi, derrière les moqueries, je sais. PSG ne sera jamais une machine à gagner, malgré les titres, malgré les grands joueurs qui ont honoré le maillot. PSG, c’est le refuge de ceux qui ne veulent pas se contenter de respirer. Une tragédie pathétique. Seul(s) contre tous. Un miracle.


barbare_paris.jpg


Le bonheur et la guerre


Le Parc des Princes. Un vaisseau spatial échoué sur terre. Acoustique de l’apocalypse, chants qui prennent à la gorge, le stade de la fidélité toujours au rendez-vous. La première fois, c’est le choc. Mes jambes tremblent. Le petit garçon a grandi mais pas tant que ça. Weah marque. Un inconnu se jette sur moi, il pleure, non? Je communie. Je comprends. Les rumeurs perçues à la radio s’incarnent. Ici, c’est Paris. Ici, c’est chez moi. Pour la vie.
Championnat de France, Coupe de France et de la Ligue, coupe d’Europe, Rai, Pilorget, Pouget, Madar, Le Guen, NGotty, Fournier, Gaby, Valdo, Rabesandratana, Leonardo, Bats, Lama, Ginola, tout se mélange, encore une fois. Quand le PSG domine, années 90, c’est évidemment le bonheur, quand le PSG est bafoué par Biétry et tous les autres, c’est la guerre. Mais c’est exactement la même. Appartenance.

Celui qui croit à la victoire éternelle est un crétin. Quand les trompettes du succès auront cessé leur douce et martiale mélodie, les stades se videront. Tous. Sauf le Parc. Bien sûr, ici comme ailleurs, les mécréants s’abonnent. Mais ils ne font que passer. Le Stade Français leur tend les bras, qu’ils n’hésitent pas. Un nouveau déguisement, rose, pourquoi pas ?
Je n’ai jamais su composer, jamais su faire la part des choses. J’aime le stress d’avant-match, j’aime la tristesse et la solitude d’après-match. Tout le monde aime la victoire. Mais c’est bien sûr dans la défaite que les vrais supporters se reconnaissent. J’aime surtout l’idée que, parce que je suis un supporter du PSG, je vais irriter, agacer, dégoûter, voire faire peur. J’aime ça. "Nobody likes us and we don’t care". La devise de l’équipe anglaise de Millwall. Je la revendiquerai jusqu’au bout.


Chambre d’enfant

Aujourd’hui, le PSG sombre. Depuis 1998, il a entamé son processus d’autodestruction. Gestion catastrophique, conflits de couloirs, viol du maillot... Mais quel genre de mari quitterait sa femme parce que le médecin vient de confirmer que c’était bien un cancer qui la rongeait ? Une enflure, rien d’autre. La Ligue 2 est en vue. Ça me réveille la nuit. Je fixe le classement et mes yeux ne peuvent plus s’en détacher. Je calcule, prévois dans le vide. Je hais Paris parce qu’il me déçoit, parce qu’il me rend fou, parce qu’il gangrène ma vie sociale. Et donc je l’aime. Pour plaisanter, je me dis que le prix de l’abonnement l’année prochaine sera dérisoire, blablabla. J’ai peur.

C’est certainement ridicule, "le football, c’est juste un ballon qui entre (ou pas) dans une cage". Mille fois cette phrase m’a été jetée à la face. Circonstance aggravante : je n’étais pas seulement un supporter. J’avais choisi le PSG. Club de nazis, club de riches, club corrompu, club Canal. Mon club. La tête de Kombouaré. Le coup franc en Belgique. Le 3-0 à Marseille, avec Ronnie qui humilie avec grâce. Galatasaray. La Juventus qui mérite ses applaudissements. 1982, la Coupe, ma chambre d’enfant excroissance impossible du PSG. La Corogne intraitable. Les poings serrés. Souvent. Encore. Champion de France. Le pointu de Leroy contre le Bayern. Bordeaux qui fête son titre au Parc. Les Champs-Élysées en avril. Rai qui pleure.

Alors, la Ligue 2, je prends aussi. Pas grave. Terrible. Mais pas grave. Être supporter du PSG, ça ne sert à rien. Ça ne vaut pas une femme, des enfants, une existence. Je ris maintenant. L’orgasme est une foutaise comparée à l’instant où ce ballon minable franchit la ligne. Et où le Parc défie la gravité. Une foutaise ! Quand votre meilleur pote (toujours le même) vous massacre l’épaule parce que là, tout de suite, plus rien ne compte, plus rien ne compte. Tout est là. Vingt-cinq ans d’appartenance.

Il y a quelques années, en soirée :
- Si tu devais choisir entre moi et le PSG vainqueur de la Ligue des champions, mon amour ?
- Chérie, serait-ce du pur masochisme, ainsi, en public, ou bien...
Elle est, depuis, sortie de ma vie. J’ai même  du mal à me souvenir de la couleur de ses yeux. Diané, Cissé, tous les boiteux du PSG, eux, sont là. Aujourd’hui. Demain. Dieu n’est pas mort. Paris non plus.

Réactions

  • la touguesh le 22/04/2008 à 23h44
    Esteban :
    Et critiquer quelque chose ne fait pas de la personne qui critique une personne condescendante, ou alors on ne peut plus rien dire si ça en fâche certains.

    -----------------------

    Ça dépend de la manière dont tu critiques ... ou plutôt la manière dont tu rédiges en fait ; il y a des posts assez violents et/ou condescendant quelque soit la thèse défendue aujourd'hui (ça fait pas de mal, c'est bon pour la peau ).

    et :

    -------------------

    D'une je comprends que l'auteur parle d'une relation dépassant la soirée (le "mon amour", le "cherie", le sous-entendu que la question aurait pu être posée ailleurs),

    --------------------------

    Ça dépend de la manière dont tu interprètes. Le "Chérie, serait-ce du pur masochisme, ainsi, en public, ou bien..." implique "bah tu connais la réponse, tu me connais mieux que ça quand même ?" (ce qu'explique bien mieux que moi JM dans son point 4)

    et enfin :

    -----------------------------

    de deux je trouve ça débile et le mot est faible car ça sous-tend que l'amour d'un club est plus important que celui des gens.

    --------------------------------

    Et pourtant, pour certaines personnes, si !! Et tu peux pas t'imaginer la souffrance qu'ils ressentent quand ils s'en rendent compte !!(ce que montre certains passages de l'article que j'ai la flemme de retrouver) (a mes yeux hein, la aussi, tout est question d'interprétation)

    Et la plupart de ces personnes se démerdent pour ne pas se retrouver face à un tel choix (entre amour des gens/ amour du club) (d'où intériorisation des joies/peines dues au foot, et donc solitude dans le partage de sa passion ...) ( la aussi, j'ai retrouvé ça dans l'article ... )

  • antigone le 22/04/2008 à 23h47
    Etre en désaccord, critiquer, nuancer, pani problème, Esteban.

    Je parlais de "comprendre", au sens fort du terme. Ressentir ce que raconte Reijasse. On est dans l'affect pur et simple, là, non ?

    Ce type parle de ce qui le prend aux tripes et c'est son intellect qui se retrouve disséqué.

  • la touguesh le 23/04/2008 à 00h00
    lamermousse :
    C'est peut-être pas qu'une question de vivre ensemble mais aussi une question de priorité des passions.

    --------------------------

    Ou plutôt comment concilier plusieurs passions en même temps (intériorisation, passion solitaire ....).

    D'ailleurs, dans mon entourage proche, la passion pour le FC Porto (hop, hop, hop, kiki rigole au fond de la classe ??), on appelle ça "une maladie" ...
    Pas dit qu'en terme de conciliation, ça soit le meilleur moyen, mais ça permet d'en parler ....

  • pavlovitch le 23/04/2008 à 00h10
    Et si on arrêtait un peu (juste un tout petit peu, hein, pour essayer, je veux pas être trop brutal) de faire des sentiments une valeur?

  • piOceLle le 23/04/2008 à 00h30
    Merci G. Esteban, je commencais a me sentir seul. Je te rejoins tout a fait sur ta demonstration de la fin de ton post.

    J'ai relu l'article. Permettez moi de relever trois phrases que je trouve simplement ridicules. L'auteur utilise un sentiment de persecution inutile, inexistant (surtout s'il vit a paris) et tente de se distinguer du "reste", des autres, ceux qui ne croient pas en sa religion. (Passons aussi sur les raccourcis rhethoriques et les figures de style fastoches.)

    "le PSG, c’est le refuge de ceux qui ne veulent pas se contenter de respirer. Une tragédie pathétique. Seul(s) contre tous. Un miracle."
    "Dieu n’est pas mort. Paris non plus."
    "Ceux convertis en 1998, ceux complexés par leur province, ceux qui voudraient raser et, même pourquoi pas, fusiller tout Boulogne, ceux qui écrivent football avec un petit f dédaigneux"

    A noter dans la premiere phrase que j'aime beaucoup le s entre parentheses. ("seul(s)"). Meme si ma preferee reste "Dieu n'est pas mort. Paris non plus". Ca me laisse de marbre. Tragedie pathetique est pas mal non plus, mais tout est dit avant.

    A la relecture, difficile aussi de ne pas voir de la violence dans les propos: le vocabulaire du deces et de la mort violente "fusiller", "mort", "raser", dans une phrase qui etablit une dichotomie entre des groupes de personnes, "ceux qui, ceux..." c'est a dire ceux qui sont pas comme moi, ceux d'en face, qui sont contre moi. Meme si j'y vois aussi un effet rhétorique, un grossissement de son opinion, pour magnifier ce qu'il croit comme juste et diminuer l'opinion inverse (et pas adverse).

    A la lecture de telles phrases, les questions que je me pose sont les suivantes: l'auteur a t-il souffert de son soutien au psg, lorsqu'il etait enfant? y a t-il de quelque chose de plus profond, une dechirure, une douleur, qu'il a tentée de soigner en developpant une relation presque consanguine avec le PSG?
    En allant plus loin, je me demande quelle est une societe qui n'offre de "refuge" (et contre quoi a-t il besoin d'un refuge?) a ses individus que dans un club de football?

    Je n'incrimine pas l'auteur de l'article, a qui je prie de bien vouloir m'excuser de prendre son article pour mettre mon point de vue qui existe depuis quelque temps. En fait, je m'interroge. Je m'interroge sur la violence sociale et symbolique de notre societe (car tout de meme, cette violence est symbolique - personne ne lui en veut de supporter le psg, c'est son choix et il ne craint rien, pas plus que s'il avait choisir l'en avant guinguamp). Je me demande pourquoi le football cristallise cette violence passionnelle. Et je me demande si il est bien raisonnable pour un individu de n'avoir comme seul exutoire de ses frustrations (que tout un chacun possede, hein, soyons clairs, les frustrations resultent souvent de la difficulte de vivre sa liberte individuelle dans un groupe social) qu'un club de football et un stade.

    Vous allez dire que je vais trop loin dans l'analyse, que je fais un commentaire compose de Troisieme, de la psychologie de bas etage. Peut etre, finalement.

    Mais allons plus loin. et la, il faut que je parle de moi.

    Je ne suis pas agoraphobe, et j'ai tendance comme tout le monde a hurler devant mon ecran lorsque mon equipe joue, a perdre mon sang froid pendant 90, ainsi que tout esprit critique, vu que la mauvaise foi me recouvre entierement pendant les faits de jeu.
    Mais cette mauvaise foi ne se transforme pas en sentiment de victime perpetuellement agresse (meme s'il est vrai, je le reconnais, que supporter le psg est difficile actuellement et on peut etre amene a croire que tout se joue contre vous - et c'est penible de supporter les quolibets des autres, c'est vrai aussi). La mauvaise foi, elle s'arrete une fois le match fini, la television eteinte, les esprits remis. " Vous pouvez eteindre la television et reprendre une activite normale", comme le dit ppda.

    "La coupe du monde, c'est la preuve que la vie ne suffit pas", selon Erwan Le Duc, sur son blog du Monde. Ca me parait autrement plus interessant comme phrase, plus que ces trois phrases citées plus haut, qui m'inquietent un peu.

    Et elles m'inquietent parce que je crains toujours les derapages que creent les sentiments de persecution, les frustrations, les violences passionnelles lorsqu'ils sont exprimes en groupe. Il suffit d'ouvrir un livre d'histoire pour le voir. Ou se rendre dans les stades.

    J'ai bosse au parc des princes pendant un an et lien orientateur, puis comme responsables d'equipe d'orientateurs. J'ai bien vu les mouvements de foule, les elans collectifs, dans lesquels on perd pied, ou on oublie d'etre un etre doue de raison, et on se laisse emporter par ce quelque chose de plus grand, plus fort que soi meme, tout a fait vertigineux, qui rend ivre. L'individu s'oublie, ravi de se sentir enfin compris, de laisser s'en aller ses craintes, ses doutes, rassure de se savoir avec des personnes comme lui, qui partagent ses envies et ses espoirs, ses doutes et ses frustrations.

    C'est a la fois beau et flippant. Et vous savez pourquoi.

    (j'ai peut etre tort sur tout, hein, c'est fort possible. mes excuses pour ce pave...)

  • Loul le 23/04/2008 à 04h49
    J'ai envie de réagir à nouveau sur certaines réactions.
    Je n'en veux pas aux auteurs, j'aimerais voir ce que sous-tendent certains propos en plus de risquer quelques commentaires.

    1)
    la touguesh
    mardi 22 avril 2008 - 16h25
    […]
    Ok, ca c'est clair... Et ce témoignage te montre qu'il existe des spécimens qui n'arrive pas justement à faire la part des choses ... et qui en souffrent !

    Donc OK, pas de point de vue critique, ni de hauteur d'esprit dans cet article. Juste une vérité que certains connaissent et d'autres ne comprennent pas .
    *****

    Ca a déjà été relevé mais c'est une réaction assez maladroite et potentiellement relativement blessante à l'endroit de l'auteur.
    Spécimens ?
    "pas de point de vue critique, ni hauteur d'esprit" c'est aussi assez rêche sans compter qu'il faudrait se demander pourquoi il faudrait avoir un point de vue critique sur une passion ?
    Pour s'en dédouaner ?
    Pourquoi pour celle-ci en particulier ?

    2)
    balashov22
    mardi 22 avril 2008 - 18h11
    […]
    Il m'est arrivé de me comporter stupidement par amour de mon club, d'insulter l'arbitre, les supporters adverses, voire même de me battre avec un spectateur à côté de moi parce qu'il avait eu l'outrecuidance de me remettre en place après une remarque de trop sur la supposée inégalité de traitement de l'homme en noir entre les Blancs et un club quelconque.
    L'amour, la passion rend con, cet article est "simplement" le compte-rendu de la passion de quelqu'un qui n'a jamais fait de mal à personne (même son ex, puisqu'elle l'a quitté et a bien du refaire sa vie, depuis) à cause d'icelle.
    *****

    "La passion rend con". Mouais.
    Elle peut rendre con, mais rend elle nécessairement con ?
    Etre passionné est-ce être con ?

    3)
    G.Esteban
    mardi 22 avril 2008 - 23h12
    […]
    Et critiquer quelque chose ne fait pas de la personne qui critique une personne condescendante, ou alors on ne peut plus rien dire si ça en fâche certains.
    *****

    En l'occurrence ce que vous critiquez ce sont les valeurs de l'auteur.
    Pourquoi à ton avis, à votre avis, sont elles critiquables ?

    (plus loin)

    D'une je comprends que l'auteur parle d'une relation dépassant la soirée (le "mon amour", le "cherie", le sous-entendu que la question aurait pu être posée ailleurs), de deux je trouve ça débile et le mot est faible car ça sous-tend que l'amour d'un club est plus important que celui des gens. José-Mickael, il y a une différence entre vouloir empêcher quelqu'un d'aimer le foot et vouloir être aimé plus que le foot, ce qui me semble assez logique pour une personne dans un couple.
    *****

    Déjà tu interprètes encore la force de la relation évoquée, la chérie en question était-elle véritablement si importante que cela pour l'auteur ?
    Par ailleurs la réponse de l'auteur est incomplète et ambiguë… qu'exprime-t-il exactement ? Un refus de choisir, un choix implicite si clair que cela ?
    Mais allons plus loin…
    Pourrais-tu expliquer pourquoi ce serait débile pour quelqu'un (pas pour toi) de préférer voir son club au sommet que de garder cette copine ? (et sérieusement)

    4)
    lamermousse
    mardi 22 avril 2008 - 23h42
    […]
    Si je retourne ta phrase ....
    *****

    Je n'ai pas très bien saisi ce que tu voulais mettre en évidence par ce procédé de retournement de contexte, pourrais tu l'expliciter ?

    (plus loin)

    C'est peut-être pas qu'une question de vivre ensemble mais aussi une question de priorité des passions.
    *****

    Très certainement ! (mais je ne suis pas certain que l'on soit pour autant sur la même longueur d'onde).

  • Loul le 23/04/2008 à 06h28
    > piOceLle

    "Et cites moi clairement, pour me dire quand est ce que je suis hautain et meprisant, du moins, plus que certains de tes propos ou celui de l'auteur. Si on est au meme niveau, alors arretons nous la."

    (en réponse à Björn Björk)

    Quelques éléments de réponse !

    a)
    Car m'enfin, il me semblait qu'une des marques de fabrique de ce site c'etait la hauteur de vue, l'esprit critique, non? Et l'auteur a, lui, un peu de mal a se sortir de son parc des princes et de sa vision des choses a partir de sa place qu'il achete depuis 10 ans.

    b)
    D'ailleurs, lie ou non, il me rappelle que j'avais fait un sondage sur GALD, et tres peu d'entre nous, bien que supporter reguliers, n'avions achete de maillot de notre club. L'auteur, lui, doit en avoir toute une panoplie.

    c)
    En football, comme en tout, j'ai toujours du mal avec les gens qui manquent de retrait, de distance et d'humour par rapport a eux. et l'auteur en fait partie.

    d)
    Permettez moi de relever trois phrases que je trouve simplement ridicules.
    (Passons aussi sur les raccourcis rhethoriques et les figures de style fastoches.)

    (j'ai mis des lettres comme ça on pourra au besoin plus facilement éclairer tel ou tel cas)

    Cependant il n'y a pas que du mépris qui apparaît dans tous tes messages, il y a bien souvent des interprétations exagérées, déformantes, erronées du texte originel pour mieux le critiquer.

    e)
    J'ai du mal aussi a saisir comment on peut ne vivre qu'a travers un club.
    […]
    Mettre un loisir futil comme unique axe de vie, c'est drolement perturbant, je trouve. Je suis pas sur que ce soit super sain.

    Et puis, je suis d'accord avec Alexis, se vouer a un club me depasse entierement, tandis que je comprends mieux l'interet pour le jeu.

    f)
    Mais je peux juste pas comprendre que l'on ne puisse faire la part des choses, entre sa vie sentimentale et sa vie de supporter.

    Sur ce post de 00h30, je ne sais par quel bout le prendre, tant de points me font réagir…

    1) On commence par une nouvelle "critique" de l'article sur des petits bouts de phrase afin de démontrer que l'auteur exprimerait un sentiment de persécution que tu nies.

    Le mot outrancier est de toi et pour le reste…
    l'auteur évoque les quolibets d'enfants, les rivalités sportives, les inimitiés régionales, les pressions sociales sur sa passion particulièrement avec l'image que dégage son club…

    2) Tu affirmes que l'auteur croit en quelque chose de "juste" par opposition au reste.
    Il ne me semble pas avoir lu ça. Il se définit comme appartenant à une communauté, une tribu.
    Il définit une identité qui nécessairement inclut et exclut.
    L'auteur n'affirme pas qu'il n'y a qu'un seul chemin "juste", il énonce celui qu'il emprunte et qui le définit en la matière.

    3) Tu te demandes si l'auteur a souffert enfant de son soutien au PSG alors même que l'auteur évoque clairement dans l'article les moqueries de camarades dont il a été l'objet…

    4) Concernant ton interrogation sur la société et le "refuge". Peut-être pourrait on parler de liens.
    Si tu t'interroges effectivement sur la perte des liens dans notre société, sur ce que cela engendre, une première étape serait probablement d'aller hanter le fil "foot et politique" du forum tant le sujet dépasse le cadre de l'article !

    5) J'ai hurlé intérieurement en lisant ton emploi du terme violence symbolique tant celui que je connais transforme ta phrase en contresens monstrueux.

    Soyons violents symboliquement, quelques éléments pour cerner le concept tel que je le comprends habituellement :

    Violence symbolique : "Violence non perçue, obtenue par un travail d'inculcation de la légitimité des dominants par les dominés et qui assure la permanence de la domination".
    (Bonnewitz P., Pierre Bourdieu, vie, oeuvre, concepts, Paris, Ellipses, p. 94)

    "La violence symbolique, c'est cette violence qui extorque des soumissions qui ne sont même pas perçues comme telles en s'appuyant sur des « attentes collectives », des croyances socialement inculquées"
    (Pierre Bourdieu, Raisons pratiques)

    "J’ai toujours vu dans la domination masculine (…) l’exemple de cette soumission paradoxale, effet de ce que j’appelle la violence symbolique, violence douce, insensible, invisible pour ses victimes mêmes, qui s’exerce pour l’essentiel par les voies purement symboliques de la communication et de la connaissance ou plus précisément de la méconnaissance, de la reconnaissance, ou, à la limite, du sentiment."
    Pierre Bourdieu, extrait de La domination masculine

    Supporter un club de football aujourd'hui, pire, supporter un club décrié qui trimballe tant de casseroles et évoque tant de clichés stigmatisant quant à ceux qui le supportent, c'est s'exposer à subir une forme de violence symbolique.

    6) Tu sembles dire que l'auteur est incapable de se défaire de toute mauvaise foi une fois le match fini. Qu'est ce qui te permet d'affirmer cela ?

    7) Drôle de procédé d'opposer une citation d'Erwann Le Duc à l'auteur. D'autant que je ne vois pas d'opposition fondamentale entre les deux propos mais au contraire un trait commun : le football qui par sa magie apporte un piment supplémentaire à une vie qui comporte ses contraintes, ses inerties.

    8) On frôle le point Godwin… As-tu également peur des manifestations regroupant des dizaines de milliers, des centaines de milliers de citoyens sur la voie publique ?


    Sur d'autres points on peut-être d'accord.
    Plutôt qu'un forum un peu impersonnel où l'on s'envoie des pavés à l'un à l'autre, je t'encourage chaudement à trouver quelques "spécimens" de supporters qui te siéront et d'oser les aborder pour parler de tout ça autour d'un verre et pourquoi pas partager l'expérience du stade avec eux !

  • Qui me crame ce troll? le 23/04/2008 à 07h51
    C'est assez rigolo (et symptomatique) de voir qu'aucun des contributeurs ici ne semble tenter de comprendre l'avis adverse, mais au contraire d'imposer sa vision des choses.
    Les Cahiers du Foot, le seul site où les contributeurs du forum citent Bourdieu à propos d'un article sur la passion/le fanatisme d'un supporter, le seul forum où avoir plusieurs maillots de son club fétiche est une tare.
    C'est beau.

  • Alexis le 23/04/2008 à 10h14
    ***Björn Björk
    mardi 22 avril 2008 - 15h08
    "C'est quand même ahurissant de lire ici - je dis bien ici - des réactions qui méprisent un supporter, un mec qui croit en son club envers et contre tout."

    ---> Je réponds à cela en espérant toutefois que ma réaction ne dégageait pas le mépris auquel il est fait référence ici, car ce n'était évidemment pas l'objet, ni même ce qui motivait ma réaction. Point de mépris, donc, simplement une incompréhension car une sensibilité différente (je précise d'ailleurs d'ailleurs dans mon post - page 1 de ces réactions - que je pense qu'il s'agit en fait "d'une question de point de vue", ce qui sous-tend le respect de l'un et de l'autre, ni plus ni moins).



    ***Lucarelli
    mardi 22 avril 2008 - 16h31
    "Avec Alexis, on a déjà eu un débat sur ce thème dernièrement. Corrige moi s'il le faut, Alexis, tu concluais un post par "la mort du foot c'est le supporter aveuglé" (...) En quoi Jérôme Reijasse est-il nuisible ? A un aucun moment il ne fait montre de stupidité ou d'aveuglement dangereux, ou ai-je mal lu ?"

    ---> Tu ne te trompes pas Luca, j'avais évoqué cela, oui. Toutefois, je ne lis pas dans ce texte quelque phrase qui me ferait penser que l'auteur soit de ces aveuglés auxquels je faisais référence. Je ne me souviens plus exactement du sujet d'origine du débat, mais j'assume volontiers la peur que m'inspire le fanatisme forcené autour d'un club (quand je voyais encore hier à la télé les inscriptions du style "Le PSG c'est nous" et d'autres beaucoup moins softs sur les murs du centre d'entraînement de Paris, j'ai passé dix bonnes minutes à me demander comment on pouvait en arriver à ne serait-ce que penser de telles choses). Mais encore une fois, le texte ici transpire plus l'amour pour un club que le fanatisme. J'y vois une différence. Même si les deux sentiments me sont étrangers (et même si je dis que j'aime le FC Metz, j'exprime ici de l'affection, pas de l'amour).



    ***antigone
    mardi 22 avril 2008 - 23h47
    "Je parlais de "comprendre", au sens fort du terme. Ressentir ce que raconte Reijasse. On est dans l'affect pur et simple, là, non ?
    Ce type parle de ce qui le prend aux tripes et c'est son intellect qui se retrouve disséqué."

    ---> antigone, je suis justement moi aussi en plein dans l'affect, pur et simple. C'est exactement ce qui me conduit à ne pas comprendre celui exprimé par l'auteur. Car si je me concentrais sur l'intellect, je pourrais au contraire l'expliquer, l'analyser et enfin comprendre.

    Mais toute la passion exprimée par J.R. pour le PSG est chez moi concentrée sur le foot de manière générale. Je vis d'ailleurs, pour l'exmple, certainement des matchs amateurs le dimanche avec la même excitation que J.R. pour le PSG. Dès lors que je regarde un match, à la télé ou dans les champs amateurs, je me laisse prendre au jeu de l'émotion. C'est ce qui guide ma passion pour le foot, l'émotion. Toutes les émotions passées comme toute cette envie de les revivre à chaque match.

    Donc d'une manière raisonnée, je dirais que le texte est de qualité et que je comprends qu'on puisse s'y retrouver. Mais en tant que passionné du jeu, je suis plus perplexe (pour reprendre l'expression que j'avais initialement employée).

  • Forez Tagada le 23/04/2008 à 10h19
    Qui me crame...
    > pas sûr que ton avis définitif et caricatural améliore le tableau que tu décris – et qui n'est pas si noir d'ailleurs: il y a eu une discussion plus fertile que tu sembles le penser, comme en atteste le dernier post d'alexis, par exemple.

La revue des Cahiers du football