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Platini : la réforme à petits pas

Révélé en marge du tirage au sort de l’édition 2007/08, le projet de réforme de la Ligue des champions concocté en catimini par Michel Platini est un petit pas pour l’homme... et un petit pas pour le football aussi.
Auteur : Thibault Lécuyer le 24 Sept 2007

 

C’était une promesse de campagne, le "gagner plus pour se qualifier plus" du candidat à la présidence de l’UEFA. Comme pour la plupart des promesses de ce genre, le choc avec la réalité a obligé le président fraîchement élu à mettre de l’eau dans son vin, pour un résultat mitigé.

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VC : vainqueur de coupe nationale.
Qualif prélim A : réunit les quarante champions des pays classés entre la 13ème et la 53ème place (Liechtenstein excepté), qualifiant six équipes en trois tours.
Qualif prélim B : réunit les vainqueurs de coupe des seize pays les mieux classés, qualifiant quatre équipes en deux tours.
En rouge:  les qualifiés qui ne le seraient plus.



E comme Europe

Le principe de la réforme est simple: plus de champions nationaux, et plus de vainqueurs de trophées, puisque les vainqueurs des coupes nationales sont invités à jouer leur revival de la C2 en compagnie des nouveaux riches de la Ligue des champions: de quoi réveiller des compétitions moribondes. Depuis qu’une qualification en C1 via le championnat est devenue une opération si attractive financièrement les clubs ne prennent plus le risque de perdre des forces dans une compétition qui n’intéresse plus que... les supporters.
En outre, la réforme permettrait d’augmenter le nombre de champions nationaux parmi les trente-deux qualifiés. Le système actuel autorise un minimum de neuf champions. Ce chiffre monterait à dix-huit, permettant au passage d’ouvrir la compétition à plus de pays: ils ne sont que treize, sur les cinquante-trois affiliés à l’UEFA, à être représentés en phase de poules cette saison. Il s’agit de se rappeler que le E dans UEFA signifie Europe, et que l’organisation n’est pas censée sur-représenter ses cinq plus grosses fédérations affiliées. Le G14 fait déjà ça très bien.

Autre point saillant de la réforme: l’exemption de tour préliminaire pour les troisièmes des championnats anglais, espagnol, et italien. L’idée est plutôt bonne: le troisième tour préliminaire ressemble plus à un jeu de massacre qu’à une compétition équitable. Quel intérêt de faire s’opposer Debrecen et Elfsborg début août avant de confronter le vainqueur à Valence, qui l’atomisera à coup sûr?


Entamer les certitudes

Si on ne peut que saluer toute initiative visant à remettre le football dans les mains du plus grand nombre, on se retrouve surtout déçu par le manque d’ambition du projet, et inquiet de quelques uns de ses travers.

Tout d’abord, c’est un coup de poignard supplémentaire dans le corps agonisant de la coupe de l’UEFA, qui se voit privée des quatre meilleurs vainqueurs de coupe. Ensuite, sur le papier, le système Platini vise à réduire la certitude pour certains clubs d’être systématiquement qualifiés. L’idée est louable, car plus que l’hégémonie de quelques pays sur la compétition, c’est la certitude absolue pour une poignée de clubs d’être parmi les trente-deux élus – et d’empocher les millions qui vont avec – qui est levier d'inégalité du football continental. C’est cette certitude qui permet d’avoir des effectifs à rallonge, de piller les clubs des pays voisins, d’avoir plus de vingt internationaux sous contrat – dont la moitié passera la saison sur le banc – et de leur payer des salaires mirobolants. S’attaquer véritablement à cette certitude permettrait d’amorcer un rééquilibrage salutaire.


Repêchage pour les gros

Donner de l’importance aux coupes nationales allait dans le bon sens. Mais Platini, prévoyant l’éventualité que le vainqueur de la coupe soit déjà qualifié par d’autres moyens, a préféré repêcher un club via le championnat plutôt que de choisir le finaliste de la coupe… rattrapant par la même occasion les mastodontes qui auraient vécu une saison difficile. Ainsi, si l’on prend l’exemple de la saison qui commence, Arsenal, Valence et le Milan AC, tous trois quatrièmes de leur championnat auraient été menacés de croupir en C3. Mais Arsenal se serait vu requalifié car le vainqueur de la Cup, Chelsea, a fini deuxième. Idem pour Valence, repêché grâce à la victoire du FC Séville (troisième du championnat) en Copa del Rey. Quant à Milan, il se serait qualifié en tant que tenant du titre.
Difficile, dans ces conditions, d’aérer la compétition, de créer plus d’incertitude. Il suffit de jeter un coup d’œil aux saisons précédentes pour s’apercevoir que la Ligue des champions est devenue un club de plus en plus fermé. En somme: plus on se qualifie, plus on a de chances de se qualifier dans le futur. 


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Ils sont neuf à s’être qualifiés sans interruption pour les quatre dernières éditions (Chelsea, Manchester, Arsenal, Liverpool, Madrid, Barcelone, Inter, Milan, Lyon), auxquels on pourrait rajouter la Juve qui ne doit ses absences qu’au Moggiopoli. Quant au Bayern, sa participation ininterrompue lors des dix années précédant sa non-qualification lui ont offert un matelas suffisant pour se payer une des plus belles équipes d’Europe, et s’assurer de retrouver la C1 dès la saison prochaine. Ce qu’il est désormais convenu d’appeler le pactole de la Ligue des champions crée progressivement des écarts insurmontables entre ces habitués et leurs rivaux nationaux, rendant encore plus certaines les qualifications futures.


Où est le mérite?

Il y a donc peu de chances que la réforme Platini, qui pourrait entrer en vigueur en 2009, modifie pour de bon la balance des pouvoirs au sein du foot européen. Pourtant, la levée de boucliers chez les principaux intéressés fut immédiate. Hors de question d’ôter une seule plume à la poule aux œufs d’or. Interrogé sur le sujet, Jean-Michel Aulas déclare: "À première vue, cette réforme ne parait pas aller dans le sens de l’amélioration de cette compétition, dont le niveau doit être élevé plutôt qu’élargi. Faut-il alors privilégier l’aspect politique par rapport à l’aspect qualitatif? Les représentants des clubs anglais notamment sont inquiets et m’ont demandé d’insister sur le risque, qui existe, de perdre des clubs huppés".

Toutes les réactions reprendront ce genre d’arguments: les "meilleurs" doivent être assurés de jouer la C1. En omettant bien évidemment de préciser l’énorme influence du format de la compétition sur la répartition des forces au sein du foot européen, et la dérive progressive qui a vu l’argent et les joueurs se concentrer dans un faible nombre de clubs. L’adjectif "huppé" est d’ailleurs révélateur de l’état d’esprit qui anime cette poignée de dirigeants: il faut aligner des noms, y compris quand les résultats sportifs ne suivent pas. On pourra toujours arguer qu’il y a de meilleurs joueurs chez le quatrième du championnat espagnol que chez le champion des Pays-Bas, en faisant semblant de ne pas savoir que c’est justement l’organisation du foot européen qui rend une telle incongruité possible.

La polémique aura au moins eu de mérite de nous permette de retrouver la trace de Holger Hieronymus, devenu depuis membre du conseil d'administration de la DFL. Opposé à la réforme, il affirme "Quand une équipe termine à la troisième place de la Bundesliga après 34 rencontres, cela a plus de valeur d'un point de vue sportif qu'un club qui remporte la Coupe d'Allemagne en battant sept équipes, dont certaines d'un niveau inférieur".
Pourquoi pas. Mais qu’on nous explique alors en quoi terminer troisième de la Bundesliga est plus méritoire que de terminer champion de République tchèque.

Réactions

  • Marquet Moon le 24/09/2007 à 17h38
    Roger mis là
    lundi 24 septembre 2007 - 15h06

    Selon votre logique il faudrait que chaque clubs de chaque pays ait autant de chance de briller en C1 mais à ce compte là le spectacle y perdra énormément ce que l'esprit spotif gagnera.
    --
    Le problème n'est pas d'avoir autant de chances d'y briller, mais autant de chances d'y participer - entendu comme au-delà des tours préliminaires. Il serait normal que les champions des pays classés de 10 à 16 dans la hiérarchie des pays y participent de droit, ou aient une vraie chance au tour préliminaire, en réduisant le nombre d'équipes des meilleurs pays qui le disputent.
    Je trouve dommage que cette histoire de vainqueur de coupes vienne rendre ce débat confus, car le vrai enjeu ne me semble pas vraiment être là, mais dans le nombre de représentants pas pays.


  • El mallorquin le 24/09/2007 à 19h17
    je suis vraiment pas d'accord avec toi roger mis là. Moi ça me gonfle de voir toujours les mêmes équipes au même endroit. Milan-Real et arsenal-barça une année, Real-Inter et manchester-milan une autre. Ben zut, quoi, je trouve ça nul. Et de plus, si les grands joueurs étaient mieux répartis, plus de clubs seraient compétitifs et pourraient faire des résultats. C'est ce que précise l'article.
    Si un jour on retourne régulièrement à kiev, moscou, varsovie, bucarest, athènes, lisbonne, glasgow, amsterdam... pour les 1/4 de LDC, ben j'aurai l'impression de respirer une grande bouffée d'air frais.

    Je crois que personne ne peut plus concevoir de ne prendre que le champion de championnats comme le calcio ou la liga dans la plus grande des coupes d'europe, mais si on pouvait faire un tout petit peu de place pour les autres...

  • José-Mickaël le 24/09/2007 à 20h16
    Ah, voilà un sujet qui me tient à coeur ! J'ai commencé à m'intéresser au football au début des années 1980, à une époque où les meilleurs équipes d'Europe étaient (entre autres) le Dynamo Kiev (fantastique équipe !), l'Etoile Rouge de Belgrade, Goeteborg, le Benfica, Anderlecht ou le PSV Eindhoven. Chacune d'elle a gagné plus de coupes d'Europe, dans cette période, que l'Inter Milan, Arsenal, Lyon et la Roma réunis lors ces dix dernières années. Et au total, cette liste correspond à une dizaine de trophées. Bref, ces noms que je donne en exemple étaient réellement les concurrents du Bayern, du Real, de la Juve, de Barcelone ou de Liverpool (heu, non, quand même pas de Liverpool). Bref, le football européen était varié, les bons joueurs étaient présent partout, les rencontres de coupe d'Europe n'étaient pas moins passionnantes qu'aujourd'hui, et en plus il y avait de l'incertitude, du suspense : on ne connaissait pas les quarts de finalistes à l'avance !

    Aujourd'hui, j'ai bien peur que ceux qui n'ont pas vêcu cette époque ne se rendent pas compte de ce qu'on y a perdu. Et s'imaginent à tort que des quarts de finale où participeraient le Dynamo Kiev, l'Etoile Rouge de Belgrade, Goeteborg, le Benfica, Anderlecht et le PSV Eindhoven serait diminuée par rapport à la formule actuelle. A tort car si ces équipes ont aujourd'hui un niveau inférieur, c'est justement à cause de ce qui est très bien dénoncé dans l'article, le regroupement des meilleurs joueurs au sein d'une poignée d'équipes qui s'enrichissent par un cercle vicieux. N'est-ce pas cette erreur que fait par exemple Bourrinos dans son intervention de lundi 24 septembre 2007 - 09h31 ?

    La réforme de Platini me paraît donc plutôt bonne. Les Cahiers regrettent qu'elle n'aille pas plus loin. Mais aller plus loin n'aurait-il pas été impossible ? Pour faire accepter l'inacceptable (ce qu'on a fait dans l'autre sens ces vingt dernière années), il faut y aller progressivement. Il y a vingt ans, plus de trois étrangers par équipe de D1 était inacceptable (on était à 2 étrangers au début des années 1980 puis on est passé à 3, et ça avait fait pas mal de bruit). Aujourd'hui, Cruyff propose 6 nationaux et 5 étrangers (dans son interview passée hier soir sur Canal). 5 étrangers ? Ben oui, maintenant ça paraît plus qu'acceptable. En Ligue des champions, ça s'est fait de la même façon : 4 clubs d'un même pays était absurde il y a dix ans, alors on en a qualifié deux, et il y avait eu des commentaires... Puis deux est paru acceptable, par la force de l'habitude, alors on est passé à trois. Puis trois etc. alors quatre. Maintenant, il va falloir aller dans l'autre sens, mais toujours petit à petit. Ce que Platini propose a une chance d'être accepté parce que c'est un petit pas (comme l'a très bien dit G. Esteban notamment). On a descendu marche après marche l'escalier de la honte, maintenant il va falloir le remonter marche après marche aussi...

    --------------------
    Roger mis là :
    > mais si la C1 est devenue la compétition spectaculaire qu'elle est c'est bien grâce à la concentration des grands joueurs dans un nombre réduit de clubs.

    Faux. La coupe d'Europe des clubs champions était spectaculaire avant la formule actuelle. Parmi les belles équipes qui ont fait la gloire de la C1, il y a le Celtic Glasgow (vainqueurs en 1967 à l'issue d'une finale de légende), le Benfica Lisbonne, l'Ajax Amsterdam des 90s (leur parcours en 1995 et 1996 a été somptueux) ou celui des 70s (spectaculaire sauf ses deux dernières finales), l'Etoile Rouge de Belgrade (OK, piètre finale contre Marseille, mais souvenez-vous de leurs performances dans les tours précédents, et n'oubliez pas que cette équipe a failli éliminer le Milan AC en 1989), etc. En aucun cas on ne peut affirmer que la formule actuelle produit une compétition plus spectaculaire qu'autrefois. Les Ajax des 1970s et 1990s comme l'Etoile Rouge de Belgrade de 1989-91 sont parmi les plus belles équipes jamais vues, mais ne peuvent plus exister aujourd'hui, car tant de talents seraient achetés par Chelsea et compagnie avant de pouvoir gagner quoi que ce soit. Et c'est une perte pour tout le monde.

    Marf :
    > ça va être la mise à mort de la coupe machin !

    Que Dieu t'entende ! Prions chaque jour que Dieu fait pour que ce voeu soit exaucé. Amen.

    Marquet Moon :
    > Je trouve dommage que cette histoire de vainqueur de coupes vienne rendre ce débat confus, car le vrai enjeu ne me semble pas vraiment être là, mais dans le nombre de représentants pas pays.

    C'est vrai que ce n'est pas trop l'enjeu. J'ai l'impression que c'est une sorte de "gain collatéral". En tout cas, pourquoi se plaindre d'une revalorisation des coupes nationales ? Car apparamment, ça ne bride pas la vraie avancée (moins de passes droits).

  • sansai le 24/09/2007 à 22h04
    Merci JM pour ce post que je partage de tout coeur, même si j'ai pas eu la chance de connaître les années 70-80 en direct, gamin que j'étais à l'époque.
    J'ai un club de coeur, c'est Nantes. Le deuxième, c'est l'Ajax, parce que Johan Cruyff, parce que Neeskens, parce que football total, mais surtout parce que j'ai pu vivre en live l'épopée des rouge et blancs 95-97.

    Et croyez-le ou pas pour ceux qui en ont un souvenir flou ou qui ont pas connu, mais cet Ajax-là, c'était la plus belle équipe du monde.

  • abola le 25/09/2007 à 10h27
    Ola !

    ah lala.... LokomotivDallas nous fait un teasing énorme et à l'arrivée rien.. paroles, paroles...

    José-Mickaël, je me souviens peut-être pas bien de ces années-là mais pas au point de gober un "Aujourd'hui, j'ai bien peur que ceux qui n'ont pas vêcu cette époque ne se rendent pas compte de ce qu'on y a perdu." qui juste est un synonyme de "c'était mieux avant" en plus long et plus vibrant.

    Je me suis pas foulé je suis allé chercher la dernière édition de la Coupe d'Europe des Clubs Champions sans phase de poules: c'était en 1990-1991, désolé José-Mickaël, mais ton "les rencontres de coupe d'Europe n'étaient pas moins passionnantes qu'aujourd'hui, et en plus il y avait de l'incertitude, du suspense : on ne connaissait pas les quarts de finalistes à l'avance !" va en prendre un sacré coup:

    1er tour
    Apoel Nicosie - Bayern Munich 2-3 0-4 (2-7)
    OB Odense - Real Madrid 1-4 0-6 (1-10)
    Olympique Marseille - KS Dinamo Tirana 5-1 0-0 (5-1)
    Vallette - Rangers 0-4 0-6 (0-10)
    FC Porto - Portadown 5-0 8-1 (13-1)
    Ceux qui iront regarder les résultats complets compteront 3 confrontations serrées et verront qu'en plus le Milan AC tenant du titre était exempt

    2e tour
    Ca commence à devenir serré mais il reste quelques scores croquignolesques
    Real Madrid - FC Tirol-Innsbruck 9-1 2-2 (11-3)
    Bayern Munich - CSKA Sofia 4-0 3-0 (7-0)

    Si on veut être rigoureux il faudrait analyser parmi les 8 clubs les mieux classés à l'indice UEFA combien arrivent en quarts chaque saison et ensuite comparer les périodes ante et post création de la ligue des champions. Je ne serai pas étonné qu'il soit finalement très proches parce que finalement arriver en quarts en deux tours en explosant des clubs chypriotes, luxembourgeois ou maltais ça ne me semble pas plus difficile que de se qualifier en quarts en loupant 1 ou 2 matchs de poule.
    Je me pemets même d'ajouter: au contraire !! vu les niveaux des huitièmes de finale actuels.


    Revenons maintenant à l'article de notre ami Thibault qui comporte un argument faible et pourtant, dommage, c'est l'un des axes de son article: "Ce qu’il est désormais convenu d’appeler le pactole de la Ligue des champions crée progressivement des écarts insurmontables entre ces habitués et leurs rivaux nationaux, rendant encore plus certaines les qualifications futures."
    L'argument n'est pas faux mais il est faible en ce sens que ce déséquilibre est déjà créé en amont, pire, si on revenait à l'ancienne formule de la C1 le déséquilibre entre les habitués de la LDC et leurs rivaux nationaux s'atténueraient peut-être dans certains pays mais ces mêmes pays seraient encore plus largués en coupe d'europe.

    Le Real, le Barca, la Juve, le Milan, même sans la LDC, perçoivent des droits TV locaux 4 à 10 fois supérieurs à leurs "rivaux nationaux" . Les championnats des 5 grands marchés (Espagne, Angleterre, Italie, France, Allemagne) sont achetés par les chaines pour des sommes 5,10,20 fois supérieures à celles touchées par les autres championnats.
    Prenons le cas de Lyon, oui c'est vrai le pactole Ligue des Champions lui donne un avantage encore supplémentaire par rapport à ces rivaux (qui en plus ont le désavantage de ne pas être réguliers) mais sans cette manne, et aussi le prestige qui va avec la participation en C1, certains joueurs lyonnais joueraient aujourd'hui à Derby County qui n'est pas en LDC mais touche plus de droits TV nationaux que Lyon ! Et on peut répéter le raisonnement avec Porto, Olympiakos, Rosenborg..


    A mon sens, le retour à l'ancienne formule en plus d'être utopique est un non-sens:
    - ça n'augmente pas l'incertitude ou alors les clubs chypriotes ou luxembourgeois sont devenus très forts (mais comme on ne les voit pas, on sait pas ;o)
    - ça ne réduit pas les inégalités avec les très gros clubs actuels car ils continueront à toucher des fortunes via leurs droits TV nationaux
    - ça augmente les inégalités avec les grands clubs des pays moyens qui n'auraient plus accès au pactole de la LDC
    - ça ne favorise pas les petites fédérations qui aujourd'hui sont peut-être privées de LDC mais bénéficient d'aides de l'UEFA qui redistribue ainsi une partie des gains de la LDC


    Pour ce qui est de la réforme, je suis mitigé, plus de pays sont représentés mais on offre un billet direct supplémentaire aux 3 grosses fédérations... disons qu'au moins symboliquement si la réforme était adoptée ce serait un signal fort. (je suis pour une limitation à 2 clubs par pays)
    D'ailleurs, l'article fait fi de cet aspect: ce sont les pays classés de la 4e à la 9e place qui sont contraints de faire un peu de place à leurs camarades de la 10e à 16e place, voilà une réforme qui tape sur les classes moyennes tout en donnant un petit avantage supplémentaire aux classes supérieures...


    PS: "ils ne sont que treize [pays], sur les cinquante-trois affiliés à l’UEFA, à être représentés en phase de poules cette saison." FAUX ils sont 15 !

  • LokomotivDallas le 25/09/2007 à 16h30
    Abola > beau pavé, excuse moi pour le retard, je te livre désormais mon point de vue sur les CE... je dis les CE car je ne pense pas qu'à la C1.

    en préambule je pense que sur ce sujet il faut arriver à satisfaire toutes les parties prenantes, à savoir les garants du jeu (j'ai nommé l'UEFA et les fédérations) mais aussi les puissances économiques (j'ai nommé le lobby du G14 et les médias diffuseurs).
    on ne reviendra pas au bon vieux temps antérieurs ou, pour simplifier, une moitié de l'Europe vivait dans un système "libéré" de certaines contraintes économiques (de libre échange et de circulation des personnes entre autres).

    la formule actuelle n'a pas que de mauvais aspects, elle permet au 32 clubs qualifiés pour les phases de poule de la LdC d'avoir la certitude de 6 matches bien exposés et rémunérés. le problème est que l'accès cette phase est confisquée par les représentants d'une petites dizaine de pays par l'accès certain, combiné pour petite moitié par un accès massif ; ce qui laisse généralement 6 à 8 strapontins à partager entre les autres champions qui pour les meilleurs d'entre eux accèdent à cette terre sainte 1 fois sur 3 (Rosenborg améliorant cette moyenne).
    comme je l'ai déjà écit par ailleurs ce constat ne peut qu'amener au désintéret 75% de l'Europe, soit non représentée soit sure de se faire tailler en pièces en phase de LdC. Bien difficile dans ces conditions d'être attractif pour des acteurs économiques et/ou de conserver des joueures de bon niveau, qui vont plutôt s'empresser d'émigrer sous des cieux rémunérateurs au challenge sportif supérieur et ainsi emballer la "machine à inégalité".
    les petits champions sons reversés dans uns C3 à la formule hyper alambiquée (vous en conviendrez tous) où ils sont là encore barrés par les seconds couteaux des championnats majeurs, seconds couteaux assez peu motivés car cette C3 n'a de valeur que si on la remporte (qui se souvient des derniers finalistes ?) ce qui reste hautement aléatoire... si je transpose au tennis, quel interet de livrer plusieurs superbes matches en 5 set si c'est pour perdre en finale et n'en bénéficier d'aucune gloire ?

    dans l'idéal j'imagine l'UEFA mettre en oeuvre 2 compétitions, appelons les C1 et C3 s'appuyant chacune sur une phase de poules à 32 dont la forme a fait ses preuves en LdC comme en CdM (clarté, simplicité).
    pour entrer dans ces phases de poules tous les clubs passeraient par au moins un tour préliminaire, lequel impliquerait donc 64 clubs en C1 comme en C3.

    la C1 regrouperait les champions et les vainqueurs de coupe (vdc) de chaque pays (afin de revaloriser ces dernières qui en ont bien besoin). avant le tour préliminaire auquel accéderaient directement les 2 clubs des 16 meilleurs pays UEFA(chapeau 1 champions et chapeau 1 vdc), les clubs restants s'affronteraient en pré-préliminaies de façon à ce que restent 16 champions (chapeau 2 champions) et 16 vainqueurs de coupe (chapeau 2 vdc).
    pour reprendre une idée lumineuse et très ludique évoquée dans le forum, le meilleur club au classement UEFA du chapeau 2 champions choisit son adversaire du tour préliminaire dans le chapeau 1 vdc (s'il est pas con il prend le plus faible), le 2e au classement UEFA fait de même, etc jusqu'au 16e auquel il resterait en principe le meilleur du chapeau 1 vdc. les clubs du chapeau 2 vdc font le même choix dans le même ordre vers le chapeau 1 champions.
    résultat : affiches équilibrées dès ce tour préliminaire entre les clubs situés près du pivot, et des rencontres faciles pour les cadors des chapeaux 1 qui ont donc la certitude d'accéder au phases de poule et tout le monde est content.
    résultat 2 : on est sur mécaniquement d'avoir 16 pays représentés, et ça pourrait tourner à 20 ou plus car certains champions du chapeau 2 doivent pouvoir espérer sortir les vdc surprise du chapeau 1.
    conclusion : l'interêt de cette C1 concernera plus de monde en Europe, ce qui permettra aux clubs de pays plus régulièrement concernés d'être plus attractifs commercialement et sportivement, et de devenir donc plus compétitif au travers un cercle vertueux.

    la C3 regrouperait 1, 2, 3 ou 4 clubs (choisis selon des critères propre à chaque fédé) de chaque pays UEFA selon le classement de ces deniers. il existerait là aussi une phase de poule à 32 auquel on accéderait par des phases préliminaires ou les clubs seraient introduits selon leur classement UEFA. par exemple les 32 meilleurs clubs introduits lors du dernier préliminaire, qui affrontent 32 clubs qualifiés lors du tour préliminaire antérieur auquel sont apparus les clubs 33 à 64, et ainsi de suite...
    là aussi pour avoir un coté ludique le meilleur des 32 qualifiés antérieurs choisi son adversaire parmi les 32 clubs introduits. ainsi les meilleurs des 32 clubs introduits sont quelque peu protégés car ils seront choisis en dernier par les plus faibles des qualifiés.
    au final on doit se retrouver avec 32 clubs qui se répartiraient en une grosse douzaine de pays. on peut espérer avoir une compétition de très haut niveau, égal à la C1 actuelle donc naturellement facile à commercialiser et génératrice de profit, ce qui devrait plaire au G14.

    en C1 comme en C3, les 2 1ers de chaque poule seraient ensuite qualifiés pour les tours à élimination directe auquel il ne faut rien changer je pense.

    je vous vois venir avec vos gros sabots, à dire que la C3 sera plus dure que la C1 qui se devrait d'être le top du top.
    je vous répondrai que c'était déjà vrai dans l'ancien temps (jusqu'au début des 90's) ou la C3 (un tour de plus, n-1 ou n-2 cadors de gros championnats) était plus dure que la C1 (1 cador de gros championnats) elle même plus dure que la C2 (0 ou 1 cador de gros chapionnats).
    je vous ajouterai que la C1 aura forcément son lot de cadors car je ne vois aucun club négliger le gain de son championnat pour privilégier une qualif en C3.
    je vous dirai que la C1 remettra à l'honneur les vdc, et que soit les cadors s'y intéresseront plus chacun dans leur pays soit cette voie du qualif pour les vdc représentera le brassage nécéssaire permettant aux clubs seconds couteaux de faire parfois carrière en CE (je n'ai pas la réponse j'avoue...).
    et je conclurai que la C1 repésentera quand même le prestige et qu'elle pourrait être avec ce plan l'instrument d'un rééquilibrage nécéssaire des forces acceptable pour le G14 grâce à cette belle C3. tout du moins 64 clubs occupant toute la scène valent mieux que 32 sur un espace en extinction, les inclus d'aujourd'hui pouvant rejoindre demain la cohorte des exclus...

  • sansai le 25/09/2007 à 16h49
    abola
    mardi 25 septembre 2007 - 10h27
    Ola !

    Le Real, le Barca, la Juve, le Milan, même sans la LDC, perçoivent des droits TV locaux 4 à 10 fois supérieurs à leurs "rivaux nationaux" . Les championnats des 5 grands marchés (Espagne, Angleterre, Italie, France, Allemagne) sont achetés par les chaines pour des sommes 5,10,20 fois supérieures à celles touchées par les autres championnats.
    Prenons le cas de Lyon, oui c'est vrai le pactole Ligue des Champions lui donne un avantage encore supplémentaire par rapport à ces rivaux (qui en plus ont le désavantage de ne pas être réguliers) mais sans cette manne, et aussi le prestige qui va avec la participation en C1, certains joueurs lyonnais joueraient aujourd'hui à Derby County qui n'est pas en LDC mais touche plus de droits TV nationaux que Lyon ! Et on peut répéter le raisonnement avec Porto, Olympiakos, Rosenborg..

    ---------

    Ce raisonnement se tient, mais il y a un détail négligé dans l'équation à mon avis : jusqu'à quel point ces droits TV sont liés au fait que les championnats anglais, espagnols, italiens ont pas moins de 4 représentants en ligue des champions, à ton avis ?
    Je peux te garantir que quand Arsenal jouait la C3 puis la C2 en alternance une saison sur deux et rencontrait l'AJA en quarts tous les ans, c'était pas exactement le même standing pour le championnat anglais.
    Et c'était pas non plus la même facilité à attirer les joueurs, sans C1 quasi-assurée tous les ans.

  • LokomotivDallas le 25/09/2007 à 17h22
    Sansai, Abola > de l'intêret de saupoudrer la participation à la C1 sur plus pays afin que la manne associée se répartisse un peu mieux

    Sansai > faut pas chercher à comparer avec des modèles précédents car auparavant les moyens de diffusion planétaire n'existaient pas et maintenant on les a que ça plaise ou non. Arsenal et Derby sont pétés de fric avec la Premier league, C1 ou non.
    la L1 quant à elle n'a pas la taille critique pour rentrer dans ce circuit et risque plutôt la déflation si l'on en croit le boss de Vivendi son diffuseur avec C+.
    et cette déflation, qui serait vertueuse si elle était généralisée, sera probablement plutôt une régression car elle restera locale.
    de l'importance de la C1 pour le standing de l'OL.

    il vaut mieux adapter le modèle de la C1/C3 tel que je le propose afin d'offrir les mêmes moyens à plus de clubs dans plus de pays.

  • José-Mickaël le 25/09/2007 à 18h09
    abola > Je me suis pas foulé je suis allé chercher la dernière édition de la Coupe d'Europe des Clubs Champions sans phase de poules: c'était en 1990-1991, désolé José-Mickaël, mais ton "les rencontres de coupe d'Europe n'étaient pas moins passionnantes qu'aujourd'hui, et en plus il y avait de l'incertitude, du suspense : on ne connaissait pas les quarts de finalistes à l'avance !" va en prendre un sacré coup:

    Attention, tu démontres qu'un favori pouvait atteindre les demi-finales rapidement et parfois en rencontrant peu d'adversaires intéressants. Je ne dis pas le contraire. C'est évident, de toute façon, puisqu'il n'y avait qu'un champion par pays et que la finale n'était que le cinquième tour. Mais aujourd'hui, on voit vingt fois le même match dans l'année, qu'il s'apelle Chelsea-Stuttgart, Lazio-Valence ou Lyon-Arsenal. Autrefois, quand les quasi-amateurs de Goeteborg rencontraient les stars de Hambourg en finale de coupe de l'UEFA, on savait qu'on allait avoir l'opposition entre un jeu collectif et offensif et un jeu athlétique et physique, et on ne savait pas qui l'emporterait. Tiens, je vais prendre une analogie avec le tennis. Aujourd'hui, on voit vingt finales Lendl-Courier (ou Muster-Nadal) tous les ans (tennis puissant et précis, d'où l'analogie avec le football actuel). Eh bien autrefois, on avait une seule MacEnroe-Lendl ou Wilander-Noah par an mais elle était magique (opposition radicales de styles).

    > A mon sens, le retour à l'ancienne formule en plus d'être utopique est un non-sens:
    - ça n'augmente pas l'incertitude ou alors les clubs chypriotes ou luxembourgeois sont devenus très forts (mais comme on ne les voit pas, on sait pas ;o)

    Ah ben oui, si on prend l'exemple des Luxembourgeois et les Chypriotes... Et les autres ? Avec l'ancienne formule (mais on n'y est pas revenu !) les "grands pays médiatiques" ont moins de représentants (un seul) donc ça augmente les chances des Belges, Néerlandais, Portugais, Ukrainiens, Roumains, etc. d'aller loin. Si Anderlecht, l'Ajax, le Benfica, le Steaua Bucarest, le Dynamo Kiev, etc. commencent à aller un peu plus loin, ils vont pouvoir inverser la tendance actuelle et retrouver du prestige, attirer de nouveau les droits télé et les joueurs. Bref, on redéroule le film à l'envers...

    > - ça ne réduit pas les inégalités avec les très gros clubs actuels car ils continueront à toucher des fortunes via leurs droits TV nationaux

    Pourquoi Valence ou Arsenal continueraient-il à attirer les plus grands joueurs et les droits télé si, n'étant jamais champions de leurs pays, ils ne peuvent plus participer qu'à la coupe de l'UEFA, alors que Anderlecht et le Benfica y vont, eux, en coupe des champions ? (Voir l'exemple d'Arsenal 90s donné par Sansai plus haut.)

    > - ça augmente les inégalités avec les grands clubs des pays moyens qui n'auraient plus accès au pactole de la LDC

    Je ne vois pas pourquoi.

    > - ça ne favorise pas les petites fédérations qui aujourd'hui sont peut-être privées de LDC mais bénéficient d'aides de l'UEFA qui redistribue ainsi une partie des gains de la LDC

    Ils n'en bénéficieraient plus ? En outre, avec l'ancienne formule, le champion du Luxembourg participe forcément au moins au 1er tour de la C1, donc bénéficie d'importants droits télé, notamment s'il tombe sur Barcelone ou Liverpool... Alors que dans la formule actuelle, il tombe sur le champion de Lettonie ou de Féroë donc n'est même pas diffusé par W9 !

    LokomotivDallas > faut pas chercher à comparer avec des modèles précédents car auparavant les moyens de diffusion planétaire n'existaient pas

    Pas d'accord : à l'époque où Arsenal était parvenu deux fois en finale de la coupe des coupes (excellent exemple de Sansai ! - effectivement, l'Arsenal d'alors n'était absolument pas médiatisé comme aujourd'hui), les télés diffusaient les matchs de coupe d'Europe comme aujourd'hui. En fait, la différence était que Canal + diffusait peu de matchs : la moitié de la coupe UEFA mais pas la C2 ni la C3. Du coup, le foot était accessible à un plus grand nombre (via TF1 et A2). Il y avait moins de matchs parce que la formule de la ligue des champions n'existait pas encore (elle commençait juste à se constituer, avec deux poules de 4 menant directement à la finale ou aux 1/2) mais c'était les mêmes moyens qu'aujourd'hui.

  • José-Mickaël le 25/09/2007 à 18h21
    LokomotivDallas : j'aime bien ce que tu proposes, en particulier ça a l'air d'équilibrer C1 et C3, et l'idée de mettre les vainqueurs de coupe en C1 me paraît aller de soi.

    De mon côté, ce que je propose (je ne détaille pas ici) c'est :
    - Une C1 en formule championnat jusqu'aux quarts de finale (avec une très longue phase de poule, pour qu'un nombre maximal de clubs restent engagés le plus longtemps possible). Bref, c'est une "Ligue".
    - Une C3 uniquement en formule coupe (pas de poules !) avec plein plein de tours, pour permettre au maximum de clubs d'avoir une chance d'y participer.

    Ainsi, on retrouve la dualité coupe-championnat qui existe dans chaque pays, mais mise au niveau européen. Mais l'idée que j'ai en tête demande des championnats à 16 clubs maximum dans chaque pays (et sans coupe de la ligue) afin de permettre un nombre maximum de rencontres européennes.

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