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La L1, saison 2023/2024

La compétition phare de l'Hexagone, ses équipes, ses enjeux, ses dirigeants, ses déboires.

  • Aulas tique le 18/05/2023 à 12h04
    « Je n'aurais jamais cru que ma mère ait su faire un enfant,
    si je n'avais pas vu cette fille aux yeux clairs,
    cette femme au Lolo Blanc »

  • fabraf le 18/05/2023 à 13h16
    Tiens qu'on considèrera le refus de toute discrimination comme une lutte, on aura ce relativisme exprimé par G&J. L'objectif n'est pas de convaincre que l'homophobie c'est mal (chacun pense ce qu'il veut) mais que ce n'est pas acceptable dans l'espace public.
    On peut penser ce qu'on veut du code de la route, toutefois il s'impose à tous.

    Le refus de toute discrimination, la laïcité, la devise, la DUDH etc sont un cadre qui régit la vie sociale en France. Bref il s'agit moins de tolérance que du vivre ensemble (et oui, on ne fait pas ce qu'on veut en France, d'où le port du masque par exemple).

    Perso je n'accuse pas les joueurs* qui n'ont pas porté le flocage d'homophobie : d'une, je n'en sais rien et de deux, je m'en fous. Mais davantage de mettre en danger notre vivre ensemble : notre République n'est pas un menu où on pioche ce qui nous intéresse ! Donc il n'y a pas de tolérance à avoir avec les personnes qui ne respectent pas le cadre (ou alors chacun peut faire ce qu'il veut sur la route).

    * Après ça me gonfle qu'on parle seulement des joueurs, je n'ai pas vu beaucoup de politiques porter les couleurs également. Et hier sur le plateau de l'équipe du soir, certains avaient mis le brassard, d'autres non.

  • Balthazar le 18/05/2023 à 13h38
    Il y a même des gens dans la rue qui ne les portent pas. On est entourés de salopards.

  • Flo Riant Sans Son le 18/05/2023 à 17h44
    Intéressant Pascal, ça m'évoque crise de la forclusion du nom du père...

    Mais en même temps comment trouver du symbolique et un "non" sur lequel s'établir quand tu peux commander tes courses à domicile à 2h du matin sans bouger de ton canapé, quand tu peux te prendre dernier iphone à 2€ par mois pendant 10 ans alors que tu n'as pas de quoi finir le mois, quand tu peux te conduire comme une pourriture sans être inquité sur les RS etc.

    J'ai plein d'exemple en tête de ces dérives qui me semblent complètement incontrôlées. Et qui, même si elles semblent mineures prises indépendamment, forment un tableau "fou" agencées les unes aux autres.

    ..Jeuis donc très inquiet de la suite pour notre société...

  • L'amour Durix le 18/05/2023 à 17h54
    Qui sont "les 8 salopards" ?
    J'ai un Guingampais, un Nantais et trois Toulousains. Je voudrais mettre à jour ma liste.

  • Pascal Amateur le 18/05/2023 à 18h21
    Plutôt le déclin de la fonction paternelle (dans une évolution vers une société moins patriarcale), la forclusion visant à expliquer le diagnostic de psychose, du moins dans son approche traditionnelle. Pour les exemples que tu donnes, je pense qu'on serait davantage vers un refus de frustration, un refus du manque par une réponse quasi immédiate, d'où en effet l'impossible à créer l'attente qui crée le désir, comme Barthes en parle si bien dans ses "Fragments d'un discours amoureux". (Le manque du manque provoquant l'angoisse, cercle vicieux !)

  • Gilles et jeune le 18/05/2023 à 19h48
    Miller l'aborde notamment lors d'un spéctacle de Christine Ango. lien
    Je n'ai pas entendu à ce moment que sa position était réactionnaire.
    Perso, je le trouve à côté de la plaque en matière politique. Sur le mariage pour tous et la GPA, il s'était exprimé dans une commission auprès du sénat...

  • fabraf le 18/05/2023 à 19h58
    Ou alors l'apogée du libéralisme (au sens d'Adam Smith) où pour schématiser, le marché / la société c'est la somme des intérêts particuliers ?

    Le message d'Aboukhal sur Insta est assez éclairant à cet effet. En substance, il écrit qu'il n'a pas de souci avec mais que ça ne le concerne pas. D'ailleurs, je ne pense pas qu'il soit homophobe, simplement cette cause (car il le perçoit comme ça) l'indiffère.
    Dans notre société française, chacun picore ce qui l'intéresse, sans comprendre qu'il s'agit d'un tout. D'où les histoires liés à la vaccination par exemple.

    Aussi, contrairement à Balthazar et à d'autres, je ne pense pas qu'il y a des cons / salopards / débiles d'un côté et de l'autre des "bons". Non, nous sommes les 2 à la fois, parfois dans la même heure.

    Par contre, il y a une certaine méconnaissance des principes républicains et un manque de compréhension que le refus des discriminations permet justement à chacun de cohabiter dans l'espace public et de défendre les causes qui lui sont chers.

    Mais je ne suis pas pessimiste à long terme : cet avènement du libéralisme (ou de l'individualisme) amène paradoxalement à un "retour social" car l'Homme a besoin de s'inscrire dans un projet collectif. Cette quête de sens se manifeste aussi bien vers un retour du religieux que par le besoin d'être utile dans son travail au quotidien ou de contribuer à une cause (ce même Aboukhal qui aide des enfants orphelins).

    Dans toute cette histoire, on demande à des joueurs de foot ! d'afficher nos principes républicains que plus grand monde ne porte aujourd'hui. Il manque une vision politique et une volonté citoyenne de se les réapproprier...

    Quand Le Pen sera au pouvoir et qu'elle touchera à la Constitution pour appliquer la préférence nationale et ainsi mettre une brèche dans le refus de toute discrimination, on se rendra peut-être compte que "nos principes républicains n'étaient pas si mal fichus finalement". Mais probablement qu'il faut en passer par là pour apprécier ce qu'on a.

  • Pascal Amateur le 18/05/2023 à 20h06
    Réflexion qui a toute sa pertinence, évidemment, mais pourquoi ce "Ou alors" au début ? Chaque approche se nourrit des autres — et les questions du capitalisme, du "vivre ensemble", des jouissances individualisées de la société de consommation sont autant de paramètres à prendre en compte dans une interrogation plus vaste.

  • Lucho Gonzealaise le 18/05/2023 à 20h13
    Comme l'a dit Flo, le problème n'est pas tant les joueurs et leurs opinions personnelles que le message que ça envoie aux plus jeunes. Je suis loin de souscrire à l'idée que les footeux doivent être des figures exemplaires, surtout quand les autres représentants attitrés de l'Etas ne le sont pas eux-mêmes.

    Mais si on se limite à la sphère du foot en France, à tous les niveaux, ça dit quoi ? Qu'est-ce que cette revendication sous-entend pour les gamins homosexuels qui jouent en club, qui flippent déjà de parler de ça à leurs proches et qui en plus vont aux entraînements sans l'assurance qu'ils n'y seront jugés que pour leur compétence balle au pied. Mais plus important encore, peu importe les justifications données par les joueurs pros, ça ne fait que nourrir la réflexion des gamins qui n'ont déjà pas particulièrement envie de respecter les autres orientations sexuelles. Il y a le message, qui est ce qu'il est, et sa réception, qui peut être une sorte de validation d'un germe d'opinion déjà présent et se transformer en actes concrets.

    Et encore, je pense que les gamins sont bien plus intelligents et ouverts d'esprit que ça dans la globalité, mais si des pros commencent à véhiculer ce genre de modèle de non-acceptation, ils seront autant responsables que toutes les personnes qui leur ont mis ces idées dans la tête quand un gamin se fera agresser parce qu'il a eu le malheur d'être hors de la norme. S'il n'y avait pas déjà un terreau fertile pour ces pensées et de témoignages d'actes malveillants, on serait juste ici en train de se moquer des pros qui ont pris cette décision et de leur pensée arriériste.