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  • Josip R.O.G. le 03/06/2022 à 13h46
    Je comprends mais est-ce que c'est analysé dans ton document ?

  • Le génie se meurt ? Ah mais l'mage rit le 03/06/2022 à 14h13
    Ce n'est pas qu'un simple document, et ce n'est pas le mien, désolé de le répéter.
    Ce genre d'article mérite d'être reçu et lu avec sérieux, ce n'est pas une tribune dans un quotidien.

    Ceci rappeler, pour répondre à ta question, c'est évoqué mais s'il fallait tout aborder dans un article scientifique qui doit répondre en un nombre de pages limitées à une question spécifique, il ne s'agirait plus d'un article mais d'un livre (surtout qu'il y a masse de littérature sur la question que tu poses et qui n'est pas la question de l'article, puisqu'un article scientifique ne doit pas aborder un truc qui a déjà été confirmé par des dizaines d'articles antérieures mais explorer de nouvelles questions, je simplifie un peu, mais c'est l'idée).

    Du coup, je vais juste citer un paragraphe de la partie théorique qui fait référence à la littérature antérieure sur le sujet :

    "Cumulatively, this evidence suggests that a disproportionate number of young people who come into contact with the YJS have DLD. Despite methodological variations, findings are consistent, and it is generally accepted that 50%–60% of young offenders evidence language difficulties that would warrant clinical intervention. Moreover, this DLD is usually undiagnosed meaning that youth justice personal are unaware of its implications (Gregory & Bryan, 2011; Snow & Powell, 2012)."

    En gros, un grand nombre de mineurs se retrouvent face à la justice en ayant un trouble du langage (DLD : developmental language development) qui nécessiterait une prise en charge (on parle de 50% à 60% des mineurs délinquants). Ce trouble est généralement non diagnostiqué au préalable et pour avoir les raisons, on peut se référer aux articles mentionnés entre autres (qui portent sur un autre aspect également, le fait que les professionnels de la justice ne se rendent pas compte des implications).

    Dans certains pays, comme au Pays-Bas, un gamin qui doit être interrogé ou doit faire face à la justice, s'il a un trouble du langage, il peut être assisté d'un orthophoniste (si je ne dis pas de bêtise), donc ça peut avoir des implications bien réelles.

  • Pascal Amateur le 05/06/2022 à 16h27
    Ah, ah, j'aime bien le communiqué d'un éditeur, qui est pour l'écriture inclusive, mais pas complètement, enfin peut-être, bon on verra :
    "À toutes et à tous les petit·es montagnard·es en herbe !"
    Quel bordel ce truc.

  • Manx Martin le 06/06/2022 à 18h25
    Intéressant papier de Fabrice Arfi dans Mediapart sur la répression de la manifestation du 17 octobre 1961.

    Ils sont allés aux Archives nationales pour fouiller les papiers de la présidence de la république. Ils y ont découvert que l'Elysée était au courant : Bernard Tricot fait passer à De Gaulle une note sur la répression, quelques jours après la manifestation, dans laquelle il expose froidement et clairement la brutalité des événements et évoque au moins 54 morts (la PP de Maurice Papon en admettra 2). Il recommande à De Gaulle de faire sanctionner les responsables et le met en garde contre la dangerosité de laisser se développer dans la police métropolitaine des tendances subversives pro-Algérie française similaires à ce qui se passe dans l'armée.

    Plaisir suprême des archives : la note est annoté par De Gaulle (l'article est accompagné d'une photo), dans un sens favorable à la suggestion de Tricot ("Il faut faire la lumière et poursuivre les coupables" et "Il faut que le ministre de l'intérieur prenne vis-à-vis de la police une posture d'"autorité", qu'il ne prend pas, et qui, d'ailleurs, n'exclut nullement, bien au contraire, la "protection"".)

    C'est cette dernière attitude (la "protection" des coupables) qui dominera finalement, puisque les mensonges de Papon ne furent jamais démentis publiquement et qu'il fut même maintenu en place 5 ans de plus.

  • Delio Onnisoitquimalypense le 06/06/2022 à 20h47
    Merci d'avoir signalé cette enquête. Donc, une note officielle admet le chiffre de 54 morts, c'est déjà plus que les estimations du rapport remis à Jospin quand il était à Matignon, si mes souvenirs sont bons. dommage qu'Einaudi et Brunet soient morts, on aurait eu un nouvel épisode de la bataille des sources.

    Et une bougnette de plus sur la moralité de De Gaulle.

    oups, bien fait de vérifier, Jean Paul Brunet n'est pas mort, mes confuses

  • blafafoire le 07/06/2022 à 12h15
    J'ai fini récemment la bio de de Gaulle par Julian Jackson, sortie en 2018, dans laquelle le 17 octobre 1961 est bien sûr évoqué mais sans donner beaucoup de détails :

    "
    Dans les jours qui suivent, la presse s'efforce de reconstituer les événements. Papon, avec l'aide du ministre de l'Intérieur Roger Frey, parvient à saboter la tentative parlementaire de créer une commission d'enquête. Lorsque deux ministres font part de leurs inquiétudes lors du Conseil des ministres suivant, de Gaulle déclare que la presse exagère l'affaire pour l'attaquer : " Le ministre de l'Intérieur doit éviter tout excès, mais il est étonnant qu'il n'y ait pas eu davantage de morts ". C'est la seule réaction documentée que l'on connaisse. Après coup, il fait remarquer en privé à Terrenoire, le ministre de l'Information, que la source du problème est la présence de 400 000 algériens en France : " Quand la situation en Algérie sera réglée d'une manière ou d'une autre, il faudra aussi régler cette affaire à fond. C'est une fiction de considérer ces gens-là comme des français pareils aux autres. Il s'agit en réalité d'une masse étrangère et il conviendra d'examiner les conditions de sa présence sur notre sol."
    "

  • Pascal Amateur le 09/06/2022 à 20h37
    @ Red Tsar, et d'autres si ça intéresse.
    S'agissant de la "jouissance" sportive, je copicolle ici un morceau de travail réalisé sur le sujet ; il prend appui sur le concept d'abord freudien de "pulsion", dont le trajet vise à cerner l'objet du manque, objet visant à offrir, mythiquement, la complétude au sujet – sujet divisé par son entrée dans le langage. Le sportif, comme tout sujet mais avec ce privilège de pouvoir y mettre du corps, cherche à se rapprocher au mieux de cette jouissance, "réelle", c'est-à-dire impossible à mettre en mots.

    L'expression « se dépasser », si fréquente dans la pratique sportive, témoigne de la quête d'un au-delà. La stupeur de Bob Beamon, lorsqu'il bat, en 1968, dans des proportions inimaginables, le record du monde de saut en longueur (8,90 m) – « ses jambes le lâchent et, étonné, dépassé par cette annonce, il a une brève attaque de cataplexie, victime d'un choc émotionnel, s'effondre sur ses genoux, incapable de rester debout, pose enfin ses mains sur son visage », qualifiant par la suite cet exploit de « non-sens » – dit bien cette confrontation à un inattendu, un innommable ; d'ailleurs, le symbolique (monde des mots, de la parole) vint vite mordre sur ce réel (indicible), en créant l'adjectif "beamonesque" pour qualifier une telle performance sidérante. Outre le fait que l'établissement du record vient lui-même symboliser la performance, l'inscrire dans un cadre désormais défini, comparable, permettant de relancer le désir d'une telle inscription – il y a toujours des médailles à accumuler, des records à battre.
    Comme l'écrit la psychanalyse Marie-Hélène Brousse : « Ainsi le désir en jeu dans la performance peut venir en opposition avec la santé du sujet, voire sa survie, et en tout cas le porte toujours à mettre en jeu son équilibre organique ». De fait « "s'éclater, se faire mal, s'exploser, se sonner, se sortir les tripes, bouffer l'autre, en chier, aller au bout de soi-même" sont des formules que l'on entend fréquemment sur les terrains sportifs. Ce n'est ni le registre de l'idéal, ni celui du plaisir, mais bien celui d'une grammaire pulsionnelle qui se dévoile et prend la motricité comme support. »
    La brutalité de ces expressions renvoie à la « grillade » qu'on lit souvent dans cette affirmation de Lacan : « Je vous en ai déjà assez dit pour que vous sachiez que la jouissance, c'est le tonneau des Danaïdes, et qu'une fois qu'on y entre, on ne sait pas jusqu'où ça va. Ça commence à la chatouille et ça finit par la flambée à l'essence. Ça, c'est toujours la jouissance », écrit-il dans L'envers de la psychanalyse (1969-70). Ces petits bouts de réel – ces brins de jouissance de lalangue, dira-t-il à la fin de son enseignement – mettent donc en jeu le corps dans une quête sans cesse relancée.
    Précisons d'ailleurs que cette jouissance s'inscrit bien sûr dans une quête de performance, de victoire, mais elle peut a contrario s'entêter dans une jouissance de défaite ; comme le souligne Daniel Sibony : « On devine même, chez l'équipe qui commence à perdre, une sorte de résignation, voire une jouissance morbide à s'enfoncer dans l'impossible » – ce qui n'est pas sans rappeler la formule de J. Lacan, au cours du séminaire Les non-dupes errent (1973-74) : « Si la victoire d'une armée sur une autre est strictement imprévisible, c'est que du combattant on ne peut pas calculer la jouissance. Que tout est là : s'il y en a qui jouissent de se faire tuer, ils ont l'avantage. »

  • Red Tsar le 10/06/2022 à 12h13
    Merci Pascal, très intéressant.
    Je découvre depuis quelques années une forme particulière de cette « jouissance » et je serais curieux d'avoir ton regard sur la chose.

    Au foot (ou d'autres sports que j'ai pu pratiquer), on verbalise qu'on joue pour s'amuser, afficher sa virilité, sa supériorité par rapport aux autres* (« t'es classé combien ? », « c'est quoi ton dernier chrono ? »...), pour rester en bonne santé, perdre du poids, passer un moment avec des potes…

    Mais dans le domaine du triathlon, je croise beaucoup de gens, qui pratiquent en fraude, qui se cachent de leur famille et amis. Ils savent qu'ils seront mal jugés parce qu'ils en font « trop » : on s'entraîne en cachette, on lave son linge en vitesse pour ne pas laisser de trace, on minimise ses performances (« ouais, un half, tu sais, c'est juste une baignade, une ballade en vélo dans la campagne et puis courir un semi après, bon, c'est pas non plus un exploit »).
    Bref, un truc très personnel, qu'on cherche à cacher plutôt qu'à mettre en scène, à garder pour soi plutôt qu'à rendre public. Une jouissance secrète (masturbation ?).



    * : un des trucs qui me hérisse le plus, c'est quand n°2 me raconte son dernier match avec un « je l'ai humilié », en parlant de son adversaire, parce qu'il lui a mis un petit pont.

  • Pascal Amateur le 10/06/2022 à 13h30
    Hum, je te ferai nécessairement une réponse, disons de Normand : car cela dépend de chacun, et il est sans doute impossible de poser une hypothèse qui dirait pourquoi "tous" se cachent, louvoient ainsi. Il y aurait peut-être une certaine honte, celle du regard posé sur des performances finalement médiocres, qui risquent de dévaloriser le sujet alors même que celui-ci essaie d'inscrire son nom, de "symboliser" (intégrer au monde des mots) sa performance.
    Pourtant, j'aurais tendance à te rejoindre sur ton hypothèse apparemment légère, lorsque tu parles de masturbation. Bien sûr, il ne faut pas métonymiser le corps et en faire un gros zizi qu'on agiterait pour prendre un plaisir interdit. J'aurais, comme ça, envie d'y lire ce que Lacan appelle "la jouissance de l'idiot" dans les années 70 – à ne surtout pas entendre dans le sens d'"imbécile", car il faut entendre cet "idiot" dans son sens premier : "idiot" vient du grec idiotês, qui veut dire "particulier", "singulier", donc "étranger à quelque chose", "ignorant". Une psy assez passionnante (Silvia Lippi, qui a intégré Bataille et Spinoza à sa réflexion) explique que "la jouissance idiote", c'est celle justement qui refuse d'être accaparée par un Autre ; Lippi : "Mais la masturbation est aussi un acte de courage. Le sujet commence par faire le deuil de l'Autre et de sa jouissance anéantissante et/ou impossible : le sujet doit accepter de renoncer – réellement (dans le corps) – à une jouissance « totale ». Il obtient – ce qui n'est pas moins effrayant – une jouissance nouvelle et possible, qui passe seulement en partie par son objectivation. Réussir à satisfaire le corps (pouvoir enfin jouir !) fait toujours peur. On le voit encore à l'age adulte : le sujet a peur de l'orgasme : à moins qu'il ne s'agisse d'un orgasme autonome, solitaire, « privé », et surtout contrôlé. Ce plaisir se situe donc strictement entre le sujet et la partie fétichisée de son propre corps." Bon, ça a l'air lourdingue comme ça, mais cela dit quelque chose d'essentiel : le sujet – disons le coureur de triathlon – peut vouloir garder son plaisir intime, intense, sa jouissance pour lui, et ne pas vouloir que "les autres" y mettent leurs grosses papattes, pour dévaloriser, s'en emparer, contester, jalouser, etc. C'est une revendication portée sur le corps, un "c'est à moi" – revendication à laquelle toutefois peut s'ajouter une honte, celle de jouir tout seul de son corps un poil fétichisé. La honte possible de la masturbation, d'une certaine façon.
    Une fois encore, chacun y apporte son désir (être sous le regard d'autrui par exemple) et sa jouissance ("aller de la chatouille à la grillade", dans le vocabulaire de Lacan), et il n'y a pas de formule générale.

  • Red Tsar le 10/06/2022 à 17h26
    Ça fait réfléchir, merci. Je vais peut-être me mettre au golf. Un sport où faut mettre ses boules dans des trous à l'aide d'une queue, ça me paraît finalement moins sujet à interprétation.
    Je te dois combien pour la consultation :) ?