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  • Simon Jérémy le 16/03/2022 à 16h03
    Mouais.
    Le monsieur oublie un peu de dire que si on a mis en place tous ces serveurs, équipements réseaux, stockage ainsi que tous les terminaux, c'est bien parce que nous consommons de plus en plus de données (et dont l'utilité peut être de plus en plus discutée) : parce que de plus en plus de gens regarde du Netflix en 4K de partout (simple illustration), sur leur mobile notamment, qu'il faut déployer un réseau et des serveurs en conséquence (ne parlons pas de la 5G qui multiplie les points d'accès).
    De même, l'usage que l'on fait de l'informatique : si un mail génère infiniment moins de CO2 qu'un courrier papier, la facilité de l'outil a augmenté de façon exponentielle le volume. Combien de courrier envoyé sur 1 journée en 1990 en entreprise? Combien de mails en 2022 ? ( oublions pas qu'un mail envoyé à une liste de distribution de 50 personnes équivaut à 50mails).
    Quid de la crypto monnaie? Pour quelle finalité ? Le minage et la sécurisation des opérations (blockchain) est extrêmement coûteuse en ressources informatiques.
    Le numérique est une superbe solution, mais qui malheureusement est aussi un gigantesque catalyseur de la surconsommation…
    (Il me semble que les bas prix d'Amazon nous permettent plutôt d'acheter davantage de choses que des réorienter les économies sur un autre poste de dépense…).

    Édit: pour illustrer la cryptomonnaie : lien

  • forezjohn le 16/03/2022 à 17h11
    C'est sans doute vrai mais dans le fond le problème reste entier qui décide qu'un usage d'énergie est bon ou non?
    Je voyais que négawatt voulait interdire les consoles de jeu dans un horizon relativement court(2030 si je me souviens bien) et comme ça a été dit avant le problème c'est toujours les autres et leurs usages qu'on considère comme inutile.
    Moi par exemple je pense que tous ces gens qui prennent leur voiture pour aller se promener à la campagne menace bien plus la planète que moi quand je regarde the Office sur ma télé. On fait quoi du coup?

    Mais sinon oui la cryptomonnaie c'est une horreur, on est d'accord.

  • Simon Jérémy le 16/03/2022 à 19h40
    Me suis mal exprimé :-)
    Le message principal était que l'IT (dans son ensemble) était aujourd'hui une fausse solution, dans la mesure où son usage ne fait que justifier/soutenir une augmentation de la consommation de ressources, dans la majorité des cas.
    Je m'inclue bien évidemment dedans.

    Le côté pernicieux est que c'est un souvent caché sous de bonnes intentions : lire de la musique sur son téléphone, ça semble bien plus « écolo » qu'acheter le support physique. Mais quand tu écoutes pour la 150e fois ton titre préféré sur deezer, c'est bien plus discutable (et cet usage justifie alors toute l'infrastructure derrière).
    Cet exemple est évidemment transposable à beaucoup d'autres cas, particulier ou professionnel.

    Dernière chose sur le bitcoin : comme souvent, le problème est connu assez tôt, mais avant qu'il y ait prise de conscience / médiatisation, le mal est fait.

  • Dan Lédan le 16/03/2022 à 20h03
    Si tu ecoutes 150 fois le meme morceau sur Deezer ou Spotify , y a un truc qui s appelle la lecture hors connexion qui ne consomme rien (a part l energie de ton telephone)
    Mais sinon , tout a fait d'accord avec ton analyse...

  • Sens de la dérision le 16/03/2022 à 20h15
    Un des questionnements est le dimensionnement des infrastructures. On en sait quelque chose ici : la raydac a clairement dit que les jours de "tension", le site aurait du mal à gérer. Je me souviens dans l'antiquité de l'internet (début des années 2000), surfer sur le web était largement plus rapide quand les Américains étaient couchés. Des sites comme Facebook ou Twitter ont forcément des infrastructures pour supporter plus que la moyenne habituelle, c'est une question qu'il faut prendre en compte.

    Après oui c'était mieux avant du temps de l'ORTF : une chaîne, un émetteur et que des récepteurs. Aujourd'hui ça consommerait que dalle. Et je dirais que c'était encore mieux avant la voiture : pas besoin d'écouter le dernier JUL, tu pouvais écouter Dédé jouer de la vielle sur la place du village.

  • Utaka Souley le 16/03/2022 à 20h41
    L'énergie utilisée pour "miner" du Bitcoin, ça me fait penser aux Shadoks, qui pompaient.
    On est à peu près sur le même niveau d'utilité sociale (sauf que les Shadoks, c'est rigolo).

    Ah oui, pendant qu'on y est avec le numérique, n'oublions pas Jean-Cloud. Parce-que lui aussi, il consomme, et pas qu'un peu, et surtout il fait circuler de la donnée, et pas qu'un peu.

  • forezjohn le 16/03/2022 à 22h45
    Oui les vendeurs d'informatique vont expliquer que la prochaine génération de matos dans 18 mois consommera moins avec autant de données transmises/stockées/traitées c'est leur taf.

    On peut y voir une fuite en avant, questionner ce mode de fonctionnement etc.
    Mais comme souvent je ne peux m'empêcher de hausser les sourcils :"Ah les gens qui envoient un email à 50 personnes c'est odieux y'a pas la moitié des destinataires qui les lit". Certes mais que penser de la propagande électorale à cette aune? Les cocos et les zemmouristes qui distribuent des tracts place St Louis le dimanche au marché c'est pas du gâchis de ressources?
    Et puis aussi quand on voit le gâchis on oublie souvent l'économie réalisée : les services "culturels" en ligne c'est aussi du plastique de CD/DVDcassette etc. économisé et qui ne finira pas dans la nature. Le cloud c'est aussi des support matériel économisés. Les outils de communications en ligne c'est aussi souvent des tas de choses faites à distance qui nécessitait avant des déplacements.

  • Simon Jérémy le 17/03/2022 à 09h09
    Je ne pensais ouvrir un débat avec ma réponse.

    Forez, tes exemples me parlent car c'est justement un des travers que j'essaie de souligner : remis à l'unité, l'avantage écologique de l'IT l'emporte de manière écrasante. Un mail représente 0,04g contre 15g je crois pour un pli physique.
    Cependant, la démultiplication du volume gomme cet avantage, et les « mauvaises » pratiques ne font qu'accélérer les choses (ça, plus le côté invisible du numérique).

    Ton exemple de la K7 de location est intéressant : bien sûr, que regarder un film depuis Amazon prime est moins consommateur que d'aller louer ton film. Mais ta même K7 physique allait être utilisée plein de fois par plein de personnes différentes (et dans le cas où tu l'avais achetée, c'était pour la regarder plusieurs fois).
    Aujourd'hui remis au nombre de visionnage, quel impact en ressources, parce que chaque visionnage dematerialisé entraîne à chaque fois le téléchargement des 10GB du film ?
    Et l'extrême facilité et la disponibilité entraine également une augmentation du nombre de visionnages.
    Le mécanisme que j'essaie de décrire ici est transposable à de nombreux autres usages du numérique.

    Loin de moi l'idée de regretter le monde sans numérique (merci pour le sarcasme, sens de), mais je m'inscris en faux quand l'IT est présenté comme une solution « miracle » aux problèmes environnementaux. C'est un challenge de plus a gérer.

    Toutefois, il y a des contre exemples très intéressants, le succès des plateformes d'occasion comme Leboncoin ou Vinted permettent de redonner du sens à la « durabilité » de nos objets (bien qu'un des phénomènes sous-jacent est aussi lié des notions de consommation /pécuniaires).

    Mais bref. Pour revenir a l'interview de départ, le « c'est pas nous c'est les autres » est une belle manière d'esquiver le moindre débat. Et c'est ce qui m'a fait réagir.

  • Sens de la dérision le 17/03/2022 à 09h17
    Désolé pour ce qui a pu apparaître comme un sarcasme. C'était pour signifier que les pratiques peu consommatrices en énergie sont derrière nous.

    Pour le reste, je crois que personne (en tout cas, pas moi) n'a présenté le numérique comme une solution miracle aux problèmes environnementaux. C'est une évolution avec son lot d'avantages et d'inconvénients. Par contre, l'article initial me semblait apporter un autre regard sur les endroits où il y a de la marge à trouver.

    Pour les plateformes d'occasion, on peut aussi se dire que ça augmente la consommation puisqu'on peut désormais revendre ce qu'on a acheté et utilisé quelques semaines.

  • Simon Jérémy le 17/03/2022 à 09h34
    Pas de problème :-)

    Et oui, bien en phase avec ton dernier message malheureusement.

    Je milite pour une sensibilisation à l'usage du numérique à mon petit niveau familial (pas que sur l'aspect écologique) et je vois bien combien c'est difficile et les mauvaises pratiques sont ancrées (ma femme accède systématiquement à Facebook plusieurs fois par jour en tapant Facebook dans Google, par feignantise de le taper dans la barre d'URL (ou de cliquer sur le signet) (« oui, mais j'y pense pas »)). C'est infime, mais ce simple geste est 3 fois plus consommateur de resources.
    Remis au nombre d'usagers quotidiens…

    (et la cryptomonnaie est une pure horreur qui devrait simplement être bannie, de même que les transactions financières à haute fréquence, quand on parle de faire des efforts pour la planète).