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Pendant le foot, les affaires continuent

Le fil que l'on tire pour observer le football quand il est nu : transferts, corruption, évasion fiscale, malversations et autres dérives y sont à l'honneur.
Merci à chacun de vérifier les informations qu'il délivre et de ne jamais basculer dans la diffamation.

  • L'amour Durix le 14/02/2022 à 18h54
    Note que j'ai écrit "peut-être".
    Ou alors tu trouves que ce serait suffisant pour un auteur de crimes contre l'humanité ?

  • Pascal Amateur le 14/02/2022 à 18h56
    Je pense que Spiegelman a suffisamment chargé les chats.

  • Mangeur Vasqué le 14/02/2022 à 21h02
    Si j'ai le temps faudrait vraiment que je dise un mot ou trois sur ces histoires, y'a vraiment beaucoup à dire, sur la législation, la RSPCA lien (organisation très intéressante, en bien je veux dire, surtout dans son mode opératoire niveau enquête, elle s'est substituée à la police !), la relation des Britanniques avec les animaux, la législation (plus en retard qu'on pourrait le croire, vu naïvement de l'étranger), l'évolution, la pandémie qui a changé le game, etc. Sujet très riche.

    Ma femme (anglaise) est à fond là-dedans, sur le canin. Il a remplacé le câlin, y'a "yonks" cô on dit ici, une plombe. Et ouais, elle m'a depuis longtemps délaissé pour ses chiens, can't say I blame her. Elle est tombé dans le chaudron canin toute petite et m'a progressivement transmis sa passion, ce qui a bien sûr précipité ma chute dans le "pecking order", l'ordre établi. J'accepte (mais ai-je vraiment le choix ?). Elle fait, entre autre, de la "dog therapy" avec notre chien adoré, et d'autres. Elle se rend surtout dans les écoles "special needs" et les "nursing homes" (ehpads). Ces braves bêtes adorent (et les chiens encore plus).

    Je suis moins pris cette semaine par rapport à la dernière, donc je vais essayer de caser quelques postes là-dessus. C'est vraiment intéressant ce qui se passe ici en Angleterre à ce niveau (protection des animaux) depuis la pandémie, ça bouge pas mal. At fucking last.

  • Mangeur Vasqué le 14/02/2022 à 22h20
    @ L'amour (Mon cher L'amour, cré vin diou Charles Péguy, devrais-je dire, entre Beaucerons. Elle existe toujours la liaison TransBeauf entre Orléans et Chartres ? J'y ai pas mis les pieds depuis un bail je dois dire).

    "Tout ça pour dire qu'entre ça et l'enquête de Police".

    Petite précision, utile je l'espère : ce n'est pas la police qui mène l'enquête mais la RSPCA. C'est une idiosyncrasie du système britannique.

    La RSPCA est bien plus qu'une grosse "charity" pour le bien-être animal en fait, et donc quand une plainte type maltraitance animale/cruauté est déposée, bien souvent la RSPCA se substitue carrément à la police pour l'enquête et les interrogatoires. La RSPCA a des équipes spécialisées dans ce process et la police (débordée, seulement 120 000 policiers ici – 140 000 sous ces laxistes de gauchistes de Travaillistes en 2010 – ni gendarmerie ni police municipale ou quoi que ce soit d'autre ici) les laisse donc faire le job.

    Ce qui n'est pas mal finalement, la RSPCA a le savoir-faire, l'expérience, les contacts, tout un corpus de jurisprudence sur lequel ils se basent, etc. Mais c'est sûr que ça peut étonner vu de l'étranger étant donné que la RSPCA est juste une asso caritative. Ils font qd même évidemment appel à la police et aussi parfois au service du "Trading Standards" – approx. l'organisme public chargé de la défense du consommateur et légalité des activités commerciales –, pour rendre visite aux suspects, pour les perquiz, etc. Par exemple dans le cas Zouma, c'est la RSPCA qui est allée chez lui, a confisqué ses chats et qui actuellement mène l'enquête de A à Z, avec, très probablement, une "prosecution" (poursuites) à la clé dans les jours qui viennent.

    Si la RSPCA pense que ça peut le faire niveau justice, ils contactent alors directement le parquet anglais (Crown Prosecution Service), sans passer par la case police.

    C'est un peu ce qui se passe aussi, dans une bien moindre mesure, avec la NSPCC (protection des enfants, lien), moindre car la police a des équipes spécialisées bien sûr. La NSPCC qui a été créée en 1884, soit soixante ans après la RSPCA. Le mouvement de fond qui créa la RSPCA est notamment est à l'origine des premieres loi anti cruauté envers les animaux y'a 200 ans, au départ niveau bétail.

    J'ai aussi failli être "magistrate" y'a vingt ans dans un Magistrates' Court donc, alors ces questions m'intéressent un peu. Un "magistrate" (ou "JP", Judge of the Peace) au Royaume-Uni est une "lay person" (terme générique), un non professionnel donc, dans le cas présent un volontaire qui, après une courte formation, est associée aux décisions de justice dans un Magistrates' Court, la jurisdiction qui rend 95 % des decisions pénales au R-U (le reste va au Crown Court, un mix entre le tribunal correctionnel et la Cour d'assises).

    Dans le cadre de ma formation (légère) de "magistrate", j'avais assisté à bcp d'auditions en tout genre, probablement 150 en tout (comme en France, ça défile…). Y'avait de tout, des problèmes de voisinage aux gros délits routiers, en passant par des affaires de drogue, les violences conjugales, fraude, délits sexuels, etc. et même une affaire d'IdS ! Je peux développer un peu si ça intéresse. Une voisine m'en avait parlé et ça m'avait intéressé. Mais de nouvelles responsabilités très prenantes dans mon boulot d'enseignant ("Second in department") m'avaient finalement fait renoncer.

  • Gouffran direct le 14/02/2022 à 23h26
    Tout ça pour un "backdoor brag" pour dire qu'il était "Second in Department".
    Show off.

  • Mangeur Vasqué le 14/02/2022 à 23h34
    Ça a un nom en BE (British English), je sais pas si vous autres vous dites ça dans vos provinces reculées, on dit "to humblebrag" ici au R-U (et aux US aussi) lien

    T'es où au fait chez les Canucks ?

  • L'amour Durix le 15/02/2022 à 00h18
    Non mais, me faire traiter de beauceron. C'est quoi, c'est Twitter ici ? Y a plus de limites !

  • Mevatlav Ekraspeck le 15/02/2022 à 08h29
    Celle ci me fera la journée.

  • Gouffran direct le 15/02/2022 à 15h21
    "Backdoor brag" c'est populaire dans le domaine du sport entre autres au Canada et aux États-Unis.
    Quand tu glisses discrètement dans la conversation que tu as fait quelque-chose d'extraordinaire.

    Du genre: "j'ai visité un zoo incroyable lors de mon dernier voyage à Boston.
    Courir le marathon c'est sympa, mais ce zoo valait le détour."

    Je suis à Ottawa en Ontario.

  • Mangeur Vasqué le 15/02/2022 à 21h10
    Je lis (et entends : on est pétri de culture nord-américaine en Angleterre, c'est une obsession) un certain de truc en AE - American English - mais je n'ai jamais rencontré cette expression. Merci buckets donc.

    Bien possible que cette expression atterrisse chez nous en Angleterre donc, bcp de ces expressions viennent du jargon marketing/commercial. Elles infiltrent ensuite le domaine du sport, et tout ça finit dans la langue de tous les jours ou/et dans foot anglais, comme "to step up to the plate" (baseball), très utilisé ici dans le foot et ailleurs. Ce "backdoor brag" c'est un peu le "virtue-signalling" lien en fait, avec le côté moralisateur en moins.

    Le vocabulaire anglais utilisant le radical "brag" est très riche, comme le verbe que j'ai mis dans mon poste, "to humblebrag" lien. J'aime bien ce verbe, il est marrant. On dirait qu'il a été inventé par, je sais pas, Ségolène Royal, Jacques Attali ou Moscovici, ou l'autre qui roule exclusivement pour sa brand (c'est pas la seule...), comment elle s'appelle déjà, la Corse mancelle, déléguée pro-féminisme auprès du ministre qui négocie des relations sexuelles avec ces femmes en détresse venues lui demander de l'aide, ah oui, Marlène Schiappa.

    Dans le foot anglais on a les "bragging rights", expression très utilisée (également AE, American English, aussi à l'origine, surtout dans le contexte des derbies, eg lien).

    Par contre, passer "Second in department" en Angleterre n'a vraiment rien d'extraordinaire, même "Head of Department". La difficulté de décrocher ce genre de poste dans l'enseignement anglais varie énormément en fait, genre de 1 à 100.

    Ça va de poste ridiculement facile à obtenir, genre y'a que toi dessus ou ça se décide en interne malgré une publication nationale (typiquement une situation "shoo-in" lien – candidat déjà choisi en amont, le short-listing et les interviews ne sont que pour la forme), voire pire : on te supplie de prendre le poste car personne ne candidate (tellement l'école fait peur) et ça fait X fois qu'on l'advertise le poste, et en plus on te file un sweetener de X milliers de £… A extrêmement difficile, genre 200 candidatures pour un poste d'enseignant/Second/Head of Dpt/Deputy Head, etc. (dans le public. Dans le privé, j'ai déjà vu – lu en interview – du 600 candidats pour un poste).

    Y'a une dizaine de facteurs bien distincts, mais le critère le plus déterminant est la nature de l'école, son degré d'attractivité en gros. Sa nature et aussi sa "note". Les 24,000 établissements scolaires publics en Angleterre ont tous une note/classification (donnée par Ofsted, les services d'inspection, quasiment privatisés ici, faut payer des milliers de £ pour la formation d'inspecteur). Cette note/appréciation va de "Inadequate" (4) à Outstanding" (1). Et, cô les poupées russes, à l'intérieur de cette note dans le rapport d'inspection, chaque département a une note, donc aussi à prendre en compte quand tu candidtates.

    Une excellente école, sélective disons, attire évidemment un maximum de candidatures. Pour parler clair : la plupart des profs qui candidatent iraient y bosser en rampant et gratos, tellement la satisfaction professionnelle y est énorme.

    Par exemple, les "Grammar schools", ces écoles publiques qui ne sélectionnent que les meilleurs élèves (mettons les meilleurs 5 % de la "catchment area", zone scolaire). Bon, en tant qu'enseignant, c'est le paradis. C'est un vestige des Seventies, y'en a encore environ 250 au Royaume-Uni. Donc, quand ces Grammar schools "advertisent" un poste, y'a souvent 200-300 candidats (précisons que les "grammar schools" ne sont pas toutes sélectives, mais la majorité le sont).

    En 2000, j'avais par exemple candidaté pour cette grammar school à Skipton (North Yorkshire), près de Leeds, Ermysted's lien. Une boys' school, l'un des tous meilleurs collèges-lycées du pays.

    J'avais été short-listé et invité à l'interview (sur 2 jours, tout le monde t'interview, y compris un panel d'élèves) mais je n'avais pas eu le poste.

    Y'avait une excellente candidate, une Galloise (ça vient de loin, souvent de l'étranger, Britanniques qui enseigent à l'étranger bien souvent), probablement plus complète que moi (faut offrir plus qu'un matière, c'est bien d'offrir 2 ou 3 langues + autre chose, le maîre mot est souvent la flexibilité).

    Excellente candidate au demeurant, y'avait pas à dire. Elle parlait par exemple 4 langues (et dans ce genre de poste, t'es testé par des locuteurs natifs, pas que sur la langue évidemment mais aussi sur la culture et ta compréhension du pays, etc.). Mais disons aussi que le Head of MFL (langues), je crois qu'elle avait un peu tapé dans l'oeil du Head of Dpt aussi… (ouais, j'étais jaloux, j'aurais dû mettre une jupe et des gros tits à la Gazza lien).
    Donc, voilà, c'est le genre d'école publique qui attire 200 + candidatures.