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Les mauvais comptes du football français

La DNCG a dévoilé vendredi les comptes des clubs professionnels français pour la saison 2013/2014. À l’arrivée, un nouvel exercice déficitaire et un modèle économique qui se révèle toujours aussi dépendant des actionnaires.

Auteur : Julien Momont le 20 Avr 2015

 

 

Le chiffre est inquiétant: les clubs professionnels français présentent 93 millions d'euros de pertes cumulées sur la saison 2013/2014. C'est 54 millions de plus qu'en 2012/2013, et c'est aussi le sixième exercice consécutif achevé en déficit. Il devrait au moins y en avoir un septième si l'on en croît les projections de la DNCG.

 

Le constat est encore plus préoccupant lorsqu'on limite l'analyse à la seule Ligue 1: 102 millions d'euros de pertes (9 millions d'excédents pour la Ligue 2, qui a su se serrer la ceinture avec une réduction des charges d'exploitation de 18%) et seulement sept clubs bénéficiaires (contre treize en L2).

 

 

 

 

 

 

La Ligue 1 a souffert d'une conjonction de facteurs, notamment des revenus de transferts moins élevés que les dernières saisons. Mais c'est surtout la chute du résultat opérationnel courant qui interpelle et a contribué à creuser les pertes.

 

 

Trop de charges !

Frédéric Thiriez n'y est pas allé par quatre chemins dans son édito: “Trop de handicaps pénalisent le football français, en particulier le poids des charges sociales et de la fiscalité. En plus du montant des charges patronales, bien plus élevées en France qu’ailleurs, la suppression du DIC coûte 50 millions d’euros par an alors que l’impact de la taxation à 75% est de 44 millions annuels. Sans cela, nos clubs auraient été à l’équilibre!” On attend donc, dès l'an prochain, la chute du déficit avec la suppression de la taxe à 75%.

 

Le président de la LFP est certainement dans son rôle en reprenant cette vieille rengaine des clubs professionnels victimisés par une politique fiscale injustement dure par rapport aux étrangers. Jean-Pierre Louvel, président de l'UCPF, est dans le même registre, vilipendant le “cortège de hausses des charges sociales et de la fiscalité” et la “taxe dite à 75%, inique et absurde”.

 

Se limiter à ce discours revient à décharger les clubs professionnels de leurs responsabilités. On notera ainsi qu'à l'inverse, la DNCG cite la masse salariale en premier parmi les types de charges trop importantes. La “rémunération chargée” a augmenté de 100 millions d'euros entre 2012/2013 et 2013/2014. Différence de ton et de posture, Thiriez et Louvel étant dans une démarche avant tout politique. Il est bien plus facile d'invoquer des facteurs externes que de souligner une éventuelle culpabilité des clubs dans leurs mauvais résultats.

 

 

 

Actionnaires sauveurs

Le déficit des clubs français aurait été bien plus important sans l'intervention massive de leurs actionnaires. Car la perte opérationnelle courante s'élève à 231 millions d'euros, en forte augmentation par rapport aux 75 millions de l'exercice précédent. “La récurrence des pertes montre les difficultés des clubs à développer suffisamment leurs recettes d’exploitation” pour couvrir les charges, indique la DNCG.

 

De 251 millions l'an passé, l'apport des actionnaires des clubs de Ligue 1 a explosé jusqu'à 469 millions d'euros. Les apports de comptes courants, notamment, ont pratiquement triplé, de 83 à 244 millions d'euros. De quoi refroidir certains investisseurs, à l'image du Belge Marc Coucke, devenu actionnaire majoritaire du LOSC à hauteur de 5% mais qui hésiterait à investir plus.

 

 

Ce modèle économique ultra-dépendant des actionnaires n'est par ailleurs pas compatible avec le fair-play financier, qui limite les interventions directes des propriétaires. Il est également le signe de problèmes structurels.

 

 

Les stades, la solution magique ?

Pour se réorienter vers un modèle économique plus vertueux, les instances misent sur le nouveau parc de stades, dans le cadre d'un “rebond d’attractivité que nous préparons pour l’après Euro 2016”, dixit Jean-Pierre Louvel, qui espère un phénomène similaire à la Coupe du monde 2006 pour l'Allemagne. L'objectif annoncé est d'ailleurs de se rapprocher du modèle allemand, cité à plusieurs reprises par la DNCG pour comparaison. Le fossé à combler est important: la Bundesliga a généré 2,275 milliards d'euros hors transferts la saison dernière, contre 1,371 milliard pour la Ligue 1, à droits télés comparables.

 

Le problème, c'est que la donne n'est pas la même. Là où beaucoup de clubs allemands sont propriétaires de leurs stades, s'épargnent un coûteux loyer et peuvent aisément négocier des droits de naming, ils sont très rares en France. Les recettes “jour de matches” sont par ailleurs le “traditionnel talon d'Achille” des clubs français pour la DNCG: elles n'ont augmenté que de 4% pour l'ensemble des clubs professionnels, alors que chiffre d'affaires global a crû de 14%.

 

 

Le cas lillois est symptômatique: le LOSC débourse près de 5 millions d'euros annuels pour la location du stade Pierre-Mauroy, auxquels il faut ajouter des coûts de personnel que Michel Seydoux avait déploré fin février dans Les Échos. Pour réaliser des économies, le club avait d'ailleurs diminué le nombre de stadiers employés les soirs de match. Les retombées économiques sont en tout cas bien loin de ce que les dirigeants lillois espéraient, alors qu'ils ont tout de même pratiquement doublé leurs recettes des soirs de match (de 6,4 millions d'euros en 2011/2012 à 11,2 millions d'euros en 2012/2013, en baisse de 4 millions par rapport à l'année précédente). L'OL sera lui propriétaire de son stade, et son cas sera intéressant à étudier.

 

 

Le PSG, un cas à part

Reste que les sommes mentionnées dans ce rapport ne peuvent être analysées sans prendre en compte le poids prépondérant du Paris Saint-Germain. Confronté à ses propres problématiques (ne pas pouvoir dépenser l’argent qu’il possède), le club de la capitale semble évoluer dans un championnat à part :

 

- 46,9% des revenus sponsoring-publicité de la Ligue 1, avec 79 millions d'euros environ

- 25,8% des recettes “jour de matches” de la L1, avec 39 millions d'euros

- 26,8% des charges de la L1, avec 496 millions

- 25% de la masse salariale, à hauteur de 240 millions d'euros

 

De quoi considérablement influer sur les tendances globales, alors que son modèle économique est unique dans l'hexagone depuis que Dimitry Rybolovlev a décidé de cesser les investissements d'envergure et qu'Hafiz Mammadov n'honore plus ses engagements. Le PSG n’en reste pas moins freiné dans son développement par le fair-play financier, qui limite de fait les apports de QSI. Au final, cela a pour conséquence une course aux recettes dans tous les domaines, souvent aux dépens de l’identité du club et de ses supporters. Mais c’est là un autre débat.

 

 

La rapport d’activité de la DNCG

Les comptes individuels des clubs professionnels

Réactions

  • fabraf le 21/04/2015 à 10h47
    Une précision sur la taxe à 75%.
    Quel que soit ce qu'on en pense, cet impôt a été payé par le PSG à 50% et l'autre moitié par... Monaco ! Et oui, souvenez-vous que la LFP avait demandé au club monégasque un dédit pour compenser la non-domiciliation du club en France. Bref, cette excuse pour expliquer le déficit est irrecevable MM. Louvel et Thiriez. Mais continuez à chercher, vous finirez bien par me tirer une larmichette !

  • fabraf le 21/04/2015 à 11h07
    Sur le déficit constaté lors du dernier exercice.
    On se focalise naturellement sur les plus gros clubs car drainant le plus de supporters mais je suis assez surpris de voir la liste des clubs en déficit !

    Lorient a sur-performé l'an dernier en finissant 8e. Pourtant, le club perd près de 400K€ ! Comment est-ce possible alors que Fery avait aussi vendu Lemina ?
    A l'inverse, Evian-TG qui a lutté pour le maintien toute la saison, finit avec un (maigre) bénéfice.

    Autre exemple, Bordeaux qui avait fini à "sa" place, 7e. Malgré ça, il perd plus de 7M€ !!! Pourtant, dans mon souvenir, il n'y a pas eu de recrutement l'an dernier, si ?

    Et je ne parle pas de Lille qui a participé au tour préliminaire de la LdC, qui a vendu "contre son gré" Thauvin 15 M€ (vous lirez ce que j'en pense sur le fil du BdEF), n'a fait aucun recrutement... mais perd malgré plus de 16 M€ ! Mais comment est-ce possible ? Comment sont gérés nos clubs ?

    J'aimerai bien que la DNCG soit beaucoup plus stricte, qu'il soit dorénavant interdit de finir un exercice en déficit : avec la hauteur de nos revenus (TV, billetterie, merchandising), ce ne doit pas être bien compliqué ! Toulouse ou Bastia* y arrive bien. Je milite pour 1 point en moins sur le championnat suivant par tranche de 500 K€. Pourquoi ? Pour tout simplement éviter de se retrouver avec des Valenciennes, Sochaux, Lens au bord de la faillite.

    *Bastia finit avec un bénéfice en ayant réalisé un gros recrutement (Boudebouz, Romaric, Cissé, Ilan, Krasic, Squilacci, Modesto), en ayant un petit stade loin d'être plein, un potentiel économique faible... : il est bien possible d'allier ambition et bonne gestion.

  • Coach Potato le 21/04/2015 à 14h53
    Footage et loi de Baumol

    J'aimerai pousser un cri et lancer un chaton.




    Ça va mieux après sauf pour le chaton. Le passage en SAOS, à l'époque, devait prévenir les communes de jouer les mécènes et la DNCG devait encadrer la bonne gestion des nouveaux mécènes. La manne des droits TV allait nous permettre de rivaliser en Europe, ManU aurait des larmes plein sa bière. Le modèle Auxerrois basé sur les revenus des mutations avait vécu. La loi Evin nous permettrait de rester sain car le corps d'un supporter de foot est un temple, surtout les soirs de match. Je me gausse.

    La situation s'est bien améliorée. L'Euro et ses grand stades vont assurer des recettes aux club via .... une part de loyer prise en charge par le contribuable qui devient réassureur de fait en cas d'impayé sur une période de trente ans. Les revenus des clubs plongent dès que les commerciaux ne font plus leur chiffre à l'export. L'Angleterre reste l'Eldorado des jeunes créateurs. Tout le monde a bien prospéré dans cet univers inflationnaire. Les clubs recherchent des mécènes exotiques dans les grandes démocraties avancées susceptibles d'assurer notre indépendance énergétique. L'agence élite passe outre les préconisations de la DNCG ici, favorise ou élimine un club ailleurs, récupère de l'argent public via FT et refuse de soigner la verrue plantaire du foot français, le trophée lalique qui ressemble plus à une coupe à fruit design italienne qu'à un trophée de foot. Les argentiers du foot revendique le futur modèle d'un lieu de chalandise payant et difficile d'accès alors qu'il existe plein de centres commerciaux avec parc visiteurs gratuit et qui fiche moins leur clients. Mais on gagne plein de coupes d'Europe.

    Bien entendu, avant, les barons locaux mettaient au pot mais ça, c'était avant. Désormais, les actionnaires recapitalisent et recherchent des subventions cachées de bon argent public. C'est totalement différent. En fait c'est une totale régression pour un modèle qui aura peu évolué mais qui coûte plus cher. Donc c'était mieux avant.

    Une polémique avait fait rage sur le fil petite friture dont le président ne tweettait pas le supporter dans le sens du poil. Je reste persuadé que la DNCG ne valide pas le prévisionnel (en juin, il n'ont pas bouclé leur bilan) si Lemina était resté au club. A leur décharge, l'état se goinfre sur les charges et une ponction de 10% de plus sur une part de la masse salariale de certains club aura représenté un sacré trou dans la caisse mais ne justifie pas tout. A de rares exceptions près, ces entreprises ont plus de dettes que de trésorerie et sans injection de fonds extérieurs, encore moins d'avenir que de palmarès. Avec moins de recettes que de dépenses, en bonne logique, ils devraient couler bientôt. Et la santé de notre foot dépend beaucoup des mutations. Notre championnat se doit de rester exportateur et de fermer les yeux sur la constitution des PPP.

    Le premium, c'est la liberté
    Après le jour où l'on turbine
    De beaucoup trop cher se payer
    La vue d'un jeu qu'on assassine.
    D'Espagne, d'Angleterre ou de France
    Sans banderoles et sans ultras
    Débarrassés de cette engeance
    Le spectacle continuera.
    A chaque fois que l'on contraint de supporter en liberté
    Quand c'est le Paris St Germain
    Ils sont pas nombreux à gueuler.
    Un panier moyen se ramène
    Bras ouvert il est accueilli
    Consommateur c'est la gangrène
    A Manchester comme à Paris.

    A la toute fin, pour cause de loi Evin, on ne pourra même pas organiser une Jupiligue. Le corps du supporter doit rester un temple. Les chatons, j'arrête quand je veux.

    Merci pour l'article, aussi.







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