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Vermeils du monde

Matchbox – Espagne-Pays-Bas: 1-0.  Avec une démonstration de force à sa façon, l'Espagne devient championne du monde. Et ce n'est que justice.
Auteur : Thibault Lécuyer le 12 Juil 2010

 

Soccer City Stadium, Johannesburg
But : Iniesta (116e)
Arbitre : Howar Webb

Pays-Bas : M. Stekelenburg, G. van der Wiel , J. Heitinga, J. Mathijsen, G. van Bronckhorst (E. Braafheid, 105e), M. van Bommel, N. de Jong (R. Van der Vaart, 99e), A. Robben; W. Sneijder, D. Kuyt (E. Elia, 71e), R. van Persie.
Espagne : I. Casillas, S. Ramos; G. Piqué, C. Puyol, J. Capdevila, S. Busquets, X. Alonso (C. Fábregas, 87e), Pedro (J. Navas, 60e), Xavi, A. Iniesta, D. Villa (F. Torres, 106e)

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La nalyse

José Mourinho avait expliqué un jour: "Si vous avez une Ferrari et moi une petite voiture, la seule manière pour moi de gagner est de mettre du sucre dans votre réservoir". Craignant le jeu espagnol, comme tous les adversaires de la Roja avant eux, les hommes de Van Marwijk déploient un plan similaire pour contrecarrer l'Espagne, en imposant sur le porteur du ballon un engagement total, petit-fils dégénéré du football total. Il s'agissait également de jaillir devant les joueurs à la réception des passes, et de contrer dans l'espace laissé derrière par une équipe jouant très haut.


Cartons oranges
Comme à chaque fois depuis deux (voire quatre) ans, ça n'aura pas suffit pour battre une équipe devenue invincible en ayant fait le lien entre ses idées romantiques et le pragmatisme indispensable pour remporter une Coupe du monde. L'opposition offerte par les Pays-Bas était emblématique. Une équipe orange où la répartition des tâches frise l'ultra-spécialisation du football américain était à même de mettre en valeur les onze attaquants et onze défenseurs espagnols. À vingt-deux, on gagne plus facilement les matches.

Le plan batave a proposé aux hommes de Del Bosque une opposition plus compliquée que n'importe quelle autre équipe avant eux. Il en a résulté une finale fermée (depuis 1990, combien de finales ouvertes avons-nous vues?) durant laquelle les Espagnols ont fatigué leurs adversaires moins vite qu'à l'accoutumée. Mais gérer le temps, y compris sur la durée d'une compétition fait aussi partie des qualités de cette équipe. Et aussi méritée que puisse sembler cette victoire, on aura du mal à conclure que l'Espagne a bien joué lors de cette finale, principalement parce que l'adversaire en avait décidé autrement, avec des moyens plus ou moins licites. Tous les matches de l'Espagne ces quatre dernières années incitent à penser qu'il n'y avait pas d'autre manière d'entretenir l'espoir de les battre.

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Ballon prisonnier
La Roja est peut-être le premier champion du monde à se faire remarquer pour la qualité de son jeu depuis bien longtemps. Pas nécessairement pour ce qui lui aura permis de gagner la compétition: il lui a fallu des aptitudes classiques pour l'emporter. Une fois de plus, c'est l'équipe qui a le mieux défendu qui a gagné. Mais pour ses idées, pour l'optimisation de ses exceptionnelles qualités techniques, tactiques et morales. Pour son intelligence et sa manière unique de défendre, aussi. On entend sur chaque terrain de foot, chaque week-end, qu'il faut à l'occasion "jouer la sécurité" en balançant loin devant. L'Espagne a rappelé qu'en matière de sécurité, on n'a jamais trouvé mieux que de garder le ballon.

Comme à chaque fois qu'un sportif domine sa discipline de manière aussi implacable, les scénarios se font moins exubérants, mais l'Espagne a écrasé la Coupe du monde de son génie. Car pour mettre ce jeu en place, et gagner – même 1-0 – face à des équipes aussi défensives, il faut du génie. Les Rouges ont planqué le ballon fin 2006, on ne sait pas en quelle année il va réapparaître.

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Les observations en vrac

• Quand Mandela est arrivé sur sa voiturette lors de la cérémonie de clôture, on aurait dit le père Noël dans un traîneau.
• Monsieur Guyot du Pas-de-Calais gagne les 100.000 euros du jeu de TF1. Boulogne-sur-Mer vient de voir son budget transferts doubler.
• Quand Howard Webb dit "C'est la dernière fois", ça semble aussi ferme qu'un "C'est mon dernier verre" à une heure du matin.
Robben courant comme un illuminé derrière Howard Webb avait un faux air de Ballack hurlant derrière Ovrebo.
• On reproche à l'équipe de France que Martini donne les conseils aux joueurs qui rentrent. En Espagne, c'est un vieux monsieur chauve, inconnu et mal habillé, et ça ne pose aucun problème!
• Voir des présidents (de la République et de la fédération) descendre sur la pelouse avant les hymnes pour se faire présenter les joueurs par les capitaines, voilà une image qu’on n’avait plus l’habitude de voir depuis que Sarkozy est à l'Élysée.
• Van Persie a sûrement pris des cours avec Van Bommel pour les fautes, alors que De Jong a dû en prendre avec le moine shaolin De Zeeuw pour les coups de pieds.
• On n'avait pas vu autant de mauvais esprit et de mauvais gestes depuis… ah ben depuis Pays-Bas-Portugal en 2006.
• La comparaison que personne ne fera : le but d'Iniesta ressemble beaucoup à celui de Govou contre le PSG en finale de la Coupe de France 2008. Tout aussi décisif.
• Une sortie kamikaze, un arrêt du pied, une copine canon et des pleurs à genoux dans sa surface à la fin du match: Casillas a tout pompé sur Barthez.
Van Gaal est-il content d’avoir eu raison sur le fait qu’aucun de ses joueurs ne serait champion du monde?
• Après avoir absolument tout gagné en trois saisons, ils vont faire comment pour se motiver maintenant les Xavi, Iniesta et Puyol?
• "La troisième, c’est la bonne" avait pourtant dit Biff Tannen dans Retour vers le futur II.
• Arsène Wenger fait remarquer que l’Espagne domine tous les sports. Rappelons l'exceptions notable du handball, sauf à considérer que cette équipe-là y joue, avec les pieds.
• Franck Ribéry aurait dû prévenir Arjen Robben que la meilleure façon de gagner un face-à-face avec Casillas, c’est de le dribbler.
• Superbe hommage de Robben et Fabregas à Christophe Dugarry lors de leurs face à face avec le gardien.
• Dire que Gourcuff aurait pu balancer des coups de coudes à la pelle en finale.
• On a longtemps cru qu'Iniesta n'avait pas le droit de tirer au but avant d'être dans les six mètres.

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Le match de TF1

• Christian Jeanpierre tutoie Dirk Kuyt, il ne tient pas à la vie
• Vie de merde : Fabrice David est allé interviewer Paul le poulpe pour TF1. Fabrice David, c'est celui qui était arrivé débraillé à l'antenne lors de la panne de satellite durant l'Euro 2008.
• Merci de nous avoir gâché la joie de voir un but en ne vous préoccupant que de savoir s'il était hors-jeu.


La minute starfucker de Christian Jeanpierre
- Jean-Michel Larqué : "Il passe le brassard à van der Vaart".
- Christian Jeanpierre : "C'est Rafael qui rentre?"

La minute commerciale d'Arsène Wenger
Arsène Wenger : "[Fabregas] vaut cher. Il est tellement frustré de ne pas jouer plus. Et il a tellement de classe".

La minute Robert Boulin de Christian Jeanpierre
Jean-Michel Larqué : "Vous êtes en train de vous faire trucider Christian... c'est pas le moment de se suicider hein".

La minute Pierre Ménès de Christian Jeanpierre
Christian Jeanpierre : "Les bras m'en tombent".

Le numéro de claquettes
- Christian Jeanpierre : "Il s'est claqué!
- Jean-Michel Larqué :"Oh là là il s'est claqué!"
- Arsène Wenger : "Il s'est claqué fort hein".


Le Top "Love" de Christian Jeanpierre
• "Il y a des échanges de regard très importants entre Ramos et Puyol".
• "Vous n'avez pas le droit de dire du mal de ce joueur, je l'aime trop, je l'aime trop!"
• "Oh le joli sourire de S... oh le joli regard... les yeuuux de Navas".


Le top Christian Jeanpierre de Christian Jeanpierre
• "Quel silence, regardez ce silence".
• "Personne n'a voulu la croiser du regard".
• "Regardez, c'est sympa, les princes qui se saluent".
• "Il a compris le regard de Monsieur Webb, et c'est plus la peine".
• "Vous qui connaissez bien l'Espagne, Messieurs, je vous laisse imaginer l'ambiance qu'il doit y avoir sur la Costa Brava avec tous les Néerlandais qu'il y a là bas, eux qui aiment le camping".
• "Robbiiiiiin fais pas çaaaaa! Mais comment il peut faire ce genre de chooooooooseuuuuh?"
• "Corner! Balle de but!"
• "Le public applaudit, il y a des connaisseurs sur ce Soccer City".
• "Alors que dans la tribune princière, on patiente".
• "On commence à baisser les chaussettes. Et il faut les remonter! Les mollets sont lourds, les mollets sont lourds".
• "Ça peut tomber fort les cartons, comme dans le jeu des arcades".
• "Il est debout! Torres est debout!"

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Vu du forum

=>> J'ai remis tout l'allant - dimanche 11 juillet 2010 - 21:05
Elle commence à quelle heure la finale? Je regarde un combat d'UFC sur TF1 là...

=>> Radek Bejbl - dimanche 11 juillet 2010 - 21:05
Si la paire de récupérateurs néerlandais termine le match je me met au curling.

=>> l'homme de la pampa  - dimanche 11 juillet 2010 - 21:09
Et si en plus ils soulèvent la Coupe je prends une licence au twirling bâton.

=>> ni.com  - dimanche 11 juillet 2010 - 21:21
Van Bommel a gagné le Koh Lanta hollandais pour avoir une immunité totale?

=>> Lucho Gonzealaise - dimanche 11 juillet 2010 - 21:30
A retenir: De Jong a mis le pied en 2010 là où Zidane a mis la tête en 2006. Et c'est celui qui a mis la tête qui a été exclu.

=>> l'homme de la pampa - dimanche 11 juillet 2010 - 23:11
Merci à l'Espagne de nous avoir évité Van Bommel brandissant la Coupe. Quatre ans après Materazzi et Gattuso, cela aurait été insupportable

=>> Marius T - dimanche 11 juillet 2010 - 23:15
Epicerie 1 - Boucherie 0

=>> Didier Wacouboué - dimanche 11 juillet 2010 - 23:17
Bon et bien c'est finalement Torres qui remporte le challenge Stéphane Guivarc'h 2010

=>> mr.suaudeau - dimanche 11 juillet 2010 - 23:21
En ces temps difficiles, où nos préceptes sont en voie de marginalisation, où on nous explique que notre comportement nous condamne à souffrir chaque jour face à la réalité de notre société où l'injustice et l'individualisme règne, nous les Bisounours sommes heureux de montrer en toute tranquillité au monde entier que se comporter en bisounours sur le long terme depuis tant et tant d'années amène inéluctablement au succès, malgré la résistance héroïque et de très haut niveau de grands méchants oranges, qui doivent regretter leur stratégie anti-football de ce soir.

=>> jiru -dimanche 11 juillet 2010 - 23:24
Bon d'accord, Mandela était affaibli, mais Morgan Freeman il pouvait pas la remettre cette Coupe du Monde?

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Réactions

  • sansai le 12/07/2010 à 19h27
    Tonton Danijel
    lundi 12 juillet 2010 - 16h01

    -----

    Une équipe peut être "largement plus forte" et passer souvent à deux poils de cul de ne pas l'emporter, ou même faire un nul ou perdre.
    En témoignent le Barça et le Real cette saison en Liga, qui ont (si, si !) concédé des nuls et des défaites.

  • Joey Tribbiani le 12/07/2010 à 21h13
    Tous les parcours de vainqueurs de grandes compétitions se jouent sur d'infimes détails, on est bien placés pour le savoir : un pénalty de Di Baggio 20 cm plus bas, un pénalty de Raul réussi dans les arrêts de jeu, Barthez qui ne sort pas du pied une frappe de Del Piero ou bien Toldo qui se couche 1 centième de seconde plus tôt sur le but de Wiltord et d'un seul coup le palmarès de l'équipe de France est transformé.

    Moi, ce que je retiens de cette équipe d'Espagne c'est sa capacité à assumer son statut de favori, à imposer quoiqu'il arrive et jusqu'au bout sa vision du jeu, sa victoire malgré la méforme de joueurs essentiels (Torres, Iniesta et Casillas en début de compet), le fait que 9 des 22 joueurs jouent encore dans leur club formateur, et surtout cette impression que quels que soient les joueurs sur la pelouse la fluidité du jeu et le collectif demeurent intacts.

    On pourrait parler de Casillas, d'Iniesta (un lutin amateur de roulettes et de talonnades qui marque le but de la victoire en finale de CDM à l'époque des joueurs Robocop, j'adore), de Xavi mais comme Del Bosque l'a souligné, dans cette équipe c'est le collectif qui l'emporte sur les stars. Peut-être qu'un jour Fiorentino Perez, Cristiano Ronaldo, Benzema ou Anelka finiront par le comprendre ...

    L'Espagne 2008-2010 est, à mon avis une des plus belles (la plus belle ?) équipes de ces 20 dernières années.

    Del Bosque a très bien résumé le match d'hier : "Cette finale a récompensé le football d'attaque, le football de qualité. Le football va de l'avant, (...) Nous essayons simplement de jouer un football intemporel".

    Merci l'Espagne et merci Del Bosque, c'est réussi.

  • I want my Mionnet back le 13/07/2010 à 04h16
    Vous m'excuserez, parce que j'ai adoré suivre la Coupe du Monde avec les Cahiers, et que ces matchbox ont été excellentes tout le long et je remercie la rédac pour ça.

    Mais celle-ci et celle de la demi-finale me dérangent un peu, je trouve les articles vraiment ultra orientés et tant d'émerveillement sur le jeu espagnol pourtant avec le recul et non dans le feu de l'action du match, ça me gêne.


  • Diablesse Rouge le 13/07/2010 à 15h07
    En même temps, les auteurs ne vont pas critiquer l'Espagne juste pour le plaisir de le faire et encore moins pour faire plaisir à leurs lecteurs. Avant la CdM, j'étais pro-oranje, séduite que j'avais été durant l'Euro 2008 par leur jeu offensif et chatoyant... mais les matches qu'ils ont livrés pendant cette Coupe du Monde ont été tellement décevants, même dans la victoire, que moi, supportrice hollandaise... je vois pas bien ce que je pourrais dire de positif, surtout en comparaison de l'Espagne.

La revue des Cahiers du football