En vous connectant, vous certifiez n'avoir jamais trompé votre club favori. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Aulassienne de vie

Il prépare un fric-frac institutionnel, il veut coter l'OL Coiffure en bourse, il se voit à la City, il va gagner la Coupe d'Europe dès que les charges baisseront, il a mille excuses dans sa poche… C'est… l'irremplaçable Jean-Michel Aulas, bien sûr.
Auteur : Pierre Martini le 12 Dec 2002

 

Il n'y a finalement que des raisons de se féliciter de la présence de Jean-Michel Aulas dans le football français, et pas seulement parce qu'il nous a fait une belle équipe lyonnaise. Mais d'une part parce qu'il est une inépuisable source de comique involontaire, d'autre part parce qu'avec lui, on se dit que les "ultra-libéraux" du foot français ne vont pas aller bien loin. Profitant de son passage dans la capitale, le président de l'OL a mené une de ces campagnes de lobbying dont il a le secret, consistant en une série d'interviewes accordés à la presse afin de dispenser la bonne parole. Puisque le niveau baisse (voir L'éternel déclin du foot français), il a tout un tas de solutions.




Aulas contre les cadences infernales, mais pas toutes

Jean-Michel Aulas n'est jamais à court de chevaux de bataille, ni de contradictions. Il n'est donc qu'à moitié surprenant de le voir partir en guerre contre la "surcharge" d'un calendrier irrationnel. On apprend ainsi, qu'en fait, Jean-Michel Aulas a "toujours été pour le championnat à dix-huit clubs" (France Football, 10/12/02), et qu'au moment de la décision, il s'était tenu à un devoir de solidarité et de réserve envers les autres dirigeants de la Ligue. D'ailleurs, tout ça c'était pour sauver Saint-Étienne. Jean-Michel, pourtant à l'époque, tu avais totalement légitimé la solution et tu déclarais "tout est possible juridiquement. Sur les principes cela me paraît possible et ce serait bien pour les clubs concernés, même si la discussion vient un peu tard" (AFP, 19/05/01). Passons.

D'après lui, cette surcharge "pénalise les grosses écuries, qui se trouvent confrontées à un enchaînement démentiel de matches (…), les cadences infernales tuent le jeu et l'envie du jeu". Bon, là il va falloir nous expliquer pourquoi ce sont les cadences infernales du championnat de France qui usent les équipes, et pas celles de la Ligue des champions, dont Aulas adore la formule à deux poules (sans parler de la Coupe de la Ligue). Ce doit être une question de productivité.


Aulas plus fort que la loi
Pas découragé par les piètres résultats de son action auprès de Jean-François Lamour (qu'il dénigrait récemment, mais qu'il courtise de nouveau), l'ami Jean-Mi a eu une idée géniale: contourner la loi de l'odieuse Marie-George Buffet, qui interdit à une société dont l'activité principale est le sport professionnel d'être cotée en bourse. La manœuvre est la suivante: il s'agit de faire coter la holding d'Aulas, la SPCS (52% pour le président, 34% pour Pathé) qui possède 100% de l'OL et de ses activités périphériques (Le Monde, 10/12). Autant dire que l'OL deviendrait la filiale d'un salon de coiffure, d'une agence de voyage, d'une auto-école, d'un restaurant et d'un café.

La ficelle est grossière (ces activités ne représentent qu'un quart du chiffre d'affaires) et la menace puérile: "Ce serait une entorse à la concurrence de nous interdire d'être cotés. Canal+ et M6, qui sont des entreprises audiovisuelles et qui, accessoirement, possèdent un club de football, sont, elles, des supports à la cotation". Aulas ajoute, avec cette conviction dont on se demande parfois si ce n'est pas de la candeur (pour rester poli), "Si nous parvenons à démontrer que le football est une activité parmi les autres, alors personne ne pourra nous interdire d'aller en Bourse". Si le football était une activité comme les autres, cela fait longtemps qu'un dirigeant aussi génial que toi aurait gagné la Ligue des champions, et il y aurait plus de salons "OL coiffure" que de McDo.


Aulas plus fort que les marchés financiers

L'édition du Monde dans laquelle gesticulait Aulas comprenait justement le compte-rendu de deux études réalisées sur la cotation des clubs (était-ce un traquenard tendu par le quotidien?). ""Le football est un "secteur trop volatil", insuffisamment "attractif pour les investisseurs". En un mot, "pas assez mature" pour accéder aux marchés financiers" en sont les conclusions (études des cabinets Bourse Finance Sport et d'Eurostaf). Elles constatent la chute générale des cours en Europe et l'indexation de ce marché spécifique sur le… Nasdaq. Elles dénoncent aussi l'opacité du milieu et les dérapages financiers commis par les dirigeants. Bref, cette fois, ce n'est pas nous qui le disons, ce sont des experts qui auraient pourtant intérêt voir les clubs entrer en bourse.

Mais Jean-Michel n'a cure de l'avis des experts, sa foi est aveugle et renverse les montagnes, d'ailleurs il a "préparé un certain nombre de dossiers" pour Jean-François Lamour qui prouvent que son évangile est le bon. Il a aussi consulté des experts de la COB. Présentera-t-il son projet au concours Lépine ou directement au jury du Nobel d'économie?


Aulas pose ses conditions pour gagner la coupe d'Europe

Restons avec France Foot, qui demande au vice-président de la Ligue si un club français peut légitimement envisager gagner une coupe d'Europe dans les années qui viennent. Écoutons bien la réponse: "C'est difficile, parce que ça ne dépend pas uniquement de nous. Nous allons tout faire à l'OL, avec Jérôme Seydoux, mon associé, pour gagner une coupe d'Europe dans les trois ans qui viennent. Ce n'est pas un engagement, mais on va essayer. Il s'agit de convaincre les gens qui nous gouvernent, au ministère des Sports ou ailleurs, de nous accompagner et de nous donner les moyens de notre ambition. Toujours la même rengaine, bien que le handicap fiscal français n'explique pas comment Feyenoord peut remporter une coupe d'Europe, ni pourquoi Lyon peut se faire sortir par Liberec. Mais c'est promis, une petite zone d'exception économique pour le football, et Jean-Michel agrandit sa vitrine à trophées avec une grosse coupe.


Prose aulassienne (morceaux choisis)
Pour finir et pour les disciples.

La lutte des classes selon Jean-Mi

"Si les dirigeants d'aujourd'hui ne sautent pas le pas [sur les clubs en bourse], c'est à désespérer des orientations politiques et stratégiques. Je ne comprendrais pas que l'on veuille perpétuer la tradition de Marie-George Buffet d'abaisser les valeurs d'élite au profit de la masse, parce que j'estime (sic) que l'élitisme a aussi des valeurs qui permettront de faire progresser la masse".


La crise d'hypocrisie

"Je vais empiéter pour une fois (sic) sur le domaine technique, mais je ne vais pas le faire en tant que président de club mais en tant que supporter, de manière à ce que mes propos ne soient pas mal pris (…)".


Le syndrome de Caliméro

"Il y a une telle volonté, en France, pour des raisons politiques ou sociales, de faire en sorte que les petits mangent les gros que le contexte est favorable pour que Guingamp ou Nice viennent concurrencer très sérieusement les grosses cylindrées".

L'ambition bizarrement formulée

"Je revendique le droit et l'envie de gagner tous les trophées qui existent".

Réactions

  • cours-la-ville le 12/12/2002 à 16h06
    Baygon, un président qui intervient systématiquement dans les médias pour commenter les matches de son équipe intervient forcément dans le domaine technique : que je sache, ça ne relève pas des fonctions présidentielles d'agir ainsi, et tu peux imaginer les formes de pression que ça met sur l'entraîneur... Dans FF, Aulas fait des commentaires sur le schéma tactique et sur les qualités de l'effectif. C'est son droit, mais c'est ce que j'appelle de l'ingérence.

    Enfin, plumitif a raison (échange de bons procédés:)), les rapports généraux qu'entretient Aulas avec son staff technique via Lacombe ont toujours été ambigus, de même que sa conception du coach à durée limitée (et sa façon de faire peser l'insécurité sur son entraîneur).

  • baygonsec le 12/12/2002 à 16h13
    c'est quoi les commentaires d'Aulas sur le schéma tactique, CLV ? Et à part dans l'interview de FF, t'as d'autres exemples ?

    Sur ton deuxième paragraphe, je ne vois pas trop en quoi les rapports sont ambigus : Aulas pense qu'au delà de deux ans, un entraîneur n'est plus forcément optimal. C'est un raisonnement qui peut se tenir...
    Mais j'aime beaucoup quand tu parles d'insécurité de l'entraîneur, tu me fais bien rire. C'est pas le lot de tous les entraîneurs ? C'est différent à nantes, monaco, paris, marseille, bordeaux, lens ???
    Au fait, depuis la remontée en D1, Aulas n'a viré qu'un entraîneur en cours de saison (Stephan).

    Enfin bref, Aulas est un grand méchant qui fait rien que des méchantes bêtises. Soit.

  • El mallorquin le 12/12/2002 à 16h25
    Je suis assez d'accord avec Baygon concernant les entraîneurs. Qu'Aulas apprécie de les jeter au bout de deux ans pourquoi pas, après tout c'est une période suffisante pour faire ses preuves à mon avis, et ça semble d'ailleurs assez pertinent quand il s'agit de Lacombe et Santini... :-)

    Cela dit, je suis en revanche d'accord avec c-l-v pour l'utilisation des médias par Aulas pour mettre la pression à l'interne -sur son staff, ses joueurs (cf. Edmilson en début de saison)- comme à l'externe -sur les arbitres, la Ligue-, etc.

    Est-ce qu'on entend à tous les matchs Martel, Campora, Imbault, etc. faire des réflexions sur le jeu en lui même ? Non, évidemment, car ce n'est pas leur rôle. Mais Aulas n'est pas de cette veine là...

  • MMM le 12/12/2002 à 16h26
    Alalalalala, je me demandais de quoi on parlait sur les cdf auourd'hui, et quelle ne fût pas ma déception de voir cet essoufflement.
    Aulas Aulas Aulas

    Un coup on est déçu de voir que les clubs français n'ont aucune ambition, qu'ils ne sont pas réguliers, qu'ils perdent leurs meilleurs joueurs, que le championnat est faible, etc, et un coup on tape sur celui qui essaie de faire avancer les choses.

    Perso, j'ai toujours été pour une harmonisation européenne footbalistique dans le domaine fiscal notamment, mais dans notre sens, car je préfère que nos footeux paient leurs impôts.
    Aulas ne peut pas essayer de lutter pour que les italiens, espagnols, anglais etc changent leur façon d'agir, alors il essaie de faire changer les choses en France.

    Combien de fois a-t-on entendu un président de club français dire "on va essayer de remporter une coupe d'Europe dans les 3 ans ?" Certainement une infime partie de ceux qui disent en début de saison "nous jouons le titre". .. pardon ? ah oui, c'est vrai, il n'y en a pas un seul qui affirme cela, à part Aulas. Que l'OL gagne une coupe d'Europe ou non sous 3 ans (ce qui m'étonnerait un peu, mais sait-on jamais), ce n'est pas si important, au moins a-t-il le mérite d'essayer...

    Bref, taper une nouvelle fois sur Aulas en fustigeant son ambition, pour ne rien apporter au dossier, je ne vois pas vraiment à quoi cela sert.

  • peterelephanto le 12/12/2002 à 16h32
    MMM, avec ce que tu viens d'écrire, m'est avis qu'il serait plus prudent de regagner dès maintenant ton abri anti atomique:))

  • baygonsec le 12/12/2002 à 16h35
    Mayo, Imbault n'aurait pas récemment par hasard tancé publiquement ses joueurs ? Campora n'est pas intervenu par voie de presse pour que Deschamps réintègre Simone ?

    Encore une fois, j'ai plus entendu Aulas défendre Edmilson que le critiquer. Et quelle pression sur le staff ??? Je veux bien des exemples, parce que là...

  • MMM le 12/12/2002 à 16h42
    Depuis qu'Aulas est président de l'OL, je n'ai pas le souvenir d'une critique publique envers un joueur, du moins dans le domaine technique.
    Même les pires chèvres n'not pas été critiquées publiquement par Aulas, et pourtant, en 15 ans, il y en a eu un petit paquet.

  • loustic is back le 12/12/2002 à 17h16
    MMM, A Paris, ils ont dit qu'il jouait le titre (héhé), bon, ils n'ont pas précisé que cette année, c'était le titre du ridicule !
    Après la haute lutte entre l'OM et l'ASSE, le PSG, jaloux de leur comiques aventures a décidé de se mêler à la lutte.
    Souhaite que l'OL ne prennent pas le même chemin :-)

  • MMM le 12/12/2002 à 17h28
    Héhé pour le souhaiter, je le souhaite ;)
    Je sais que tu souhaite le contraire, mais je ne t'en tiens pas rigueur.
    En tout cas, je ne savais pas qu'ils affirmaient viser le titre, à Paris.
    Enfin, je préfère qu'un club tente d'assumer son statut, plutôt qu'il ne se Rouxise.

  • baygonsec le 12/12/2002 à 17h42
    s'il y a une chose qu'on ne peut pas reprocher à Fernandez, c'est bien celle d'avoir annoncé viser le titre (ce qui est la moindre des choses...)

La revue des Cahiers du football