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Aulassienne de vie

Il prépare un fric-frac institutionnel, il veut coter l'OL Coiffure en bourse, il se voit à la City, il va gagner la Coupe d'Europe dès que les charges baisseront, il a mille excuses dans sa poche… C'est… l'irremplaçable Jean-Michel Aulas, bien sûr.
Auteur : Pierre Martini le 12 Dec 2002

 

Il n'y a finalement que des raisons de se féliciter de la présence de Jean-Michel Aulas dans le football français, et pas seulement parce qu'il nous a fait une belle équipe lyonnaise. Mais d'une part parce qu'il est une inépuisable source de comique involontaire, d'autre part parce qu'avec lui, on se dit que les "ultra-libéraux" du foot français ne vont pas aller bien loin. Profitant de son passage dans la capitale, le président de l'OL a mené une de ces campagnes de lobbying dont il a le secret, consistant en une série d'interviewes accordés à la presse afin de dispenser la bonne parole. Puisque le niveau baisse (voir L'éternel déclin du foot français), il a tout un tas de solutions.




Aulas contre les cadences infernales, mais pas toutes

Jean-Michel Aulas n'est jamais à court de chevaux de bataille, ni de contradictions. Il n'est donc qu'à moitié surprenant de le voir partir en guerre contre la "surcharge" d'un calendrier irrationnel. On apprend ainsi, qu'en fait, Jean-Michel Aulas a "toujours été pour le championnat à dix-huit clubs" (France Football, 10/12/02), et qu'au moment de la décision, il s'était tenu à un devoir de solidarité et de réserve envers les autres dirigeants de la Ligue. D'ailleurs, tout ça c'était pour sauver Saint-Étienne. Jean-Michel, pourtant à l'époque, tu avais totalement légitimé la solution et tu déclarais "tout est possible juridiquement. Sur les principes cela me paraît possible et ce serait bien pour les clubs concernés, même si la discussion vient un peu tard" (AFP, 19/05/01). Passons.

D'après lui, cette surcharge "pénalise les grosses écuries, qui se trouvent confrontées à un enchaînement démentiel de matches (…), les cadences infernales tuent le jeu et l'envie du jeu". Bon, là il va falloir nous expliquer pourquoi ce sont les cadences infernales du championnat de France qui usent les équipes, et pas celles de la Ligue des champions, dont Aulas adore la formule à deux poules (sans parler de la Coupe de la Ligue). Ce doit être une question de productivité.


Aulas plus fort que la loi
Pas découragé par les piètres résultats de son action auprès de Jean-François Lamour (qu'il dénigrait récemment, mais qu'il courtise de nouveau), l'ami Jean-Mi a eu une idée géniale: contourner la loi de l'odieuse Marie-George Buffet, qui interdit à une société dont l'activité principale est le sport professionnel d'être cotée en bourse. La manœuvre est la suivante: il s'agit de faire coter la holding d'Aulas, la SPCS (52% pour le président, 34% pour Pathé) qui possède 100% de l'OL et de ses activités périphériques (Le Monde, 10/12). Autant dire que l'OL deviendrait la filiale d'un salon de coiffure, d'une agence de voyage, d'une auto-école, d'un restaurant et d'un café.

La ficelle est grossière (ces activités ne représentent qu'un quart du chiffre d'affaires) et la menace puérile: "Ce serait une entorse à la concurrence de nous interdire d'être cotés. Canal+ et M6, qui sont des entreprises audiovisuelles et qui, accessoirement, possèdent un club de football, sont, elles, des supports à la cotation". Aulas ajoute, avec cette conviction dont on se demande parfois si ce n'est pas de la candeur (pour rester poli), "Si nous parvenons à démontrer que le football est une activité parmi les autres, alors personne ne pourra nous interdire d'aller en Bourse". Si le football était une activité comme les autres, cela fait longtemps qu'un dirigeant aussi génial que toi aurait gagné la Ligue des champions, et il y aurait plus de salons "OL coiffure" que de McDo.


Aulas plus fort que les marchés financiers

L'édition du Monde dans laquelle gesticulait Aulas comprenait justement le compte-rendu de deux études réalisées sur la cotation des clubs (était-ce un traquenard tendu par le quotidien?). ""Le football est un "secteur trop volatil", insuffisamment "attractif pour les investisseurs". En un mot, "pas assez mature" pour accéder aux marchés financiers" en sont les conclusions (études des cabinets Bourse Finance Sport et d'Eurostaf). Elles constatent la chute générale des cours en Europe et l'indexation de ce marché spécifique sur le… Nasdaq. Elles dénoncent aussi l'opacité du milieu et les dérapages financiers commis par les dirigeants. Bref, cette fois, ce n'est pas nous qui le disons, ce sont des experts qui auraient pourtant intérêt voir les clubs entrer en bourse.

Mais Jean-Michel n'a cure de l'avis des experts, sa foi est aveugle et renverse les montagnes, d'ailleurs il a "préparé un certain nombre de dossiers" pour Jean-François Lamour qui prouvent que son évangile est le bon. Il a aussi consulté des experts de la COB. Présentera-t-il son projet au concours Lépine ou directement au jury du Nobel d'économie?


Aulas pose ses conditions pour gagner la coupe d'Europe

Restons avec France Foot, qui demande au vice-président de la Ligue si un club français peut légitimement envisager gagner une coupe d'Europe dans les années qui viennent. Écoutons bien la réponse: "C'est difficile, parce que ça ne dépend pas uniquement de nous. Nous allons tout faire à l'OL, avec Jérôme Seydoux, mon associé, pour gagner une coupe d'Europe dans les trois ans qui viennent. Ce n'est pas un engagement, mais on va essayer. Il s'agit de convaincre les gens qui nous gouvernent, au ministère des Sports ou ailleurs, de nous accompagner et de nous donner les moyens de notre ambition. Toujours la même rengaine, bien que le handicap fiscal français n'explique pas comment Feyenoord peut remporter une coupe d'Europe, ni pourquoi Lyon peut se faire sortir par Liberec. Mais c'est promis, une petite zone d'exception économique pour le football, et Jean-Michel agrandit sa vitrine à trophées avec une grosse coupe.


Prose aulassienne (morceaux choisis)
Pour finir et pour les disciples.

La lutte des classes selon Jean-Mi

"Si les dirigeants d'aujourd'hui ne sautent pas le pas [sur les clubs en bourse], c'est à désespérer des orientations politiques et stratégiques. Je ne comprendrais pas que l'on veuille perpétuer la tradition de Marie-George Buffet d'abaisser les valeurs d'élite au profit de la masse, parce que j'estime (sic) que l'élitisme a aussi des valeurs qui permettront de faire progresser la masse".


La crise d'hypocrisie

"Je vais empiéter pour une fois (sic) sur le domaine technique, mais je ne vais pas le faire en tant que président de club mais en tant que supporter, de manière à ce que mes propos ne soient pas mal pris (…)".


Le syndrome de Caliméro

"Il y a une telle volonté, en France, pour des raisons politiques ou sociales, de faire en sorte que les petits mangent les gros que le contexte est favorable pour que Guingamp ou Nice viennent concurrencer très sérieusement les grosses cylindrées".

L'ambition bizarrement formulée

"Je revendique le droit et l'envie de gagner tous les trophées qui existent".

Réactions

  • K14 le 12/12/2002 à 12h22
    Mille excuses crypto-marxistes : Ernst Bloch

  • baygonsec le 12/12/2002 à 12h28
    K14, sur la soif de pouvoir de JMA, je suis d'accord. Sur le fait que son obsession soit l'argent (en gros "je veux mettre l'OL en Bourse pour mettre mes parts sur le marché et toucher le pactole"), je n'y crois pas trop... On verra dans les 3 ans qui viennent :-)))

    PS : pour JMA, la coupe UEFA est aussi une Coupe d'Europe...

  • El mallorquin le 12/12/2002 à 12h39
    PS du PS : il vaut mieux, vu que l'OL est éliminé du premier tour chaque année. :-))

  • baygonsec le 12/12/2002 à 12h42
    PS du PS du PS : si ton joueur fétiche ne faisait pas partie de l'OL, on n'en serait peut être pas là :-)))

  • Géant Vert le 12/12/2002 à 12h47
    Ca c'est une excuse aulassienne : le resultat d'un club qui depend de la presence d'un joueur ! Prenez exemple sur Saint-Etienne : mauvaises performances mais personne n'accuse un seul membre de l'equipe (ca serait plutot tout le lot !!)

  • baygonsec le 12/12/2002 à 12h48
    je blaguais, GV...

  • El mallorquin le 12/12/2002 à 12h51
    En même temps à St-ETienne tu n'as pas trop le choix... :-)))

    Baygon, je n'ai jamais dit que mon joueur préféré était Sonny Anderson ! ;-))

  • K14 le 12/12/2002 à 12h52
    Ce n'est pas ce que je dis Baygon : je pense qu'Aulas veut du pouvoir, de l'influence, que l'on parle de lui et qu'on le respecte pour sa réussite. Pour cela il lui faut des investisseurs, des gens qui lui paieront son rêve.
    Quant à coter un club ! C'est possible si le foot ne repérsente plus l'essentiel de son activité et que son marketing et sa notoriété lui permette d'apposer sa griffe sur des produits à forte marge, ou sur des grosses masses. Même les maillots sont trop liés aux résultats sportifs pour se vendre régulièrement (a de rares exceptions : l'OM en France, Manchester U, le Real, le Bayern, la Juve et le Milan AC au niveau européen.
    Mais prenons une équipe comme Nantes, championne il n'y a pas si longtemps, reléguable il y a peu, dans la tourmente en début de saison, renaissant de ses cendres aujourd'hui. Seuls des supporters peuvent investir sur une telle irrégularité. Et cela ne fera pas le poids pour constituer une capitalisation boursière. Les clubs réguliers, comme Auxerre pourrait paraître mieux lotis, mais la faiblesse de leur palmarès le leur interdit, ils n'attireront personne en dehors de l'Abbée Deschamps !
    Coter un club n'est techniquement pas un problème, il y a des chèvres bien pires en bourse. Mais elles ne valent plus rien, se traînent au segond marché ou au hors cote, le flottant s'ammenuise peu à peu et les mouvements sont rares. Et au final cela ne sert plus à rien : aucune augmentation de capital n'a de chance de trouver preneur lorsque la société a besoin de se recapitaliser.

  • baygonsec le 12/12/2002 à 12h57
    K14, Aulas veut s'introduire en bourse pour ramasser le fric lors de l'intro. En bref, il veut tirer un coup et un seul, ramasser ses 45M Euros, e basta... Que son cours ne vale plus rien ensuite, à la limite il s'en tape... Certes il ne pourra plus relever sur le marché, mais le risque d'OPA, contrairement aux entreprises classiques, sera quasi nul, via la protection des instances supranationales du football...

    Sur le fait qu'il ne puisse pas attirer d'investisseur, je ne suis pas aussi sceptique que toi... Tu décris Aulas comme un idéaliste qui veut rêver. Crois-tu qu'il soit le seul ?

  • plumitif le 12/12/2002 à 13h07
    clv est magic !

La revue des Cahiers du football