Ne perdez pas de temps à lire ce texte, connectez-vous vite pour commenter les articles des CDF. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Aulas, Sarkozy : histoires parallèles

Depuis 1987, retraçons en six étapes le destin de deux bilieux qui avaient un compte à régler avec le reste du monde.
Auteur : Stéphane Pinguet le 10 Mars 2011

 

Vingt ans. Vingt ans de victoires programmées, par le travail bien sûr, la chance un peu, le talent en pincée, la malice en poignée, et l’argent en brassée. Vingt ans pour passer du statut d’outsider respecté à celui de roi incontesté. L’ambition est la règle, le pouvoir, le seul Graal. Avec eux, pas de blague, le second degré n’existe pas.


1987. Les figurants entrent dans les ors, ils n’en ressortiront plus. Nicolas est chargé de mission au ministère de l’Intérieur pour la lutte contre les risques chimiques et radiologiques. Sympa, il fait arrêter le nuage de Tchernobyl à la frontière. Jean-Michel s’offre un petit club de deuxième division d’une grande ville. Les dents sont longues, très longues et les traces qu’elles laissent ressemblent étrangement aux tranchées de Verdun. D’ailleurs les combats qu’ils mènent iront jusqu’à l’anéantissement de toute forme d’opposition. Le RPR est revenu au gouvernement, et Lyon, deuxième ville de France, veut une équipe digne de ce nom. Mais les deux hommes ne font pas encore les ouvertures des journaux, alors ils ne forceront pas la porte, ils passeront par la fenêtre. Personne n’en parle, ils se font oublier, et vont se construire dans l’ombre pendant quelques années.

aulas_sarkozy_1987.jpg

1993. Leurs ambitions de jeunesse se concrétisent. Ils tissent leur réseau, construisent leur projet, se font connaître, se font craindre. Dans une ambiance de fin de règne socialiste et marseillais, ils tentent une percée. Nicolas est ministre du Budget de Balladur dans une cohabitation qui met les socialistes aux abois. Chirac espère toujours, Balladur louvoie, Sarkozy n’a pas encore fait son choix, il fait partie des quadras avec lesquels il faudra compter.
Jean-Michel est là aussi, il voit le PSG essayer de devenir ce qu’il ne sera jamais, il attend la chute du seul grand Olympique. Il voudrait aller plus vite que les autres mais avec des équipes moyennes qui ne peuvent assurer le championnat et la coupe d’Europe, l’OL frôle la descente, et jusqu’aux achats de stars olympiennes vieillissantes, l’équilibre est dur à trouver. La naïveté des premières années laisse place à une réalité plus froide et forcément compliquée à gérer pour s’inscrire dans le long terme…


1995. Nicolas marche sur le maillot chiraquien… et perd. Seule la victoire compte, il est donc banni. Jean-Michel pense que son équipe de campagne est enfin assez forte pour aller chercher le titre. L’OM n’est plus, le PSG fait du PSG, Lyon voudrait bien. Mais la vague nantaise ne laisse aucune chance aux Rhodaniens. Cette deuxième place va retarder de plusieurs années l’avènement promis. La traversée du désert est là, elle ne durera pas quarante ans: juste de quoi construire et de ne pas précipiter. Le rendez-vous est pris, ce sera le temps d’un septennat.


2002. Le temps est venu. Nicolas devient indispensable, il ne veut plus s’arrêter et les autres ne le peuvent plus. Jean-Michel obtient enfin le premier titre de son histoire. D’un ministère à l’autre, d’un titre à un autre, ils vont ensemble remporter toujours plus de victoires. Nicolas fera du Jean-Michel, opiniâtre, volontaire, provocateur, et bien sûr Jean-Michel fera du Nicolas. Ils veulent la gloire, et ont réussi le pari d’être vus comme les vainqueurs, et au final oui, ils gagnent. Cinq années pleines pour atteindre l’étape supérieure. Sans fatalité, simplement ils le voulaient plus que les autres.


2007. Etait-ce si facile? Non. Pourquoi alors y sont-ils arrivés? Parce que. Nicolas est président de la République, pour sa première candidature avec une Assemblée nationale, un Sénat et le plus gros parti de France acquis à sa cause, no comment... Jean-Michel a un club qui enchaîne les titres, plus que n’importe quel club ne l’a fait et, pire, il est devenu président du G14. Le G14 pour le football, c’est faire croire que le CAC 40 a un but philanthropique. Grande année pour les ambitieux, appréciés ou pas, ils sont incontournables, moqués ou pas, ils sont un cran au-dessus des autres, malheur à ceux qui sont adeptes des parcours avec panache. On peut se résoudre à reconnaître leur palmarès, pas à les admirer.


2008. C’est lorsque l’on se croit invincible que l’on est battu. Lyon remporte son septième titre consécutif, avec son quatrième entraîneur, et fait le doublé en gagnant la Coupe de France. La consécration. Mais il faut davantage, concrétiser une ambition plus lointaine, l’Europe. Nicolas pourtant y arrive enfin, hasard du calendrier, il est le président de l’Europe (pour raccourcir) pendant six mois et veut marquer l’histoire. C’est à ce moment que les mécaniques se dérèglent, les deux trajectoires restent parallèles mais arrêtent leur ascension: plus de titres pour l’un, crise politique et économique pour l’autre, merci de nous laisser respirer un peu. Jusqu’à quand?

Se retrouveront-ils une fois pour toutes sur le toit de l’Europe? Vous saurez cela dans le prochain épisode de "Nicolas et Jean-Michel, et si les deux tombaient à l’eau, on ne serait pas bien?"


DANS LA COLLECTION FOOT & POLITIQUE
Villepin, Stade rennais : histoires parallèles
Un d'Estaing en vert
Chirac et le PSG : nous les avons tant détestés




Réactions

  • Hurst Blind & Fae le 10/03/2011 à 10h34
    Les réactions de la clique lyonnaise, c'est quand elles reviennent que tu t'aperçois qu'elles te manquaient.

  • Tonton Danijel le 10/03/2011 à 10h55
    Et encore, qu'est ce qu'on aurait ramassé si on l'avait comparé à Hitler...

  • Omnale le 10/03/2011 à 11h14
    Hurst Blind & Fae
    jeudi 10 mars 2011 - 10h34

    Alors que tes réactions toujours empreintes de fraternité et de bienveillance, bizarrement, elles ne me manquent jamais.

  • charbo le 10/03/2011 à 11h46
    Quelqu'un m'avait dit que les lyonnais, c'est comme les femmes, ils n'ont pas d'humour...

    Pourtant, avec ce qu'ils prennent depuis longtemps, ils devraient être habitués.

    Enfin bon, ce parallèle des deux hommes qui symbolisent l'antipathie dans la France de TF1 d'aujourd'hui (politique spectacle et football spectacle) est vraiment évident.

    De l'autre côté c'est qui ? Loulou-Mélenchon ? Seydoux-Aubry ?

  • MarcoVanPasteque le 10/03/2011 à 11h46
    Le réflexe pavlovien des lyonnais : ils voient un article qui parle d'Aulas Le Grand et crac, ils croient que c'est pour lui taper dessus.
    Alors qu'il s'agit là juste d'une mise en parallèle de leur parcours. Exactement ce que dit le titre dis donc, c'est fou !
    Perso je mettrais l'abusivité des réactions de Sens de la déraison, Rhône n Rosette et Homlet sur le dos de la tension qui les gagne à l'approche de leur match face à l'ogre sochalien.

  • Cris Tiago Rool Naldo le 10/03/2011 à 11h52
    "Nicolas et Jean-Michel, et si les deux tombaient à l’eau, on ne serait pas bien?"


    J'adore.
    Oui, c'est gratuit, mais en ces temps d'inflation des matières première, un peu de gratuit, ça fait zizir.

  • Hamlet le 10/03/2011 à 11h59
    MarcoVanPasteque
    jeudi 10 mars 2011 - 11h46
    Le réflexe pavlovien des lyonnais : ils voient un article qui parle d'Aulas Le Grand et crac, ils croient que c'est pour lui taper dessus.
    Alors qu'il s'agit là juste d'une mise en parallèle de leur parcours. Exactement ce que dit le titre dis donc, c'est fou !
    Perso je mettrais l'abusivité des réactions de Sens de la déraison, Rhône n Rosette et Homlet sur le dos de la tension qui les gagne à l'approche de leur match face à l'ogre sochalien.
    -----

    Au fromage pour moi, mais sans pastèque, c'est pas assez gras, merci.

    J’aimerais qu’on m’explique en quoi ma remarque est "abusive". J’ai précisé que l’idée de départ me semblait bonne. Je pense simplement que c’est mal exécuté. Je donne donc un avis sur la qualité du texte. Pas sur Aulas dont je ne partage ni les idées ni la façon de communiquer. Par ailleurs, la phrase « On peut se résoudre à reconnaître leur palmarès, pas à les admirer. » démontre qu’il s’agit d’un peu plus que d’une mise en parallèle, cette dernière étant clairement faite sous un angle critique. Ce qui ne me gêne pas, au contraire, comme je l’ai précisé apparemment en vain.

    Ce qui me semble abusif, c’est plutôt de lire les avis des lyonnais uniquement sous l’angle « ils sont lyonnais d’te façon ». D’ailleurs, relis un peu le commentaire de GnR, qui en une phrase a et mis en parallèle et tapé sur Aulas et Sarkozy mieux que tout l’article.

  • lorymayers le 10/03/2011 à 12h00
    C'est marrant, je m'étais déjà fait la réflexion que les 2 sont assez semblables.
    Ils sont tous les 2 aigris et partagent le même côté "je m'en suis pris plein la tête à la récré quand j'étais gamin, maintenant je vais me venger".

  • Tonton Danijel le 10/03/2011 à 12h05
    Je les trouve surtout similaire dans le côté "J'ai toujours raison", "C'est pas ma faute, celle de l'arbitre/du conseil constitutionnel", "De toutes façons les Stéphanois/socialistes n'ont pas d'idées, et se divisent pour la place de président".

  • MarcoVanPasteque le 10/03/2011 à 12h09
    Hamlet
    jeudi 10 mars 2011 - 11h59
    D’ailleurs, relis un peu le commentaire de GnR, qui en une phrase a et mis en parallèle et tapé sur Aulas et Sarkozy mieux que tout l’article.

    >je ne crois pas que le but de l'article soit de taper sur ces messieurs. C'est plus ça qu'je dis.

La revue des Cahiers du football