Seuls 36% des internautes parviennent à saisir leur e-mail / password du premier coup. En feras-tu partie ? Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Aulas fume la pelouse

Jean-Michel Aulas a sorti l\'artillerie lourde pour pilonner le gazon de Caen et les forces du mal liguées contre lui... Il y a des tartes à la crème qui se perdent.

Auteur : Pierre Martini le 9 Mars 2005

 

Le président de l'OL a fait constater l'état du terrain du Stade Michel-d'Ornano par un huissier de justice, a déposé une réserve après le match Caen-Lyon et entend maintenant porter l'affaire devant le Conseil national de l'éthique... Ces faits d'arme ont aussi été accompagnés d'une salade de déclarations rivalisant de ridicule.

 

Une rémission trompeuse
Nous avons pu pourtant croire, au cours du début de cette saison, à un début d’amendement de la part du président lyonnais, qui parut afficher une plus grande sérénité et une capacité de recul inédite. Recul (relatif) dans l’organigramme du club d’abord, puisqu’en étoffant ce dernier, il laissait plus de place aux autres — à commencer par un Marino Faccioli, ci-devant directeur général du club un peu moins discret (mais dont l’intervention à propos de la pelouse caennaise ne fit que quatre lignes dans Le Progrès). Il semblait presque loin, le temps où certains lecteurs nous reprochaient d’en faire trop contre une de nos cibles préférées. Un procès fort injuste dans la mesure où c’était toujours lui qui commençait (à l’époque, outre le credo libéral inlassablement répété avec un niveau d’argumentation proche du zéro, il était déjà beaucoup question de pressions systématiques sur les arbitres — voir La méthode JMA et La méthode JMA (2)). Hélas, il ne s’agissait là que d’une accalmie probablement due à des parcours impeccables de l’OL dans les différentes compétitions sportives, ainsi qu’à des succès non moins significatifs sur le terrain politique. Mais aux premières contrariétés, le petit garçon capricieux resurgit derrière le masque du dirigeant responsable pour piquer une grosse colère. Et quand les vannes cèdent (une première fuite avait eu lieu lors de la 22e journée — voir le Feuilleton XXII), on assiste à un déferlement qui engloutit les pelouses normandes.

 

Jalousie et lutte des classes
Pour notre ami, c’est d'abord d’un complot qu’il s’agit, un complot qui unit les arbitres, les clubs adverses, la Ligue, la météo et les forces du mal contre un OL qui fait des envieux: "On pénalise toujours les meilleurs, par jalousie ou pour provoquer des difficultés artificielles au leader" (L'Équipe). Ou encore: "On a perdu, la France du football doit être contente, ça relance le championnat, mais j'aurais préféré perdre dans des circonstances honnêtes" (Canal+). Une façon de réécrire l'histoire et d'ignorer qu'au contraire, les clubs qui dominent leur époque ont toujours bénéficié de quelques indulgences arbitrales. Cette récrimination puérile masque à peine une vision profondément ancrée dans l'esprit de classe aulassien: "On devrait privilégier l'élite et ne pas se réjouir quand un gros perd. Mais, c'est là un mal français" (Le Progrès). Car il y a d'un côté cette élite, et de l'autre ces équipes aux "terrains innommables", "ceux de Bastia, d'Ajaccio, de Caen, et de Nîmes pour Istres. Mais, quand on voit le classement, on comprend mieux pourquoi ces formations tiennent tant à jouer" (Le Progrès encore).

Autre fuite de l'inconscient aulassien : "On a alors transformé le football en un jeu de hasard, et au regard des investissements économiques et sportifs qu'il provoque, ce n'est pas acceptable" (Le Progrès). Et "on est très amer parce que c'est pénaliser les équipes françaises qui jouent en Coupe d'Europe à un moment où elle en ont le plus besoin" (Canal+). C'est vrai, autant abolir les rebonds et le hasard, pour donner les trois points à nos oligarques et leur éviter des déplacements chez les pouilleux. Notons quand même que si les terrains bosselés aplanissent paradoxalement les écarts de niveau, il n'est pas encore prouvé qu'ils prennent partie contre l'équipe visiteuse. Emporté dans sa logorrhée, tout en protestant de sa bonne foi ("Bien entendu je ne conteste pas le résultat du match. On va dire que Lyon est mauvais perdant mais ce n'est pas le cas"), Aulas finit par tout mélanger: l'état des pelouses, le calendrier, et tant qu'à faire, le temps additionnel que l'arbitre a mal décompté.

 

Amnésie ou schizophrénie ?
Passons sur le fait que M. Derrien se soit "entêté, sous la pression amicale des Caennais" (l'intervention d'un huissier, dont Aulas voulait qu'il intercède auprès de l'arbitre, ce n'est pas une pression inamicale, évidemment), car la mauvaise foi du président lyonnais peut encore dépasser les sommets pour atteindre directement la stratosphère. Ainsi, il en veut énormément à "ceux qui ont la responsabilité de planifier ces matches [et qui] doivent être satisfaits". Cette fois il s'agit d'amnésie ou de schizophrénie, puisque Jean-Michel Aulas, vice-président de la Ligue, membre de son Conseil d'administration et de son Bureau, devrait se rappeler qu'il fait partie de ceux qui ont validé le calendrier de la saison 2004/2005 en mai dernier, malgré l'assurance d'embouteillages en janvier et février (voir CdF n°7).

On devrait d'ailleurs être d'accord avec JMA lorsqu'il en arrive à stigmatiser le doublement des coupes et la Ligue 1 à vingt clubs. Sauf que s'il avait consacré à ces dossiers un quart de l'énergie qu'il a affectée à l'obtention de mesures fiscales d'exception pour les footballeurs (entre autres dispositions législatives consenties par le gouvernement), cela fait longtemps que le démiurge de la LFP serait aussi arrivé à ses fins sur ces points-là. À lui d'assumer ensuite sa volonté d'éviter un affrontement supplémentaire avec les membres des basses couches du championnat (celles qui vivent dans la fange de terrains indignes). Mais non, finalement, il préfère taper sur la FIFA, qui ignore le G14 lorsque celui-ci "réclame des protections pour les divers championnats nationaux".

 

Le concierge du lobby des grands clubs devrait balayer devant sa propre porte. L’OL grandit, mais garde un président dont les succès semblent paradoxalement accentuer l'infantilisme. Il est bien trop tard pour espérer que cela change un jour, mais on peut toujours apprécier ses débordements comiques — s'ils ne sont pas trop répétitifs. Le mot de la fin pour Florent Malouda: "Le terrain? Si on avait gagné, cela aurait été anecdotique".

Réactions

  • paulo les gaz le 10/03/2005 à 16h09
    et sur Aulas, il me semble que peu de lyonnais ici, et en aucun cas babou ou moi, ont cautionné ses propos, et ce dès le début sur le fil lyonnais.

  • tootta le 10/03/2005 à 17h14
    N'empêche, c'est quand même scandaleux de faire jouer un match de L1 sur une pelouse à peine plus praticable que celle d'un club dont je tairais le nom par charité chrétienne mais dont on sait que si il en est là aujourd'hui, c'est grâce à ses avantages fiscaux et l'argent sale de la mafia locale.

    Enfin, je dis ça, mais en même temps, je dis rien...


    ... Mais j'me comprends.




  • blueberry le 10/03/2005 à 17h29
    anahuf - jeudi 10 mars 2005 - 15h12
    Mais cet article-ci et nous autres ici parlons des propos de JMA, objectivement ridicules (lisez-les, mais lisez-les, foutredieu!), hallucinants de mauvaise foi et surtout nuisibles à son club, alors que celui-ci est en pleine réussite!!! Ce n'est pas un procès de l'OL, boudiou, c'est un procès de JMA non pas en tant que président de l'OL, mais en tant que personnalité majeure du foot français qui l'ouvre à tort et à travers!

    La grande majorité des supporters lyonnais se fout totalement des déclarations d'Aulas. Son boulot, c'est d'être président, il le fait bien. Un bon acteur, c'est un bon acteur sur scène ou a l'écran, pas quelqu'un qui sait amadouer les caméras lors des interviews. Ben, pour un président de club, ou un entraineur, c'est pareil. Aulas fait son boulot, très bien, le reste, on s'en fout carrément.
    Le fait de se plaindre du mauvais état du terrain a Caen était, de plus, assez fondé. Je suis d'ailleurs convaincu qu'il se serait plaint de l'état du terrain même en cas de victoire lyonnaise. Mais là, ça n'aurait intéressé personne.
    De plus, ce qui me fait rire, c'est que la plupart du temps, les autres présidents sont d'accord avec Aulas mais n'osent pas l'ouvrir. Aulas a au moins le mérite de vouloir faire bouger les choses.
    Et pour clarifier les choses, je n'adhère pas du tout à la plupart des déclarations d'Aulas, donc évitons les clichés "tous les lyonnais soutiennent les déclarations d'Aulas".

  • lorymayers le 10/03/2005 à 17h37
    Oui, mais le problème est qu'aulas fait plus que son boulot de président !!! (qu'il fait très bien, on est d'accord).

  • Vinnnch le 10/03/2005 à 17h44
    Paulo Les Gaz :
    Je me permets de souligner la phrase qui etait juste en dessous ma remarque sur un chancelier allemand :
    "Aucune comparaison bien sur, c'est juste une exageration, pour dire qu'on peut etre competent pour un certain poste, tout en n'ayant pas forcement toutes les qualites requises pour l'occuper."

    Pour redire les choses autrement, c'etait juste opur reprendre ce qu'on nous apprenait en math a l'epoque : si un cas ne repond pas a un theoreme, c'est que le theoreme est faux.
    Et le plus facile dans ces cas-la, c'etait d'aller chercher un cas extreme. J'ai donc choisi le cas le plus extreme, qui prouve selon moi que ce n'est pas parce qu'un homme est competent qu'il est au-dela de tout reproche.
    Aucune comparaison avec a.h. bien entendu !!!!!!!!

  • babou le 10/03/2005 à 18h05
    blueberry - jeudi 10 mars 2005 - 17h29

    La grande majorité des supporters lyonnais se fout totalement des déclarations d'Aulas. Son boulot, c'est d'être président, il le fait bien.

    Ben tu vois la je suis pas d'accord . Et c'est pour des réactions comme ça que les autres cdfistes nous tombent dessus.
    Tu ne peux pas dire qu'aulas fait du bon voulot sur tous les plans.
    Le boulot d'un président comporte aussi une part médiatique , et sur ce plan là Aulas ne fait pas bien son boulot. D'ailleurs tu dis toi meme ne pas cautionner ses déclarations, c'est bien que y a un problème.

    Donc voila, en tant que lyonnais ne soyons pas aveugles, et en tant que "non-lyonnais" ne vous focalisez pas uniquement sur certaines déclarations pour avoir une opinion tranchée à son sujet.

  • babou le 10/03/2005 à 18h07
    Vinnnch,
    le seul problème c'est que faire une comparaison avec hitler, même en assumant l'exagération, c'est forcément maladroit.
    On parle de foot là ...

  • blueberry le 10/03/2005 à 18h18
    Pas vraiment d'accord, babou, quand tu dis qu'une part du boulot du président est une présence médiatique. S'il refusait de répondre aux interviews, notamment celles d'après-match, ça ne nuirait pas à son travail de président. Ce sont 2 choses distinctes, qui peuvent toutefois être complémentaires. Il y a plein de président de club que je n'ai jamais vu en interview.
    Et quand je dis que je me "fous des déclarations d'Aulas", ça ne veut pas dire que je ne les lis pas (comment ça, c'est contradictoire ?) mais bien que je n'y accorde que peu, ou pas, d'importance. Surtout ses déclarations a chaud après les matchs d'ailleurs.

  • anahuf le 10/03/2005 à 18h19
    >> blueberry : "Aulas fait son boulot, très bien, le reste, on s'en fout carrément".

    1/ C'est ton choix, mais sachant que JMA défend - avec une vigueur certaine, une constance remarquable et une influence que personne ne conteste - une vision du football qui représente tout ce que je déteste, je revendique le droit de ne pas m'en foutre... Même sur un sujet comme l'état des pelouses, il arrive à trahir des conceptions "élitistes" qui relèvent d'un mépris confondant. Et encore, je suis surpris qu'il n'ait pas glissé quelque chose sur les avantages fiscaux de Monaco ;-)

    2/ J'abonde dans le sens de babou : ce qui est pathétique, et qu'illustre parfaitement le débat ici, c'est qu'il nuit à son propre club en suscitant une antipathie dont il faut être naïf pour croire qu'elle relève de la seule jalousie. C'est d'ailleurs ce contraste qui est incroyable, entre la justesse des choix d'Aulas dans sa gestion du club, et l'indigence totale de sa communication. Sa logorrhée verbale à l'occasion de Caen-Lyon laisse tout de même peu de doutes sur sa mauvaise foi maladive et sur une aigreur démesurée.

    C'est d'autant plus triste que l'OL et le travail d'Aulas à sa tête ont aujourd'hui tout pour être pleinement reconnus. Je crois l'avoir déjà dit trois ou quatre fois, mais c'est une précaution oratoire utile :-)

  • yogolo-69 le 10/03/2005 à 18h26
    Tout d'abord, je ne pense pas qu'un supporter lyonnais ait ou n'ait pas à cautionner les propos d'Aulas. Je pense qu'il les assume complètement et qu'il se fout de savoir ce que le supporter lambda en pense : en ce sens il aurait entièrement raison car il ne nous est redevable de rien (ce serait plutôt le contraire).

    Secundo, si nous pouvons nous sentir fier de notre club, c'est grâce à la réussite du président, et je ne crois pas que l'on peut dissocier celle-ci du personnage qu'il incarne. On ne peut pas demander à quelqu'un de viser le sommet tout en lui omposant de rester dans son coin, d'être sage et poli et de ne pas faire de vagues.

    Le discours qui veut que l'on soit pro-OL mais pas forcément pro-Aulas m'agace donc sensiblement. Lorsque l'on accepte de porter l'alliance, je crois que l'on nous dit "pour le meilleur et pour le pire". Je crois malheureusement que certains se laissent aller à la facilité et n'ont choisi que "pour le meilleur".

    Pour ceux ci, je leur recommande de sortir le petit Larousse, et d'y réintégrer le mot qu'ils avaient supprimé : GRATITUDE.

La revue des Cahiers du football