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Tuniques amères

Jean-Michel Aulas commence fort la saison, mais perd son pari sportif: au Mans, le maillot de l'OL est resté plus vierge que la cage de Lloris.
Auteur : Jérôme Latta le 10 Août 2009

 

La première polémique aulassienne de la saison est survenue dès la première journée: le président de l'Olympique lyonnais a en effet menacé de faire porter à ses joueurs un maillot floqué du nom de Betclic, (futur) sponsor du club. Futur, car la loi sur l'ouverture des paris à la concurrence n'est pas encore définitivement adoptée et n'entrera en vigueur, au mieux, qu'au 1er janvier prochain. On ne connaît pas non plus les opérateurs qui seront agréés. D'ici là, les marques qui veulent profiter de la manne de ce marché, et devenir de nouveaux et généreux sponsors pour les clubs, restent interdites de publicité (1).


Garde-à-vue et gare à toi
C'en est trop pour la patience de Jean-Michel Aulas, qui affirme, la semaine passée, vouloir braver l'interdit et ne pas craindre une éventuelle garde-à-vue en envoyant ses petits gars porter haut les couleurs de la dérégulation de l'industrie du gogo, pour cette ouverture de la Ligue 1. Il applique même à l'art du pronostic sa syntaxe hasardeuse: "Sur ce dossier, nous n'avons aucune chance de perdre, à 99,9%" (L'Équipe).
Las, le ministre du Budget Éric Woerth rappelle le rebelle à l'ordre et à ses devoirs: "En démocratie, le respect de la loi n’est pas négociable. (...) Être dirigeant sportif et hors-la-loi, c’est incompatible. J’appelle donc Jean-Michel Aulas et Betclic à garder leur sang-froid" (2). L'OL plie devant le risque d'écoper de sanctions sportives en plus de poursuites judiciaires, la Ligue ayant refusé d'homologuer la tunique et l'UEFA de délivrer une dérogation. Si ce n'est pas un complot, ça. Au Stade Léon-Bollée du Mans, samedi soir, les poitrines lyonnaises sont nues.

aulas_maillot.jpg


Faire payer la Ligue et la Fédé
Juste après le match, Jean-Michel Aulas s'épanche, tout en menaces et redondances: "C'est un gros préjudice qui est infligé aux clubs français, et je pense que le moment venu ce préjudice va coûter très cher aux associations, que ce soit la Fédération ou la Ligue. (...). Le préjudice qui va être fait aux clubs français va être payé par la Ligue ou la Fédération car, à un moment ou à un autre, évidemment, on sera dans notre bon droit et notre légitimité sera reconnue". Sans oublier de seriner que les clubs français sont "pénalisés". "J'espère que la raison l'entendra et qu'on sera écouté avant d'être vilipendé", déclare-t-il dimanche à l'AFP, toujours dur du larfeuille.
Dans un communiqué, l'OL déclare se réserver "le droit de saisir toutes les instances compétentes tant nationales qu'internationales". Ce n'est pas la première fois que le Septuple fait mine de se tourner vers une justice plus divine (3), mais la probabilité d'une démarche concrète reste faible. Le "bon droit" dont se réclame continuellement JMA n'est en général que le sien.


L'humanitaire dimanche
Jean-Michel Aulas, vu de son côté intelligent, trouve là le moyen de faire beaucoup de publicité à un sponsor invisible. D'aucuns diront même qu'il "protège son groupe" en montant au créneau. Vu de son côté infantile, il trépigne, incapable d'accepter de se soumettre à la loi (ou à ses délais d'application) quand elle contrevient à ses intérêts immédiats. Et il mène le combat seul, les autres clubs concernés n'ayant pas pris les armes (4)

On s'amusera aussi de ce qu'en juin, le président lyonnais déclarait: "S'il faut faire de l'humanitaire pour attendre l'ouverture de la publicité sur les jeux en ligne, aucun souci. On est prêt à faire comme Barcelone avec l'Unicef" (JDD, 21/06). À défaut, arborer un maillot allégé de son principal pâté publicitaire, c'est aussi faire œuvre de charité au profit de l'esthétique.


(1) Il y a deux ans, une descente de police lors d'une conférence de presse de l'AS Monaco à La Turbie, suivie de l'interpellation d'un dirigeant de la société Bwin, puis la garde à vue d'Olivier Sadran, président du TFC, avaient dissuadé les clubs de pousser le bouchon plus loin. Lire "L'argent du book n'a pas d'odeur".
(2) Lire son interview sur jdd.fr.
(3) Notamment dans le cadre de l'indemnisation des clubs pour les internationaux mis à disposition des sélections. Lire "Fractures impayées".
(4) Betclic a également signé avec l'AS Saint-Étienne et l'Olympique de Marseille, Unibet avec le Paris SG.

Réactions

  • Troglodyt le 10/08/2009 à 20h12
    Ah, et j'ajoute que le citation de Woerth sur "le respect de la loi" me fait sourire, puisqu'en l'espèce, être hors-la-loi, c'est respecter le droit en vigueur.
    Si la démocratie c'est "le respect de la loi", sommes perdus.

    En fait, le pire dans cette histoire, c'est surtout le comportement d'Aulas. Tu te tais et tu le déposes ton recours.
    Parfois, les mots me manquent, j'aurais besoin d'un T4E...

  • clerks le 10/08/2009 à 21h00
    En même temps, s'il se taisait le père Aulas, il ne ferait pas de pub au site dotn il ne faut pas prononcer le nom.

  • Crisp Rool roi de la biscotte le 11/08/2009 à 11h56
    clerks
    lundi 10 août 2009 - 21h00
    En même temps, s'il se taisait le père Aulas, il ne ferait pas de pub au site dotn il ne faut pas prononcer le nom.
    ---------------------

    JMA est décidémement machiavélique. L'astuce consiste justement à le faire parler pour faire de la pub cachée pour son "futur" sponsor. Et comme il y a des medias pour l'écouter et relayer sa parole...

    Ca ressemblerait presque à une technique cousine de l'ambush marketing (cf. les CdF papier - j'ai oublié le numéro désolé)

  • Bamogo Cadiz le 15/08/2009 à 12h00
    Excusez-moi, notamment alain el Rocher et Gigodanho, mais à ma connaissance aucune disposition de droit cmmunautaire n'impose à la France de libéraliser ou ouvrir à la concurrence les paris sportifs en ligne.

    Ni un article du TCE, ni un arrêt de la CJCE, ni un réglement, ni une directive, ne vont clairement en ce sens.

    La France avait mille fois le choix de ne pas autoriser Betclic, Unibet et autres à opérer depuis son territoire et auprès de citoyens résidant en France. Pour celà eut-il fallu que la FdJeux ait un comportement moins commercial, pour que la restriction à la libre circulation des services puisse se justifier dans un cadre de santé publique...

    Pour étayer ce propos, je site par exemple lien :

    "Et l'Europe dans tout cela ?

    La Directive européenne sur le commerce électronique ne s'applique pas aux activités de jeux de hasard (loteries et paris sportifs). Les États membres peuvent donc toujours refuser que les résidents de leur territoire puissent accéder à des sites web proposant des jeux de casino ou des paris, par exemple, y compris à un prestataire d'un autre État membre sur le territoire duquel de telles activités seraient autorisées.

    Une décision de la Cour de justice des communautés européennes du 6 novembre 2003 (l'arrêt Gambelli) est la première menace européenne pesant sur les monopoles de certains États membres. La Cour a en effet assimilé ce type d'interdiction à une «restriction à la libre prestation des services» : restriction à l'égard des prestataires qui ne peuvent proposer leurs services d'une part, restriction vis à vis des particuliers italiens se connectant à partir de leur domicile sur un site de bookmaker (interdiction assortie de sanctions pénales) d'autre part.

    L'interprétation de la jurisprudence de la Cour européenne de justice (arrêt Gambelli - 2003) étant toujours âprement disputée par les divers antagonistes de ces affaires, la Commission européenne, en janvier 2004, a décidé de travailler sur l'harmonisation des services de jeux et paris. Un premier rapport sur cette question devrait être proposé en juin 2006, dans l'optique d'un aboutissement final en 2010."

    Je ne vois pas en quoi l'insistance de la Commission doit être prise, à Paris comme à Lyon, comme la nécessaire application du droit européen. On a un Parlement, un Conseil et une Cour qui sont éventuellement là pour encadrer ou contrer cela. Pour une fois que nous ne sommes pas en retard, arrêtons de faire penser le contraire !

La revue des Cahiers du football