Top 10 : les tacles de Domenech
Dans son livre Tout seul, Raymond Domenech ne s'épargne pas. Mais quand l'ancien défenseur rugueux charge les autres, il n'y va pas avec le dos de la semelle.
Le tacle par procuration
« L'époque 2004-2005 a été pour moi un combat permanent. À l'automne, il a même fallu que j'aille à Arsenal, comme en mission, éteindre ce que l'on m'annonçait comme une révolte des internationaux français du club. (...) Plus tard, Thierry Henry et Patrick Vieira m'ont avoué qu'ils avaient "pourri" Robert Pires: "Tu nous casses les bonbons pendant des semaines et quand tu es devant lui, tu ne dis rien".» (p.63)
Le double tacle
« Avant France-Angleterre, c'est une discussion avec Samir Nasri qui m'a énervé. (...) il s'est caché derrière "le collectif qui ne marchait pas". Ayant senti que je n'avais pas aimé son jugement, il essaya de récupérer le coup, mais j'ai tranché: "Pose-toi la bonne question, toi qui es meneur de jeu: à qui la faute? N'inverse pas le problème; de toute façon ton statut ne te le permet pas. Tu joues comme un grand-père, comme Larqué il y a trente ans".» (p. 151)
Le tacle délicat
« Je n’ai pas souvenir [durant la grève de Knysna] d’avoir seulement croisé le regard d’Alain Boghossian, mon adjoint, qui avait rejoint le staff en 2008 sous la pression de mon président, parce qu’il était champion du monde et, à ce titre, censé être plus proche des joueurs. On l’appelait "Lolo m’a dit" parce qu’il commençait ses phrases de cette manière, en faisant référence à ce que pensait Laurent Blanc, le futur sélectionneur. J’ai toujours trouvé cela délicat.» (p.25)
Le tacle avec les mains
« Dans mes notes, je retrouve aussi l'agacement des cadres de l'équipe de France à l'encontre de l'attitude, l'égocentrisme et l'immense talent d'Hatem Ben Arfa, au sujet duquel notre diagnostic commun s'était vu sommairement résumé par l'un d'eux: "Des baffes, sans hésitation".» (p.151)
Le tacle dans le vide
« Pendant la séance, j'ai eu l'impression en m'adressant à Benzema de me retrouver face au vide. On ne savait jamais s'il avait compris, s'il intégrait seulement ce qu'on lui disait, ou si c'était le mépris de votre petitesse qui dominait. En fait, il se braque quand il est en difficulté, ce qui n'est pas bon signe. Il a la morgue d'un grand joueur sans en être encore un.» (p166)
Le tacle à retardement
« Pouvant beaucoup se permettre, Arsène Wenger a pris ce risque [de faire jouer Gallas blessé], mais tout le monde l'a laissé tranquille. Le fruit de l'impunité médiatique inexplicable dont il bénéficie! Combien de fois s'est-il pourtant permis de donner des leçons à l'équipe de France alors que son poste et son histoire en font un entraîneur fondamentalement opposé aux sélections! (...) Je l'ai connu en fait à Strasbourg, à la fin des années 70; il était un libéro à l'ancienne avec l'équipe réserve, en troisième division, où son aura s'avérait utile. Il a joué quelques matches avec nous, en pros, quand il y avait une épidémie.» (p. 256)
Le tacle du patron
« Je revois Yoann Gourcuff pendant la Coupe du monde catastrophique de 2010: à l’entendre, j’aurais dû le protéger pour lui permettre d’être lui-même. J’aime beaucoup Yoann, qui est un très bon joueur, mais je n’ai pas pu m’empêcher de lui ouvrir les yeux un peu brutalement: "Écoute-moi bien, Yoann. J’ai joué avec Platini en équipe de France et vu Zidane grandir parmi les espoirs. Quand on ne leur donnait pas le ballon au bon moment, tout le monde en prenait pour son grade ; ils insultaient les autres joueurs, ils leur collaient une peur bleue. Au lieu de ça, toi, tu boudes et tu vas te replacer sans un mot. La différence, c’est qu’eux, c’étaient des patrons. Pas toi".» (p. 67)
Le tacle au nombril
« [Ribéry] est semblable aux deux autres [Henry et Anelka]: tout tourne autour de leur nombril. Quand tout marche, ils marchent avec les autres, mais ne sont pas des moteurs. Ils ne font pas tourner l'équipe mais lorsque ça coince ils sont les premiers à quitter le navire.» (p. 305)
Le tacle groupé
« [Dugarry et Lizarazu] ne connaissent rien du métier d'entraîneur ni de responsable au sens large: ils ont choisi le pouvoir sans la responsabilité, suprême confort. Ils ont passé leur temps à dire après ce qu'il aurait fallu faire avant.» (p. 342)
Le tacle dans les pieds
« Zinédine, lui, n'a pas prononcé un mot, pas esquissé un geste [dans le vestiaire de France-Italie 2006 à Berlin]. Il était à nouveau parti ailleurs, dans son monde, dans ses mystères, rendu à ce point secret de lui-même où il est parfois difficile de la suivre. Pendant ce temps-là, Vikash Dhorasoo filmait ses pieds.» (p.114)
TOP 10 : LES GRANDS REVERS DE DOMENECH