Leur notoriété alliée au simple fait qu'ils disent aimer le football leur donne le droit de devenir pote avec des footballeurs et de venir, à votre place, balancer leurs avis sur toutes les antennes complaisantes (c'est-à-dire les principales) et y gagner une exposition et un temps de promotion considérable pour des carrières qui, sans cela, n'intéresseraient pas grand monde. Bons clients, meilleurs que les footballeurs en tout cas, ils sont invités en boucle sur tous les plateaux afin de brandir leur devise: ce n'est pas parce que je n'ai rien à dire que je vais vous épargner ma présence. Ces supposés connaisseurs sont en réalité les gardiens supplétifs de la médiocrité de la culture du football en France.


1. Francis Huster

Un des problèmes des supporters de football, c'est d'être universellement considérés comme des beaufs décérébrés. Cela confine à l'insupportable quand l'intello de service joue contre la cause, et s'épanche en emballements ridicules et en tirades grotesques. Francis Huster défend le sélectionneur ou s'étonne d'un mauvais match exactement comme il joue Molière: en en faisant des tonnes, rendant chacune de ses interventions plus indigeste qu'un Nancy-Sochaux en plein hiver.

Le moment d'embarras
Il se fait filmer pendant un match de la Coupe du monde 1998, regardant le match entre ses scènes.

La bonne raison de ne pas le supporter
Il a grillé toutes nos chances avec Christina Reali en donnant une image catastrophique des supporters dotés d'un cerveau.



2. Fabien Onteniente

Pour lui, le football, c'est avant tout un gros paquet de blé. Qui lui permet encore aujourd'hui de rentrer dans le cercle fermé des invités à qui on laisse quelques secondes pour s'exprimer avant de lui couper la parole. On se demande s'il s'est intéressé au football, autant qu'au camping.

Le moment d'embarras
Un de ses seconds rôles, Rolland Courbis, ayant fini en taule, Onteniente l'a de fait transformé en égal d'OJ Simpson. 

La bonne raison de ne pas le supporter
Toutes les fois où on a entendu quelqu'un lancer "Alors, on n’attend pas Patrick?" en se croyant drôle.



3. Bruno Solo

Membre fondateur du club (co-présidé par Vikash Dhorasoo) des hommes qui se disent de gauche tout en faisant de la pub pour des sites de poker, Bruno Solo provoque un énervement constant, qu'il parle de football, de cinéma ou de la compatibilité des câbles VGA adaptés sur des prises HDMI. Sorte de Laurent Paganelli des plateaux people, sa contribution aux débats consiste principalement en quelques éclats de rires forcés.

Le moment d'embarras
Il n'a même pas réussi à rentrer au casting de 3-zéros, de Fabien Ontoniente.

La bonne raison de ne pas le supporter
La liste des films auxquels il a participé, disponible sur IMDB.



4. Pascal Obispo

Intronisé people footballo-compatible suite à une amitié médiatico-capillaire avec Fabien Barthez, le chanteur au sourcil rasé regarde le football de loin, un peu comme le solde de son compte en banque (c'est nécessaire pour voir tous les chiffres dans la largeur). Tenant à son image haut de gamme, il ne s'abaisse que rarement à participer aux talk-shows. Pour lui, le football se résume à France 98.

Le moment d'embarras
La tournée des enfoirés avec Lizarazu.

La bonne raison de ne pas le supporter
Il est devenu l'emblème musical de la ville de Bordeaux, laissant Noir Désir représenter Vilnius.



5. Soprano

Parmi les rares représentants des supporters people nés de la génération hip-hop / R'n'B, le rappeur marseillais montre à longueur d'émission qu'il s'y connaît autant en foot qu'en opéra. Jeune, supporter de l'OM, et régulièrement en promo: il est pourtant l'invité idéal. Capable d'enchaîner des platitudes pendant une heure (lire Peopletergeist, ou l'invité fantôme), il a un coefficient d'énervement assez faible.

Le moment d'embarras
En concert, il harangue le public avec des chants de l'OM, et pas avec ses chansons.

La bonne raison de ne pas le supporter
À côté de lui, René Maleville a l'air de savoir parler tactique.




6. Patrice Laffont

Supporter en sous-marin, il fait rarement cas de son attachement à l'OM, même si son expertise issue des Chiffres et des Lettres aurait été utile lors du procès des transferts sous RLD. Plutôt en bas de la pyramide des supporters connus à Marseille, puisqu'il passe plus de temps à jouer aux boules à Saint-Tropez qu'a regarder les matches au Vélodrome.

Le moment d'embarras
La lettre officielle envoyée pour devenir président de l'OM au moment du départ de Pape Diouf.

La bonne raison de ne pas le supporter
Il voulait débaucher Mathieu Valbuena pour remplacer Passe-temps, démissionnaire.



7. Patrick Bruel

Membre éminent du Variété club de France, qui a réussit à entretenir la légende selon laquelle il ne serait pas mauvais sur un terrain (seul Jérôme Latta réussirait à n'avoir pas l'air d'un génie du foot à côté de Jacques Vendroux), il est un des fers de lance des supporters people. Jamais à court d'amour pour un joueur / entraîneur / dirigeant / jardinier du PSG, il permet surtout de parler de football dans une émission à grande écoute sans faire fuir la ménagère.

Le moment d'embarras
Obligé de soutenir Saint-Etienne après que les Verts ont signé avec le site de poker qui lui permet de manger à un râtelier supplémentaire, il devient le chat noir du club, qui ne gagne plus un match pendant trois mois après son passage.

La bonne raison de ne pas le supporter
Son "Je vais pas me taire parce que t'as mal aux yeux" a certainement inspiré Christian Jeanpierre et son "Regardez ce silence".



8. Clovis Cornillac

Seul à brandir le lourd étendard de l'Olympique lyonnais, il a longtemps porté sa croix en s'excusant presque que son club gagne autant: dans le cinéma français, les héros ne gagnent pas à la fin.

Le moment d'embarras
La visite du vestiaire lyonnais filmée en compagnie de Grégory Coupet et Jean-Michel Aulas (bardé d'un sourire de pré-adolescent qu'on emmène pour la première fois à Disney qui trahissait la joie de pouvoir enfin s'afficher avec quelqu'un d'autre que Bocuse, dont la conversation était un peu répétitive).

La bonne raison de ne pas le supporter
Sa voix.



9. Lorant Deutsch

Agaçant dans les films, agaçant au théâtre, agaçant dans les livres depuis peu, Lorant Deutsch ne pouvait laisser passer l'occasion d'être agaçant dans le football. Il semble pourtant le connaître mieux que tous les précités. Il y applique la même recette que partout ailleurs: c'était mieux avant dans le temps jadis, quand les trucs étaient pas pareil que maintenant où tout est moderne.

Le moment d'embarras
Son vrai nom est László Matekovics, ce qui excite un petit peu Alain Roche. 

La bonne raison de ne pas le supporter
On était les premiers sur le créneau "C'était mieux avant".



10. Francis Lalanne

Un Lalanne les gouverner tous. Un Lalanne pour les trouver. Un Lalanne pour les amener tous et dans la médiocrité les lier. Le Francis le plus célèbre de la chanson française après Cabrel a porté le supportariat médiatique à un niveau que personne ne pourra plus atteindre. Accroché comme un sparadrap sur le pouce de l'équipe de France, il l'accompagne flanqué de Clément d'Antibes. Dupond et Dupont modernes dont les télés se sont repues jusqu'à l'indigestion.

Le moment d'embarras
La chanson qu'il a composée pour Christian Karembeu, obligeant ce dernier à l'écouter religieusement en direct, sans broncher.

La bonne raison de ne pas le supporter
Elles sont si nombreuses qu'elles feront l'objet d'un autre top 10.